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Rassemblement pour l'indépendance nationale

Le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) est un mouvement politique nationaliste québécois créé le et voué à la promotion de l'indépendance du Québec. En mars 1963, le RIN devient un parti politique et participe aux élections générales québécoises de 1966.

Rassemblement pour l'indépendance nationale
Image illustrative de l’article Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale
Logotype officiel.
Présentation
Présidents Pierre Bourgault (1964-1968)
Guy Pouliot (1962-1964)
Marcel Chaput (1961-1962)
André d'Allemagne (1960-1961)
Fondation
Disparition
SiĂšge 8401, rue Saint-Hubert
Montréal, Québec
Idéologie Indépendantisme
AdhĂ©rents 5 102 (dĂ©cembre 1966)

Tiraillé au cours de son existence entre différentes tendances idéologiques, le RIN représente essentiellement l'aile gauche du mouvement souverainiste québécois des années 1960.

Le RIN participe au cours de l'année 1968 à des négociations en vue d'unifier différents partis indépendantistes, mais est finalement exclu des derniÚres négociations menant à la formation du Parti québécois. Le , le CongrÚs du parti décide, sur proposition du président Pierre Bourgault, de se dissoudre et d'appeler ses membres à se joindre individuellement au Parti québécois.

Historique

Fondation

Le RIN souhaite que le Québec, actuellement une province du Canada, devienne un pays indépendant.
Le RIN souhaite que le Québec, actuellement une province du Canada, devienne un pays indépendant.

Le RIN est fondĂ© le [Note 1] par une vingtaine de personnes, dont 14 viennent de MontrĂ©al alors que les autres rĂ©sident Ă  Hull ou Ottawa. La moyenne d'Ăąge est d'approximativement 30 ans et la moitiĂ© au moins a fait des Ă©tudes universitaires. La plupart des fondateurs n'ont jamais militĂ© dans des groupes nationalistes ou des partis politiques, mis Ă  part quelques-uns qui sont d'anciens membres de l'Alliance laurentienne[A 1]. Marcel Chaput et AndrĂ© d'Allemagne sont dĂ©signĂ©s Ă  titre de prĂ©sident et vice-prĂ©sident provisoires[A 2]. En octobre de 1960, la premiĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'organisation publie son manifeste.

Au moment de sa fondation, le Rassemblement pour l'indépendance nationale est un groupe de pression et a pour seul but l'indépendance du Québec, ce qui le distingue de groupes antérieurs qui étaient beaucoup plus orientés politiquement, tels que l'Alliance laurentienne de Raymond Barbeau ou l'Action socialiste pour l'Indépendance du Québec de Raoul Roy. Le manifeste du RIN reconnaßt explicitement que ses membres « sont par ailleurs entiÚrement libres d'exprimer et de faire valoir, à titre personnel, leurs idées et leurs convictions sur les questions qui ont trait à la politique interne, à la religion, aux théories économiques et aux doctrines sociales »[A 3].

Le groupe de pression


Les premiÚres années

Le , le RIN organise un rallye automobile Ă  MontrĂ©al auquel participent 37 vĂ©hicules. En mars, Pierre Bourgault, le prĂ©sident de la section RIN de MontrĂ©al, participe Ă  une sĂ©rie de rĂ©pliques dans Le Devoir avec son rĂ©dacteur en chef AndrĂ© Laurendeau oĂč le jeune homme accuse la gĂ©nĂ©ration de son interlocuteur d'avoir failli[A 4].

Le , Marcel Chaput fait paraĂźtre son essai Pourquoi je suis sĂ©paratiste. La premiĂšre Ă©dition bĂ©nĂ©ficie d'un tirage de 35 000 copies, ce qui en fait un succĂšs de librairie. Fort de son succĂšs, Marcel Chaput succĂšde Ă  AndrĂ© d'Allemagne Ă  titre de prĂ©sident du RIN, d'Allemagne devenant premier vice-prĂ©sident[A 5].

