Rivière Pierre-Paul
La rivière Pierre-Paul coule dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Mékinac, dans la région administrative de la Mauricie, dans la province de Québec, Canada, en traversant trois municipalités de la Batiscanie : Saint-Tite, Sainte-Thècle et Saint-Adelphe.
Rivière Pierre-Paul | |
Vue de la confluence de la rivière Pierre-Paul et de la Batiscan, à Saint-Adelphe à partir du pont de la route 352, le 29 septembre 2018. À l'arrière plan: vue du village et de l'église qui sont situés sur l'autre rive de la Batiscan. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 14 km |
Bassin collecteur | Rivière Batiscan |
Régime | pluvial |
Cours | |
Source | Lac Pierre-Paul |
· Localisation | Saint-Tite |
· Altitude | 152 m |
· Coordonnées | 46° 44′ 35″ N, 72° 30′ 46″ O |
Confluence | Rivière Batiscan |
· Localisation | Saint-Adelphe |
· Altitude | 97 m |
· Coordonnées | 46° 43′ 58″ N, 72° 26′ 19″ O |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | (à partir de l'embouchure) Ruisseau Bras de la rivière Pierre-Paul, ruisseau non identifié du rang Saint-Georges. |
· Rive droite | Ruisseau non identifié. |
Pays traversés | Canada |
Province | Québec |
Région | Mauricie |
MRC | Mékinac |
Principales localités | Sainte-Thècle |
Parcours
Cette rivière qui coule sur 14 km prend sa source à l'embouchure du Lac Pierre-Paul, situé dans le rang Saint-Pierre, dans la partie est du territoire de Saint-Tite. À cause du relief parfois montagneux, le cours principal de la rivière décrit un grand Z en traversant un territoire surtout agricole (une partie forestière en début de parcours, à cause du reboisement d’anciennes terres agricoles dans la zone au nord du lac Pierre-Paul).
À partir de sa source, la rivière traverse la route Pierre-Paul et se dirige tout droit vers le nord en traversant quatre lots du rang St-Thomas (Sud) situés dans le territoire de Saint-Tite ; puis continue dans Sainte-Thècle, en drainant 10 lots du rang St-Thomas (Sud), où elle traverse une première fois la route Charest[1]. À 2,5 km de sa source, cette rivière fait une petite incartade sur deux lots du rang St-Georges (Sud). Par ses ruisseaux affluents, la rivière reçoit les eaux de la majeure partie du rang St-Georges (Sud), notamment le ruisseau Gagnon qui se déverse dans la rivière Pierre-Paul sur le lot 351-116 au rang St-Thomas (à la limite de rang St-Georges).
Le deuxième segment de son parcours est presque en ligne droite et coule sur 6,4 km. La rivière Pierre-Paul bifurque dans le rang St-Georges (Sud) à près de 160 degrés sur la droite pour se diriger tout droit vers le sud. Dans ce segment de son parcours, la rivière revient couler dans le rang St-Thomas (Sud) où elle traverse à nouveau la route Charest[2] et coupe en diagonale six lots de terre. Son parcours traverse ensuite la limite de Saint-Adelphe et coupe neuf lots du rang St-Émile. La rivière est alors à seulement 1,6 km de sa source. La rivière continue de couler sur six lots du rang St-Pierre, avant de faire une petite incartade sur trois lots dans le 4e rang Nord-Est de la rivière des Envies (à Saint-Tite). Grâce à ses ruisseaux affluents, la rivière Pierre-Paul reçoit les eaux du 4e rang Nord-est de la Rivière-des-Envies et une petite zone du nord du territoire de Saint-Séverin.
Le troisième segment de son parcours est long de 3,4 km. La rivière Pierre-Paul bifurque alors dans Saint-Tite à 120 degrés vers la gauche pour revenir tout droit vers le nord en traversant quatre lots dans le rang St-Pierre de Saint-Adelphe. Son parcours coupe huit lots du rang St-Alphonse et quelques lots du rang Sud-Ouest de la rivière Batiscan. Dans sa fin de parcours, la rivière fait quelques courbes avant de se jeter dans la rivière Batiscan (sur la rive sud-ouest), à la hauteur du village de Saint-Adelphe[3]. En 1925, la municipalité a fait construire un nouveau pont couvert sur la rivière Pierre-Paul, presque à son embouchure, soit la route 352 actuelle. En 1958, ce pont couvert est démoli et remplacé par un pont en béton[4].
Histoire
À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la rivière Pierre-Paul était utilisée surtout au printemps (ou lors de grandes crues) pour le transport du bois par flottaison ; ce qui impliquait des activités de draveurs ou de cageux. Au printemps 1872, Félix Lafontaine et ses hommes (Édouard Méthot, Irvine Johnson, Alfred Buist, Pierre Bordeau (fils de Michel), Pierre Lafontaine (fils d'Hilaire) et Georges Thiffeau (fils d'Hubert) faisaient descendre les billots au-delà de la chaussée construite sur la petite rivière Pierre Paul et possédée par Price Brothers. Le , ces hommes ont été arrêtés et accusés d'avoir pris possession de la chaussée le [5].
À la fin du XIXe siècle, une route de glace était aménagée de décembre à mars sur la rivière Pierre-Paul permettant de circuler plus facilement vers les lots forestiers ou vers Saint-Tite, avant que les routes terrestres ne soient suffisamment carrossables surtout pour traverser les coulées.
Tout près de son embouchure, le pont de la route 352 enjambe la rivière Pierre-Paul, au village (côté sud-ouest de la rivière Batiscan).
Bras de la rivière Pierre-Paul
La petite rivière bras de la rivière Pierre-Paul coule sur environ 5,3 km[6] excluant le ruisseau Piché qui constitue le prolongement de cette petite rivière. Ce ruisseau draine une bonne partie des terres agricoles du rang Saint-Thomas (dans le sens nord-sud) de Sainte-Thècle en coupant perpendiculairement une vingtaine de lots (sur environ 5 km) jusqu'à la route Rompré, désignée route 352, (reliant Saint-Adelphe et Sainte-Thècle), qui constitue la limite entre les deux municipalités, à cet endroit. Dans son parcours au rang Saint-Thomas, ce ruisseau a recueilli les eaux de deux petits affluents (dont le ruisseau Francoeur) qui drainent deux zones du sud-est du rang Saint-Georges. Dès la fondation de Sainte-Thècle, cette route a été aménagée permettant au curé de Sainte-Thècle de desservir la mission de Saint-Adelphe ; toutefois, elle était difficilement carrossable jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le débordement du bras de la rivière Pierre-Paul bloquait la route à cet endroit, à chaque printemps, empêchant temporairement d'y circuler.
Le bras de la rivière Pierre-Paul commence à la route 352. À partir de la route route 352, cette petite rivière bifurque vers le sud en parcourant 3 km (presque en ligne droite) sur 11 lots du rang Saint-Émile, jusqu'au pont du chemin Saint-Émile. Depuis ce pont, la rivière coule d'une façon plus sinueuse sur 2,3 km par l'eau (ou 1,7 km en ligne droite) dans le rang Sud-Ouest de la rivière Batiscan, pour se déverser dans la rivière Pierre-Paul, à environ 0,6 km par l'eau de l'embouchure de cette dernière qui se jette dans la rivière Batiscan[7].
Artefacts amérindiens au rang St-Thomas
Bien avant l’arrivée des premiers pionniers canadiens-français, les Amérindiens étaient de passage au rang Saint-Thomas de Sainte-Thècle. Dans les années 1970, Émile Tessier, producteur agricole, a trouvé quelques artefacts amérindiens sur son lot du rang Saint-Thomas (lots 351-107 et 108), dont il a été propriétaire de 1949 à 1981[8]. Ces artefacts qui proviennent de la période préhistorique archaïque (avant Jésus Christ) étaient surtout des pierres taillées et polies, servant d’instruments de chasse et de travail lors de la préhistoire amérindienne. Plusieurs de ces artefacts conservés à l’Université du Québec à Trois-Rivières avaient été exposés en à la salle Morin lors des festivités du Centenaire de Sainte-Thècle, avec la collaboration de l’archéologue René Ribes[9]. Ces artefacts amérindiens ont été trouvés aux alentours du ruisseau Piché et d'un ruisseau affluent (provenant du nord), à environ 2,3 km en ligne droite de la rivière Batiscan[10].
Toponymie
Au début des années 1870, le toponyme Pierre-Paul désignait un lieu-dit dans la zone de l’embouchure de la dite rivière, sur la rive droite de la rivière Batiscan. Ce lieu-dit devient à la fin du XIXe siècle le noyau initial du village de Saint-Adelphe (côté sud-ouest de la rivière Batiscan) ; par la suite l’église a été construite en face de l’embouchure, sur l’autre rive de la rivière Batiscan. L'embouchure de la rivière Pierre-Paul est située entre celle de la rivière des Envies (Saint-Stanislas) et la rivière Tawachiche (Lac-aux-Sables) sur la rive droite de la rivière Batiscan.
Selon une première thèse, l’origine du toponyme rivière Pierre-Paul et le lac Pierre-Paul serait lié à une famille amérindienne, dénommée Pierre-Paul, qui aurait vécu près du lac Pierre-Paul[11].
Selon une autre thèse, le toponyme Pierre-Paul serait une adaptation populaire, dérivée des noms d'apôtres du début de la chrétienté, tout comme les toponymes des rangs détachés de l'ancien territoire de Saint-Stanislas, notamment : rang St-Pierre (dans Saint-Tite où se situe le lac Pierre-Paul), Saint-Paul (dans Saint-Séverin) et Saint-Thomas (dans Sainte-Thècle). À la tête de la rivière, le lac Pierre-Paul est situé dans le rang Saint-Pierre à Saint-Tite. Dans un segment de son parcours, la rivière Pierre-Paul retraverse le rang St-Pierre (dans la partie sud de Saint-Adelphe), mais ne touche pas le rang St-Paul (Saint-Séverin) qui est plus au sud. Toutefois, le chemin St-Émile de Saint-Adelphe, permet de rejoindre la route du 4e rang de Saint-Tite, la route Dessureault, puis le pont Dessureault qui enjambe la rivière des Envies, pour atteindre :
- l'autre rang St-Pierre (situé plus au sud, soit à Hérouxville et Saint-Séverin) et
- le rang St-Paul (à Saint-Séverin).
Au Canada français, le patronyme Pierre-Paul est fréquent comme prénom masculin. Tandis que le patronyme de famille Pierre-Paul est rencontré généralement chez des familles d'ascendance négro-africaine.
Les toponymes lac Pierre-Paul[12] et rivière Pierre-Paul[13] ont été inscrits officiellement à la Banque de noms de lieux de la Commission de toponymie du Québec, le . Tandis que le toponyme bras de la rivière Pierre-Paul (le plus important affluent de la rivière Pierre-Paul) a été inscrit à ce registre le , au titre de ruisseau[14].
Notes et références
- Autrefois, cette route était reconnue comme le prolongement naturel du chemin St-Thomas (Sud). Cette route permettait aux résidents du rang St-Thomas et du rang St-Émile (Nord) d'atteindre plus rapidement Saint-Tite, via la route du lac Pierre-Paul. Le toponyme route Charest a été reconnu en 1968, en référence à M. Florent Charest dont la famille vivait dans une maison à l'intersection de la route Rompré (route 352) et du chemin St-Thomas (Sud). À la suite de la construction d'une courbe sur la route 352, quelques maisons de la route Charest devenait ainsi éloignées de la route principale.
- Répertoire des baptêmes de Sainte-Thècle - 1869-2012, par Gaétan Veillette, article Wilfrid Rompré et Phélina Charest, p. 60, mentionnant l'origine de la désignation de la route Charest
- Recherches historiques effectuées par l'historien Gaétan Veillette (Saint-Hubert) en se référant aux cartes géographiques émises par le Service de la cartographie du Ministère de l'Énergie et des Ressources
- « Municipalité de Saint-Adelphe - section Les origines de la municipalité » (consulté le )
- « Le Constitutionnel (14 avril 1873), p. 2, col. 3-4 »
- Coordonnées décimales de l’embouchure du bras de la rivière Pierre-Paul: longitude:-72.44556, latitude: 46.73139.
- Recherches effectuées en mars 2013 par Gaétan Veillette, à partir du site Internet Google Map et d'une carte de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (Direction des Services Techniques).
- Article Expéditions archéologiques, par Gaétan Veillette, journal Le Dynamique, 10 juillet 1974, p. 2.
- Gaétan Veillette, Chronique Échos du Centenaire, Journal Le Dynamique, 24 avril 1974, p. 10, mentionnant que des pièces amérindiennes trouvées au rang Saint-Thomas, seront exposés dans le cadre des festivités du Centenaire de Sainte-Thècle.
- Article: Pendant deux jours - Une expédition archéologique à Ste-Thècle, Journal L'Hebdo de Portneuf, 28 octobre 1974, p. 2, par le journaliste René Matton, indiquant notamment la visite de la ferme de M. Émile Tessier qui avait découvert des artefacts amérindiens et des artefacts des chantiers d'avant la colonisation du rang Saint-Thomas en faisant les labours.
- Source: Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie du Québec, paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
- « Lac Pierre-Paul, Commission de toponymie du Québec, Banque des noms de lieux »
- « Rivière Pierre-Paul, Commission de toponymie du Québec, Banque des noms de lieux »
- « Bras de la rivière Pierre-Paul, Commission de toponymie du Québec, Banque des noms de lieux. »
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :