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SĹ“trich

Sœtrich, également orthographié Soetrich, est un village et une ancienne commune française du département de la Moselle, qui est rattachée à la commune de Hettange-Grande depuis 1811.

SĹ“trich
Soetrich
SĹ“trich
Panorama sur le village de SĹ“trich depuis la route de Zoufftgen.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Moselle
Arrondissement Thionville
Commune Hettange-Grande
Intercommunalité Communauté de communes de Cattenom et environs
Statut Ancienne commune (village)
Code postal 57330
DĂ©mographie
Gentilé Sœtrichois
Population 322 hab. (1900)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 25′ 10″ nord, 6° 09′ 28″ est
Élections
DĂ©partementales Yutz
Historique
Fusion [1]
Commune(s) d'intégration Hettange-Grande
Localisation
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SĹ“trich
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SĹ“trich

    Ses habitants, qui sont environ 1 500 en 2010, sont appelĂ©s les SĹ“trichois en français et les SĂ©itrĂ©cher en platt.

    GĂ©ographie

    Sœtrich est un village français situé en région thionvilloise, à km au Nord de Thionville. Les localités les plus proches sont Hettange-Grande[Note 1] au Sud, Entrange à l'Ouest, Kanfen au Nord-Ouest et Boust au Nord-Est.

    Ce village est délimité à l'Ouest par la ligne de Metz-Ville à Zoufftgen et à l'Est par la route D653. Dans les environs très proches, l'Observatoire d'Hettange se trouve à l'Ouest de Sœtrich et la Réserve naturelle d'Hettange au Sud-Est.

    Sur le plan hydrographique, Sœtrich est traversé par la rivière Kiesel qui coule du Nord vers le Sud et qui se jette dans la Moselle. Cette rivière coupe le village en deux parties à peu près égales, autrement dit elle le traverse à peu près au milieu.

    • Plan cadastral de SĹ“trich au dĂ©but du XXe siècle.
      Plan cadastral de Sœtrich au début du XXe siècle.
    • La Kiesel Ă  SĹ“trich.
      La Kiesel Ă  SĹ“trich.

    Toponymie

    En francique lorrain : Séitréch[2] - [3] et Séidréng. En allemand : Soetrich[4], qui s'écrit également Sötrich.

    Mentions anciennes

    Le nom de cette localité est attesté sous les formes : Sinteriacum en 977[1] ; Seuteriacum en 993[1] ; Setaco en 997[3] ; Serich en 1157[1] ; Setre en 1210[3] ; Suetre en 1294[3] ; Setterich en 1601[1] ; Setrich-Grande en 1606[1] ; Zetry en 1680[1] ; Soetterigh et Soetricq en 1696[1] ; Soetrigh, Sottrigh, Soetricq et Zetricq en 1697[1] ; Soestrich en 1756[1] ; Zetrich (carte de Cassini)[1] ; Soetrich en 1793[5] ; Sötrich pour les périodes 1871-1918[3] et 1940-44.

    Étymologie

    Il s'agit d'une formation toponymique gallo-romaine en (i)acum, suffixe gallo-romain de localisation et de propriété d’origine gauloise qui a régulièrement abouti à la terminaison -ich par germanisation. Le premier élément s’analyse sans doute comme un nom de personne, selon le cas général. François de Beaurepaire croit reconnaître à partir de la plus ancienne mention Sinteriacum (977), l'anthroponyme gallo-romain *Sentarius, variante de Senter, attesté à Vienne (CIL XII, 5708)[6] et qu'il propose tout d'abord pour la formation gallo-romaine en -(i)acum, Cintray (Eure), ainsi que pour les autres produits de -(i)acum, Ceintrey (Meurthe-et-Moselle, Senterei 1175, Sainteri vers 1203), les Cintré et Xaintray du domaine d’oïl[6]. Albert Dauzat quant à lui, préfère suggérer le nom de personne latin *Cintirius de Cintirio ou sa variante *Cintrius dans certains cas pour ces types toponymiques, mais il n'évoque pas Sœtrich[7].