Les activités de Chaput mécontente son employeur, le ministÚre de la Défense du Canada, qui le met en demeure de choisir entre son poste de fonctionnaire ou ses activités politiques. AprÚs avoir été suspendu deux semaines, il décide finalement de démissionner le pour se consacrer entiÚrement à la propagation de ses idées. Sa décision en fait un héros au sein du Rassemblement pour l'indépendance nationale. Le Conseil central adopte une résolution faisant de Chaput le président et directeur général avec traitement du mouvement[A 5].

Le , Marcel Chaput annonce qu'il se prĂ©sente lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales du 14 novembre comme candidat « indĂ©pendantiste indĂ©pendant » dans Bourget, qui est alors la circonscription la plus populeuse du QuĂ©bec. Il renonce entre-temps Ă  son poste de prĂ©sident du RIN. Le jour du scrutin, il recueille 3 299 votes et rĂ©alise son meilleur score dans le secteur de Saint-LĂ©onard (10,5 %)[A 6].

Entre-temps, Marcel Chaput se porte de nouveau candidat à la présidence du RIN, poste qui est convoité également par son rival, Pierre Bourgault. Le CongrÚs des 20 et préférera plutÎt une candidature de compromis, Guy Pouliot[Note 2], alors président de la région de Québec, aux cÎtés d'André d'Allemagne et de Marc Girard comme vice-présidents[A 6].

Le Parti républicain du Québec (PRQ)

Devant la lenteur du RIN à se transformer en parti, Marcel Chaput annonce le la création de sa propre formation politique, le Parti républicain du Québec[A 7]. Bon nombre d'organisateurs du RIN issus de l'extérieur de Montréal le suivent. André d'Allemagne décrit ce schisme comme étant « la seule vraie crise interne grave du RIN »[A 8]. Le Conseil central du RIN réplique un mois plus tard le en expulsant Marcel Chaput du mouvement ainsi que tout militant riniste qui, aprÚs le , deviendrait membre du PRQ[A 7].

Marcel Chaput veut faire de sa formation politique un parti « à l'américaine » qui doit « voir grand ». Les dépenses fastueuses du PRQ ne sont toutefois pas accompagnés de financement. Chaput réalise deux grÚves de la faim afin de récolter des fonds, mais parvient tout juste à rembourser les dettes du parti[A 8].

Incapable de trouver un financement viable à son parti, Marcel Chaput se résout en à démissionner de son poste de président du parti[A 9]. Le Parti républicain est officiellement dissous en [A 8].

Le début de la présidence Bourgault

Craignant d'ĂȘtre marginalisĂ© face au Parti RĂ©publicain du QuĂ©bec (PRQ) crĂ©Ă© le par son ancien prĂ©sident Marcel Chaput, le RIN dĂ©cide finalement le d'intervenir sur la scĂšne Ă©lectorale en se transformant en parti politique. Une partie des rinistes craignaient par ailleurs, qu'en demeurant un groupe de pression, leur mouvement ne soit instrumentalisĂ© par des fĂ©dĂ©ralistes rĂ©formistes, ce qui pourrait ralentir ou compromettre l'avĂšnement de l'indĂ©pendance. En outre, ils devaient se rendre Ă  l'Ă©vidence que leurs actions n'avaient pas eu pour effet jusqu'alors de rallier les partis politiques Ă©tablis au mouvement indĂ©pendantiste[A 10].

Lors du congrĂšs du 30 et , Pierre Bourgault, qui appartient Ă  l'aile gauche montrĂ©alaise du parti[A 1], est Ă©lu prĂ©sident avec 60% des voix contre le prĂ©sident sortant, Guy Pouliot. Ce dernier, qui souhaite maintenir l'unitĂ© du parti, propose alors aux dĂ©lĂ©guĂ©s d'accorder leur confiance unanimement au nouveau chef ĂągĂ© de 31 ans ; il est lui-mĂȘme Ă©lu vice-prĂ©sident du RIN[A 11].

Toujours en 1964, l'organisation est au centre de l'émeute du Samedi de la matraque lors de la visite de la Reine à Québec[B 1].

