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Roger Podeur

Roger Podeur, né le à Saint-Pierre-Quilbignon près de Brest dans le Finistère, mort le à Brest, est un officier des Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il s'illustre par plusieurs actions d'éclat, d'abord au Fezzan, puis en Normandie après le débarquement et dans la Campagne de France où à quatre reprises à la tête de ses obusiers il déloge plusieurs chars ennemis de leurs positions, ainsi qu'en Alsace où il prend le commandement de son unité.

Après la Seconde Guerre mondiale, il continue sa carrière militaire, combat en Indochine, en Corée, au Vietnam, puis sert dans les états-majors et devient colonel. Il est grand officier de la Légion d'honneur et Compagnon de la Libération.

Biographie

Né à Prat-Lédan, à Saint-Pierre-Quilbignon (depuis annexé à Brest) en 1920, Roger Podeur est le fils d'un ingénieur des constructions navales. Il réussit ses deux baccalauréats à Dakar où son père est affecté, puis il revient en France pour présenter l'École navale. Refusé à la visite médicale à cause de sa vue, il prépare alors Saint-Cyr et en passe le concours en 1940[1] - [2].

Engagement dans la France libre

La France étant alors envahie, il n'attend pas le résultat du concours et décide de répondre à l'appel du général de Gaulle. Il part à bicyclette de Brest pour Le Conquet et passe prévenir sa famille[1].

Reparti du Conquet le , il gagne Ouessant d'où il part le soir du à bord du navire charbonnier Mousse Le Moyec pour l'Angleterre, où il arrive dans la banlieue de Plymouth[3]. Il s'engage le pour la durée de la guerre[1].

D'abord soldat de 2e classe au bataillon de chasseurs de Camberley, il suit jusqu'en les cours d'élève sous-officier à Farnborough, puis le cours d'élève officier à Camberley, d'où il sort aspirant le [1] - [4].

Campagnes du Fezzan et de Tunisie

Drapeau du RTST avec notamment « Fezzan 1942 » et « Sud-Tunisien 1943 ».

Roger Podeur embarque à Liverpool en à destination de Pointe-Noire. Il est alors affecté au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST), de la colonne du général Leclerc[1].

Il participe à la première campagne du Fezzan début 1942. Lors de son premier combat, l'aspirant Roger Podeur déloge à la grenade un nid de mitrailleurs ennemis solidement retranchés, incendie et détruit leur repaire. Cette action qui montre ses « qualités de combattant et de chef » lui vaut la croix de guerre avec sa première citation[1] - [5].

Nommé sous-lieutenant le puis lieutenant le suivant[4], il prend part à la deuxième campagne du Fezzan. Il participe ensuite à la campagne de Tunisie au printemps 1943, avec la Force L. Il part ensuite en Algérie, puis au Maroc où la Force L de Leclerc se transforme en 2e division blindée (2e DB). Affecté au régiment de marche du Tchad (RMT), il embarque pour l'Angleterre en , en prévision du débarquement[1].

Combats pour la Libération

Drapeau de la France libre flottant sur la Normandie

Roger Podeur débarque en Normandie le . Chef de peloton d'obusiers, il distingue dès le . En intervenant vivement avec ses obusiers, il réussit à mettre en déroute un char et plusieurs blindés allemands. Trois jours après, il récidive cet exploit lors de la poursuite de Grandchamps[1].

Après la libération de Paris, il libère un carrefour stratégique le à Pierrefitte, faisant fuir les chars et les fantassins ennemis qui défendaient la position. Lors de la bataille des Vosges, le à Dompaire, au mépris des tirs soutenus des chars allemands, il place ses obusiers bien à l'avant, et ils détruisent trois panzers[1].

Devant Strasbourg, lorsque son capitaine est blessé, il prend l'initiative de le remplacer aussitôt, et prend le commandement de la compagnie « avec lucidité et compétence »[1].

Il entre ainsi en Allemagne où il termine la guerre. Il est créé Compagnon de la Libération en juillet 1945[1].

Indochine, Corée, Vietnam, Algérie

Après la guerre, Podeur est nommé capitaine au 4e bataillon du régiment de marche du Tchad. Il se déclare volontaire pour l'Indochine et débarque en à Saïgon, sous le commandement de Massu. Il est gravement blessé par balles le mois suivant, au cours d'une embuscade. À partir de , il commande à Saïgon la base arrière du groupement de marche de la 2e DB[1].

Insigne du bataillon de marche indochinois (BMI) qu'il commande au feu en 1954.

Il quitte Saïgon en pour participer aux opérations au Tonkin. Il s'y distingue au cours des combats de la bataille de Hanoï, du au , puis rentre en France trois mois plus tard, en [1].

Parti pour le Congo fin 1947, il sert de nouveau au sein du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad à Brazzaville, et reste trois ans en Afrique-Équatoriale française. Il demande et obtient en 1953 à faire partie du bataillon français de l'ONU et combat alors dans la guerre de Corée[1].

Il retourne en Indochine en 1954. Promu chef de bataillon, il prend le commandement du bataillon de marche indochinois (BMI). Il participe aux combats du Nord Vietnam où il se fait de nouveau remarquer. Blessé par des éclats de mortier au massif du Khé-Non le , il est rapatrié en France[1].

Affecté à Saint-Maixent en 1956, il est de nouveau nommé au RTST en 1958 à Fort Lamy. Il y commande le 2e bataillon jusqu'en 1961, année où il retourne en France[1].

Il est nommé ensuite à Alger, au 23e régiment d'infanterie de marine (RIMa). Chargé de commander le sous-secteur d'Affreville, il parvient à y maintenir l'ordre sans que le sang coule[1].

États-majors

Promu lieutenant-colonel en 1963, il retrouve d'abord sa Bretagne natale avec l'affection à Vannes pendant deux ans. Nommé ensuite en Allemagne en 1965, il est pendant trois ans officier de liaison attaché à la 7e armée américaine. De 1968 à 1969, il est chargé de la mission de liaison auprès des armées alliées, et rattaché à l'État-major du commandant en chef des Forces françaises en Allemagne, le général Massu. Il est promu colonel en 1969[1].

Le colonel Podeur revient à Vannes en 1971 comme délégué militaire départemental du Morbihan. En 1975, il est nommé adjoint « Terre » à l'amiral préfet maritime de Brest[1].

Roger Podeur prend sa retraite en 1977 en Bretagne. Il y meurt le Ă  Brest[1].

Hommages et distinctions

Notes et références

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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