    Une autre hypothèse fait remonter Ceintrey (Sinteriaco Xe siècle), commune de Meurthe-et-Moselle, au type toponymique *Sinthariacum[8], c'est-à-dire non plus comme un dérivé en -(i)acum d'un nom de personne latin ou gallo-romain, mais comme un dérivé à partir de l'anthroponyme germanique Sinthar, Sinter identifié en Gaule par Marie-Thérèse Morlet[8], qui donne aussi cette toponymie pour la localité Scientrier: Sinthar (Sindharius), anthroponyme germanique composé de sind (voyage) et hari (épée). Il est possible que les mentions Sinteriacum de 977 et Seuteriacum de 993 pour Sœtrich, se réfère en fait à Ceintrey, sans certitude cependant[8].

    Remarque : la forme la plus ancienne semble être contredite par les mentions suivantes dans la mesure où le passage de [in] à [e] / [œ] est difficile sur le plan phonétique.

    Se trouve dans l’aire de diffusion de la toponymie germanique en France[9] - [10] - [11] - [12].

    Histoire

    Sœtrich dépendait en partie de la seigneurie d'Ottange en 1631 et en partie de la terre de Roussy en 1682[1]. Sur le plan religieux, sa chapelle était une annexe mixte des paroisses de Hussange et d'Œutrange[1].

    Cette localité fait partie du duché de Luxembourg jusqu'en 1659 (traité des Pyrénées), puis de la province française des Trois-Évêchés jusqu'en 1790.

    Sœtrich devient une commune en 1790, qui est finalement rattachée à celle de Hettange-Grande par un décret du [1] - [5]. Ce village est intégré dans le canton de Hettange en 1790, puis est transféré dans celui de Cattenom à l'époque de l’an III[1].

    Archéologie

    Le ban de Soetrich a livré de nombreux artefacts préhistoriques couvrant les périodes du mésolithique final (armature de flèche « feuille de gui ») et néolithique (meule, affutoirs, haches en pierres polies, grattoirs et racloirs en silex taillés, armatures de flèches de différents types). Des tertres funéraires sont également signalés.

    Site d'habitat gallo-romain avec tegulae (tuiles plates), imbrices (tuiles creuses), tessons de céramique, monnaies, pièce remarquable en plomb, mais aussi d'une hache de combat de type Schaftloch, arme habituellement en usage parmi les auxiliaires militaires du Bas-Empire.

    DĂ©mographie

    Évolution démographique
    1793 1800 1806 1871
    332316277508
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini[5] et HAS[3])

    En 1817, il y a 332 habitants rĂ©partis dans 53 maisons[13] et en 1844, la population est de 399 personnes rĂ©parties dans 54 maisons[14]. En 2010, SĹ“trich compte environ 1 500 Ă˘mes.

    Culture locale et patrimoine

    Sobriquets

    Les habitants sont historiquement surnommés : Séitrécher muurtentaarten (les tartes aux carottes de Sœtrich)[3] et Séitrécher fauserten (les farceurs de Sœtrich)[3].

    Une Sœtrichoise, qui avait chez elle des invités de Hettange-Grande, leur a servi eng Muurtentaart (une tarte aux carottes), car elle n'avait rien d'autre à mettre dedans. Cette petite histoire c'est ensuite répandue à Hettange-Grande et est devenue un sobriquet[3].

    Le second surnom est dû au fait qu'il y avait jadis dans ce village, pendant l'été, des familles itinérantes d'amuseurs publics[3].

    Linguistique

    Le dialecte francique de Sœtrich est presque identique à celui de Hettange-Grande : dans un questionnaire de 285 mots courants, seulement 7 se sont avérés être différents entre le parler de Sœtrich et celui de Hettange-Grande[3]. Par ailleurs, la consonne [r] se prononce toujours dans la gorge à Sœtrich, ce qui n'est pas le cas à Hettange-Grande où elle est parfois vocalisée[3].

    Les mots qui différent entre Hettange-Grande et Sœtrich[3]
    dialecte de
    Hettange-Grande
    dialecte de
    SĹ“trich
    français
    de Flillekde Flinnekl'aile
    d'Omäsd'Omaisla fourmi
    de Schâmpignând'Drichléngle champignon
    den Hartden Härtle berger
    't Ur't Orl'oreille
    de Londe Lounle salaire
    de Keelde Koulle replant de choux

    Édifices civils

    Le Gros Ouvrage de Soetrich de la ligne Maginot, abandonné par l'armée, fut construit sur le territoire de la commune dans les années 1930.