Le conflit avec l'Est-du-Québec

Jean Garon fait partie des dissidents qui quittent le RIN en 1964 pour former le RN.
Jean Garon fait partie des dissidents qui quittent le RIN en 1964 pour former le RN.

Élu chef du parti en mai, Pierre Bourgault est en conflit avec les cadres locaux de l'Est-du-QuĂ©bec. Ces derniers, trĂšs actifs en rĂ©gion, souhaitent que les fonds qu'ils ont rĂ©coltĂ©s soient dĂ©pensĂ©s prioritairement dans les associations locales, alors que Bourgault et les cadres montrĂ©alais souhaitent que l'essentiel revienne au National. Le conflit est aussi d'ordre idĂ©ologique. À partir de , le RIN fait un virage net Ă  gauche et s'inspire du mouvement international de dĂ©colonisation, alors que les dissidents adhĂšrent plutĂŽt Ă  des idĂ©es traditionalistes[A 12]. Par ailleurs, la personnalitĂ© mĂȘme du chef du RIN pose problĂšme : selon Jean Garon, on lui reproche alors son agnosticisme et son homosexualitĂ© ostentatoires, ainsi que les Ă©normitĂ©s qu'il pouvait prononcer comme tribun, ce qui nuisait Ă  la rĂ©putation du parti[A 13]

Ultimement, le , Jean Miville-DechĂȘne et Jean Garon, respectivement vice-prĂ©sident et prĂ©sident du RIN dans la rĂ©gion de QuĂ©bec, sont expulsĂ©s du parti. Le , cinq cadres traditionalistes de l'Est-du-QuĂ©bec - RenĂ© Jutras, Jean-Marc BĂ©liveau, Jean Garon, Paul Sabourin et François LafreniĂšre - remettent en mĂȘme temps leur dĂ©mission ; ils sont suivis les jours suivants par Jean Miville-DechĂȘne, Raymond Tremblay, Marc-AndrĂ© BĂ©dard, Lucien Lessard et Pierre Roy[A 12].

En , ces dissidents se rassemblent pour former le Regroupement national, une formation politique à la fois indépendantiste et traditionaliste, qui se veut l'incarnation de la poursuite de la culture canadienne-française. Des discussions à l'automne 1965 entre le Regroupement national et des dirigeants du Ralliement créditiste mÚnent à la formation du Ralliement national, un parti indépendantiste qui allie le traditionalisme canadien-français aux thÚses économiques inspirées du crédit social[B 2] - [B 3].

Les Ă©lections de 1966

La revendication du français comme unique langue officielle est au cƓur de la prĂ©paration de la campagne Ă©lectorale du RIN. Le , Pierre Bourgault dĂ©nonce le surfinancement des universitĂ©s de langue anglaise par le gouvernement du QuĂ©bec, qui excĂšde le poids dĂ©mographique des anglophones. Le , Guy Pouliot demande la nationalisation et la francisation de l'UniversitĂ© McGill[A 14].

À l'Ă©lection de 1966, le RIN prĂ©sente 73 candidats dont deux femmes: AndrĂ©e Maillet dans Westmount et AndrĂ©e Ferretti dans Laurier[A 15]. Le slogan Ă©lectoral du parti est « On est capableǃ » Le prĂ©sident Pierre Bourgault est candidat dans Duplessis, circonscription de la CĂŽte-Nord. AndrĂ© d'Allemagne, candidat dans Outremont, fait paraĂźtre le Le colonialisme au QuĂ©bec[A 14].

Pendant la campagne, Pierre Bourgault dĂ©fend le français comme langue de travail normale au QuĂ©bec et critique les commissions scolaires qui veulent introduire l'anglais langue seconde prĂ©cocement dans le cursus scolaire. Le , le prĂ©sident du RIN rĂ©clame une politique nationale de dĂ©pollution, Ă  une Ă©poque oĂč la protection de l'environnement relevait entiĂšrement des municipalitĂ©s. Bourgault propose aussi de nationaliser les compagnies de tĂ©lĂ©phonie[A 14].

