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Russula camarophylla

Russule hygrophore

Russula camarophylla
Description de cette image, également commentée ci-après
Russula camarophylla (Slovénie)

Espèce

Russula camarophylla
Romagn., 1968

La russule hygrophore (Russula camarophylla) est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Russulaceae. Il s'agit d'une russule extrêmement rare découverte en 1968 et seulement signalée en France, en Italie et en Suisse. Elle est blanche avec un chapeau beige à ocre, et par sa physionomie générale et ses lames espacées, elle ressemble aux hygrophores. Elle n'est pas comestible.

DĂ©couverte et taxinomie

Henri Romagnesi est connu pour ses abondants travaux sur les russules.

Cette russule a Ă©tĂ© dĂ©crite pour la première fois par le mycologue français Henri Romagnesi en 1968 Ă  partir de spĂ©cimens rĂ©coltĂ©s dans la rĂ©gion de la Dombes (Ain)[1]. Il a choisi l'Ă©pithète spĂ©cifique camarophylla pour souligner sa ressemblance physionomiques avec les hygrophores (alors classĂ©s dans le genre Camarophyllus), en particulier avec l'hygrophore de l'office[1]. La « russule hygrophore[2] Â» a effectivement des lames très espacĂ©es et dĂ©currentes qui lui donnent une apparence « hygrophoroĂŻde Â»[3].

Russula camarophylla appartient à la section des Archainae, qui est considérée comme la plus primitive du genre Russula[4]. Ce groupe comporte une douzaines d'espèces principalement tropicales signalées en Afrique et en Amérique du Nord et du Sud. Russula camarophylla est donc la russule de cette section à la distribution la plus septentrionale, bien qu'une deuxième espèce européenne ait été décrite en 1998 sous le nom de Russula archaeosuberis[5].

Description

Exemplaires de Russula camarophylla issus de Slovénie, un pays voisin immédiat du Frioul où l'espèce a été répertoriée[4].

Le chapeau est massif et mesure en moyenne de 4 Ă  12 cm de diamètre. Il est d'abord convexe, puis s'Ă©tale Ă  maturitĂ©, et son centre est largement dĂ©primĂ©. Sa surface est sèche, lisse et glabre ou finement pruineuse chez les jeunes spĂ©cimens. Elle est craquelĂ©e et les crevasses laissent apparaĂ®tre la chair sous-jacente, qui est blanchâtre[6]. Le chapeau est initialement beige, isabelle ou « croĂ»te de pain Â», puis brunit graduellement surtout au niveau de la marge et au contact des doigts[7]. Les lames sont espacĂ©es (entre 3 et 5 par centimètre) et très Ă©paisses (jusqu'Ă  mm Ă  la base). Elles sont cĂ©racĂ©es et Ă©lastiques, lisses ou lĂ©gèrement gaufrĂ©es, et souvent fourchues au contact avec le pied[6]. Leur couleur varie de l'ivoire Ă  l'ochracĂ©, avec parfois une faible nuance de saumonĂ© et des taches rousses avec l'âge[7]. Le stipe est plutĂ´t trapu (en moyenne cm de long pour cm d'Ă©paisseur) et se rĂ©trĂ©cit vers la base, de couleur blanchâtre puis brun clair[8]. La chair, qui est blanche et brunit Ă  l'air, est très ferme et presque croquante. Elle a une saveur douce et une odeur d'abord indistincte, puis assez forte lorsqu'elle sèche, rappelant celle de la croĂ»te d'un vieux fromage. La sporĂ©e est blanche et peu abondante [6].

Habitat et distribution

Russula cf. camarophylla (Québec)

La russule hygrophore est un champignon rarissime[7] qui n'a Ă©tĂ© signalĂ© jusqu'en 2012 qu'en Italie, en Suisse et en France[4]. C'est une espèce mycorhizienne qui pousse sur le sol argileux des forĂŞts de feuillus ou mixtes[3]. La plupart des rĂ©coltes ont Ă©tĂ© faites sous les chĂŞnes, mais aussi sous les châtaigners, les hĂŞtres et les pins. En Italie, elle a principalement Ă©tĂ© observĂ©e en altitude, souvent en zone subalpine[9]. En 2013, une russule semblant correspondre Ă  une nouvelle espèce a Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©e au QuĂ©bec et nommĂ©e Russula cf. camarophylla par sa similitude Ă  l'espèce europĂ©enne. Les mycologues quĂ©bĂ©cois lui ont donnĂ© le nom normalisĂ© de « russule Ă  lames arquĂ©es[3] Â».

Comestibilité

Il n'existe aucune donnée relative à la comestibilité de cette russule. Elle est probablement sans intérêt[10], sans être toxique pour autant. Dans tous les cas, sa rareté extrême lui ôte toute utilité pour l'alimentation humaine.

Notes et références

  1. Romagnesi 1968.
  2. Société mycologique de France, « Les noms français des champignons », sur Mycofrance.fr (consulté le ).
  3. Roland Labbé, « Russula cf. camarophylla / Russule à lames arquées », sur Mycoquébec.org, (consulté le ).
  4. (en) Eliseo Battistin, « Russula Camarophylla and new macrochemical reactions », Field Mycology, vol. 13, no 1,‎ , p. 27–30 (DOI 10.1016/j.fldmyc.2011.12.007, lire en ligne, consulté le ).
  5. Buyck, HĂ©riveau et Roger 2003, p. 217-218.
  6. Buyck, HĂ©riveau et Roger 2003, p. 218-219.
  7. MarxmĂĽller 2005, p. 101.
  8. MarxmĂĽller 2005, p. 102.
  9. Buyck, HĂ©riveau et Roger 2003, p. 222.
  10. « Russula camarophylla Romagnesi (1968) », sur MycoDB.fr (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Romagnesi, « Une espèce europĂ©enne nouvelle de la section malgache des Archaeinae Heim : Russula camarophylla Romagn., nov.sp. », Bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Lyon, vol. 37, no 3,‎ , p. 104–108 (ISSN 0366-1326, DOI 10.3406/linly.1968.5995, lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Bart Buyck, Pascal HĂ©riveau et Maurice Roger, « Quelques rĂ©coltes rĂ©centes de Russula camarophylla », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Mycologique de France, vol. 119, nos 3-4,‎ , p. 217-229 (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Helga MarxmĂĽller, « Russula camarophylla Romagn. », Bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Lyon, vol. 74, no 8,‎ , p. 101–105 (ISSN 0366-1326, DOI 10.3406/linly.2005.13563, lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

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