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Rue Bleue (Paris)

La rue Bleue est une voie du quartier du Faubourg-Montmartre, un des quatre quartiers administratifs du 9e arrondissement de Paris, en France.

9e arrt
Rue Bleue
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Vue de la rue Bleue en direction de l'est, prise à son intersection avec la rue de Trévise.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 9e
Quartier Faubourg-Montmartre
DĂ©but 1, rue Papillon
rue du Faubourg-Poissonnière
Fin 72, rue La Fayette
Voies desservies Cité de Trévise
Rue Riboutté
Rue de Trévise
Rue Saulnier
Morphologie
Longueur 250 m
Largeur 10 m
Historique
Création Antérieure à 1652
DĂ©nomination 1789
Ancien nom Rue d'Enfer
Ruelle des Volarnaux
Rue Saint-Lazare
GĂ©ocodification
Ville de Paris 1028
DGI 1017
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Bleue
GĂ©olocalisation sur la carte : 9e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 9e arrondissement de Paris)
Rue Bleue
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Situation et accès

La rue Bleue est une voie publique situĂ©e dans l’est du 9e arrondissement de Paris, Ă  une centaine de mètres du 10e arrondissement, celui de sa paronyme la rue Dieu. Elle est Ă  sens unique et comporte une voie de circulation goudronnĂ©e, une rangĂ©e de stationnements en ligne, une station de vĂ©los en libre service VĂ©lib', et deux trottoirs de part et d'autre permettant la circulation piĂ©tonnière des riverains. Longue de 250 m et large de 10 m, elle dĂ©bute Ă  l'est Ă  l'intersection avec la rue Papillon, sur la rue du Faubourg-Poissonnière et se termine Ă  l'ouest au 72, rue La Fayette.

Outre ces rues, elle est rejointe ou traversée d'est en ouest par les voies suivantes :

De l'autre côté de la rue du Faubourg-Poissonnière, la rue Bleue est prolongée par la rue de Paradis.

La station de métro la plus proche est la station Cadet sur la ligne 7, dont l'une des bouches est située à l'angle de la rue La Fayette et de la rue Cadet, dans le prolongement de la rue Bleue.

Origine du nom

En , pour les beaux yeux de la comtesse de Buffon, le duc d'Orléans (Philippe Égalité) fit changer le nom de la rue par un arrêt du Conseil du roi (19 février 1789) : « La rue d’Enfer s’appellera désormais rue Bleue, nom qui se retiendra plus facilement que tout autre, attendu que dans le même quartier, il y en a une qui porte le nom de rue Verte » (pas vraiment à proximité cependant, puisqu’il s’agissait donc vraisemblablement de l’actuelle rue de Penthièvre, dans le 8e arrondissement).

Une autre source mentionne que la voie reçoit son nom actuel d’après une manufacture de boules bleues fondée dans cette rue en 1802[1].

Historique

La voie figure sur le plan de Gomboust en 1652 sous le nom de « ruelle des Volarnaux », déformation de Val-Laroneux[2].

Elle s'appelle ensuite « rue d'Enfer[3] », nom probablement dû à sa proximité avec la rue de Paradis[4]. Une autre étymologie fait remonter ce nom au vacarme occasionné par les soldats qui rentraient des guinguettes de Porcheron à la caserne de la Nouvelle-France[1]. À cette période, elle rejoint la chaussée de la Nouvelle-France (actuelle rue du Faubourg-Poissonnière) au coin sud-ouest de l'enclos Saint-Lazare. Elle se serait également appelée « rue Saint-Lazare[4] ».

La rue Bleue s'Ă©tend Ă  l'origine Ă  l'ouest jusqu'Ă  la rue Cadet.

