Goulet de Brest
Le goulet de Brest est un bras de mer qui relie la rade de Brest à l'océan Atlantique.
Long de 3 000 m et large de seulement 1 500 m, il est situé entre la pointe du Petit Minou et le phare du Portzic au nord, et l'îlot des Capucins et la pointe des Espagnols au sud.
À chaque renversement de marée, l'océan remplit et vide la rade de Brest en torrents pouvant atteindre 4 à 5 nœuds[1]. Ainsi l'escale naturelle pour les voiliers est l'anse de Camaret-sur-Mer, afin d'attendre un courant favorable pour y accéder. C'est également dans l'anse de Camaret que se prépositionne le remorqueur Abeille Bourbon basé à Brest les jours de tempête pour pouvoir porter secours plus rapidement aux navires en détresse.
Situation militaire
Le goulet de Brest est le seul accès maritime à la rade de Brest qui offre un abri naturel idéal pour une flotte de guerre (à l'instar des rades de Lorient, Toulon, ou Cherbourg). C'est donc à cet endroit et afin de protéger la ville de Brest, son port et sa flotte militaire, que de nombreuses installations militaires ont été concentrées.
En outre, sa configuration naturelle a facilité la tâche des défenseurs, car le goulet comporte en son axe une épine dorsale matérialisée par le rocher du Mengant, ce qui oblige les navires à serrer la rive nord ou celle du sud[1], mais complique l'accès au port de Brest, comme l'illustre cet article datant de 1865 :
« Hier, 15 [août 1865], on disait que l'escadre de la Méditerranée était arrivée la veille au soir à l'entrée du goulet. (...). Le vice-amiral Bouët-Willaumez avait bien le dessein d'arriver le 15, mais le temps ne l'a pas permis (...). Toute la population était sur les quais du nouveau port et sur le cours d'Ajot (...). Vers onze heures et demie, nous avons vu apparaître, derrière le phare du Portzic, le Caton, qui était parti samedi avec tous les pilotes de Brest pour aller au devant de l'escadre. Son apparition nous annonçait que tous les navires cuirassés suivaient la côte nord du goulet, passant ainsi devant le phare du Petit Minou, le fort Mengant, le fort du Dellec, le fort du Diable, laissant à gauche [sic, en fait à droite] les Fillettes et la roche Mengant, écueils situés au milieu même du goulet. (...)[2]. »
Les nombreux projets de construction d'un fort sur la roche Mengant ont tous échoué, notamment celui entrepris par Seignelay : « Frappé par l'avantage que l'on pouvait tirer, comme moyen de défense, de cette bizarrerie de la nature, [il] avait tout tenté pour établir, sur le Mengant (pierre boîteuse), un fortin ou même une simple batterie, mais il avait fallu reculer devant l'impossibilité matérielle : les flots, toujours en fureur autour du rocher, en rendaient l'abord tellement dangereux qu'il était impraticable. Ce fut alors que Vauban (...) acheva et couvrit de batteries les falaises du goulet (...) »[3].
La roche Mengant a été à l'origine de nombreux accidents maritimes, notamment le naufrage du Républicain en et l'échouage du Charles Martel en 1897[4].
Les forts
Ainsi, depuis de nombreux siècles, le goulet de Brest est une zone très surveillée, en témoignent les nombreux forts et infrastructures militaires qui le bordent.
Zone de Brest
- Le fort de Bertheaume
- Le fort de Toulbroc'h
- Le fort du Petit Minou
- Le fort du Mengant ou fort du Léon
- Le fort du Dellec
- Le fort de Portzic
Zone de la presqu'île de Roscanvel
- Le fort de l'îlot des Capucins
- Le fort de la Fraternité
- L'îlot du Diable
- Lignes fortifiées de Quélern
- Batteries de Kerviniou
- Batteries de Tremet
- Le fort de la pointe des Espagnols
- Magasins à poudre de l'île des Morts
- Batterie de Cornouaille
- Ouvrages de la Pointe Robert
Zone de Camaret-sur-Mer
- Batteries de Kerbonn
- Batteries du Toulinguet
- Batteries de la pointe du Petit et du Grand Gouin
- Tour Vauban
Notes et références
- Michel Dion, Batteries, réduits, tours, forts, casemates... de Camaret et Roscanvel, Brest, Association du Mémorial Montbarey, , 67 p.
- Journal Le Pays, n° du 19 août 1865, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4656817h/f1.image.r=Mengant?rk=193134;0
- Ernest Capendu, "L'hôtel de Niorres", tome 2, 1893, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55998504/f152.image.r=Mengant?rk=2446364;0
- Journal La Croix, n° du 7 mars 1897, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k217188n/f3.image.r=Mingant?rk=278971;2