Rue Oudinot
La rue Oudinot est une voie située dans le quartier de l'École-Militaire du 7e arrondissement de Paris.
7e arrt Rue Oudinot
| |||
| |||
Situation | |||
---|---|---|---|
Arrondissement | 7e | ||
Quartier | École-Militaire | ||
DĂ©but | 56, rue Vaneau | ||
Fin | 47 bis, boulevard des Invalides | ||
Morphologie | |||
Longueur | 325 m | ||
Largeur | 9,75 m | ||
Historique | |||
Création | 1720 | ||
Dénomination | Par décret du 30 mai 1851 | ||
Ancien nom | Chemin Blomet Chemin Plumet Rue Plumet |
||
GĂ©ocodification | |||
Ville de Paris | 6888 | ||
DGI | 6971 | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : 7e arrondissement de Paris
| |||
Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
Longue de 325 m, elle débute au 56, rue Vaneau et se termine au 47 bis, boulevard des Invalides. Elle est en sens unique dans le sens ouest-est.
Le quartier est desservi par les lignes de bus RATP 82 86 92, par la ligne   à la station Vaneau et par la ligne   à la station Saint-François-Xavier.
Origine du nom
Cette rue reçut le nom de Nicolas Charles Oudinot (1767-1847), maréchal de France[1] par décret du .
Par métonymie, la « Rue Oudinot » (avec un « R » majuscule) a désigné au début et au milieu du XXe siècle le ministère des Colonies, qui y était situé.
Historique
Cette voie est indiquée sur le plan de Jouvin de Rochefort de 1672 pour sa partie située entre les rues Vaneau et Rousselet.
Anciennement appelée « chemin Blomet » du nom du propriétaire des terrains, cette voie est dénommée « chemin Plumet » et apparaît sur le plan de Jaillot de 1713 sous la dénomination de « rue Plumet » et dans un plan de Jean Beausire en 1720 sous le nom « rue Plumel »[2].
Elle est prolongée entre la rue Rousselet et le boulevard des Invalides par lettres patentes du .
Elle prend sa dénomination actuelle par un décret du .
Cette rue est mentionnée sous le nom de « rue Plumet » — qui était son nom à l'époque — dans le roman Les Misérables[3] de Victor Hugo, ainsi que dans Les Mystères de Paris[4] d'Eugène Sue et dans le roman La Femme de trente ans d'Honoré de Balzac : « Pendant l'un des premiers jours du mois de juin 1844, une dame d'environ 50 ans... se promenait au soleil, à l'heure de midi, le long d'une allée dans le jardin d'un grand hôtel situé rue Plumet à Paris. » (La Femme de trente ans, chapitre VI).
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Rodolphe, le héros des Mystères de Paris d'Eugène Sue, habite cette rue alors dénommée « rue Plumet[5] ».
- N° 4 de l'ancienne rue Plumet : Ouverture en 1845 de la Congrégation de Notre-Dame de Sion de l'abbé Théodore Ratisbonne, où les sœurs convertissaient et élevaient les enfants juifs dans la foi chrétienne[6].
- No 8 : emplacement d'une dépendance de la caserne Babylone des Gardes françaises, la caserne Plumet[7].
- No 12 : le poète et romancier François Coppée occupa le rez-de-chaussée de cette maison, avec sa sœur Anne. Il y mourut le .
Derrière la façade délaissée de l’immeuble sur rue (telle qu’elle apparaît en 2020) se cache un ensemble immobilier de plus de 1500 m2 composé de l’immeuble proprement dit (1000 m2 sur trois niveaux), d’une cour pavée, d’un hôtel particulier de 600 m2 et de 950 m2 de jardins ; l’ensemble, à l’abandon depuis 30 ans, a été vendu aux enchères le par le tribunal de grande instance de Paris pour la somme de 35,1 millions d’euros à un financier français, Jean-Bernard Lafonta ; un contrat de sauvegarde de l’arrondissement oblige le nouveau propriétaire à restaurer l’ensemble à l’identique, lui interdisant de procéder à quelque démolition ou construction que ce soit[8]. La vente clôturait un long épisode judiciaire, puisque les services de la Ville de Paris avaient établi un procès-verbal d'abandon manifeste de parcelle dès le , dont le propriétaire n'avait pas pu obtenir l'annulation devant les juges administratif de première instance et d'appel[9]. L'immeuble avait été acquis le , pour une valeur de 42 millions de francs (6,4 millions d'euros), par la société immobilière néerlandaise Beleggingsmaatschappij Belensas BV d'Elisabeth Galard Terraube, membre de la Famille de Galard de noblesse gascogne, épouse Rimonteil de Lombarès, qui demeurait alors 12 rue Oudinot, et de la société Urbinvest dont Elisabeth Galard était la gérante[10] - [11]. L'année précédant sa vente en 1990, l'immeuble faisait alors l'objet d'une procédure prévoyant sa démolition[12]. Le , le personnel d'une entreprise chargée de sécuriser les lieux avant réhabilitation a découvert dans les caves le cadavre momifié d'un homme mort trois décennies plus tôt, Jean-Pierre Renaud, d'un âge estimé entre 35 et 40 ans lors de son décès, qui présentait des traces de fracture et de blessures à l'arme blanche[13].
- Nos 17-19, angle rue Rousselet : le dimanche , le général russe blanc exilé Alexandre Koutiepov, domicilié rue Rousselet (no 26), fut enlevé près de l'angle que forme cette rue avec la rue Oudinot. Les investigations restèrent infructueuses et le général fut porté disparu. Des agents des services secrets soviétiques, la Guépéou, furent suspectés, mais l'affaire n'a jamais été élucidée[14].
- No 19 : clinique Oudinot (ancien hôtel Plumet), administrée par la fondation Saint-Jean-de-Dieu. C'est ici que moururent Auguste de Villiers de L'Isle-Adam (18 août 1889), le baron de Christiani () et le maréchal Joffre ().
- No 20 : Pierre de Coubertin y est né en 1863.
- No 22 (et 49, boulevard des Invalides) : Brongniart, l’architecte de la Bourse, y a construit son hôtel particulier, la maison Brongniart (1781).
- No 23 : Toshio Bando et Georges Feher, artistes peintres, y vécurent.
- No 27 : le ministère de l'Outre-mer à l'hôtel de Montmorin.
- En : la foule pendant la maladie du maréchal Joffre.
- Maison de santé Saint-Jean-de-Dieu au no 19.
- Plaque en hommage Ă Pierre de Coubertin au no 20.
Notes et références
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 206.
- FĂ©lix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, (lire sur Wikisource), Plumet (rue).
- « Ni Jean Valjean, ni Cosette, ni Toussaint n’entraient et ne sortaient jamais que par la porte de la rue de Babylone. À moins de les apercevoir par la grille du jardin, il était difficile de deviner qu’ils demeuraient rue Plumet. Cette grille restait toujours fermée. Jean Valjean avait laissé le jardin inculte, afin qu’il n’attirât pas l’attention. » (Les Misérables, tome 4, chapitre 2 : « L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis ».)
- « Au moment où il rentrait rue Plumet, il vit une voiture de poste s’arrêter devant la porte de l’hôtel : c’était Murph qui revenait de Normandie. » (Les Mystères de Paris, tome 2, chapitre 9 : « Voisin et voisine ».)
- Archives israélites de France, Bureau des Archives Israélites de France, (lire en ligne), p. 574-681
- La rue s'appelait alors rue Plumet.
- Guillaume Errard, « Le nom du Français qui a acquis cette maison de campagne 35 M€ est connu », Le Figaro, 7 février 2020.
- « Décision de la cour administrative d'appel de Paris du 12 décembre 2006 », sur Légifrance
- « Cahier des conditions de vente de saisie immobilière », (consulté le )
- « Identité de l'entreprise », sur societe.com (consulté le )
- Ministère de la Culture, « Archives du cabinet du ministre de la Culture » (consulté le )
- Yann Bouchez, « A Paris, l'hôtel particulier, sa cave et son cadavre momifié », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « La mystérieuse affaire Koutiepoff », L'Illustration, no 4536, 8 février 1930, www.fangpo1.com.