Par une ordonnance de 1833, la rue est alignée :

« Article 1 — Sont arrêtés ainsi qu'ils sont tracés sur les plans ci-annexés, conformément aux procès-verbaux des points de repère transcrits sur les dits plans, les alignements des voies publiques de Paris ci-après désignées, savoir : rues Beauregard, Bellefond, Bergère, « Bleue », Bochard-de-Saron[5], de la Boule-Rouge[6], Buffault, Coquenard, Cretet, Montholon, Papillon, Pétrelle prolongée, Ribouté, Richer, Turgot, avenue Trudaine.
Article 2 — Il sera procédé conformément aux lois et règlements en vigueur, on tout ce qui pourra concerner soit les réparations d’entretien, soit la démolition, pour cause de vétusté, des bâtiments qui excèdent les alignements ainsi arrêtés, soit les terrains à occuper par la voie publique ou par les particuliers, soit enfin les indemnités qui seront dues de part et d'autre pour la cession de ces terrains.
Article 3 — Notre ministre secrétaire d’État au département du commerce et des travaux publics est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
Donné au palais des Tuileries, le 23 août 1833.
Signé : Louis-Philippe Ier. »

En 1859, il est projeté de supprimer la partie comprise entre les rues Cadet et La Fayette, mais cette opération n'a pas lieu. Cette partie est simplement détachée de la rue Bleue en 1911 et affectée à la rue La Fayette[4].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Dans la nuit du 18 au , l'officier de police François Costantini est abattu Ă  l'angle de la rue du Faubourg-Poissonnière par FĂ©lix LĂ©andri, surpris avec deux complices en train de voler la sacoche d'Erast Bocancea[7].
  • No 1 : y exerçant pour vivre la profession de gardien d'immeuble, Cesare Battisti, ancien membre d'une organisation terroriste italienne devenu Ă©crivain en France, a longtemps vĂ©cu Ă  cette adresse[8], au sixième Ă©tage[9] ; c'est dans le hall de l'immeuble qu'il est arrĂŞtĂ© le matin du , par des policiers de la Division nationale anti-terroriste.
  • No 2 : Louis-Émile Vanderburch (1794-1862), auteur de théâtre Ă  succès, a vĂ©cu Ă  cette adresse au dĂ©but des annĂ©es 1840[10].
  • No 3 : domicile, en 1899, du chimiste et aĂ©rostier Gaston Tissandier (1843-1899)[11].
  • nos 5 et 7 : entre ces numĂ©ros s'ouvre, sur le cĂ´tĂ© sud de la rue, la citĂ© de TrĂ©vise[12]. La citĂ© Ă©tant partiellement inscrite au titre des monuments historiques, la façade et la toiture du 5, rue Bleue le sont Ă©galement.
  • No 6 : Émile Prudent (1817-1863), pianiste, compositeur et professeur de musique, y est mort le [13].
  • No 12 : Georges Henri Roger (1860-1946), docteur en mĂ©decine est nĂ© au 12 de la rue Bleue le [14].
  • No 14 : la maison est bâtie sur l'emplacement d'une maison oĂą est nĂ© Charles-Henri Sanson, le bourreau de Louis XVI.
  • No 17 : maison Ă©difiĂ©e avec des pierres provenant des maisons dĂ©molies par l'explosion de la rue Saint-Nicaise, qui menaça les jours du Premier Consul. Le gĂ©nĂ©ral Taviel, Oberkampf, la veuve de Hoche et sa fille Jenny Hoche, comtesse des Roys, y ont habitĂ©.
    C'est à cet adresse que le réalisateur Chad Chenouga place le domicile d'Adda, ses enfants et ses sœurs, personnages principaux de son premier long-métrage, sorti en 2001, justement titré 17, rue Bleue.
    Toujours à cette adresse, au fond de la cour, se trouve la Maison de la culture arménienne.
  • No 19 : François Sudre (1787-1862), musicien et professeur de musique français, connu pour avoir inventĂ© la tĂ©lĂ©phonie et la langue musicale universelle, appelĂ©e ensuite Solresol, y est dĂ©cĂ©dĂ© le .
  • No 20 : numĂ©ro supprimĂ©. Le percement de la section de la rue de TrĂ©vise allant de la rue Bleue Ă  la rue Lafayette[15] a ici fait disparaĂ®tre une maison orientĂ©e vers le sud qui avait Ă©tĂ© le domicile de Gustave et Jane Monod et le lieu de naissance de leur fils Charles Monod (1843-1921). La famille logera ensuite au 114, place Lafayette (place Franz-Liszt)[16].
  • No 25 : la façade de la maison Leclaire, entreprise de peinture en bâtiment comporte une plaque commĂ©morative en hommage Ă  Edme Jean Leclaire (1801-1872) ainsi que son profil.
  • No 25 : domicile mortuaire de l'amiral Delsaigne, qui avait pris et repris la Guadeloupe.
  • DĂ©tail du no 25.
    DĂ©tail du no 25.
  • DĂ©tail du no 25.
    DĂ©tail du no 25.
  • Au no 27, est arrĂŞtĂ© en 1941 le belge Maurice Braive et sa femme, nĂ©e Floriane de Bellaielgh, qui y avait fondĂ© le Groupe indĂ©pendant des hautes-Ă©tudes Ă©sotĂ©riques de Paris, en raison des actes contraires aux bonnes mĹ“urs qu'ils y organisent[17], intervention policière qui aurait aussi Ă©tĂ© justifiĂ©e par la frĂ©quentation du lieu par Alain de Bernardy de Sigoyer[18]. Cette affaire inspire Ă  Patrick Modiano des Ă©lĂ©ments de son roman L'Horizon, paru en 2010.
  • No 29 : Henri-Laurent Rivière (1827-1883), homme de lettres et officier de marine français, y est nĂ© le [19].

Références

  1. FĂ©lix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments (1re Ă©d. 1844) (BNF 32357628, lire en ligne), p. 79.
  2. Val-Laroneux de vallis ad roanas, c'est-à-dire « vallée aux grenouilles ».
  3. « Rue d'Enfer devenue rue Bleue », www.paris-pittoresque.com.
  4. « Rue Bleue », Mairie de Paris. Nomenclature officielle des voies
  5. Partie de la rue Bochart-de-Saron entre l'avenue Trudaine et le boulevard de Rochechouart.
  6. À cette époque, la rue de la Boule-Rouge comprenait la partie qui allait devenir la rue de Montyon.
  7. « Mémorial en ligne des policiers français morts en service : François Costantini », sur policehommage.blogspot.fr (consulté le ).
  8. Le Parisien, « Battisti sème la pagaille au conseil du IX e », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Fabrice DROUELLE, Terrorisme, l'impasse des armes : Un demi-siècle d'attentats à travers le monde, , 270 p. (ISBN 978-2-221-19584-0, lire en ligne), p. 89.
  10. Le Constitutionnel, « Intérieur », Le Constitutionnel,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Kevin Desmond, Gustave Trouvé: French Electrical Genius (1839-1902), McFarland, 2015, p. 159.
  12. « Cité Trévise », notice no PA00089013, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. 16 mai 1863 « Avis de décès d'Émile Prudent », Journal des débats, gallica.bnf.fr.
  14. « Acte de naissance de Georges Henri Roger », www.culture.gouv.fr.
  15. « Rue de Trévise », dans la nomenclature officielle des voies sur le site de la mairie de Paris.
  16. Gustave Monod, Jane Monod, née Good. Souvenirs recueillis par son mari pour sa famille, 1885, p. 34) (en ligne).
  17. « Le Matin : derniers télégrammes de la nuit », sur Gallica, (consulté le ).
  18. Denis Cosnard, Dans la peau de Patrick Modiano, , 286 p. (ISBN 978-2-213-66434-7, lire en ligne), p. 144.
  19. « Acte de naissance de Henri-Laurent Rivière», www.culture.gouv.fr.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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