Répulsion (film)

Carol Ledoux, une belle et timide manucure belge remarquablement détachée de la réalité, vit à Londres avec Helen, sa sœur aînée. Carol est désirée par Colin, un homme qu'elle rencontre par hasard et qui lui fait plusieurs avances, qu'elle rejette. Elle est troublée par la relation que Helen entretient avec Michael, un homme marié : elle ne l'apprécie pas, l'habitude qu'il a pris de laisser ses affaires dans la salle de bain la dérange et le son de leurs ébats la nuit l'empêche de dormir.

Un jour, alors que Carol rentre chez elle après le travail, elle est dérangée par un craquèlement dans le trottoir. Colin la retrouve et elle peine à tenir une conversation avec lui. Il la raccompagne chez elle en voiture et essaie de l'embrasser plusieurs fois, mais elle le rejette, court dans les escaliers se brosser les dents avant de sangloter. Cette nuit-là, elle est questionnée par Helen, qui lui demande si elle a bien jeté les affaires de Michael dans la poubelle de la salle de bains. Au salon de beauté, Carol est de plus en plus distante, parle à peine à ses collèges et aux clientes, à tel point que son patron décide de la renvoyer chez elle pour la journée.

Ce soir-là, Helen et Michael partent en voyage en Italie, laissant Carol seule dans l'appartement. Carol sort un lapin du réfrigérateur pour le dîner, mais oublie de le cuisiner, dérangée par les affaires de Michael dispersées dans tout l'appartement, y compris une chemise sale dont l'odeur la fait vomir. Après avoir essayé une des robes de sa sœur, elle voit une figure sombre dans le miroir et entend des pas venant du couloir pendant la nuit. L'isolement de Carol commence à sérieusement la perturber et elle manque trois jours de travail. Un matin, elle se fait couler un bain, ce qui inonde la salle de bains. Quand elle allume une ampoule, le mur se craquèle. Elle s'enferme dans sa chambre et entend des pas. Elle a une hallucination dans laquelle un homme entre dans sa chambre et la viole. Elle est réveillée par un appel de Colin, auquel elle raccroche.

En retournant au salon de beauté, Carol voit la tête du lapin dans son sac à main. Pendant une manucure, elle coupe le doigt de sa cliente et est renvoyée chez elle. De retour à l'appartement, Carol observe une photo de famille et le mur se craquèle de nouveau. Colin arrive à l'appartement, mais quand Carol refuse d'ouvrir, il enfonce la porte. Il lui déclare son amour, mais elle le matraque à mort avec un chandelier. Elle nettoie le sang, barricade la porte d'entrée et place le cadavre de Colin dans la baignoire. Elle rêve une nouvelle fois de viol et se réveille nue sur le sol. Plus tard dans la journée, la femme de Michael appelle à l'appartement à la recherche de Helen, et Carol coupe le fil du téléphone.

Le propriétaire de l'appartement enfonce la porte pour demander le loyer des deux sœurs. Carol le paie, mais il est dégoûté par l'état de l'appartement et le lapin en train de pourrir sur le plan de travail. Il dit à Carol qu'elle n'aura pas à payer le loyer si elle « prend soin de lui » et essaie de la violer avant qu'elle ne le tue avec le rasoir de Michael.

Quand Helen et Michael arrivent, ils sont subjugués par l'état de l'appartement et découvrent le cadavre de Colin et Carol sous un lit dans un état catatonique. Elle est sauvée par Michael sous les regards des voisins qui ont accouru. Dans le salon, une photo de famille – celle que Carol observait plus tôt – montre Carol, enfant, observant avec répulsion un homme plus vieux de sa famille tandis que le reste des personnes sourient.

Sauf mention contraire, cette fiche technique est établie à partir d'IMDb[1].

• Titre français : Répulsion
• Titre original : Repulsion
• Réalisation : Roman Polanski
• Scénario : Roman Polanski, Gérard Brach
• Adaptation et dialogues : David Stone
• Direction artistique : Seamus Flannery
• Décors : Frank Willson
• Photographie : Gilbert Taylor
• Son : Leslie Hammond
• Montage : Alastair MacIntyre
• Montage son : Tom Priestley
• Musique : Chico Hamilton
• Production : Tony Tenser, Michael Klinger, Gene Gutowski
• Sociétés de production[2] : Compton Film, Tekli British Productions
• Sociétés de distribution : The Criterion Collection, Transmission, Columbia Pictures Television Distribution, Royal Films International, Video Dimensions, Entertainment Programs Inc. (États-Unis), Compton Films, Odeon Entertainment (Royaume-Uni)
• Budget : 95 000 £
• Pays d'origine : Royaume-Uni
• Langue : Anglais
• Format[3] : Noir et blanc - 1.66 : 1 - 35 mm - Son Mono (Westrex Recording System)
• Genre : Drame psychologique
• Durée : 105 minutes (1h45)
• Dates de sorties en salles[4] :
  • France : 11 juin 1965 et 7 janvier 1966
  • États-Unis : 3 octobre 1965
• Classification :
  • France : interdit aux moins de 16 ans

• Catherine Deneuve : Carol Ledoux
• Yvonne Furneaux : Helen Ledoux
• John Fraser : Colin
• Ian Hendry : Michael
• Helen Fraser : Bridget
• Patrick Wymark : le propriétaire
• Valerie Taylor : Madame Denise
• Monica Merlin : Madame Rendesham
• Renee Houston : Madame Balch
• James Villiers : John
• Hugh Futcher : Reggie
• Imogen Graham : une manicure
• Mike Pratt : un ouvrier

• Il s'agit du premier film de Polański tourné en langue anglaise.
• Le scénario du film s'appelait initialement Angel Face[5].
• Compton Group avait engagé Roman Polański pour faire un film d'horreur. En réalité, il réalisa un drame psychologique centré sur une schizophrène que la répugnance envers la sexualité entraîne au meurtre.
• C'est Polański qui insista pour avoir Gilbert Taylor comme chef opérateur. Son travail dans Docteur Folamour et A Hard Day's Night l'avait impressionné.
• Les fissures que Carol aperçoit dans le mur devaient s'ouvrir avec un levier. Il fallait les reboucher et les repeindre après chaque prise.
• Catherine Deneuve refusant de tourner nue sous sa chemise de nuit, Roman Polański accepta de lui faire mettre un justaucorps de danse. Il y a cependant une scène où l'on peut voir sa poitrine sous la chemise.
• Le pont que traverse Catherine Deneuve est le pont de Hammersmith.
• Les séquences de tournage ont eu lieu de juin à août 1964.
• Roman Polanski avait tout d'abord proposé à Catherine Deneuve un rôle dans Naïves hirondelles, adaptation en projet d'une pièce de Roland Dubillard. Celle-ci n'aimant pas le rôle proposé, elle envoya paître le réalisateur qui revint un peu plus tard lui proposer le rôle principal de Répulsion[5].