Ne doit pas être confondu avec René de Rieux (1588-1651).
René de Rieux | |
Titre | Marquis d'Ouessant (1597-1628) |
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Autres titres | Seigneur de Sourdéac[1] |
Successeur | Guy de Rieux |
Commandement | Gouverneur de Brest |
Gouvernement militaire | (1590-1623) |
Conflits | 8e guerre de religion |
Faits d'armes | Siège de Fort Crozon |
Distinctions | Chevalier du Saint-Esprit |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Rieux |
Naissance | |
Décès |  |
René de Rieux, né en 1548 et mort le à Assé-le-Boisne (Anjou), seigneur de Sourdéac, comte de Bouttevellaye et de Branferenne, est un militaire français des XVIe et XVIIe siècles, plus connu sous le nom de Sourdéac.
Sourdéac est un lieu-dit de Glénac (Morbihan) où Jean V de Rieux, son père, fit construire un château[2].
Sommaire
Biographie
Page d'honneur du roi Charles IX, militaire dès l'âge de 14 ans, Sourdéac se bat en duel le contre son tuteur Guy Lallier et le tue (ce dernier était âgé de 80 ans)[3].
Armoiries de Guy de Rieux
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René de Rieux participa au siège de La Rochelle en 1573, puis pendant la 5e guerre de Religion aux sièges de Saint-Lô en 1574 (sous les ordres de Jacques II de Goyon de Matignon) et de Carentan en Normandie, et plus tard à la bataille de Coutras le .
En 1586, il préside l'ordre de la noblesse lors de la réunion des États de Bretagne tenue à Quimper et est élu député de la noblesse du duché de Bretagne lors de la réunion des États de Blois en 1588-1589.
Il succède à son frère Guy de Rieux, mort au retour du siège d’Hennebont, comme gouverneur de Brest en 1590. À l'image de son frère il restera fidèle au roi Henri IV.
En 1592, cinq à six mille ligueurs investissent Recouvrance (rive droite de la Penfeld). Ils sont repoussés par Sourdéac mais font le siège du château pendant cinq mois. René de Rieux défait les assiégeants en faisant une audacieuse sortie.
Les ligueurs avec leurs alliés espagnols décident, en 1594, d’empêcher le ravitaillement de la place en bloquant l’accès au Goulet. Douze vaisseaux espagnols débarquent à Camaret au printemps le nécessaire pour édifier un important ouvrage fortifié, le fort Crozon (en espagnol : Fort El Leon). Ses tirs avec ceux d’une batterie analogue à construire sur la rive nord doivent interdire la passe à son point le plus étroit.
L’armée royale, dirigé par le maréchal d’Aumont, appuyée par Sourdéac (au passage, elle pille l'abbaye de Landévennec) et un détachement anglais se présentent à la mi-octobre devant le fort. Celui-ci est commandé par le capitaine Praxéde et il est défendu par 400 soldats. Les défenseurs tiendront un mois face à 3 000 Français, 2 000 Anglais, 300 arquebusiers à cheval et 400 gentilshommes. Tous les Espagnols meurent et les assiégeants perdent 3 000 hommes dont le commandant des vaisseaux anglais Martin Frobficher. Le lieu porte depuis cette époque le nom de pointe des Espagnols.
René de Rieux est récompensé par Henri IV qui, dès 1597, érige en sa faveur l’île de Ouessant en marquisat et le fait chevalier du Saint-Esprit le . Il demeure gouverneur de Brest, au moins jusqu'en 1623, et meurt en Anjou le .
Ses ascendants
René de Rieux est le petit-fils de Jean IV de Rieux, né le , sire de Rieux et de Rochefort, baron d'Ancenis, comte d'Harcourt, vicomte de Donges, seigneur de L'Argoët, qui fut nommé maréchal de Bretagne en 1470 et général des armées du duc de Bretagne en 1472, capitaine de la ville de Rennes en 1476 et de celle de Nantes en 1488, année où il commande l'armée bretonne à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier contre le roi de France Charles VIII. La même année, il est aussi nommé exécuteur testamentaire de la duchesse Anne de Bretagne et qui est mort le au siège de Salza, sur la frontière d'Espagne.
Il est le fils de Jean V de Rieux qui, après avoir été abbé commendataire de l'abbaye de Prières à Billiers et évêque de Saint-Brieuc puis de Tréguier, finit par se marier tardivement avec Béatrix de Jonchères. C'est le couple qui construisit, à l'emplacement de l'ancien manoir féodal, le château de Sourdéac, achevé en 1550, ce qui explique que René de Rieux fût plus connu sous le nom de Sourdéac[4].
