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Raymond Trouard

Raymond Trouard est un pianiste français, né le à Étampes[1] et décédé le à Paris[2]. Professeur au Conservatoire de Paris de 1969 à 1985, il a formé une génération de pianistes parmi lesquels Eric Ferrer, Marc-Henri Lamande, Christiane Martin. Son répertoire est vaste, de Bach à Dutilleux. Il excelle dans Liszt dont il détient non seulement la technique mais aussi l’esprit par la filiation avec Emil von Sauer. Son assistante la Princesse Janine Ouroussouff (1935-1991) a également connue une brillante carrière de concertiste.

Raymond Trouard
Description de cette image, également commentée ci-après
Raymond Trouard
(dessin de Georges Muguet).
Nom de naissance Raymond Pierre Trouard
Naissance
Étampes, Drapeau de la France France
DĂ©cès (Ă  92 ans)
4e arrondissement de Paris
Activité principale Pianiste
Disque 78 tours de Raymond Trouard - Liszt

Biographie

A 10 ans, Raymond Trouard, « jeune étoile de l'école de danse de l'Opéra »[3] joue Chopin enfant dans un film de Henry Roussell.

Formation

Il entre au Conservatoire de Paris en 1929. Trouard a pour professeurs André Bloch, Joseph Morpain, Victor Staub, Emil von Sauer, Marcel Dupré, Paul Dukas, Philippe Gaubert et Bruno Walter. Il obtient son 1er Prix de piano en 1933 et un 2e Prix de direction d'orchestre en 1937.

Il parfait ses Ă©tudes musicales avec Yves Nat, SergueĂŻ Rachmaninov, Manuel Infante, Maurice Ravel.

Il donne son premier récital de piano en 1935. Il remporte le 1er Grand Prix Louis Diémer en 1939. Commence alors pour lui une grande carrière internationale qui le mènera dans le monde entier : en France bien sûr, mais partout en Europe, Angleterre, Allemagne, Autriche, Belgique, Italie, Espagne, Suisse, Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Hollande. Il joue également en Amérique du Sud et en Amérique du Nord (États-Unis, Canada). Il joue en récital, et avec orchestre sous la direction des plus grands chefs : Philippe Gaubert, Pierre Monteux, Eugène Bigot, André Cluytens, Pierre Dervaux, Richard Beck, Carl Schuricht …

Critique

La critique française voit en lui l’un des maîtres du piano du XXe siècle :

  • « Une technique lĂ©gendaire… des mains merveilleuses… une source de joie ». Bernard Gavoty - Clarendon – Le Figaro.
  • « Le piano, le somptueux piano d’Émile Sauer, de Rachmaninoff, et de Vladimir Horowitz, peut ĂŞtre fier de Monsieur Trouard ». (Jean WiĂ©ner).
  • « La plus magnifique exĂ©cution du concerto en mi bĂ©mol de Liszt, dont il me souvienne depuis Busoni… ». (Jean Chantavoine).
  • « L’appassionata fut la plus belle ou la plus sublime - j’use sans hĂ©siter du superlatif absolu – que j’entendis depuis Yves Nat ». (JosĂ© Bruyr).

La critique internationale n’est pas moins élogieuse :

  • « Depuis longtemps Debussy n’a pas Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© avec une force aussi ingĂ©nue, dans une approche aussi intuitive qu’à cette soirĂ©e donnĂ©e par Trouard ». Der Tagespiegel – Berlin.
  • « L’évĂ©nement central du concert fut le concerto de Ravel avec Raymond Trouard. Le public comme l’orchestre (symphonique de Vienne) subirent la fascination du pianiste qui fut fĂŞtĂ© avec enthousiasme ». Neues Osterreich – Vienne.
  • « Le jeu de Raymond Trouard fit de la Burlesque de Richard Strauss, un succès incontestable pour lui-mĂŞme et pour l’œuvre ». Volkstimme – Vienne.
  • « C’est un artiste spirituel, plein de poĂ©sie, prenant, et du point de vue technique … lĂ©gendaire ». Svenska Dagbladet – Stockholm.
  • « Raymond Trouard a l’ardeur intrĂ©pide, la technique d’acier, la sonoritĂ© claire et brillante, la franchise et la sĂ»retĂ© rythmique du grand virtuose ». Le Soir – Bruxelles.

Raymond Trouard figurait au rang des grands interprètes de Frédéric Chopin. Au disque, il donna une version de référence des 14 valses [4]. Il fit de nombreux enregistrements pour les firmes Odéon, puis CBS, ainsi qu'EMI. Ces enregistrements ont été remastérisés, et sont réédités () en un coffret de 11 CD par la firme Sony, coffret intitulé « Raymond Trouard : Une vie pour le piano ». Un livret y est inclus, avec une interview récente de l’artiste par Frédéric Gaussin (2007). De nombreux autres enregistrements sont en attente d'une future édition commerciale.

Critique négative

Dans le Progrès de Bordeaux le 16 mai 1942, Pierre Corday écrit : « R. Trouard est venu donner un nouveau récital. Il aurait pu s'en dispenser. Son stock de morceaux n'a guère évolué et son interprétation m'a parue plus médiocre que les autres fois. Beaucoup de virtuosité inutile et que de dureté, de chaos et d'obscurité ! Le meilleur moment fut l'interprétation des sonates de Scarlatti, peu connues. Mais cela ne valait pas le déplacement ».

Filmographie

En 1953, il participe au court-métrage Trois Hommes et un piano d'André Berthomieu où il joue au piano trois musiques classiques ainsi que C'est si bon avec Henri Betti et Léo Chauliac.

Discographie

33 tours
  • Beethoven, Sonates pour piano nos 8, 14 et 23 (1962, LP OdĂ©on XOC 813 / Senator WSR-814 / CBS 51013)
  • Chopin, RĂ©cital (LP OdĂ©on ODX 143)
  • Chopin, « RĂ©cital Chopin au Palais de Chaillot » (LP OdĂ©on XOC 810)
  • Chopin, Valses (1965, LP OdĂ©on XOC 803 / CBS 51003)
  • Liszt, Concertos pour piano - Raymond Trouard, piano ; Orchestre Colonne, dir. Eugène Bigot (OdĂ©on XOC 808 / CBS 51008)
  • Liszt, RĂŞve D'amour, La Campanella, Rhapsodies hongroises 2, 6 et 15... (LP OdĂ©on XOC 806 / CBS 51006)
  • Liszt, Sonate en si mineur, FunĂ©railles, LĂ©gendes (LP CBS 51086)
CD
  • « Raymond Trouard, une vie pour le piano » (1948-1965, 11CD Sony 88697 318462) (OCLC 658359800)

Notes

  1. Alain Paris, Dictionnaire des inteprètes, Paris, Robert Laffont (Poche), , Trouard, Raymond (p 938)
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. « Chopin enfant », Comoedia,‎ (lire en ligne)
  4. « Valse brillante, op. 34, n°3 ; Valses, op. 64, n°1 et 2 ; op. 69, n°1 ; op. 70, n°1 ; Valse en mi mineur Chopin, Frédéric (1810-1849) », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )

Liens externes

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