SCK CEN
Le SCK CEN (Belgian Nuclear Research Centre) (abrĂ©viation du nĂ©erlandais : Studiecentrum voor kernenergie ou Centre d'Ă©tude de l'Ă©nergie nuclĂ©aire, jusqu'en 2020 stylisĂ© SCKâąCEN) est un centre de recherche nuclĂ©aire belge, installĂ© sur la commune de Mol dans la province d'Anvers.
SCK CEN Belgian Nuclear Research Centre | ||
Type d'installation | ||
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Domaine | Installation nucléaire | |
Type | Ătablissement de recherche | |
Localisation | ||
Pays | Belgique | |
CoordonnĂ©es | 51° 13âČ 07âł nord, 5° 05âČ 36âł est | |
Vie de l'installation | ||
Date de mise en service | 1952 | |
Production | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
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Histoire
Le 24 avril 1946, sous l'impulsion de la FNRS, l'Institut interuniversitaire de physique nuclĂ©aire est crĂ©Ă© sous la prĂ©sidence de Marc de Hemptinne. Les principaux travaux de cet institut portent sur la recherche sur le graphite en tant que modĂ©rateur et la production d'uranium raffinĂ©. NĂ©anmoins lâAtomic Energy Act de 1946 de Brien McMahon limite rapidement les Ă©changes scientifiques avec les Ătats-Unis. Il est remplacĂ© en 1951 par le Commissariat Ă l'Ă©nergie atomique de Belgique, dont le premier Haut-commissaire est Pierre Ryckmans. Le 9 avril 1952 est constituĂ© le Centre d'Ă©tude pour les applications de l'Ă©nergie nuclĂ©aires (CEAEN), initialement localisĂ© Ă Rhode-Saint-GenĂšse, dans les locaux actuels de Institut von Karman, avant de s'installer Ă Mol en 1958. En 1957, un Ă©tablissement d'utilitĂ© publique est crĂ©Ă©, qui remplace le CEAEN l'annĂ©e suivante, et prend le nom de SCK/CEN[1].
Le SCK CEN cherche des solutions aux défis sociaux dans les domaines de la sécurité, de la santé et de la durabilité. En tant que centre de recherche de premier plan au niveau international, il travaille sur des technologies permettant de contrÎler la sûreté des installations nucléaires existantes, d'accroßtre la sûreté des installations futures et de protéger les personnes et l'environnement.
Infrastructure
Le centre de Mol comprend plusieurs réacteurs nucléaires.
BR1
Le Belgian Reactor - one (BRI) est un réacteur expérimental uranium naturel/graphite refroidi par air d'une puissance de quelques milliers de kilowatts. Il fut rendu critique avec une célérité remarquable dÚs le [2].
Cette premiÚre réalisation représente donc une conséquence directe de la participation de la Belgique au Projet Manhattan via la fourniture d'uranium en provenance de la mine de Shinkolobwe exploitée par l'Union miniÚre du Haut-Katanga. C'est la suite des négociations entre les Américains et les Belges dÚs 1939, avec Edgar Sengier de l'Union MiniÚre, d'une part, et le gouvernement belge en exil à Londres durant la Seconde Guerre mondiale, d'autre part, qui voulaient donner une place de choix à la Belgique dans l'effort de guerre allié tout en préparant l'encore confidentielle industrie nucléaire.
BR2
Le BR2 (Belgian Reactor nr 2) est un rĂ©acteur d'essai de matĂ©riaux (MTR pour Material Testing Reactor) Ă trĂšs haut flux. Sa gĂ©omĂ©trie particuliĂšre (cĆur et canaux en hyperboloĂŻde de rĂ©volution) lui donne un cĆur compact et donc un flux neutronique trĂšs Ă©levĂ©. C'est un des trois rĂ©acteurs au monde prĂ©sentant le plus haut flux de neutrons (> 10 ĂâŻ1015 n cmâ2 sâ1). Il sert principalement Ă tester des matĂ©riaux de structure pour les rĂ©acteurs existants, pour les rĂ©acteurs du futur (GĂ©nĂ©ration IV et fusion) et pour les nouveaux rĂ©acteurs d'essais, ainsi qu'Ă tester de nouveaux types de combustibles pour des rĂ©acteurs nuclĂ©aires de tous types. Le BR2 sert Ă©galement Ă la production d'isotopes radioactifs (radioisotopes Ă usage industriel et mĂ©dical, traitĂ©s Ă l'IRE de Fleurus.