Union et descendance
- Marié à Suzanne de Saint-Melaine ( †à Brest ), dame de Boulévêque (Bourg-l'Évêque), du Pin en Anjou, de Montmartin et autres lieux, fille de Jean de Saint-Mélaine et de Renée d'Andigné, dont :
- Guy III de Rieux ( †), marquis de Sourdéac, lui aussi marquis d'Ouessant, marié le à Louise de Vieuxpont (Vieux-Pont)[5] ( †1646), dont :
- Henriette de Rieux (née en 1624), mariée à Paul, comte des Armoises,
- Alexandre de Rieux (1620 - ), « chevalier, seigneur, marquis de Sourdéac, d'Oixant[6], de Neufbourg[7], Coetmeur, Quermelin, comte d'Audour [une seigneurie de l'archidiaconé de Léon] et de Landivisiau où il tenait habituellement résidence »[8]. Il possédait aussi à Paris l'hôtel de Sourdéac, ainsi que le château de Neubourg en Normandie. Ami de Corneille qui lui dédia une pièce "La Toison d'or", il apporta l'opéra italien en France, en créant une troupe qui devint plus tard la Comédie-Française, au Palais-Royal. Original, il avait l'habitude de se faire poursuivre par ses paysans comme un cerf, pour "bien faire circuler les sangs …". Serrurier à ses heures, il invente des machines, qu'il manipule avec dextérité pendant ses spectacles. Ruiné, il fut forcé de vendre une partie de ses biens en 1692[4]. Marié le à Hélène de Clère (née en 1620), dont il eut plusieurs enfants :
- Anne Marie de Rieux, mariée à Léon d'Illiers de Balsac, marquis d'Entragues,
- Catherine Marguerite de Rieux, mariée le à Robert d'Esmalleville, baron de Panneville,
- René de Rieux (1588 †), nommé en 1600 abbé commendataire de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas et de l'abbaye du Relec, évêque de Léon en 1613. En 1626, il devient aussi abbé d'Orbais dans le diocèse de Soissons
- Marie de Rieux ( †1628), mariée le à Brest avec Sébastien de Plœuc ( †1644), marquis de Timeur.
- Anne de Rieux, supérieure des Bénédictines, décédée le [9].
- Guy III de Rieux ( †), marquis de Sourdéac, lui aussi marquis d'Ouessant, marié le à Louise de Vieuxpont (Vieux-Pont)[5] ( †1646), dont :
Portrait
- Portrait de René de Rieux au musée des beaux-arts de Brest[10].
Notes et références
- Paroisse de Glénac.
- « Château de Sourdéac », notice no PA00091200, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Du regne de nostre dernier roy Henry IIIe, fut faict un combat à Paris, en lisle de Louviers, entre M. de Sourdiac, dict le jeune Chasteauneuf, de la maison de Rieux en Bretaigne, et M. de La Chesnaye-Lailler du pays d'Anjou, oncle de la femme dudict sieur de Sourdiac, de la maison de Bourg l'Evesque, que ledict sieur de Sourdiac avoit nouvellement espousée. Se doulant de quelques propos que je ne diray point, que pretendoit ledict sieur de Sourdiac de La Chesnaye avoir dict, et pour ce l'envoya appeler en ladicte isle, où estant, ledict sieur de Sourdiac luy demanda s'il avoit dict tels propos. L'autre lui respondit que sur la foy de gentilhomme et d'homme de bien, il ne les avoit jamais dicts.
- Je suis donc content, replicqua le sieur de Sourdiac.
-Non pas moy, replicqua l'autre, car puisque vous m'avez donné la peine de venir icy, je me veux battre; et que diront de nous tant de gens assemblez d'un costé et d'autre deçà et delà l'eau, d'estre icy venus pour parler, et non pour se battre ? Il y iroit trop de nostre honneur : çà battons nous.
Eux s'estans donc mis en presence avec l'espée et la dague, se tirarent force coups advant se blesser; aucuns disoient que ledict sieur de Sourdiac estoit armé, et mesmes qu'aucuns ouyrent ledict La Chesnaye crier haut :
- Ah ! paillard, tu es armé, ainsin qu'il l'avoit tasté d'un grand coup qu'il luy avoit tiré au corps;
- Ah ! t'auray bien autrement,
et se mit à luy tirer à la teste et à la gorge à laquelle il luy donna un grand coup à costé, qu il ne faillist rien qu'il ne luy coupast le sifflet; dont ledict Sourdiac ne s estonna nullement ains redoublant son courage, luy tira une grande estocade au corps et le tua. De dire qu'il fust armé, je ne le puis croire; car je l'ay tousjours cogneu brave et vaillant, les armes bien en la main, et l'honneur en recommandation pour faire telle supercherie, et bien luy servit de bien faire et bien parer les coups; car ledict sieur de Sourdiac, qui estoit mon grand amy, me le conta quelque temps amprès ce combat, me jurant n'avoir jamais veu un si brave, et vaillant, et rude homme que celluy là , comme de vray il l'avoit bien monstré en plusieurs guerres de Piedmont et de France, et estimé fort mauvais garçon. Encore le monstra il en ce combat, car il avoit quatre vingts ans lorsqu'il y vint, et mourut. Ainsin à belle vie belle mort, qu'il faut fort estimer, et surtout aussy son brave cœur et son ambition de n'estre voulu partir de la place assignée sans se battre et ne s'amuser trop à parler comme de vray c'est une grande honte, quand on vient là , de s'en retourner sans venir aux mains, et de se contenter en satisfaction de parolles » - Petite histoire du château de Sourdéac
- Louise de Vieux-Pont était une fille d'Alexandre de Vieux-Pont, seigneur de Neufbourg, à une vingtaine de kilomètres de Louviers
- Ouessant
- Le Neubourg (actuel département de l'Eure)
- A. Kerneis, L'île d'Ouessant. Les seigneurs et les gouverneurs. Achat par le Roy en 1764, Bulletin de la société académique de Brest, 1894, page 166, en ligne [1]
- A. Kerneis, L'île d'Ouessant. Les seigneurs et les gouverneurs. Achat par le Roy en 1764, Bulletin de la Société académique de Brest, 1894, page 156, en ligne [2]
- Portrait de René de Rieux au Musée des Beaux-arts de Brest [3].
Annexes
Articles connexes
- Chronologie de Brest ;
- Siège du fort Crozon ;
- Château de Brest ;
- Liste des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit ;
Liens externes
- « René de Rieux », René de Rieux, seigneur de Sourdeac 1558-1628, & Suzanne de Saint Melaine, dame de Bourg-L'Évêque, sur roglo.eu (consulté le ) ;