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Renoncule Ăącre

Ranunculus acris

La Renoncule ùcre (Ranunculus acris) est une plante herbacée et vivace de la famille des Renonculacées. TrÚs connue dans les prairies de l'Ancien continent, elle est « l'une des plantes européennes les plus complÚtement naturalisées en Amérique[1]. »

Elle est connue sous le nom de « bouton d'or », mĂȘme si celui-ci dĂ©signe aussi plusieurs espĂšces de renoncules Ă  fleurs jaunes.

Description

Fleur.

Caractéristiques

La plante pousse seule ou en touffes de 30cm Ă  60 cm, exceptionnellement jusqu'Ă  1,10 m de haut, en produisant souvent un rhizome.

Plantule : en rosette et à feuilles alternes. Ses cotylédons sont oblongs et de 6 à 12 mm de longueur. Ils comportent un pétiole distinct qui peut devenir aussi long que le limbe. Les premiÚres feuilles sont divisées en 3 lobes aux marges dentées.

Tige : elle est dressĂ©e, ramifiĂ©e. Les parties aĂ©riennes sont de consistance plutĂŽt coriace, Ă  section ronde, non-sillonnĂ©es, Ă  surface lisse, sauf dans sa partie supĂ©rieure oĂč elle est partiellement poilue.

Feuilles [2]: elles sont simples, profondément découpées, pétiolées (au pétiole trÚs allongé dans le cas des feuilles basales). Leur limbe est mince. Leur face supérieure est poilue, leur face inférieure glabre ou poilue.
Elles peuvent ĂȘtre basales ou en rosette, ou encore caulinaires ; disposĂ©es alternativement sur la tige (feuilles dites alternes, avec une base simple).
Les feuilles basales pétiolées sont relativement longues (de 1,8 à 5,2 centimÚtres) et larges de 2,7 à 9,8 centimÚtres. Leur contour est globalement pentagonal. Elles sont formées de 3 à 5 parties (palmatipartite à palmatiséquée), avec une à trois fois des sections profondément divisées ou lobées. La partie supérieure est étroitement elliptique ou oblongue à lancéolée avec un bord lobé à denté et une extrémité pointue ou arrondie.
Les feuilles caulinaires comptent 3 à 5 parties et sont dentelées.
Plus les feuilles sont hautes sur la tige, plus leur pétiole est court.

Organes reproducteurs

  • Couleur dominante des fleurs : jaune ;
  • PĂ©riode de floraison : juin-octobre ;
  • Inflorescence : disposĂ©e en cymed unipares hĂ©licoĂŻded[Traduire passage] formant des groupes lĂąches ; la corolle est faite de 5 pĂ©tales brillants et jaunes, Ă©gaux, libres, aux extrĂ©mitĂ© arrondie. Les pĂ©tales mesurent de 8 Ă  11 mm de largeur et de 7 Ă  13 mm de longueur, tous pourvus d'une Ă©caille Ă  leur base ; le calice, velu, est formĂ© de 5 sĂ©pales de 2 Ă  5 mm de largeur et de 4 Ă  6 mm de longueur (soit 2 Ă  3 fois moins grand que la longueur des sĂ©pales), libres ovales, disposĂ©s en coupe, tombant facilement ;
  • SexualitĂ© : hermaphrodite ;
  • Ordre de maturation :
  • Pollinisation : entomogame ;
  • Mode de reproduction: sexuĂ©e (voir les dĂ©finitions d'entomogame, d'hermaphrodite et d'Ă©pizoochore)

Graine

  • Fruit : c'est un akĂšne long de 2 Ă  3 mm de longueur et large de 1,8 Ă  2,4 mm, aplati, ovoĂŻde et prolongĂ© d'un bec en forme de crochet court et arquĂ© mesurant de 0,2 Ă  0,4 mm de long. L'akĂšne est glabre, vert puis brun foncĂ© Ă  maturitĂ©, mate et lisse ; ils sont rĂ©unis par 20 Ă  40 en petite masse globuleuse de 1,2 Ă  1,4 cm de diamĂštre ;
    « quelques grammes de ce fruit peuvent causer la mort ».
  • DissĂ©mination : Ă©pizoochore ; chaque plan peut thĂ©oriquement produire plus de 1 000 graines. Celles ci restent viables moins de 2 ans dĂ©posĂ©e au sol et jusqu'Ă  plus de 10 ans si elles sont enfouies.

Habitat et répartition

  • Habitat type : prairies mĂ©dioeuropĂ©ennes, mĂ©sohydriques, fauchĂ©es[3]
  • Aire de rĂ©partition : holarctique[3]

Cultivar

Le cultivar Ranunculus acris ‘Multiplex'.

« Ranunculus acris ‘Multiplex' » est un cultivar de cette espĂšce, Ă  fleurs doubles, d'un jaune vif. Cette plante ornementale fleurit de mai Ă  juin et atteint une hauteur d'environ 60 centimĂštres. Elle apprĂ©cie la proximitĂ© de l'eau.

Toxicité

Si elles sont mangées fraiches par certains animaux, les renoncules sont sources de diarrhée, de douleurs et de d'inflammations, et pourraient causer des cécités[4]. Cependant la plupart des animaux au pùturage évitent instinctivement de la consommer. D'autre part le glycoside amer et ùcre (ranunculine) qui provoque ces maux disparait dans le foin quand la plante est séchée.

L'huile essentielle extraites de la plante, probablement en raison de substances présentes dans les feuilles et les tiges, peut provoquer des douleurs abdominales si elle est ingérée.

