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Andrée Maillet

Andrée Maillet ( - ) est une poétesse et romancière québécoise.

Andrée Maillet
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  74 ans)
Montréal
Nationalité
Activités
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Distinctions
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Famille Maillet

Biographie

Fille de Roger Maillet, grand patron de presse, et de Corinne Dupuis-Maillet, artiste peintre et musicienne, elle grandit dans une famille excentrique de la bourgeoisie francophone montréalaise. Elle côtoie de près des artistes et écrivains anticonformistes des années 1920 et 1930 qui fréquentaient l'Arche[1]. Dès l'âge de onze ans, elle publie des carnets de voyage dans les journaux de son père (Petit Journal et Photo-Journal) et, à la fin de l’adolescence, une chronique de bienséance et des feuilletons.

En 1943, Andrée Maillet part étudier le chant à New York. La même année, Le Marquiset têtu et le mulot réprobateur, un conte pour enfants, paraît aux Éditions Variétés, à Montréal. Ristontac, illustré par le caricaturiste Robert LaPalme, paraît en 1945 aux Éditions Lucien Parizeau. De retour à Montréal, Maillet signe des reportages et consacre beaucoup de temps à l’écriture.

En janvier 1947, elle s'installe à Paris pour poursuivre ses études de chant (elle suit des cours avec Marcel Dupré et se lie d'amitié avec sa famille). Correspondante pour le Photo-Journal (1947-1951), elle signe des reportages sur le Paris de l’après-guerre. Lors d’une cérémonie à l’occasion de l’anniversaire du débarquement de Normandie, elle rencontre Lloyd Hobden, officier canadien-anglais et étudiant en Lettres à la Sorbonne. Ils se marient et parcourent ensemble l'Europe. Andrée Maillet pourrait être la première correspondante canadienne-française à faire des reportages dans les zones occupées de l’Allemagne[2]. Son travail de journaliste lui vaut d’être élue membre de l’Anglo-American Press Association de Paris.

De retour à Montréal en 1951, Andrée Maillet prend la direction de la revue Amérique française (achetée quelques années plus tôt par sa mère à Pierre Elliott Trudeau et François Hertel). Elle publie des textes d'auteurs tels que Germaine Guèvremont, François Hertel, Clarence Gagnon, Robert Choquette, etc.

Dans les années 1960, elle contribue à mettre sur pied le Pen Club canadien-français, ancêtre du Centre québécois du P.E.N. international. Militante féministe et nationaliste, elle se présente comme candidate du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) dans Westmount en 1966.

Parallèlement, Andrée Maillet s'occupe de sa propre production littéraire, tout en élevant ses trois enfants. Ses romans (Les Remparts de Québec, À la mémoire d’un héros, Lettres au Surhomme…) plongent dans la réalité des familles de la bourgeoisie canadienne-française des années 1940 aux années 1960. Les jeunes héroïnes de ses romans cherchent à s’affranchir de leur milieu, et des hommes[2].

Elle devient Officier de l'ordre du Canada en 1978, puis reçoit le prix Athanase-David en 1990 et est nommée "femme de l'année" par la Presse canadienne. Un an après, elle devient également Grand Officier de l'ordre National du Québec.

Après des années de bataille contre la maladie, elle meurt le 3 décembre 1995 à l'âge de 74 ans.

L'Ă©crivaine

Jean Éthier-Blais disait que l'œuvre d'Andrée Maillet « enseigne le réel »[3]. Elle s’intéresse aux différentes classes sociales, et écrit sur les mécanismes des sentiments humains, notamment l’amour.

Féministe avant l'heure et libre penseuse engagée, elle a écrit sur les ambitions des héroïnes canadiennes-françaises de la petite bourgeoisie, des anarchistes en chambre, de la faune subversive de Radio-Canada des années cinquante et soixante, des millionnaires de Westmount et des néo-Canadiens qui s'intègrent mal à la nouvelle réalité d'un Québec en pleine mutation, surtout à la suite des tragiques et ambigus événements d'octobre 1970 qui ont, aux yeux de la romancière, profondément stigmatisé l'imaginaire artistique du Québec, lui imposant un nouveau rapport à l'Histoire. À propos de Profil de l'orignal, qui fut un des sommets de son œuvre, le poète Gaston Miron a écrit qu'il s'agissait du « Premier roman d'imagination et des métamorphoses de notre littérature. »

Andrée Maillet s'intéresse à la société québécoise et aux changements de la mentalité des femmes sur le monde du travail ou sur leur condition familiale. L'œuvre d'Andrée Maillet est dénonciatrice et engagée.

Ĺ’uvres

Ses œuvres les plus connues sont en poésie, Le Chant de l'Iroquoise (1967), en roman, le mythique Profil de l'orignal (1952), Les Remparts de Québec (1964), À la mémoire d'un héros (1975) et Lettres au surhomme I-II (1976-1977), et en nouvelles, le recueil Les Montréalais (1963).

Romans

  • Profil de l'orignal (roman), MontrĂ©al, AmĂ©rique française, 1952.
  • Les Remparts de QuĂ©bec (roman), MontrĂ©al, Éditions du Jour, 1964.
  • Le bois pourri (roman), MontrĂ©al, L'Actuelle, 1971.
  • Le Doux Mal (roman), MontrĂ©al, L'Actuelle, 1972.
  • Ă€ la mĂ©moire d'un hĂ©ros (roman), MontrĂ©al, La Presse, 1975.
  • Lettres au surhomme I-II (roman), 2 vol., MontrĂ©al, La Presse, 1976-1977.

Nouvelles

  • Le lendemain n'est pas sans amour (contes et nouvelles), MontrĂ©al, Éditions Beauchemine, 1963.
  • Nouvelles montrĂ©alaises, MontrĂ©al, Beauchemin, 1966.
  • Les MontrĂ©alais (nouvelles), MontrĂ©al, Éditions du Jour, 1962 ; l'Hexagone, 1987.

Jeunesse

  • Le Marquiset tĂŞtu et le mulot rĂ©probateur (contes), MontrĂ©al, VariĂ©tĂ©s Dussault et PĂ©ladeau, 1944.
  • Ristontac (conte), MontrĂ©al, Éditions Lucien Parizeau, 1945.
  • Le ChĂŞne des tempĂŞtes (contes), MontrĂ©al, Fides, 1965.

Poésie

  • ÉlĂ©mentaires (1954-1964) (poĂ©sie), MontrĂ©al, DĂ©om, 1964.
  • Le paradigme de l'idole : Essai-poème, MontrĂ©al, AmĂ©rique française, 1964.
  • Le Chant de l'Iroquoise (poĂ©sie), MontrĂ©al, Éditions du Jour, 1967.

Prix et honneurs

  • Prix littĂ©raire de la Province de QuĂ©bec, section jeunesse pour Le ChĂŞne des tempĂŞtes
  • Femme de l'annĂ©e par La Presse canadienne (1967)
  • Officier de l'Ordre du Canada en 1978
  • Prix Athanase-David (1990) pour l'ensemble de son Ĺ“uvre littĂ©raire
  • Grand officier de l’Ordre national du QuĂ©bec (1991)

Notes et références

  1. « Histoire - L'aventure intellectuelle audacieuse de L'Arche », sur Le Devoir (consulté le )
  2. Andrée Maillet: une vie d'écriture par Pascale Ryan (lire en ligne)
  3. « Andrée Maillet », sur Prix du Québec, (consulté le )

Liens externes

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