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Possession (film, 1981)

Possession est un film franco-allemand écrit et réalisé par Andrzej Żuławski, sorti en 1981.

Possession

Réalisation Andrzej Żuławski
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre Drame
Horreur
Durée 124 minutes
Sortie 1981

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Mark retourne chez lui à Berlin alors que sa femme, Anna, décide de le quitter. Il la soupçonne d'avoir un amant en la personne d'Heinrich, un illuminé adepte du New Age. Mais celui-ci lui affirme qu'elle l'a aussi quitté pour un autre. Alors que les rapports de Mark avec sa femme deviennent de plus en plus tendus, il se rend compte que le nouvel amant de cette dernière n'est pas humain.

Fiche technique

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Distribution

Distinctions

Autour du film

  • Ce film a Ă©tĂ© tournĂ© Ă  Berlin. Le rĂ©alisateur l'a Ă©crit au cours d'un divorce douloureux. Cette Ĺ“uvre est charnière dans la carrière du cinĂ©aste, après la dĂ©cision du gouvernement polonais d'arrĂŞter le tournage de son film d'anticipation Sur le globe d'argent neuf jours avant la fin[1]. EnnuyĂ© par les autoritĂ©s et passĂ© in extremis Ă  l'Ouest grâce Ă  un ami français travaillant Ă  la Paramount, Ĺ»uĹ‚awski finalise le scĂ©nario de Possession dans un hĂ´tel de New York sous l'effet de l'alcool[1]. Il refuse de situer le cadre de sa fiction aux États-Unis et exprime le souhait de tourner le film au plus près de son pays d'origine : lĂ  oĂą la frontière entre le monde capitaliste et communiste est la plus visible[1]. Le choix de Berlin, au pied du Mur, s'impose[1].
  • Ĺ»uĹ‚awski ne voit, dès le dĂ©part, qu'Isabelle Adjani pour interprĂ©ter le rĂ´le principal mais elle le refuse dans un premier temps[1]. Son compagnon d'alors Bruno Nuytten, engagĂ© comme directeur de la photographie sur le film, rĂ©ussit toutefois Ă  la convaincre[1].
  • La « crĂ©ature » tentaculaire dont il est question dans le film a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par Carlo Rambaldi, sculpteur italien, Ă©galement père de King Kong (1976), des extra-terrestres de Rencontres du troisième type (1977) et d'E.T. (1982). Ĺ»uĹ‚awski n'Ă©tait pas d'accord avec Rambaldi quant Ă  son aspect, aussi a-t-elle Ă©tĂ© partiellement modifiĂ©e Ă  la dernière minute, quelques heures avant le dĂ©but du tournage des scènes correspondantes[1].
  • Ce film a Ă©tĂ© remontĂ© pour la sortie en salles aux États-Unis et interdit de diffusion au Royaume-Uni. Il n'a Ă©tĂ© distribuĂ© en Allemagne, son pays de tournage, qu'en 2009.
  • Plus de 20 ans après la sortie de Possession, Isabelle Adjani dit regretter ce film lors d'un entretien pour Studio Magazine en 2002 : « Je dois Ă  la mystique d'Andrzej Ĺ»uĹ‚awski de m'avoir rĂ©vĂ©lĂ© des choses que je ne voudrais jamais avoir dĂ©couvertes... Possession, c'Ă©tait un film infaisable, et ce que j'ai fait dans ce film Ă©tait tout aussi infaisable. Pourtant, je l'ai fait et ce qui s'est passĂ© sur ce film m'a coĂ»tĂ© tellement cher... MalgrĂ© tous les prix, tous les honneurs qui me sont revenus, jamais plus un traumatisme comme celui-lĂ , mĂŞme pas... en cauchemar ! ».
  • VĂ©ritable tour de force pour les acteurs, tant ils donnent une prestation physique, hallucinĂ©e, hystĂ©rique et violente, Possession est considĂ©rĂ© comme une allĂ©gorie sur le double : intime, amoureux, sexuel, spirituel et politique (les travellings rĂ©pĂ©tĂ©s sur le Mur de Berlin en sont un exemple). On peut y voir une critique virulente du communisme et du totalitarisme qui installent un climat de paranoĂŻa, poussent Ă  l'action irraisonnĂ©e ou irrationnelle, contrĂ´lent la vie privĂ©e et dĂ©truisent les individus dans lesquels ils s'immiscent de manière dĂ©moniaque[2]. Au dĂ©but, Marc, le protagoniste, rentre d'un long voyage et retrouve sa femme transformĂ©e. Il demande Ă  sa direction un congĂ© spĂ©cial pour s'occuper de sa famille et tout laisse Ă  penser qu'il travaille pour une police secrète. Marc et Anna, son Ă©pouse, voient ensuite Ă©merger au fil du rĂ©cit leurs doubles dociles et effrayants, Marc 2 et Anna 2, incarnations tĂ©tanisantes d’un idĂ©al totalitaire[2].
  • Ce film a Ă©tĂ© comparĂ© Ă  Chromosome 3 (The Brood) de David Cronenberg, RĂ©pulsion, Rosemary's Baby et Le Locataire de Roman Polanski, L'Ange exterminateur de Luis Buñuel ou encore Les Diables de Ken Russell.
  • Michael Brooke de Sight & Sound explique que ce film a Ă©tĂ©, selon lui, cataloguĂ© Ă  tort comme film d'horreur alors que le fantastique et l'Ă©pouvante servent de prĂ©texte pour brosser un portrait viscĂ©ral et frappant de la dĂ©sintĂ©gration du couple en particulier et des relations entre les individus en gĂ©nĂ©ral[3]. Brooke inscrit ce film dans la lignĂ©e de The Brood de Cronenberg, Tourments de Buñuel, Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Bergman, Malina de Werner Schroeter et Antichrist de Lars von Trier qui en dĂ©note l'influence[3].
  • Sur le site du Nouvel Observateur, Jean-Baptiste Thoret affirme que Possession est sĂ»rement le chef-d'Ĺ“uvre de son auteur et y voit une fable Ă  plusieurs niveaux de lecture dont une critique dĂ©guisĂ©e et violente des États de l'ex bloc de l'Est dans leur capacitĂ© Ă  engendrer des monstres[4].

Notes et références

  1. [vidéo], Youtube « Interview d'Andrzej Żuławski », consulté le 13 août 2013.
  2. Guillaume Gas, « Analyse de Possession », Courte-focale,‎ (lire en ligne)
  3. Michael Brooke, « Possession » [archive du ], Sight & Sound (consulté le )
  4. Jean-Baptiste Thoret, « Le communisme est un monstre visqueux », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

  • JĂ©rĂ´me d'Estais, Andrzej Zulawski, sur le fil, Ă©ditions Lettmotif (ISBN 978-2-36716-143-3)
  • JĂ©rĂ´me d'Estais, Possession, Tentatives d'exorcisme, Ă©ditions Rouge profond (ISBN 979-1097309138)

Liens externes

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