Usages alimentaires

Les Cherokees en consommaient les feuilles cuites, mangées comme légumes verts[5].

Usages médicinaux par les Amérindiens

L'un de ses noms autochtones « la plante qui perce un trou », semble faire allusion à un effet vésicant[6].

Les AbĂ©nakis Ă©crasaient les fleurs et les feuilles et les reniflaient pour soigner les maux de tĂȘte[7].
Les Micmacs utilisaient les feuilles contre les maux de tĂȘte[8] et les Montagnais inhalaient l'odeur des feuilles broyĂ©es pour soigner les maux de tĂȘte[9].

Chez les Bella Coola un cataplasme fait de racines pilées traitait les furoncles[10] et les Cherokee utilisent la plant en cataplasme contre les abcÚs, et en infusion contre le muguet buccal, son jus ayant par ailleurs des vertus réputés sédatives[5].

Les Iroquois appliquaient la plante écrasée en cataplasme sur la poitrine pour soigner les douleurs et les rhumes, et ils l'utilisaient en infusion de racines contre la diarrhée[11]. Mélangée en fragments avec ceux d'une autre plante, cette renoncule était déposée en cataplasme sur la peau pour traiter l'excÚs d'eau dans le sang[6].

Risques de confusion

  • Cette plante ressemble Ă  la renoncule rampante (Ranunculus repens) mais s'en diffĂ©rentie par sa taille plus petite, un port dĂ©combant et la prĂ©sence de stolons. De plus, le segment mĂ©dian des feuilles de la renoncule rampante est pĂ©tiolulĂ©e[12].
  • sa fructification peut Ă©voquer celle de la BenoĂźte commune, dont le crochets sont toutefois nettement plus longs.

ContrĂŽle de la plante

Des coupes trop rases des prairies épuisent les graminées qui concurrence la renoncule ùcre ; sursemer des graminées fourragÚres ou faire des cultures annuelles pour quelques années peut fortement diminuer le nombre de renoncules.
La renoncule appréciant l'humidité, le drainage de champs fortement humides peut aider à la contrÎler ;
veiller Ă  ce que les Ă©quipements agricoles ne deviennent pas des disperseurs de graines
Dans le jardin, une tonte frĂ©quente empĂȘche la production de graines et s'il y a peu de plantes, quand le sol est bien humide le rhizome peu profond peut facilement ĂȘtre arrachĂ© Ă  la main (mais un suivi rĂ©gulier est Ă  faire ensuite).

Notes et références

  1. Marie-Victorin.
  2. « Identification assistée par ordinateur (IAO) :Renoncule ùcre (Ranunculus acris L.) », sur abiris.snv.jussieu.fr (consulté le )
  3. Philippe Julve, 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, Ă©cologique et chorologique de la flore de France, .
  4. (en) Thomas S. Elias et Peter A. Dykeman, Edible wild plants: a North American field guide to over 200 natural foods, Sterling, (ISBN 978-1-4027-6715-9, lire en ligne)
  5. Hamel, Paul B. and Mary U. Chiltoskey (1975) Cherokee Plants and Their Uses -- A 400 Year History. Sylva, N.C. Herald Publishing Co. (p. 31)
  6. Jacques Rousseau et Marcel Raymond, Études ethnobotaniques quĂ©bĂ©coises, MontrĂ©al, Institut botanique, coll. « Contributions de l'Institut botanique de l'universitĂ© de MontrĂ©al » (no 55), , 154 p. (lire en ligne), chap. 1 (« Le folklore botanique de Gaughnawaga »).
  7. Rousseau, Jacques 1947 Ethnobotanique Abenakise. Archives de Folklore 11:145-182 (p. 166)
  8. Chandler, R. Frank, Lois Freeman and Shirley N. Hooper 1979 Herbal Remedies of the Maritime Indians. Journal of Ethnopharmacology 1:49-68 (p. 60)
  9. Speck, Frank G. 1917 Medicine Practices of the Northeastern Algonquians. Proceedings of the 19th International Congress of Americanists Pp. 303-321 (p. 315)
  10. Smith, Harlan I. 1929 Materia Medica of the Bella Coola and Neighboring Tribes of British Columbia. National Museum of Canada Bulletin 56:47-68 (p. 57)
  11. Herrick, James William 1977 Iroquois Medical Botany. State University of New York, Albany, PhD Thesis (p. 320)
  12. « IRIIS phytoprotection - Fiche technique, Renoncule ùcre - Common buttercup (syn. Tall buttercup) », sur www.iriisphytoprotection.qc.ca (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Aeby P. (2008). Mauvaises herbes – renoncule Ăącre dans les prairies. Association pour le DĂ©veloppement de la Culture FourragĂšre, Lausanne. 4 pp.
  • Bouchard C. J., NĂ©ron R. & Guay L. (1998). Guide d’identification des mauvaises herbes du QuĂ©bec. Conseil des productions vĂ©gĂ©tales du QuĂ©bec, QuĂ©bec. 253 pp.
  • Harper J. L. (1957). Biological Flora of the British Isles: Ranunculus acris L. Journal of Ecology. 45(1): 289-342.
  • Jacobs J., Graves M. & Mangold J. (2010). plant Guide for Tall buttercup (Ranunculus acris L.). USDA-Natural Resources Conservation Services, Montana. 4 pp.
  • Marie-Victorin, Flore laurentienne, p. 227

Articles connexes

  • Proto-anĂ©monine

Liens externes

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