Les candidats du RIN recueillent 130 000 votes, ce qui reprĂ©sente 7,8% des votes exprimĂ©s dans les circonscriptions oĂč le parti prĂ©sentait des candidats[A 15]. Bourgault remporte la majoritĂ© des voix (53 %) dans la ville de Sept-Îles[A 8] ; avec 38% des suffrages exprimĂ©s en sa faveur dans l'ensemble de la circonscription, sa dĂ©faite est tout de mĂȘme honorable[A 14].

Bourgault-Ferretti

Au cours du congrĂšs des 7 et , AndrĂ©e Ferretti, leader de l'aile rĂ©volutionnaire du parti, accĂšde Ă  la vice-prĂ©sidence aux cĂŽtĂ©s de son rival Pierre Bourgault, qui est rĂ©Ă©lu Ă  titre de prĂ©sident. Ferretti croit que le RIN doit ĂȘtre « l'avant-garde rĂ©volutionnaire » de la nation[A 16] et oppose son projet de crĂ©er un authentique parti des travailleurs Ă  l'urgence de rassembler tous les partis indĂ©pendantistes[A 17].

Le , les travaux du Conseil central sont paralysĂ©s par la rivalitĂ© entre les partisans de Bourgault et ceux de Ferretti. Les votes se terminent presque tous par une Ă©galitĂ© Ă  10 contre 10, le prĂ©sident Bruno Colpron[Note 3] devant chaque fois dĂ©partager la majoritĂ©. Ultimement, le clan Ferretti bloque l'admission de la rĂ©gion CĂŽte-Nord au Conseil central, une majoritĂ© des deux tiers Ă©tant nĂ©cessaire, afin de ne pas briser l'Ă©galitĂ© des voix au profit du clan Bourgault. Se sachant toujours en minoritĂ©, Ferretti et ses partisans quittent ensuite les lieux ; leur absence prive le Conseil central du quorum nĂ©cessaire pour tenir rĂ©union. Bourgault rĂ©agit en tenant une rĂ©union d'urgence du ComitĂ© exĂ©cutif oĂč est destituĂ© l'exĂ©cutif de la rĂ©gion de QuĂ©bec et sont renversĂ©s des dĂ©cisions des Conseils rĂ©gionaux de QuĂ©bec et de MontrĂ©al, tous acquis aux partisans ferrettistes. AndrĂ©e Ferretti abandonne son poste de vice-prĂ©sidente et quitte dĂ©finitivement le RIN le . Elle fonde quelques semaines plus tard son propre mouvement, le Front de libĂ©ration populaire (FLP)[A 18].

Le FLP est connu pour son vandalisme lors du défilé de la Saint-Jean-Baptiste de 1969, durant lequel l'effigie géante de Saint-Jean-Baptiste a été poussée en bas de son char allégorique et des morceaux de l'effigie ont été volés[B 4].

Le rassemblement des partis souverainistes

À l'automne 1967, n'Ă©tant pas parvenu Ă  faire approuver son projet de souverainetĂ©-association par le congrĂšs du Parti libĂ©ral du QuĂ©bec, l'ancien ministre RenĂ© LĂ©vesque quitte la formation politique et fonde son propre parti, le Mouvement SouverainetĂ©-Association. Le mouvement souverainiste quĂ©bĂ©cois est alors divisĂ© en 5 partis ou mouvements indĂ©pendantistes distincts[A 13].

En , des pourparlers débutent entre le RIN et le MSA en vue d'une fusion des forces souverainistes ; le Ralliement national (RN) s'y joint à partir du mois de juin. C'est principalement sur l'enjeu de la question linguistique que des désaccords irréconciliables apparaissent entre le RIN qui défend le principe de l'unilinguisme et le MSA qui souhaite reconnaßtre de façon officielle les droits scolaires et culturels de la minorité anglophone au Québec. Ultimement, le , René Lévesque annonce la suspension de toute discussion entre le MSA et le RIN[A 8].

Le , le Ralliement national accepte de fusionner avec le Mouvement Souveraineté-Association de René Lévesque. Le nouveau parti prend le nom de Parti québécois (PQ) parrainé par Gilles Grégoire[A 13] ; ce dernier devient le premier vice-président du nouveau parti[B 5].