    Édifices religieux

    Sœtrich possède une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-la-Nativité située rue de la Chapelle, construite au XVe siècle ; la nef et le campanile furent reconstruits au XVIIe siècle, sans doute en 1660, date inscrite dans l'enduit sur le chevet ; la sacristie fut construite entre 1900 et 1906 ; la flèche polygonale couverte d'ardoise est transformée en flèche carrée en 1976 ; l'armoire eucharistique et l'oculus datent du XVe siècle, l'autel de 1703, avec la statue d'une Vierge à l'Enfant assise XIVe siècle. Elle conserve aujourd'hui de nombreux éléments du XVe siècle qui survécurent à la guerre de Trente Ans.

    • Chapelle Notre-Dame de la NativitĂ© de SĹ“trich.
      Chapelle Notre-Dame de la Nativité de Sœtrich.
    • Date portĂ©e sur la façade de la chapelle.
      Date portée sur la façade de la chapelle.
    • Petite chapelle.
      Petite chapelle.
    • Calvaire de SĹ“trich.
      Calvaire de SĹ“trich.

    Personnalités liées

    Bibliographie

    • Norbert Hebbert, Alain Simmer, Romain Wagner, « Tombes du Bas-Empire Ă  caractère militaire de la rĂ©gion de Thionville (Moselle) » dans Revue archĂ©ologique de l’Est no 50, Éditions universitĂ© de Bourgogne-CNRS, 1999-2000 (ISBN 2-9510239-2-8), (ISSN 0035-0745)).
    • Patrice Peiffer, Romain Wagner, PrĂ© et Protohistoire dans le bassin de la Kieselbach, publication de la SociĂ©tĂ© nord-mosellane de PrĂ© et Protohistoire, 1997 (ISBN 2-9507118-1-2).
    • Romain Wagner, Histoire de Soetrich, S.l., Quarto d'Altino, , 220 p. (ISBN 978-2-9554645-1-9).

    Notes et références

    Notes

    1. dont Sœtrich dépend administrativement.

    Références

    1. Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
    2. Marcel Konne et Albert-Louis Piernet, « Dierfer vun äiser Hemecht », Hemechtsland a Sprooch, no 1,‎ (ISSN 0762-7440)
    3. Albert-Louis Piernet (dir.), Hemechtsland a Sprooch, no 9, 1985 (ISSN 0762-7440)
    4. « Dénominations allemandes de lieux relatées en français », dans Publications de la Société pour la Recherche et la Conservation des Monuments Historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, volume XVIII, 1863, p. 185
    5. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Soetrich », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    6. François de Beaurepaire, Les noms des paroisses et anciennes communes de L’Eure, éditions Picard, 1981, p. 92.
    7. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 159a
    8. Monika Buchmüller-Pfaff, « Siedlungsnamen zwischen Spätantike und frühem Mittelalter: Die -(i)acum Namen der römischen Provinz Belgica Prima », Tübinge Niemeyer 1990, in Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie, Band 225, p. 137 - 138 (lire en allemand)
    9. Xavier De Planhol et Jeanne Lacroix, institut géographique de Nancy, « Matériaux pour la géographie historique et agraire de la Lorraine », sur https://www.persee.fr/doc/rgest_0035-3213_1963_num_3_1_2454, (consulté le ).
    10. VĂ©ronique Lucas-Ory, Dictionnaire des noms de Lieux de la Moselle, Archives & Culture, 15 mars 2010 (ISBN 2350771636).
    11. Alain Simmer (Université de Lorraine), « Peuplement et langues dans l’espace mosellan de la fin de l’Antiquité à l’époque carolingienne », sur https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01750396/document, (consulté le ).
    12. Romain Wagner, Mélanges d'archéologie et de toponymie à Escherange-Molvange-Volmerange, Hettange-Grande, Romain Wagner, , 32 p. (ISBN 978-2-9527697-1-6).
    13. Claude Philippe de Viville, Dictionnaire du département de la Moselle : Contenant une histoire abrégée, Metz, 1817.
    14. François Verronnais, Statistique historique, industrielle et commerciale du département de la Moselle, Metz, 1844.
    15. « VIDÉO. Carole Gaessler : « Je tiens plus que tout à mes racines » », sur estrepublicain.fr,
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