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Politique en Centre-Val de Loire

En France, la région Centre-Val de Loire est marquée par son identité rurale mais comporte des agglomérations à forte traditions industrielles (Orléans, Tours, Bourges, Vierzon, Montargis, Dreux). Ainsi la région a toujours oscillé entre un certain conservatisme et des influences révolutionnaires, l'ancrant tantôt à droite, tantôt à gauche, mais la situant également dans une certaine modération, ces forces contraires s'équilibrant.

De par sa situation géographique, la région Centre-Val de Loire est à la croisée de plusieurs influences traditionnelles. Elle est à la fois démocrate-chrétienne comme peut l'être le grand Ouest (en particulier en Indre-et-Loire et dans le Loir-et-Cher), conservatrice comme les départements riches de l'Île-de-France (comme c'est le cas dans le Loiret) et socialiste et communiste comme les régions du Massif central (Indre et Cher). Le niveau d'analyse de la situation politique régionale le plus pertinent demeure donc le département.

Élection / collectivitéDroiteGauche
Élection présidentielle de 2012 (2e tour)50,56 % (Nicolas Sarkozy)49,44 % (François Hollande)
Conseil régional20 (UMP-UDF), 9 (FN)48 (PS-PCF-PRG-EELV)
Conseils généraux4 (Eure-et-Loir, Indre, Loir-et-Cher, Loiret)2 (Cher, Indre-et-Loire)
Députés12 (UMP), 2 (NC)'8' (PS), '1' (PCF)
SĂ©nateurs11 (UMP, NC) 1 (MoDem)2 (PS), 1 (PCF)
Villes chefs-lieux de département4 (Bourges, Chartres, Châteauroux, Orléans)2 (Blois, Tours)