Peu de temps aprĂšs la formation du PQ, alors que le RIN se vide de ses membres[1], Pierre Bourgault propose dans une rĂ©union avec les cadres du RIN la dissolution du mouvement, pour entrer au Parti quĂ©bĂ©cois un par un[1]. Il justifie plus tard cette mentalitĂ© : « nous croyons vraiment qu'il faut faire cette unitĂ© sans quoi il n'y aura pas d’indĂ©pendance possible »[1]. Deux semaines aprĂšs la fondation du Parti quĂ©bĂ©cois, le , le RIN vote Ă  82 % sa dissolution en congrĂšs national pour intĂ©grer le Parti quĂ©bĂ©cois sur la base de l'adhĂ©sion de ses membres[1].

Le poids du RIN au sein du Parti québécois

Les anciens rinistes joueront un rĂŽle important au sein du nouveau Parti quĂ©bĂ©cois. Ainsi, selon Jean-François Nadeau, lors du CongrĂšs du , 27% des 2000 dĂ©lĂ©guĂ©s ont militĂ© prĂ©cĂ©demment au Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale ; le nombre d'anciens militants du Ralliement national est quant Ă  lui minime. Au cours de ce CongrĂšs, le dernier prĂ©sident du RIN, Pierre Bourgault, parvient Ă  ĂȘtre Ă©lu Ă  l'exĂ©cutif national du Parti quĂ©bĂ©cois, contre l'avis de RenĂ© LĂ©vesque[A 19].

Structure

Organigramme des instances du RIN
Organigramme des instances du RIN

DĂšs sa fondation, le Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale est dotĂ© d'instances qui s'apparentent davantage Ă  celles d'un parti - et mĂȘme des partis idĂ©ologiques en Europe - qu'Ă  celles d'un groupe de pression[A 1].

L'unité de base du mouvement est la section, qui ne correspond pas au découpage des circonscriptions électorales[A 2]. Une section peut représenter un quartier, une ville, une paroisse, une circonscription ou un campus[A 1].

La direction du RIN relÚve du Conseil central. Initialement, il est composé du président et du vice-président et de deux représentants pour chaque section. Avec la croissance du mouvement, sa composition changea : on y trouve maintenant les membres du Comité exécutif, formé postérieurement, ainsi que les représentants désignés par les Conseils régionaux. Le Conseil central se réunit environ une fois par mois et détient l'autorité décisionnelle entre chaque congrÚs[A 1].

À la naissance du mouvement, l'exĂ©cutif relĂšve uniquement du prĂ©sident et du vice-prĂ©sident du Conseil central, qui sont aussi reconnus comme prĂ©sident et vice-prĂ©sident du RIN ; en 1961, le nombre de vice-prĂ©sident est portĂ© Ă  deux[A 2]. Ce n'est que plus tard qu'apparut un ComitĂ© exĂ©cutif, composĂ© du prĂ©sident, d'un ou deux vice-prĂ©sidents et de cinq directeurs nationaux, pour veiller au fonctionnement quotidien du RIN. Tous ses membres sont Ă©lus par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Le ComitĂ© exĂ©cutif nomme, avec l'accord du Conseil central, les directeurs des services (secrĂ©tariat, finances, journal) et comitĂ©s (recrutement, propagande, comitĂ© politique)[A 1].

P.ex. Pierre Renaud fut le directeur des finances (c.a.d. le trĂ©sorier) jusqu'Ă  la dissolution du parti. L'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale rĂ©unit Ă  l'origine tous les membres du RIN. La multiplication des membres et la distance entre les diffĂ©rentes rĂ©gions poussent les rinistes Ă  en limiter l'accĂšs aux reprĂ©sentants des sections, Ă©lus par celles-ci. L'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale se rassemble chaque annĂ©e sur convocation du Conseil central. Elle est chargĂ©e d'Ă©lire le prĂ©sident et le vice-prĂ©sident pour un mandat d'un an et de rĂ©diger le programme et les statuts du mouvement. Elle constitue « l'autoritĂ© suprĂȘme » du Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale ; les dirigeants du mouvement sont tenus d'appliquer ses dĂ©cisions[A 1].

