Saint-Tite
Saint-Tite est une ville du Québec (Canada) située dans la municipalité régionale de comté de Mékinac, dont elle est le siège, et dans la région administrative de la Mauricie. L'économie de cette ville de la Batiscanie s'est développée à priori par l'industrie forestière et l'agriculture. Comptant plusieurs petites entreprises, elle a poursuivi son développement grâce à la production d'articles en cuir et aux divers commerces. La ville est devenu un chef-lieu de la région, notamment par l'administration scolaire, l'enseignement secondaire, la santé et les services sociaux.
Saint-Tite | |
Église de Saint-Tite. | |
L’Union dans l’Action |
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Administration | |
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Pays | Canada |
Province | Québec |
Région | Mauricie |
Subdivision régionale | Mékinac (Chef-lieu) |
Statut municipal | Ville |
Mairesse Mandat |
Annie Pronovost 2021-2025 |
Code postal | G0X 3H0 |
Constitution | |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Titien, ienne |
Population | 3 672 hab. () |
Densité | 39 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 44′ 00″ nord, 72° 34′ 00″ ouest |
Superficie | 9 312 ha = 93,12 km2 |
Divers | |
Langue(s) | Français |
Fuseau horaire | UTC−05:00 |
Indicatif | +1 418, +1 581 |
Code géographique | 2435027 |
Devise | L’Union dans l’Action |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
Toponymie
La mission Saint-Juste-de-Kapibouska a été établie en 1851 aux alentours du Lac Kapibouska, soit sur le site de la ville actuelle de Saint-Tite. Kapibouska provient d'un nom algonquin qui signifie « Là où il y a des roseaux ». Lors de la fondation canonique en 1859, l'évêque du diocèse de Trois-Rivières a retenu le toponyme Saint-Tite. Tandis que l'érection civile de la municipalité de paroisse date de 1863. La paroisse a été nommée ainsi en l'honneur de Tite, apôtre, compagnon de Paul et évêque de Cnossos[1].
Géographie
Une composante de la Batiscanie, Saint-Tite est située à 30 km au nord-est de Shawinigan. Le territoire de 92,53 km2 qui compose la municipalité est situé dans la région de la Mauricie et la MRC de Mékinac. Elle partage ses limites avec la municipalité de Sainte-Thècle, la municipalité du village de Grandes-Piles et les municipalités des paroisses de Hérouxville, Saint-Adelphe et Saint-Séverin.
La ville est située dans les basses-terres du Saint-Laurent favorisant ainsi l'agriculture. Le relief y est généralement plat avec quelques collines et buttes. Le nord-ouest marque la limite avec les Laurentides. L'altitude dans la municipalité va de 110 à 309 m. Le sous-sol est composé de gneiss datant du Précambrien[2].
Municipalités limitrophes
Sainte-Thècle | ||||
Grandes-Piles | N | Saint-Adelphe | ||
O Saint-Tite E | ||||
S | ||||
Hérouxville | Saint-Séverin |
Cours d'eau
La ville est parcourue par la rivière des Envies, un affluent de la rivière Batiscan. La rivière des Envies prend sa source au lac de la Traverse de Sainte-Thècle et entre dans Saint-Tite par la partie Nord du territoire (secteur des Grands marais). Elle traverse la municipalité en passant dans la ville, puis se dirige tout droit vers Saint-Séverin.
Le territoire de Saint-Tite possède plusieurs lacs servant la villégiature, dont le plus important est le lac Pierre-Paul dont la décharge se déverse dans la rivière Pierre-Paul. Le parcours de 14 km décrit un grand « Z » presque parfait. À partir de l'embouchure du lac Pierre-Paul, la rivière du même nom quitte le rang Saint-Pierre (Saint-Tite), traverse successivement le rang Saint-Thomas-Sud (Sainte-Thècle), le rang Saint-Émile (Saint-Adelphe), le rang Saint-Pierre (Saint-Adelphe) et fait une incartade au 4e rang Nord-Est (Saint-Tite) où elle bifurque vers les nord, pour couler dans le rang Saintt-Alphonse (avant de se déverser dans la rivière Batiscan au village de Saint-Adelphe.
Deux autres centres importants en termes de villégiature sont les lac Trottier (au rang B) et à la Perchaude (au rang du Ruisseau Le Bourdais). La décharge du lac Trottier rejoint celle du lac à la Perchaude ; cette décharge se dirige vers le nord pour se déverser dans la rivière des Envies. Le quatrième centre de villégiature est le long de la rivière Mékinac du Nord, situé dans le rang Nord de la petite rivière Mékinac, à environ 2,8 km de l'intersection de la route 153.