Il devrait ĂȘtre remplacĂ© par le rĂ©acteur MYRRHA, un projet de machine d'irradiation Ă spectre rapide expĂ©rimental, aussi flexible que le BR2, mais qui Ă©largira les possibilitĂ©s de recherche du BR2. MYRRHA est un projet belge (financĂ© par la Belgique pour 40 %), soutenu par lâEurope dans le cadre du programme ESFRI (European Strategy Forum on Research Infrastructures) [3] mais qui doit encore trouver son financement et un premier avis de sĂ»retĂ© est attendu pour 2014[3]. Ce rĂ©acteur sous-critique de 100 mĂ©gawatts sera pilotĂ© par un accĂ©lĂ©rateur linĂ©aire dĂ©livrant 600 MeV d'Ă©nergie et 4 mA de courant.
Alors que c'est le sodium liquide (dangereux en cas d'incendie) qui est le caloporteur de rĂ©fĂ©rence dans le domaine des rĂ©acteurs Ă spectre rapide, c'est le plomb, ou plomb-bismuth (toxiques) qui pourraient ĂȘtre testĂ©s pour MYRRHA (le mĂ©lange plomb-bismuth a une tempĂ©rature de fusion de 123 °C, soit moins que les 370 °C nĂ©cessaires Ă faire fondre le plomb pur). La tempĂ©rature d'Ă©bullition du caloporteur Ă©tant de 1 700° le plomb offrirait une meilleure sĂ»retĂ© intrinsĂšque pour la chaleur rĂ©siduelle. Dans tous les cas, des problĂšmes sont encore Ă rĂ©soudre : la corrosion, les conditions de rĂ©parabilitĂ© et de maintenabilitĂ© ainsi que d'inspection des installations en service. Ces derniĂšres doivent en effet supporter des tempĂ©ratures de 400 Ă 500 °C et un environnement radioactif. De plus, les senseurs (type contrĂŽle en continu) disponibles en 2011 ne sont plus fiables au-delĂ de 180â200 °C, le sodium devient trĂšs dangereux en prĂ©sence dâeau ; que le plomb bismuthĂ© ou le plomb sont trĂšs toxiques notamment sous forme vapeur. Le fluide caloporteur sera opaques aux rayons x et pourra gĂȘner lâutilisation des ultrasons. Des questions de gestion des risques d'accident nuclĂ©aire doivent donc encore ĂȘtre maĂźtrisĂ©s[3].
Ses promoteurs espÚrent des recherches fondamentales ou appliquées sur la fission, la fusion, le silicium dopé, la santé (production de radio-isotopes) sont attendues dans ce réacteurs [3].
En , des chercheurs du SCK CEN ont annoncé une technique de retraitement du combustible nucléaire qui diminuerait drastiquement le temps de demi-vie des matériaux radioactifs. Ils proposent de bombarder les matériaux de neutrons rapides produits par un accélérateur de particules, ce qui transmuterait les matériaux bombardés[4].
BR3
Le BR3 (Belgian Reactor 3) Ă©tait un rĂ©acteur Ă eau pressurisĂ©e (REP, ou PWR en anglais), le type le plus courant de centrales nuclĂ©aires existant actuellement au monde. Il fut le premier Ă ĂȘtre installĂ© sur un sol non amĂ©ricain, par la firme Westinghouse Electric en fin des annĂ©es 1950. Rendu critique en 1962, il a Ă©tĂ© dĂ©finitivement arrĂȘtĂ© en 1987 aprĂšs 25 ans de fonctionnement. Il a principalement servi Ă l'entrainement des opĂ©rateurs des futures centrales belges, puis Ă des essais de combustibles nuclĂ©aires avancĂ©s en conditions rĂ©elles. En 1963 se produit le premier chargement de combustible MOX dans le rĂ©acteur BR3.
En 1989, le BR-3 a été choisi comme projet-pilote européen de démantÚlement, par la Commission européenne. Il a notamment été le premier au monde dont la cuve du réacteur a été retirée en un seul bloc puis démantelée à distance et sous eau. Le BR-3 est, en 2009, dans la phase finale de démantÚlement, et a permis de développer de nombreuses techniques spécifiques (découpe, décontamination, mesures...) utiles au démantÚlement de centrales de puissance.
Notes et références
- Les débuts du nucléaire en Belgique
- Charles Gerard (ACEC), « Premier démarrage du réacteur BR1 à Mol », Amicale des cadres retraités d'ACEC, (consulté le )
- Source : M. Sylvain David, Institut national de physique nucléaire et de physique des particules, lors d'une audition sur « L'avenir de la filiÚre nucléaire » par le Sénat, invité par C. Bataille Compte rendu de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques Sécurité nucléaire et avenir de la filiÚre nucléaire , 2011-11-17
- (en) Henning Dekant, « Transmuting Waste and Worries Away », Wave Watching,â (lire en ligne, consultĂ© le )
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- Jan Van der Auwera, « BR1 - 50iÚme anniversaire », SCK CEN (consulté le )
- Site des publications scientifiques SCK CEN