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Rue d'Artois

La rue d'Artois est une voie du 8e arrondissement de Paris.

8e arrt
Rue d’Artois
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Situation
Arrondissement 8e
Quartier Faubourg-du-Roule
Début 96, rue La Boétie
Fin 52, rue Washington
Morphologie
Longueur 380 m
Largeur 12 m
Historique
Création 1823
DĂ©nomination 1897
Ancien nom Rue Neuve-de-Poitiers
rue des Écuries-d'Artois
rue de la RĂ©forme (1848)
rue des Écuries-d'Artois (1852)
GĂ©ocodification
Ville de Paris 0452
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue d’Artois
GĂ©olocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Rue d’Artois

Situation et accès

Elle commence au 96, rue La Boétie et se termine au 52, rue Washington.

Cette voie est à distinguer d’une ancienne « rue d’Artois » (actuel 9e arrondissement) qui prit le nom de « rue Laffitte » en 1830.

Le quartier est desservi par la ligne de métro (M) (9) à la station Saint-Philippe du Roule et par la ligne de bus RATP 52.

Origine du nom

Charles-Philippe de France.

Elle porte le nom de Charles-Philippe, comte d'Artois (1757-1836), car la rue fut ouverte sur l'emplacement de ses Ă©curies.

Historique

À partir de 1640, l'espace compris aujourd'hui entre les rues du Colisée et de Berri, l'avenue des Champs-Élysées et la rue du Faubourg-Saint-Honoré fut occupé par la pépinière royale, qui fournissait les résidences royales en arbres, arbustes et fleurs. Elle fut désaffectée sous la Régence pour faire place à une opération de lotissement projetée par John Law mais qui ne fut pas réalisée[1].

Le terrain de la pépinière devint en 1755 la propriété du comte de Saint-Florentin, secrétaire d'État à la maison du Roi, qui le céda en 1764 à sa maîtresse, la comtesse de Langeac (1725-1778). Celle-ci le vendit en 1772 au comte d'Artois, frère cadet de Louis XVI. Des lettres patentes du approuvèrent l'ouverture des rues de Ponthieu, d'Angoulême (partie de l'actuelle rue La Boétie), Neuve-de-Berri (actuelle rue de Berri) et Neuve-de-Poitiers.

Le comte d'Artois envisagea tout d'abord de créer un quartier qui aurait été baptisé la « Nouvelle Amérique » où les rues auraient porté les noms des héros de la Guerre d'indépendance des États-Unis. Mais après la signature de la paix avec l'Angleterre, le frère du roi s'afficha anglomane et projeta, autour d'un théâtre et d'un centre commercial, un lotissement de maisons individuelles dans le genre anglais formant une Ville des Adelphes ou Nouvelle-Londres. Ces projets impliquaient une exploitation roturière du fief, qui était possible dans toute son étendue à l'exception d'un arpent de terre, le chef-lieu ou motte féodale : le prince se réserva donc un terrain sur lequel il fit construire de somptueuses écuries[2].

La RĂ©volution française interrompit le projet de lotissement sans que la rue Neuve-de-Poitiers ait Ă©tĂ© ouverte. Le fief de la PĂ©pinière fut saisi et vendu comme bien national les 21 prairial (9 juin) et 17 messidor an IV (), Ă  charge pour les acquĂ©reurs de fournir le terrain nĂ©cessaire Ă  l'ouverture de la rue autorisĂ©e par les lettres patentes de 1778. Ce percement fut approuvĂ© par arrĂŞtĂ© ministĂ©riel du 6 nivĂ´se an XII () mais celui-ci ne fut pas suivi d'effet. Le projet ne fut repris qu'en 1821. Une dĂ©cision ministĂ©rielle du fixa Ă  13 mètres la largeur de la nouvelle rue. Une ordonnance royale du dĂ©clara d'utilitĂ© publique l'Ă©largissement Ă  13 mètres de la rue Neuve-de-Potiers, soit 10 pieds de plus que la largeur fixĂ©e par les lettres patentes de 1778, qui n'Ă©tait que de 30 pieds. La largeur excĂ©dentaire fut prise sur les propriĂ©tĂ©s bordant la rue au sud, Ă  charge pour la ville de payer aux propriĂ©taires des indemnitĂ©s tant pour la perte de jouissance que pour le dĂ©placement des murs. En exĂ©cution de cette ordonnance, la « rue Neuve-de-Poitiers » fut enfin ouverte en 1823 entre les rues La BoĂ©tie et de Berri et rebaptisĂ©e peu après « rue des Écuries-d'Artois ».

La partie comprise entre la rue de l'Oratoire-du-Roule (aujourd'hui rue Washington), mentionnĂ©e sur le plan de Verniquet, avait Ă©tĂ© ouverte Ă  la fin du XVIIIe siècle sur des terrains appartenant Ă  la CongrĂ©gation de l'Oratoire, et sa largeur avait Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  13 mètres par l'ordonnance royale du . Elle fut prolongĂ©e Ă  l'ouest en 1842 sur les terrains de l'ex-folie Beaujon, appartenant alors Ă  Bleuart, et autorisĂ©e comme passage public par une ordonnance de police du , avant d'ĂŞtre classĂ©e dĂ©finitivement parmi les voies publiques par un dĂ©cret prĂ©sidentiel du . En fĂ©vrier 1848, l'ensemble de la voie reçut le nom de « rue de la RĂ©forme » en rĂ©fĂ©rence Ă  la RĂ©forme protestante et en raison de sa proximitĂ© avec la rue de l'Oratoire-du-Roule. En janvier 1852, elle redevint « rue des Écuries-d'Artois ». En 1877, la partie situĂ©e Ă  l'ouest de l'avenue de Friedland en fut sĂ©parĂ©e sous le nom de « rue Berryer ». En 1897, elle reçut sa dĂ©nomination actuelle de « rue d'Artois ».

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 9.
    No 9.
  • Nos 18-20 : fond des jardins des hĂ´tels de Rigny et de TalhouĂ«t-Roy, respectivement aux 135 et 137, rue du Faubourg-Saint-HonorĂ©. Aujourd'hui restaurant Apicius de la chaĂ®ne Relais & Châteaux.
  • No 22 : Ă  l'entresol de cet immeuble, la cantatrice Yvonne Broutin donnait des leçons de chant.
  • No 23 : hĂ´tel particulier en pierre et brique dans lequel Claire Vanderbilt (1922-2005) avait accumulĂ© une magnifique collection de tableaux. Aujourd'hui ambassade de Malte.
  • No 36 : consulat du Portugal dans les annĂ©es 1900[4].
  • Ambassade de Malte.
    Ambassade de Malte.
  • No 27 : emplacement du Blue Note, illustre club de jazz de 1958 Ă  1968.
  • No 37 bis : l'Ă©crivain breton Pitre-Chevalier (1812-1863) est mort Ă  cette adresse (plaque commĂ©morative).

Bâtiments détruits

  • No 20 : l'horloger autrichien Joseph Thaddeus Winnerl (1799-1886), inventeur du chronographe Ă  rattrapante (système Ă  aiguille monorattrapante), y rĂ©sida vers 1850.
  • No 35 : lĂ©gation du Luxembourg dans les annĂ©es 1900[5].
  • No 39 : le critique Jules LemaĂ®tre (1853-1914) habitait au no 39 (en rez-de-chaussĂ©e) après 1901. « Ă€ Paris, dans son grand atelier de la rue d'Artois, tapissĂ© de l'or pâli des prĂ©cieuses reliures, Jules LemaĂ®tre se plaisait Ă  recevoir des enfants, les comblait de gâteaux et de sucreries et ouvrait pour eux un bahut mystĂ©rieux de sa bibliothèque, qui rĂ©pandait alors sur le tapis les jouets les plus inattendus, collectionnĂ©s avec presque autant d'amour que les livres[6]. »
  • No 41 : hĂ´tel de la comtesse de Fitz-James (1862-1923), dont le salon fut cĂ©lèbre. C'est lĂ  que Mme de Brantes prĂ©senta un soir Marcel Proust Ă  Mme de Fitz-James : « il y fit sensation avec son visage pâle d'adolescent tĂ©nĂ©breux et inspirĂ©[7] ! » Elle quitta l'hĂ´tel de la rue d'Artois pour s'installer rue de Constantine.

Notes et références

  1. Une nouvelle pépinière fut créée en 1720 au nord du Grand Égout, dans un rectangle délimité par les actuelles rues de Courcelles à l'ouest et La Boétie (alors « chemin de la Pépinière à la Pologne ») à l'est, l'angle nord-est de ce rectangle se situant à peu près au niveau de l'actuelle place Saint-Augustin. Cette seconde pépinière fut supprimée en 1826. Voir « Rue de la Pépinière ».
  2. Elles se trouvaient à l'emplacement des actuels nos 139 et 141 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à l'angle de la rue de Berri.
  3. Visite de la maison d'Alfred de Vigny avant transformations, « Le Figaro » 8 septembre 1934
  4. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 479.
  5. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 471.
  6. Myriam Harry, « Préface », 8 mai 1919, dans Jules Lemaître, A.B.C., images de Job, Tours, Alfred Mame et Fils, p. 7.
  7. André Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens, Paris, Pierre Horay, 1953, vol. 1, p. 105.

Sources

Articles connexes

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