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Rue Monsieur-le-Prince

La rue Monsieur-le-Prince est une voie située dans le quartier de l'Odéon du 6e arrondissement de Paris.

6e arrt
Rue Monsieur-le-Prince
Voir la photo.
Partie supérieure de la rue Monsieur-le-Prince, vue du boulevard Saint-Michel.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 6e
Quartier Odéon
Début 15-18, carrefour de l'Odéon
Fin 56, boulevard Saint-Michel
Morphologie
Longueur 450 m
Largeur 12-15 m
Historique
DĂ©nomination DĂ©c. min. du 9 avril 1851
Ancien nom Chemin de Dessus les Fossés
Chemin allant Ă  la Porte Saint-Michel
Rue des Fossés-Saint-Germain
Rue des Fossés-Monsieur-le-Prince
Rue de la Liberté
Rue des Francs-Bourgeois Saint-Michel
GĂ©ocodification
Ville de Paris 6370
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Monsieur-le-Prince
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Rue Monsieur-le-Prince
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Situation et accès

Ce site est desservi par la station de métro Odéon, ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP (58, 63, 85, 86, 87 et 89).

Voies rencontrées

La rue Monsieur-le-Prince rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

Ce site est Ă©galement desservi par la station de RER : Luxembourg.

Origine du nom

Elle porte ce nom en raison de la proximité de l'hôtel du prince de Condé.

Ancien nom de la rue.

Historique

La rue Monsieur-le-Prince a tout d'abord été un chemin qui longeait l'enceinte de Paris. Dans sa partie entre le boulevard Saint-Michel et la rue de Vaugirard, elle a eu successivement les noms suivants : « chemin de Dessus les Fossés » (1419) ; « chemin allant à la Porte Saint-Michel » (1510) ; puis « rue des Fossés Saint-Germain » (1559 à 1582) et enfin « rue des Fossés Monsieur le Prince », devenue « rue de la Liberté » pendant la période révolutionnaire, de 1793 à 1805[1]. Une autre rue des Fossés-Saint-Germain était située rive droite, en référence à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois : elle devint rue Perrault.

L'hôtel du Prince de Condé s'étendait jusque-là vers les fossés. En 1770, le roi acquiert à la famille Condé les terrains à l'emplacement qu'occupait l'hôtel. Cet ensemble compris entre la rue de Vaugirard, la rue Monsieur-le- Prince et la rue de Condé permettra à la ville de construire le théâtre de la Comédie-Française, devenu par la suite, le théâtre de l'Odéon. Sur le reste du terrain, la ville construit un lotissement dont les immeubles seront très prisés par les comédiens et les artistes. Les immeubles des nos 2 à 10 et nos 9 à 21 de la rue font partie de ces constructions de la fin du XVIIe siècle.

En 1804, le général Charles Pichegru et Georges Cadoudal, figure emblématique de la chouannerie, organisent un complot contre le Premier consul, ayant pour but de l'enlever. Après l'arrestation de Pichegru, Cadoudal sera arrêté le , rue Monsieur-le-Prince, après une course-poursuite, et après avoir tué deux agents. Il sera guillotiné le .

La partie entre la rue Vaugirard et le carrefour de l'Odéon s'appelait initialement, avant 1851, « rue des Francs-Bourgeois Saint-Michel ».

C’est devant le no 20 que succomba l'étudiant Malik Oussekine, frappé à mort par la police lors du mouvement étudiant contre la loi Devaquet, le . Une plaque commémorative a été dévoilée à l'occasion du vingtième anniversaire de son décès par le maire de Paris Bertrand Delanoë.

La rue compte de nombreux restaurants japonais et de nombreuses librairies, dont la Librairie orientale H. Samuelian fondée en 1930.

  • La rue des FossĂ©s de Monsieur le Prince(plan de Jaillot), 1775.
    La rue des Fossés de Monsieur le Prince
    (plan de Jaillot), 1775.
  • Plaque commĂ©morative apposĂ©e rue Monsieur-le-Prince.
    Plaque commémorative apposée rue Monsieur-le-Prince.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 2 : cet immeuble possède trois façades, donnant sur la rue de l'OdĂ©on, le carrefour de l'OdĂ©on et la rue Monsieur-le-Prince. Il fait partie du lotissement construit Ă  la fin du XVIIe siècle sur les terrains libĂ©rĂ©s après la destruction de l'hĂ´tel du prince de CondĂ©. C'est Ă  cette adresse qu'est dĂ©cĂ©dĂ© le l'artiste peintre ThĂ©ophile Vauchelet (1802-1873) qui y avait son atelier et son logement. Le sociologue Albert Bayet y vit de 1910 Ă  1961 ; une plaque lui rend hommage.
  • No 4 : nommĂ© hĂ´tel de Bacq ou hĂ´tel de Darlons, le bâtiment originel, dont il ne reste que le portail et la fenĂŞtre, a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© en 1750 sur l'emplacement des Ă©curies du prince de CondĂ© pour Pierre Darlons, secrĂ©taire du prince de CondĂ©. Il possède une porte monumentale en plein cintre, sculptĂ©e, entourĂ©e de deux pilastres et surmontĂ©e d'une fenĂŞtre Ă  ailerons sculptĂ©s de bas-reliefs de plantes et d'oiseaux. L'ensemble, vantaux et fenĂŞtre du premier Ă©tage, a Ă©tĂ© inscrit en 1926 Ă  l'inventaire supplĂ©mentaire des monuments historiques. Les appuis de fenĂŞtres sont en fer forgĂ©.
  • Immeuble du 2, rue Monsieur-le-Prince.
    Immeuble du 2, rue Monsieur-le-Prince.
  • Plaque au n°2.
    Plaque au n°2.
  • Porte de l'hĂ´tel de Bacq, 4, rue Monsieur-le-Prince.
    Porte de l'hĂ´tel de Bacq, 4, rue Monsieur-le-Prince.
  • DĂ©tail de la fenĂŞtre du 4, rue Monsieur-le-Prince.
    DĂ©tail de la fenĂŞtre du 4, rue Monsieur-le-Prince.
  • No 10 : Auguste Comte habita au second Ă©tage de cet immeuble de la fin du XVIIIe siècle, de 1841 Ă  1857. Il recevait alors dans son appartement les membres de la SociĂ©tĂ© positiviste, et y a rĂ©digĂ© son dernier volume du Cours de philosophie consacrĂ© essentiellement Ă  la sociologie.
L'appartement a été restauré et transformé en musée. Il a été reconstitué tel qu'il existait à la mort d'Auguste Comte. La restauration de l'appartement a été faite dans les années 1960 sous la direction de l'ambassadeur brésilien à l'Unesco, Paulo Carneiro. Une plaque commémorative a été apposée sur la maison.
  • No 14 : cet immeuble de quatre Ă©tages plus combles, en briques et pierres, style NapolĂ©on III, possède une porte en bois sculptĂ©e Ă  arc brisĂ© en lancette, sur lequel s'appuient deux sculptures fĂ©minines, l'une reprĂ©sentant une libertine et l'autre une studieuse. Un mascaron orne la pointe de la lancette. Le tympan en bois est percĂ© d'une fenĂŞtre avec appui en fer forgĂ©. Le compositeur Camille Saint-SaĂ«ns habita dans cet immeuble de 1877 Ă  1889, de mĂŞme que l'homme de lettres noir amĂ©ricain Richard Wright de 1948 Ă  1959. Des plaques commĂ©moratives ont Ă©tĂ© posĂ©es sur l'immeuble. Paul LĂ©autaud y vĂ©cut aussi quelques mois en 1892, dans une chambre de bonne.
  • Porte en bois sculptĂ© du 14, rue Monsieur-le-Prince.
    Porte en bois sculpté du 14, rue Monsieur-le-Prince.
  • Immeuble du 14, rue Monsieur-le-Prince (vue gĂ©nĂ©rale).
    Immeuble du 14, rue Monsieur-le-Prince (vue générale).
  • Plaque.
    Plaque.
  • Plaque.
    Plaque.
  • DĂ©tail des boiseries de la porte.
    DĂ©tail des boiseries de la porte.
  • HĂ´tel particulier oĂą vĂ©curent les peintres Antonio de La Gandara et Yves Brayer, ainsi que l'Ă©crivain FrĂ©dĂ©ric Beigbeder.
    Hôtel particulier où vécurent les peintres Antonio de La Gandara et Yves Brayer, ainsi que l'écrivain Frédéric Beigbeder.
  • Plaque au n°22.
    Plaque au n°22.
  • Plaque au n°22.
    Plaque au n°22.
  • DĂ©tail du tympan.
    DĂ©tail du tympan.
  • La cour de l'hĂ´tel particulier.
    La cour de l'hĂ´tel particulier.
  • Plaque au n°28.
    Plaque au n°28.
  • Plaque au croisement avec la rue Racine en hommage au patriote yougoslave Jean Kopitovitch, tuĂ© en 1943. IntriguĂ© par cette plaque, François-Guillaume Lorrain lui consacre le livre Vous ĂŞtes de la famille ? (Flammarion, 2019).
    Plaque au croisement avec la rue Racine en hommage au patriote yougoslave Jean Kopitovitch, tué en 1943. Intrigué par cette plaque, François-Guillaume Lorrain lui consacre le livre Vous êtes de la famille ? (Flammarion, 2019)[6].
  • No 36 : premier logement parisien de Charles Aznavour, oĂą il a vĂ©cu jusqu'Ă  l'âge adulte. Ă€ l'occasion du 95e anniversaire de sa naissance, le , une plaque est dĂ©voilĂ©e sur la façade de l'immeuble. Dans le mĂŞme quartier, un buste Ă  l'effigie du chanteur est installĂ© en 2021 carrefour de l'OdĂ©on[7].
  • No 41 : le restaurant Polidor est un des plus anciens bistrots parisiens. FondĂ© en 1845, il porte son nom actuel depuis le dĂ©but du XXe siècle. L'intĂ©rieur a, dans son ensemble, gardĂ© son style d'il y a cent ans et ses toilettes sont dĂ©crites comme « lĂ©gendaires ».
C'est à l'Hôtel d'Orient, situé au-dessus du restaurant, qu'Arthur Rimbaud s'installe en 1872, de retour de Charleville. Il n'y restera pas très longtemps, car dès novembre, il emménage à l'Hôtel des Étrangers, situé à l'angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Racine.
  • Arrière du lycĂ©e Saint-Louis.
    Arrière du lycée Saint-Louis.
  • Plaque commĂ©morative sur la maison oĂą vĂ©cut Pascal.
    Plaque commémorative sur la maison où vécut Pascal.
  • Maison du XVIIe siècle oĂą vĂ©cut Pascal.
    Maison du XVIIe siècle où vécut Pascal.

Dans la culture populaire

  • Pierre Perret Ă©voque cette rue dans sa chanson Les Postières (1987) : « - C'est pour Paris ou la province ? / - Paris seul'ment, rue Monsieur l'Prince ! ».
  • La rue est Ă©galement mentionnĂ©e par le personnage de Pauline au dĂ©but du film Mon crime de François Ozon sorti en 2023.

Notes et références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 136.
  2. On pourra lire "l’épopée", avec ses épisodes quasi légendaires, de l'effervescence musicale nouvelle, née des musiques latino-américaines, qui s'épanouissait autour de ce cabaret L’Escale du n°15 de la Rue Monsieur le Prince, ici : « La quena à Paris. Mémoire d'un passionné », sur Maison Orange, Salsa et danses du monde (consulté le ). Voir notamment le § "Los Incas : à l'origine de la musique andine à Paris".
  3. « Antonio de La Gandara. Un témoin de la Belle Époque ».
  4. Xavier Mathieu, Antonio de La Gandara, un témoin de la Belle Époque, Tourgéville, Librairie des Musées, Illustria, , 308 p. (ISBN 978-2-35404-021-5).
  5. Frédéric Beigbeder, Un roman français, Éditions Grasset, 2009 (ISBN 978-2-246-73411-6), p. 211.
  6. Philibert Humm, « François-Guillaume Lorrain à la recherche du patriote inconnu », parismatch.com, 11 mars 2019.
  7. « Un buste d'Aznavour inauguré dans le Saint-Germain-des-Prés de son enfance », site du Figaro, publié le 22 mai 2021.
  8. « Acquisition des archives de René Maublanc (1891-1960) », sur ens.psl.eu (consulté le ).
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