Le RIN reconnaĂźt d'abord trois types de membres : les sympathisants, les actifs et les militants. Tous avaient droit de parole, mais les sympathisants n'avaient pas droit de vote dans les instances. En outre, seuls les militants pouvaient ĂȘtre candidats aux postes Ă©ligibles. À partir de 1963, il n'y a plus qu'un seul statut et tous ont droit de vote et d'Ă©ligibilitĂ©[A 2].

Présidents et Vice-Présidents de 1960 à 1968

Élections PrĂ©sident 1er Vice-PrĂ©sident 2e Vice-PrĂ©sident
André d'Allemagne Marcel Chaput
Marcel Chaput André d'Allemagne Rodrigue Guité
20 et Guy Pouliot André d'Allemagne Marc Girard
2 et Guy Pouliot André d'Allemagne Marc Girard
30 et Pierre Bourgault Guy Pouliot
22, 23 et Pierre Bourgault Guy Pouliot
28 et Pierre Bourgault Guy Pouliot
7 et Pierre Bourgault Andrée Ferretti
30 et Pierre Bourgault André d'Allemagne

Aile jeunesse

En , le RIN se dote d'une aile jeunesse. Elle est dirigée par l'ancien felquiste Raymond Villeneuve. L'objectif des jeunes rinistes est de noyauter les milieux fréquentés par les jeunes afin de les politiser en faveur de l'indépendance du Québec[A 15].

Membres fondateurs

Identité visuelle

Logo du RIN adopté en janvier 1962
Logo du RIN adopté en janvier 1962

De 1960 à 1962, la fleur de lys rouge est le logo officiel du RIN. En , le RIN adopte plutÎt le bélier, symbole du printemps dans le Zodiaque, comme symbole officiel. Le bélier s'oppose à l'image peu flatteuse du mouton de la Saint-Jean-Baptiste qui est traditionnellement associée aux Canadiens français[A 5] - [A 1].

Publication

  • L'IndĂ©pendance. Organe officiel du Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale, vol. 1, numĂ©ro 1 () Ă  vol. 6, numĂ©ro 20 ()

RĂ©sultats Ă©lectoraux

Le RIN n'a participé qu'à une seule élection générale. Il a obtenu 5,55 % des voix.

Résultat électoral du Rassemblement pour l'indépendance nationale
Élection Siùges Voix
Candidats /
Circonscriptions
en Ă©lection
SiĂšges
obtenus
Nombre Pourcentage
Juin 1966 73 / 108 0 129 045 5,55 %


Le fonds d'archives du Rassemblement pour l'indépendance nationale est conservé au centre d'archives de Montréal de BibliothÚque et Archives nationales du Québec[B 6].

Notes

  1. Les fondateurs du RIN souhaitaient lancer leur mouvement le 13 septembre, jour d'anniversaire de la Bataille des Plaines d'Abraham, mais ils ont dû se résoudre à plutÎt choisir un jour de fin de semaine.
  2. Guy Pouliot était autrefois consul de Belgique à Québec. Il a démissionné de son poste pour militer au RIN.
  3. Au cours de la séance du Conseil central du 16 mars 1968, Pierre Bourgault a volontairement refusé d'assumer la présidence du conseil afin de pouvoir librement exercer son droit de vote.

Références

Livres

  1. d'Allemagne 1974, 1re partie, chap. 2.
  2. Cardinal 2015, chap. II.
  3. d'Allemagne 1974, 1re partie, chap. 1.
  4. Cardinal 2015, chap. III.
  5. Cardinal 2015, chap. IV.
  6. Cardinal 2015, chap. V.
  7. Cardinal 2015, chap. VI.
  8. d'Allemagne 1974, Annexe I.
  9. Cardinal 2015, chap. VIII.
  10. d'Allemagne 1974, 2e partie, chap. 2.
  11. Cardinal 2015, chap. IX.
  12. Normand 2014, article 3
  13. Garon 2013, 1re partie, chap. 5.
  14. Cardinal 2015, chap. XIII.
  15. MoniĂšre 2014, chap. IV
  16. Cardinal 2015, chap. XVII.
  17. Cardinal 2015, chap. XVIII.
  18. Cardinal 2015, chap. XIX.
  19. Nadeau 2007, chap. 14.
  20. d'Allemagne 1974, Annexe II.

