AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

RĂ©publiquettes

Le terme de republiqueta (ou en français : rĂ©publiquette) peut prendre, en espagnol[1], deux significations diffĂ©rentes. Dans sa premiĂšre acception, qui est celle courante, il sert Ă  dĂ©signer, avec une connotation pĂ©jorative, un territoire gĂ©nĂ©ralement situĂ© en AmĂ©rique centrale ou dans les Antilles, organisĂ© de maniĂšre prĂ©caire, soumis Ă  des dictatures ou Ă  des changements de rĂ©gime frĂ©quents, et prĂ©sentant une architecture institutionnelle peu solide – en somme : une rĂ©publique bananiĂšre (republiqueta bananera).

Dans un autre contexte, et plus spĂ©cifiquement, l’on a eu coutume, dans l’historiographie hispano-amĂ©ricaine, d’appeler republiqueta des États embryonnaires, Ă  l’organisation quasi improvisĂ©e, crĂ©Ă©s entre 1811 et 1825 dans les territoires appartenant Ă  l’Audience de Charcas, dans le Haut-PĂ©rou (actuelle Bolivie), par des guerrillĂ©ros indĂ©pendantistes ou montoneras, Ă  la suite de la dĂ©faite des armĂ©es auxiliaires argentines face aux royalistes espagnols lors de la bataille de Huaqui. Ces rĂ©publiques de fortune, tenues par un amalgame de citadins rĂ©publicains, de campagnards et d’agents argentins, exerçaient une autoritĂ© effective sur de vastes zones, gĂ©nĂ©ralement rurales, les villes de quelque importance n’ayant en effet Ă©tĂ© occupĂ©es que pour de brĂšves pĂ©riodes. À peu d’exceptions, ces groupes combattants furent vaincus, et leurs zones autonomes liquidĂ©es, par les forces royalistes espagnoles avant mĂȘme l’arrivĂ©e de Sucre dans le territoire du Haut-PĂ©rou.

Nous évoquons briÚvement ci-dessous les principales de ces républiquettes.

RĂ©publiquette d’Ayopaya
La rĂ©publiquette d’Ayopaya est sans doute celle qui connut la meilleure fortune, puisqu’elle rĂ©ussit Ă  se maintenir de 1811 jusqu’au , et qu’à cette date elle parvint en outre, menĂ©e par son chef JosĂ© Miguel Lanza, Ă  s’emparer de la ville de La Paz juste avant l’arrivĂ©e de Sucre. Son territoire englobait les zones rurales situĂ©es entre La Paz, Oruro et Cochabamba.
RĂ©publiquette de La Laguna
La rĂ©publiquette de La Laguna, dirigĂ©e par Manuel Ascensio Padilla et son Ă©pouse Juana Azurduy de Padilla, combattit entre 1809 et 1817 dans le nord du dĂ©partement de Chuquisaca, ayant pour centre le village de La Laguna (l’actuelle petite ville bolivienne de Padilla). AprĂšs la mort au combat de Padilla le , la rĂ©publiquette se dĂ©composa en plusieurs camps de guerrillĂ©ros, menĂ©s par Jacinto Cueto, Esteban FernĂĄndez, AgustĂ­n Ravelo et le lieutenant-colonel JosĂ© Antonio Asebey.
RĂ©publiquette de Larecaja
La rĂ©publiquette de Larecaja, sous le commandement du prĂȘtre catholique Ildefonso de las Muñecas, s’établit sur les rives du lac Titicaca, ayant son siĂšge dans le bourg d’Ayata (dans la province bolivienne de Larecaja). Elle disparut Ă  la suite de la dĂ©faite de ses combattants lors de la bataille de Choquellusca le , Ă  l’issue de laquelle De las Muñecas fut exĂ©cutĂ©.
RĂ©publiquette de Santa Cruz
ConstituĂ©e en 1813 et dirigĂ©e d’abord par le gĂ©nĂ©ral Ignacio Warnes, lequel avait Ă©tĂ© dĂ©signĂ© gouverneur de la ville de Santa Cruz de la Sierra par Manuel Belgrano, la rĂ©publiquette de Santa Cruz fut celle qui occupa l’étendue de territoire la plus vaste. AprĂšs la mort de Warnes dans la bataille d’El Pari en 1816, elle passa sous le commandement de JosĂ© Manuel Mercado jusqu’à la libĂ©ration de Santa Cruz en 1825.
RĂ©publiquette de Vallegrande
DirigĂ©e par Juan Antonio Álvarez de Arenales, qui fut la principale figure de toutes les rĂ©publiquettes, celle de Vallegrande Ă©tait centrĂ©e dans les provinces de Mizque et de Vallegrande et opĂ©rait sur l’axe Cochabamba – Chuquisaca – Santa Cruz de la Sierra. Ses combattants se retirĂšrent dans la province de Jujuy vers la fin 1816.
RĂ©publiquette de Tarija
Commandée par Eustaquio Méndez, Francisco Pérez de Uriondo et José María Avilés, elle avait sa base entre les riviÚres Río Grande et Río Pilcomayo, dans le département de Tarija, et opérait sur la route reliant Chuquisaca et Salta.
RĂ©publiquette de Cinti
EmmenĂ©e par JosĂ© Vicente Camargo, ayant son siĂšge Ă  Cinti, la rĂ©publiquette de Cinti menaçait la forteresse de Cotagaita (dĂ©partement de PotosĂ­), qui dominait une des voies d’accĂšs empruntĂ©es par les expĂ©ditions auxiliaires argentines. Elle fut liquidĂ©e le , lorsque Camargo fut vaincu, puis exĂ©cutĂ© Ă  Arpaya.
RĂ©publiquette de Porco et Chayanta
DirigĂ©e par Miguel Betanzos et JosĂ© Ignacio de ZĂĄrate, elle s’efforçait de couper les communications entre PotosĂ­, Oruro, Chuquisaca et Cochabamba, mais, se trouvant cernĂ©e par les royalistes, ne put Ă©merger que par intermittence[2]. Elle dĂ©buta ses activitĂ©s le , en tuant dans la Puna le sous-dĂ©lĂ©guĂ© Hermenejildo Zermeño, puis, deux jours aprĂšs dans le Ticoya, un capitaine et 25 soldats, occupĂ©s Ă  transporter des munitions Ă  Chuquisaca.
Autres groupes de maquisards
Dans la zone d’Azero opĂ©rait un groupe de combattants sous le commandement de Vicente Umaña. Dans la zone de San Juan de PiraĂ­, le cacique guaranĂ­ Cumbay dominait les selves de Santa Cruz et une grande partie de l’est de Chuquisaca.

Références

  1. Le vocable toutefois n'est pas recensé dans le dictionnaire de l'Académie royale espagnole.
  2. FormaciĂłn y evoluciĂłn del espacio nacional
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.