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SVR-Lazartigue (trimaran)

SVR-Lazartigue est un trimaran de la jauge Ultime de course au large skippé par François Gabart et sponsorisé par le groupe Kresk. Il est le successeur du trimaran Macif du même skipper.

SVR-Lazartigue
illustration de SVR-Lazartigue (trimaran)
SVR Lazartigue lors de sa mise à l'eau le 22 juillet 2021 à Concarneau.

Autres noms M101
Type Trimaran
Classe Ultime
Fonction Course au large et Régate
Gréement Sloop
Histoire
Architecte VPLP design
Chantier naval MerConcept (assemblage), CDK (flotteurs, bras), Multiplast (coque centrale)
Fabrication Fibre de carbone
Design MerConcept, VPLP design et GSea Design (appendices et calculs)
Lancement 22 Juillet 2021
Équipage
Équipage Conçu pour du solitaire, adaptable en double ou en équipage réduit
Caractéristiques techniques
Longueur 32 m
Maître-bau 23 m
Tirant d'eau 4,5 m
Tirant d'air 35 m
Déplacement 15 tonnes
Appendice trois safrans en T
deux foils en L
une dérive de coque centrale
Hauteur de mât 33 m
Vitesse > 45 noeuds
Carrière
Propriétaire MerConcept, Groupe Kresk
Pavillon Pavillon national français France
Port d'attache Concarneau
Coût ~12 millions â‚¬

Il est d'architecture très novatrice, avec notamment un habitacle complètement dans la coque[1].

Il s'oppose dans la classe Ultime à Sodebo Ultim 3, à Actual Leader, à Banque Populaire XI ainsi qu'au Maxi Edmond de Rothschild. Il est dédié aux courses entre Ultimes, mais aussi à la chasse aux records avec comme objectif final le record du tour du monde à la voile, en solitaire comme en équipage.

Le , il prend part à sa première course, le Défi Azimut, qui l'oppose directement à Sodebo Ultim 3, Banque Populaire XI et Actual Leader. Cependant, un problème au puits de foil contraint le bateau à abandonner au bout de quelques heures seulement.

Le , il franchit la ligne d'arrivée de la Transat Jacques-Vabre, en Martinique, en 2e position derrière le Maxi Edmond de Rothschild, en 16 jours, 9 heures, 46 minutes et 11 secondes, 53 minutes seulement devant Banque Populaire XI[2].

Conception

Le bateau est conçu sur des plans totalement nouveaux par MerConcept, l'écurie de course au large de François Gabart, qui assemble également celui-ci.

Il est conçu à partir des données recueillies sur le précédent bateau et de toute l'expertise accumulée sur le vol des trimarans, pour être encore plus rapide, avec des objectifs à près de 50 nÅ“uds et des moyennes supérieures à 40 nÅ“uds.

MerConcept fait appel au chantier CDK pour les flotteurs et les bras, et Multiplast pour la coque centrale, et réalise elle-même l'assemblage, une première pour eux[1].

Macif, sponsor historique de François Gabart et techniquement propriétaire du bateau, se retire du projet mi‑2020[3], laissant le bateau sans sponsor principal, bien que cela ne remette pas en cause son existence.

Le , il est annoncé que le groupe Kresk, un groupe de cosmétique breton, sera le sponsor principal via ses marques SVR, Lazartigue et Fillmed, sur quatre ans au moins, avec un acte d'achat du bateau finalisé fin août[4].

Caractéristiques

Le bateau est conçu pour être skippé par un seul marin mais est adaptable au double ou à un équipage réduit.

Il fait 32 m de long pour 23 m de large, et fait donc partie de la classe Ultime. Il pèse 15 tonnes.

Il se contrôlera à terme avec un petit volant, et non une barre de grande taille, c'est le premier à proposer cela[5]. Le volant agit électroniquement sur les vérins du pilote automatique, se séparant alors du ressenti purement mécanique de la barre. L'équipe développe activement un système de retour de force comme ce que l'on retrouve dans la simulation automobile, afin d'y faire passer du ressenti. À terme le système permettra d'avoir une direction plus précise, toujours adaptée aux conditions de navigation et ne nécessitant pas de correction permanente. Cependant, le système étant inédit et potentiellement sensible à d'éventuels problèmes de fiabilité, une barre normale a été installée à l'arrière du bateau.

L'obsession aérodynamique - Le cockpit fermé

Les principales innovations du bateau se trouvent dans l'aérodynamisme. Le bateau s'inscrit dans une nouvelle tendance à faire des cockpits fermés très bas, inaugurés notamment sur les IMOCA Apivia de Charlie Dalin et Hugo Boss d'Alex Thomson lors du Vendée Globe 2020-2021. Cependant, celui-ci reste globalement à l'arrière du bateau, contrairement à Sodebo Ultim 3 pour qui le cockpit est complètement à l'avant.