Inondations
À Saint-Tite, lors des crues printanières ou de grandes pluies, les risques d'immersion sont élevés sur 3,4 km2 de terrain. Les deux secteurs inondables correspondent au ruisseau des Prairies (l'un des tributaires de la rivière des Envies) et à la zone de l'ancien lac Kapibouska (côté sud-ouest de la ville). Les inondations affectent particulièrement les terres agricoles, des terrains inutilisés et des emplacements résidentiels.
Routes
Saint-Tite est traversé par les routes 153 et 159. La première relie Saint-Tite avec Shawinigan et Lac-aux-Sables. La seconde permet d'aller à Saint-Roch-de-Mékinac et Sainte-Anne-de-la-Pérade. Saint-Tite est aussi desservi par le service de train de passagers avec trois aller-retour par semaine vers Montréal, Saguenay et Senneterre. La gare de Saint-Tite est située au 310 de la rue Machildon.
Histoire
Les premiers habitants autochtones à s'établir de façon permanente à Saint-Tite furent les Métis, Montagnais et Algonquins qui vivaient dans les alentours du lac Kapibouska. Cette étendue d'eau, située en bordure sud-ouest du village, était formée par un renflement de la rivière des Envies, causé par d'importantes digues de castors. Les pionniers non autochtones contribuèrent à la disparition du lac par la démolition de ces digues, afin de contrer les effets néfastes des inondations printanières sur l'agriculture, le transport et les bâtiments environnants.
Les premiers colons en provenance de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Champlain, Grondines, Neuville et Saint-Augustin-de-Desmaures s'installèrent vers 1835 dans la région du lac et la municipalité. Le tout premier fut François D'Assise Cossette qui s'établit en 1833, à l'âge de 49 ans, à l'actuelle ville de Saint-Tite avec son épouse Marguerite Ricard. En 1849, selon un rapport du curé de Sainte-Geneviève, 130 personnes vivent à cet endroit[3]. Une mission catholique, Saint-Juste-de-Kapibouska, fut établie en 1851. En 1859, Étienne Noël Guertin partit de Saint-Stanislas pour Saint-Tite où il devint le premier curé. La municipalité de la paroisse de Saint-Tite a été constituée le .
La construction d'un chemin de fer commença en 1880, à la demande des habitants, pour se rendre directement au chemin de fer des Piles. Elle s'acheva en 1884. Quatre ans plus tard, la voie ferrée fut prolongée jusqu'à Rivière-à-Pierre.
La population de la municipalité progressa pour atteindre 3 000 habitants en 1900. Le , la ville de Saint-Tite se détacha de la paroisse. Les deux furent fusionnées le [1].
Le blason de la ville fut adopté en 1954 par le conseil municipal[4].
Héraldique
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Démographie
Selon le recensement de 2006:
- La population de Saint-Tite était de 3 826 habitants en 2006 et 3 845 en 2001, soit en baisse de 0,5 % en 5 ans[9].
- La presque totalité de la population a le français comme langue maternelle[10].
- 16,2 % de la population maitrise les deux langues officielles du Canada[9].
- Moins de 1 % de la population est immigrante[9].
- 31 % de la population de plus de 15 ans n'a aucun diplôme[9].
- 7 % de la population de plus de 15 ans a un diplôme d'étude universitaire ou supérieur[9].
Administration
Les élections municipales se font en bloc et suivant un découpage de six districts[13].
Économie
Dès 1912, la production de la ville s'est spécialisée dans le tannage du cuir et la production de botte de cuir. Cela valu à la ville les surnoms de Ville du gant et Ville du cuir du Québec[1]. En 1910, lors de la séparation de la municipalité, le Conseil de Ville avait pour but d'« attirer de nouvelles industries ». En trois ans, il a implanté quatre entreprises : Union Jewelry, Dominion Cutlery, Acme Shoe Pack et Acme Gloves Works. Ces deux dernières entreprises formeront le début de l'industrie du cuir à Saint-Tite[14].
Institutions
En plus d'une école primaire que l'on nomme La Providence, on retrouve à Saint-Tite, l'école secondaire Paul-Le-Jeune, la seule de la MRC de Mékinac. L'éducation en français est fourni par la commission scolaire de l'Énergie et en anglais par la commission scolaire Central Québec.
On retrouve aussi dans cette ville les différents services régionaux, comme le siège de la MRC, le poste de la sûreté du Québec, et les bureaux administratifs du centre de santé et service sociaux de la Vallée-de-la-Batiscan.
Personnalités
- Georges-Alidor Boulet (1892-1961)[15], homme d'affaires ayant créé en 1933 l'entreprise G.A. Boulet Inc., ensuite reprise par trois de ses fils (Roger, Reynald et Robert) au début des années 1960[16].
- Blanche Pronovost, (1908-1994) infirmière
- Julie Boulet (1959[17]- ), députée de Laviolette et membre de l'Assemblée nationale du Québec au Parti libéral.
- Manon Bédard (1969- ), chanteuse.
- Gratien Gélinas (1909-1999), dramaturge et comédien.
- Joseph St-Amant, entrepreneur forestier.
- Cindy Bédard (1987- ), auteure-compositrice-interprète et animatrice radio.
Dans la culture
Saint-Tite est le théâtre d'une partie importante du roman Les Filles de Caleb, écrit par la romancière Arlette Cousture. La trame de fond de ce roman est basée sur la vie de l'institutrice Émilie Bordeleau qui a enseigné et vécu avec ses enfants dans des écoles de rang.
Tourisme
Saint-Tite est particulièrement connu pour son festival western depuis 1967. Il se tient chaque année à la deuxième fin de semaine du mois de septembre d'une durée de dix jours. Le festival a été développé à partir d'un rodéo inauguré en 1967 pour promouvoir l'industrie du cuir. Avec 600 000 visiteurs, il constitue la plus grande attraction western de l'Est du Canada.
Depuis 1999, le rodéo du festival est primé comme le « Meilleur rodéo extérieur en Amérique du Nord ». Il comporte une foule d'activités qui se déroulent au rythme des cavaliers et cavalières, au son de la musique country et dans un décor Western. Les cavaliers et cavalières peuvent participer à divers épreuves d'habileté de la monte de chevaux sauvages (avec ou sans selle) ou de taureaux sauvages, à des épreuves de vitesse ou des épreuves d'habileté. De plus, le festival a présenté un spectacle de Bull jumping.
En 2008, le festival a attiré 585 581 visiteurs[18].
L'école d'Émilie Bordeleau, qui a inspiré les romans d'Arlette Cousture Les Filles de Caleb, se trouve à Saint-Tite.
Le territoire de Saint-Tite comporte plusieurs fermes d'élevage de chevaux et d'équitation. Il y a aussi plusieurs commerces fournissant du matériel ou de l'équipement relativement à l'industrie chevaline.
Notes et références
- Gouvernement du Québec, « Fiche toponymique: Saint-Tite », sur Commission de Toponymie (consulté le )
- Carte géologique du Québec : Édition 2002, Ministère des Ressources naturelles, (ISBN 2-551-21646-X, lire en ligne)
- LeBrun 1984, chap. I, p. 16-19
- « Blason de la Ville de Saint-Tite », sur Ville de Saint-Tite (consulté le )
- Selon un rapport du curé Côté de Sainte-Geneviève.
- Selon une étude d'André Miville, étudiant à l'Université du Québec à Trois-Rivières.
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Saint-Tite, V » (consulté le )
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Saint-Tite, V » (consulté le )
- « Profils des communautés de 2006: Saint-Tite », sur Statistique Canada (consulté le )
- « Langue parlée le plus souvent à la maison détaillée (186), autre langue parlée régulièrement à la maison (9), langue maternelle (8) et sexe (3) pour la population, pour le Canada, les provinces, les territoires, les divisions de recensement et les subdivisions de recensement, Recensement de 2006 - Données-échantillon (20 %) », sur Statistique Canada (consulté le )
- « Chiffres de population, Canada, provinces et territoires, divisions de recensement et subdivisions de recensement (municipalités), selon les régions urbaines et rurales, Recensement de 2006 - Données intégrales », sur Statistique Canada (consulté le )
- « Chiffres de population et des logements, Canada, provinces et territoires, et régions urbaines, recensements de 2006 et 2001 - Données intégrales », sur Statistique Canada (consulté le )
- « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en )
- LeBrun 1984, chap. IV, p. 227
- « Généalogie Québec | La Référence en Généalogie Québécoise », sur www.genealogiequebec.com (consulté le )
- (fr + en) « Bottes Boulet », Histoire des Bottes Boulet, date de l'article inconnue (lire en ligne)
- « Julie Boulet », Biographie, dernière modification : 14 avril 2015 (lire en ligne)
- Paule Vermot-Desroches, « « Ça roule, ça roule », les affaires », Le Nouvelliste, vol. LXXXIX, no 268, , p. 4-5 (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Dominique Campagna, Répertoire des mariages de la paroisse Saint-Tite de Champlain: 1859-1959, Cap-de-la-Madeleine, s.n., 1968. 186 p.
- Jacques Délisle, Répertoire des naissances et des baptêmes de Saint-Tite de Champlain 1859-1940.
- Jacques Délisle, Répertoire des décès et des sépultures de Saint-Tite de Champlain 1859-1940, 135 pages.
- Raymonde R. LeBrun et al., Histoire de Saint-Tite 1833-1984, t. 1, Comité historique, Éditions Souvenance Inc., coll. « Saint-Tite », , 471 p.
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :