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Royaume de l'AurĂšs

Le royaume de l'AurĂšs ou royaume des AurĂšs (en tamazight : â”œâŽ°âŽłâ”âŽ·â”‰â”œ ┏ â”âŽ°â”Ąâ””âŽ°â”™, latin : Regnum Aurasium) est un royaume berbĂšre indĂ©pendant situĂ© principalement dans l'AurĂšs, au nord-est de l'AlgĂ©rie, fondĂ© par le roi Masties dans les annĂ©es 480 Ă  la suite d'une sĂ©rie de rĂ©voltes berbĂšres contre le royaume vandale, qui avait conquis la province romaine d'Afrique en 435.

Royaume de l'AurĂšs
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(la) Regnum Aurasium

c. 484 – 703

Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Les térritoires du royaume de l'AurÚs au moment de la chute du royaume vandale.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Arris
(Ve siùcle – VIe siùcle)
Khenchela
(VIIe siùcle – VIIIe siùcle)[alpha 1]
Langue(s) BerbĂšre, roman africain
Religion Christianisme
Histoire et événements
429 SĂ©paration de l'Empire romain d'Occident
484 Mort du roi vandale Hunéric et indépendance de l'AurÚs
703 Chute du royaume de l'AurĂšs
Roi de l'AurĂšs
c. 484 – c. 516 Masties
c. 516 – (?) Iaudas
(?) – 668 Inconnu(s)
668 – 703 Dihya

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Tout comme le royaume des Maures et des Romains, le royaume de l'AurÚs combine des aspects de la culture romaine et berbÚre afin de régner efficacement sur une population composée à la fois de provinciaux romains et de tribus berbÚres. Par exemple, le roi Masties utilise le titre de Dux et plus tard d'Imperator pour légitimer son rÚgne et se déclare ouvertement chrétien. Malgré cela, le royaume ne reconnait pas la suzeraineté de l'Empire romain d'Orient (souvent appelé Empire byzantin par les historiens modernes) et le roi Iaudas mene plusieurs guerres contre les Byzantins.

Le royaume de l'AurĂšs se maintient jusqu'Ă  la conquĂȘte musulmane du Maghreb en 703[1], lorsque son dernier monarque, la reine Dihya, meurt au combat.

Histoire

Établissement

Selon l'historien byzantin Procope de Césarée, les Maures ne commencent véritablement à étendre et à consolider leur pouvoir qu'aprÚs la mort du puissant roi vandale Genséric en 477, aprÚs quoi ils remportent de nombreuses victoires contre le royaume vandale et établissent un contrÎle plus ou moins total sur l'ancienne province de Maurétanie. Ayant craint la puissance de Genséric, les Maures se révoltent contre son successeur Hunéric qui les obligeait à se convertir à l'arianisme sous peine de mort[2].

« Honoric exerça des injustices et des violences horribles contre les chrĂ©tiens d'Afrique. Comme il voulait les contraindre Ă  embrasser la secte des ariens, ceux qu'il trouvait peu disposĂ©s Ă  lui obĂ©ir, il les faisait pĂ©rir par le feu ou par d'autres supplices non moins cruels. Il fit couper la langue tout entiĂšre Ă  plusieurs d'entre eux, qu'on a vus de notre temps Ă  Constantinople parler trĂšs distinctement, et sans ĂȘtre gĂȘnĂ©s par l'absence de l'organe qu'ils avaient perdu. Il y en eut deux cependant qui perdirent la parole, pour avoir eu commerce avec des femmes dĂ©bauchĂ©es. »

— Procope de CĂ©sarĂ©e, Histoire de la guerre contre les Vandales, Livre I, chapitre VIII

Dans l'AurÚs, cela conduit à une insurrection des tribus du massif contre le pouvoir vandale et à la fondation du royaume de l'AurÚs par le roi Masties, qui fait d'Arris sa résidence. Le royaume devient totalement indépendant au moment de la mort de Hunéric, en 484, et ne subira plus dÚs lors le pouvoir des Vandales[2].

En adoptant l'organisation militaire, religieuse et socioculturelle de l'Empire romain, les nouveaux royaumes berbĂšres continuent de faire partie intĂ©grante du monde latin occidental. La structure administrative et la titulature utilisĂ©es par les souverains berbĂšres suggĂšrent une certaine identitĂ© politique romanisĂ©e dans la rĂ©gion[3]. Cette identitĂ© politique romaine est maintenue dans l'AurĂšs, oĂč Masties revendique le titre d'imperator pendant son rĂšgne, postulant qu'il n'avait pas rompu la confiance avec ses sujets berbĂšres ou romains[4]. Selon sa propre inscription, Masties aurait rĂ©gnĂ© pendant 67 ans comme dux, et 10 ans[alpha 2] comme imperator[5].

Relations avec l'Empire byzantin

Carte du royaume de l'AurĂšs (4) et les autres royaumes romano-berbĂšres Ă  la fin du VIe siĂšcle.

AprĂšs la destruction du royaume vandale et la reconquĂȘte byzantine de l'Afrique, les Byzantins se trouve face Ă  deux Ă©lĂ©ments : les anciennes population romanisĂ©e auxquelles le nouvel occupant donne le nom de « Libyens » et l'Ă©lĂ©ment berbĂšre qui se voit attribuer le nom de « Maures »[6]. Bien que les Byzantins parviennent Ă  exercer leur contrĂŽle sur les populations berbĂšres dans les rĂ©gions oĂč ils sont bien Ă©tablis, particuliĂšrement ceux de Carthage, la ByzacĂšne et Constantine, en dehors de ces zones les BerbĂšres maintiennent leur indĂ©pendance. L'une des raisons pour lesquelles les BerbĂšres ne peuvent pas ĂȘtre aussi facilement intĂ©grĂ©s qu'auparavant est le passage du latin au grec au sein de l'Empire byzantin, qui fait qu'ils ne soient plus bilingues avec la langue de leurs dirigeants[7].

PremiĂšre campagne de Solomon

Les frictions entre les Byzantins et leurs sujets berbÚres culminent en une révolte des tribus de ByzacÚne, qui défont la garnison locale byzantine et tuent ses commandants. Le nouveau préfet du prétoire d'Afrique, Solomon, conduit son armée contre ces BerbÚres et les vainc deux fois, dispersant leur forces[8]. Les rebelles survivants se retirent en Numidie, unissant leurs forces à Iaudas, roi de l'AurÚs[9],

Iaudas Ă  son tour, avait profitĂ© de la prĂ©occupation byzantine avec la rĂ©volte en ByzacĂšne pour mener son armĂ©e de 30 000 guerriers Ă  razzier les hautes plaines consatantinoises, emmenant prisonniers un grand nombre de ses habitants. Cette activitĂ© n'inquiĂšte pas seulement les Byzantins mais aussi ses voisin[10], deux d'entre eux particuliĂšrement, que selon Procope avaient contre Iaudas de graves motifs d'inimitiĂ©[11] ; Masuna, roi du royaume des Maures et des Romains, et OrthaĂŻas, dirigeant d'un royaume dans la MaurĂ©tanie sĂ©tifienne[12].

Masuna et OrthaĂŻas suggĂšrent Ă  Solomon de poursuivre les rebelles berbĂšres jusqu'en Numidie, ce qu'il accomplit. Solomon pĂ©nĂštre dans l'AurĂšs, guidĂ© par les hommes d'OrthaĂŻas. Pendant sept jours, Ă  faible allure — il ne fait que 10 km par jour — , il erre dans la montagne sans rencontrer l'ennemi. AprĂšs ĂȘtre restĂ© pendant trois jours prĂšs d'une vieille forteresse, il se retire prĂ©cipitamment sans avoir combattu[12], ses soldats commençant Ă  se mĂ©fier de la loyautĂ© de ses auxiliaires berbĂšres et manquant de vivre, il construit plutĂŽt une sĂ©rie de postes fortifiĂ©s le long des routes reliant la ByzacĂšne Ă  la Numidie[8] - [13].

DeuxiĂšme campagne de Solomon

En 539, Solomon conduit son armĂ©e contre les BerbĂšres de l'AurĂšs. NĂ©anmoins l’affaire s’engage mal ; l’avant-garde byzantine, commandĂ©e par Guntharic, commandant militaire de la province de Numidie, qui Ă©tait campĂ©e prĂšs de BagaĂŻ sur les bords de la riviĂšre Abigas[alpha 3] voit son camp inondĂ© par les eaux de cette riviĂšre, que les guerriers de Iaudas avaient habilement dĂ©tournĂ©es ; ce stratagĂšme provoque la panique chez les Byzantins et il faut attendre l’intervention personnelle de Solomon pour rĂ©tablir la situation. Les BerbĂšres doivent abandonner l'attaque et se retirer Ă  BabĂŽsis[alpha 4], sur les contreforts de l'AurĂšs oĂč ils Ă©tablissement leur campement[14] - [15].

Solomon rejoignt l’armĂ©e de Iaudas Ă  BabĂŽsis et la met en dĂ©route. Ses adversaires partagent alors leurs forces ; une partie s’enfuit en MaurĂ©tanie sĂ©tifienne, le reste, c’est-Ă -dire Iaudas et 20 000 guerriers, s’enferme dans une place appelĂ©e ZerboulĂš. Comme le siĂšge durait, Solomon dĂ©cide d’aller razzier les moissons du cĂŽtĂ© de Timgad. De son cĂŽtĂ©, pour Ă©viter d’ĂȘtre pris par la famine, Iaudas confie Ă  une partie de ses guerriers la dĂ©fense de la place et avec le reste de son armĂ©e, se porte en un lieu particuliĂšrement escarpĂ© et difficile d’accĂšs appelĂ© Toumar[alpha 5]. AprĂšs trois jours de siĂšge, les BerbĂšres Ă©vacuent ZerboulĂš dans la nuit et les Byzantins qui Ă©taient eux-mĂȘmes sur le point d’abandonner la partie, constatent avec stupeur que la place Ă©tait vide[16] - [14].

Solomon Ă  leur tĂȘte, ils se lancent Ă  la poursuite de Iaudas et le long et pĂ©nible siĂšge de Tumar commence. L’eau se fait rare, les soldats byzantins commencent Ă  murmurer ; Solomon est prĂȘt Ă  se retirer, lorsque l’initiative d’un sous-officier aventureux dĂ©clenche un assaut gĂ©nĂ©ral, qui lui livre la forteresse. Iaudas, blessĂ© s’enfuit en MaurĂ©tanie. L’audace d’un simple soldat permet par ailleurs Ă  Solomon de s’emparer des femmes et des trĂ©sors de Iaudas, que celui-ci avait cachĂ©s au sommet d’un rocher abrupt[17] - [15].

Guerre contre les Arabes

KoceĂŻla, chef de la rĂ©sistance Ă  la conquĂȘte musulmane du Maghreb est mort en luttant contre le califat omeyyade, Ă  la suite de la dĂ©faite de sa coalition berbĂšro-byzantine lors de la bataille de MammĂšs en 688. AprĂšs sa mort, les principaux chefs berbĂšres trouvent son successeur en la personne de Dihya[18], reine de l'AurĂšs et chef de la tribu des Djerawa qui elle-mĂȘme est Ă  la tĂȘte de tous les BerbĂšres[19]. MalgrĂ© les hostilitĂ©s prĂ©cĂ©dentes, l'Empire byzantin soutient le royaume de l'AurĂšs lors de la conquĂȘte musulmane du Maghreb, espĂ©rant que ses forces puissent faire contre-poid Ă  la prĂ©sense arabe dans la rĂ©gion[7]. Comme Koceila, elle sera d’abord victorieuse et contraindra mĂȘme le chef des forces arabes, Hassan Ibn Numan, Ă  Ă©vacuer l’Ifriquiya[18] ; mais elle sera Ă  son tour vaincue et tuĂ©e dans l’AurĂšs en 703 lors de la bataille de Tabarka prĂšs d'un puits qui porte toujours son nom, Bir al-Kahina (al-Kāhina Ă©tant son surnom en arabe, lit. devineresse), dans l'AurĂšs[20].

Liste des rois et reines de l'AurĂšs

Monarque RĂšgne Notes
Masties c. 484 – c. 516 Il fonde le royaume Ă  la suite d'une rĂ©volte contre le roi vandale HunĂ©ric et se proclame imperator.
Iaudas c. 516 – (?) Aussi connu sous le nom Iabdas. Il mene plusieurs guerres contre les Byzantins voulant Ă©tendre leur contrĂŽle sur l'Afrique du Nord. Il s'exile en MaurĂ©tanie Ă  la suite de sa dĂ©faite contre eux en 539 mais revient Ă  la tĂȘte de son royaume moins de sept ans plus tard[21].
Dirigeant(s) inconnu(s) (?) – 668 Pas de dirigeants connus entre Iaudas et Dihya.
Dihya c. 668 – 703 Reine de l'AurĂšs qui rĂ©unit sous son autoritĂ© toutes les tribus du massif montagneux[22], ainsi que toutes les populations chrĂ©tiennes insoumises[23]. Elle rĂšgne pendant 35 ans, dirigeant toute la rĂ©sistance berbĂšre Ă  partir de 690[24].

Référencement

Notes et références

Notes
  1. Bien que Khenchela était la base d'opérations de la reine Dihya, nous ignorons si c'était vraiment la capitale du royaume.
  2. Selon Yves ModĂ©ran, on pourrait aussi lire « Imperator pendant seize ans » en interprĂ©tant le signe qui suit le X, non comme une croix, mais comme un episĂ©mon bau semblable Ă  celui du chiffre prĂ©cĂ©dent (LXvI), avec simplement la petite barre verticale infĂ©rieure qui serait trop relevĂ©e et le haut de la boucle supĂ©rieure qu’on admettrait disparu dans l’effritement de la pierre. Le doute subsiste ici.
  3. Selon Charles Diehl, la riviĂšre Abigas correspond a l'actuel Oued Bou Rougal prĂšs de Khenchela.
  4. Selon Pierre Morizot, il est assez probable que Babar corresponde Ă  l'antique Babosis.
  5. Selon Pierre Morizot, la place de Toumar est probablement le village de Taberdga sur le flanc sud du Djebel Chechar.
Références
  1. Camps 1984, p. 199.
  2. Procope de Césarée 545, p. I.VIII.I.
  3. Conant 2012, p. 280.
  4. Rousseau 2012, p. 436.
  5. Modéran 2003, p. 315-415.
  6. Morizot 1994, p. 325.
  7. Rubin 2015, p. 555.
  8. Bury 1958, p. 143.
  9. Martindale, Jones et Morris 1992, p. 1171.
  10. Diehl 1896, p. 71.
  11. Procope de Césarée 545, p. II.XIII.
  12. Morizot 1994, p. 326-327.
  13. Martindale 1992, p. 1172.
  14. Diehl 1896, p. 89-90.
  15. J. et P. Morizot 1990, p. 13.
  16. Procope de Césarée 545, p. II.XIX.
  17. Procope de Césarée 545, p. II.XX.
  18. J. et P. Morizot 1990, p. 19.
  19. Modéran 2005, p. 1.
  20. Julien et Le Tourneau 1994, p. 354.
  21. Diehl 1896, p. 246.
  22. Diehl 1896, p. 582.
  23. Diehl 1896, p. 585.
  24. Talbi 1971, p. 19-52.

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

Anglais

  • (en) John Bagnell Bury, History of the Later Roman Empire : From the Death of Theodosius I to the Death of Justinian, Volume 2, Dover Publications, (ISBN 0-486-20399-9)
  • (en) Jonathan Conant, Staying Roman : conquest and identity in Africa and the Mediterranean, 439-700, Cambridge, Cambridge University Press, , 458 p. (ISBN 978-1-107-53072-0)
  • (en) John Robert Martindale, Arnold Hugh Martins Jones et J. Morris, The Prosopography of the Later Roman Empire, Volume III : A.D. 527–641, Cambridge University Press, , 1626 p. (ISBN 978-0-521-20160-5, lire en ligne)
  • (en) Barry Rubin, The Middle East : A Guide to Politics, Economics, Society and Culture, Routledge, , 684 p. (ISBN 978-0-7656-8094-5, lire en ligne)
  • (en) Philip Rousseau, A Companion to Late Antiquity, Malden, John Wiley & Sons, , 709 p. (ISBN 978-1-4051-1980-1)

Français

  • Procope de CĂ©sarĂ©e (trad. du grec ancien), Histoire de la Guerre des Vandales, Livres I et II, (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Charles-AndrĂ© Julien et Roger Le Tourneau, Histoire de l'Afrique du Nord : Des origines Ă  1830, Paris, Payot & Rivages, (1re Ă©d. 1951), 866 p. (ISBN 978-2-228-88789-2, lire en ligne)
  • J. et P. Morizot, EncyclopĂ©die berbĂšre, vol. 8 : L’AurĂšs, Aix-en-Provence, Édisud, (ISBN 2-85744-461-3, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Yves ModĂ©ran, Les Maures et l'Afrique romaine : IVe – VIIe siĂšcle, Rome/Paris, Rome: Publications de l'École française de Rome, , 900 p. (ISBN 2-7283-0640-0, lire en ligne)
  • Charles Diehl, L'Afrique byzantine : Histoire de la domination byzantine en Afrique (533–709), Leroux, (ISBN 1-168-28003-6, lire en ligne)
  • Yves ModĂ©ran, EncyclopĂ©die berbĂšre, vol. 27 : Kahena, (ISBN 2-7449-0538-0, lire en ligne)
  • Mohammed Talbi, Un nouveau fragment de l'histoire de l'Occident musulman (62-196/682-812) : l'Ă©popĂ©e d'al Kahina, Les Cahiers de Tunisie vol. 19, Routledge,

Articles

  • Pierre Morizot, « Solomon et l'AurĂšs », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Nationale des Antiquaires de France, no 1992,‎ , p. 325-337 (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Gabriel Camps, « Rex gentium Maurorum et Romanorum. Recherches sur les royaumes de MaurĂ©tanie des VIe et VIIe siĂšcles », AntiquitĂ©s africaines, no 20,‎ , p. 183-218 (lire en ligne)
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