Cela a pour but de baisser le centre de gravité et réduire la traînée :

  • car le cockpit est plus bas et intégré dans la coque, ce qui permet aussi de rabaisser le mât ;
  • d'avoir une bôme très basse, pour réduire les écoulements aérodynamiques parasites (Effet de plaque sur l'extrémité d'aile) ;
  • de protéger l'équipage à l'intérieur du bateau, ce qui permet de pousser la performance sans prendre de risque inconsidéré pour les marins, et cela s'ajoute à la stabilité accrue qui permet de ne pas trop les fatiguer.

Le centre de gravité bas apporte plus de stabilité, et la traînée réduite permet au bateau va plus vite.

En plus d'une barre extérieure à l'arrière du bateau purement pour le pilotage de la trajectoire, une bulle de chaque côté plus en avant permettent au skipper de voir devant et de faire contrôler le bateau depuis l'intérieur en restant au sec avec toutes les écoutes à portée de main. A l'exception de ces deux bulles et d'une toute petite partie arrière, le pont est totalement plat à ras du flotteur.

Les progrès aérodynamiques apportent des gains très sensibles au près par rapport à MACIF, ce qui ouvre de nouvelles perspectives d’un point de vue tactique et stratégique.

Les foils

Le bateau est tourné autour des foils, qui permettent de faire s'envoler le bateau jusqu'à un mètre et demi au-dessus de l'eau pour limiter les efforts hydrodynamiques, donc les frottements, et ainsi permettre d'aller plus vite. Ils sont très imposants et ont une forme très travaillée par rapport aux générations précédentes. Chaque foil pèse 400 kg.

Ils disposent d'une partie structurelle (shaft), verticale qui revient vers l'intérieur du bateau, et une partie plus horizontale qui génère la portance (tip). Ils sont pilotables en hauteur et en angle (rake) afin de pouvoir avoir une portance optimale dans toutes les conditions de mer, de vent et de vitesse et garantir une stabilité accrue.

Ils s'inscrivent dans la tendance actuelle d'avoir un maximum de surface de foil. En effet, ainsi le bateau s'envole plus tôt et peut s'envoler plus haut, donc voler réellement dans des mers agitées plutôt que "surfer" sur la coque et voler par intermittence. François Gabart parle d'un bénéfice très net dans la mer difficile, même au près, où les chocs sont amortis. L'objectif était de repousser le moment où l'état de la mer ne permet plus d'utiliser le maximum du potentiel du bateau, et de garder plus facilement de la vitesse en mer formée, les premières navigations sont bluffantes et encourageantes de ce point de vue. Par ailleurs malgré la traînée plus importante générée, la structure plus massive donc plus solide offre la possibilité de faire des formes plus complexes qui réduisent sensiblement les vortex générés en bout de foil, responsables d'une partie importante de cette traînée. Finalement le bilan est positif.

En complément de ceux-ci, les trois safrans et la dérive disposent de plans porteurs qui ajoutent de la surface de portance et permettent d'écarter ses zones d'application afin de stabiliser le bateau. Les deux foils et les safrans des flotteurs latéraux sont rétractables, afin de réduire la traînée créée lorsque ceux-ci sont au vent, donc inutiles pour lever le bateau, ainsi que les préserver d'éventuels chocs avec un OFNI ou un animal marin.

Le bateau dispose également d'une dérive sur le flotteur central, afin d'atténuer l'effet de dérive.

La conception des foils est partagée avec le Team Banque Populaire pour le trimaran d'Armel le Cléac'h, Banque Populaire XI.

Autres caractéristiques

Les étraves sont dites "inversées", à savoir que le flotteur pointe vers le bas comme une griffe, avec une forme en diamant au bout, dans le but d'avoir un flotteur plus long donc un meilleur potentiel de vitesse avec un poids minimal tout en évitant au maximum les enfournages ("plantages" dans l'eau).

Palmarès

Records détenus

  • Transméditerranéenne, de Marseille (France) à Carthage (Tunisie), le , 455 milles en 13 heures, 55 minutes et 37 secondes[6], skippé par François Gabart.

Notes et références

    1. « Reportage : François Gabart présente son nouveau trimaran géant conçu pour voler à 45 nœuds », sur Voiles et Voiliers, (consulté le )
    2. « SVR - LAZARTIGUE DEUXIÈME ULTIME DE LA TRANSAT JACQUES VABRE », sur transatjacquesvabre.org, (consulté le ).
    3. « Voile : Macif largue Gabart », sur Le Parisien, (consulté le )
    4. « Comment le groupe Kresk s’est engagé auprès de François Gabart », Tip and Shaft,‎ (lire en ligne)
    5. Jean Baptiste Maître, « François Gabart à la pointe de l'innovation avec son nouveau trimaran SVR-Lazartigue », Ouest-France - Voiles et Voiliers,‎ (lire en ligne, consulté le )
    6. François Gabart traverse la Méditerranée à 33,7 nœuds de moyenne. Record battu !.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Classes de navires participant à des courses similaires:

    Événements concernant M101 et la classe ultime

    Autres navires skippés par François Gabart

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