Références électroniques

  1. « Rassemblement pour l'indépendance nationale », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
  2. Normand, Janie, « L'indépendance à droite : l'histoire politique du Regroupement national et du Ralliement national entre 1964 et 1968 », sur archipel.uqam.ca, (consulté le )
  3. « Fondation du Ralliement national », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
  4. Marc Ouimet, « Les Ă©meutes des Saint-Jean-Baptiste de 1968 et 1969 », Le lys en fĂȘte, le lys en feu : une histoire de la fĂȘte nationale au QuĂ©bec,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « Gilles GrĂ©goire - AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec », sur www.assnat.qc.ca (consultĂ© le )
  6. Fonds Rassemblement pour l'indépendance nationale (p. 300) - BibliothÚque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Bibliographie

  • Claude Cardinal, Une histoire du RIN, MontrĂ©al, VLB, , 508 p. (ISBN 978-2-89649-610-5).
  • Janie Normand, Le RIN, parti indĂ©pendantiste, 1963-1968, MontrĂ©al, Bulletin d'histoire politique et VLB Éditeur, , 362 p. (lire en ligne), « La scission de la droite traditionaliste : le Regroupement national (1964) », p. 23-33
  • Denis MoniĂšre, « Le RIN, un parti de type europĂ©en », Bulletin d'histoire politique 223,‎ printemps-ÉtĂ© 2014, p. 48–59 (lire en ligne)
  • Jean Garon, Pour tout vous dire, MontrĂ©al, VLB Éditeur, , 531 p., « Fondateur », p. 74-90
  • Jean-François Nadeau, Bourgault, MontrĂ©al, LUX, , 606 p. (ISBN 978-2-89596-051-5).
  • Jean-Claude Labrecque. Le RIN, MontrĂ©al : Productions Virage, 2002, 78 min. (scĂ©nario : Michel Martin, Jean-Claude Labrecque)
  • Bruno Deshaies. « Manifeste du Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale », dans le site Le Rond-Point des sciences humaines, 2002
  • AndrĂ© d'Allemagne. Une idĂ©e qui somnolait : Ă©crits sur la souverainetĂ© du QuĂ©bec depuis les origines du RIN, 1958-2000, MontrĂ©al : Comeau & Nadeau, 2000, 250 p. (ISBN 2-922494-33-0)
  • RĂ©jean Pelletier. Les militants du R.I.N., Ottawa : Éditions de l'UniversitĂ© d'Ottawa, 1974, 82 p. (ISBN 0776630512)
  • AndrĂ© d'Allemagne, Le R.I.N. de 1960 Ă  1963 : Ă©tude d'un groupe de pression au QuĂ©bec, MontrĂ©al, L'Étincelle, , 160 p. (ISBN 0885150295).
  • RIN. Programme politique du Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale : tel qu'adoptĂ© Ă  son congrĂšs de , MontrĂ©al : RIN, 75 f.
  • RIN. MĂ©moire du Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale au ComitĂ© parlementaire de la constitution, 1964, 45 f.
  • Jean-François Gauvin. « Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale », dans le site L'indĂ©pendance du QuĂ©bec, mis Ă  jour le
  • Bernard Frappier. « « Histoire : RIN »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) », dossier dans Vigile.net
  • Mathieu Cliche. « Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale », dans QuĂ©becPolitique.com, mis Ă  jour le
  • « Crise interne au RIN », dans Les Archives de Radio-Canada. SociĂ©tĂ© Radio-Canada, mis Ă  jour le
  • « Dissensions au congrĂšs du RIN », dans Les Archives de Radio-Canada. SociĂ©tĂ© Radio-Canada, mis Ă  jour le

Voir aussi

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