Les situations politiques départementales

Panorama des départements

  • Le Loiret est un dĂ©partement très conservateur, dont l'ensemble des dĂ©putĂ©s est traditionnellement de droite, tout comme le conseil gĂ©nĂ©ral très majoritairement Ă  droite. Ă€ l'exception de Montargis, communiste jusqu'en 2001, ou de Fleury-les-Aubrais (agglomĂ©ration d'OrlĂ©ans) qui l'a Ă©tĂ© jusqu'en 1995. OrlĂ©ans est une ville quant Ă  elle plutĂ´t conservatrice, mais qui a toujours choisi des maires plutĂ´t centristes, de gauche ou de droite. Le maire actuel Serge Grouard (UMP), Ă©lu en 2001, et son prĂ©dĂ©cesseur Jean-Pierre Sueur (PS) apparaissent cependant plus clairement engagĂ©s respectivement Ă  droite et Ă  gauche. En 2002, le dĂ©partement du Loiret a placĂ© Jean-Marie Le Pen presque Ă  Ă©galitĂ© avec Jacques Chirac au 1er tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, avec chacun un peu plus de 19 % des suffrages.
  • L'Indre-et-Loire est un dĂ©partement plus nuancĂ©, longtemps Ă  dominante dĂ©mocrate-chrĂ©tienne et conservatrice (en particulier Jean Royer qui a fortement marquĂ© la ville de Tours par ses mandats successifs). Avec l'Ă©lection de Jean Germain (PS) en 1995 Ă  la tĂŞte de la ville, le dĂ©partement entame une Ă©volution vers la gauche. MarquĂ© par les succès de Marisol Touraine aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1997 et 2007 et de Jean-Patrick Gille en 2007, le dĂ©partement confirme cette Ă©volution avec le basculement du conseil gĂ©nĂ©ral en 2008, sous la prĂ©sidence de Claude Roiron. Ă€ noter la ville de Saint-Pierre-des-Corps, bastion communiste au sein de l'agglomĂ©ration tourangelle, dont le maire, Marie-France Beaufils est Ă©galement sĂ©nateur.
  • L’Eure-et-Loir est un dĂ©partement très marquĂ© par sa vocation agricole (Beauce) et qui possède une tradition radicale-socialiste très ancrĂ©e. Particulièrement Ă  Chartres (pourtant l'une des villes les plus riches de la rĂ©gion) qui a Ă©tĂ© socialiste de 1977 Ă  2001 avec Ă  sa tĂŞte Georges Lemoine. Châteaudun, quant Ă  elle, qui Ă©tait dirigĂ©e par un communiste a Ă©lu en 1983 RPR, Alain Venot, qui est restĂ© le premier magistrat de la commune jusqu'en 2008, avant d'ĂŞtre battu par un maire divers-droite. Dreux, ville industrielle sera ancrĂ©e Ă  gauche pendant une bonne partie du XXe siècle, avec Ă  sa tĂŞte Maurice Viollette. Au dĂ©but des annĂ©es 1980, elle bascule cependant elle aussi Ă  droite. Elle sera le "théâtre" de la naissance d'une extrĂŞme-droite forte avec l'accession de Jean-Pierre Stirbois (FN) au sein de l'Ă©quipe municipale de Dreux, sous le premier mandat du maire RPR Jean Hieaux. Il s'est agi de la première victoire Ă©lectorale du Front national en France. Elle a marquĂ© les esprits, mais depuis le dĂ©part de Marie-France Stirbois pour la ville de Nice Ă  la fin des annĂ©es 1990, et son dĂ©cès en , on peut considĂ©rer que le Front national n'est plus un acteur important de la vie politique dĂ©partementale. En 2008, le Front national n'est d'ailleurs pas en mesure de prĂ©senter une liste aux Ă©lections municipales de Dreux. Le conseil gĂ©nĂ©ral quant Ă  lui, sera Ă  gauche jusqu'en 1986, sous la prĂ©sidence de Robert Huwart. Depuis, sous la prĂ©sidence de Martial Taugourdeau (RPR) puis Ă  son dĂ©cès en 2001 d'AlbĂ©ric de Montgolfier, le conseil gĂ©nĂ©ral est dirigĂ©e par une majoritĂ© de droite et centre droit (Ă©largie au centre gauche) et pratique cependant une politique sociale forte (14e dĂ©partement français pour la dĂ©pense sociale par habitant).
  • Le Loir-et-Cher est le dĂ©partement modĂ©rĂ© par excellence, très ancrĂ© au centre droit de l'Ă©chiquier politique. Après les deux mandats de Jack Lang Ă  la tĂŞte de la ville de Blois, le dĂ©partement a Ă©tĂ© l'un des principaux bastions nationaux de l'ancienne UDF, reprĂ©sentĂ©e de 2001 Ă  2008 par (Nicolas Perruchot) Ă  la mairie de Blois. Mais aussi avec deux dĂ©putĂ©s sur trois (Nicolas Perruchot et Maurice Leroy) et les deux sĂ©nateurs du dĂ©partement (Jacqueline Gourault et Pierre Fauchon). L'UDF contrĂ´le Ă©galement le conseil gĂ©nĂ©ral avec l'Ă©lection Ă  sa prĂ©sidence de Maurice Leroy en 2004. Ă€ la suite des Ă©lections municipales et cantonales de 2008, les hĂ©ritiers de l'UDF perdent la ville de Blois au profit du PS. Seule Jacqueline Gourault adhère au MoDem, Nicolas Perruchot, Pierre Fauchon et Maurice Leroy Ă©tant devenus membres du Nouveau Centre en 2007.
  • Le Cher est l'un des deux dĂ©partements de la rĂ©gion dont le conseil gĂ©nĂ©ral est dirigĂ© par une majoritĂ© de gauche (depuis les Ă©lections de 2004). Le Cher a connu une très forte prĂ©sence du Parti communiste français, notamment dans les bassins de Bourges et Vierzon. Aujourd'hui, une seule circonscription, sur les trois que compte le dĂ©partement, reste contrĂ´lĂ©e par le parti avec Jean-Claude Sandrier. Les deux autres circonscriptions le sont par l'UMP. La ville de Vierzon, dirigĂ©e par une coalition allant de la droite au centre gauche depuis la fin des annĂ©es 1980 a Ă©tĂ© regagnĂ©e par le parti communiste en 2008. Bourges, quant Ă  elle, gagnĂ©e par Serge Lepeltier en 1995 sur le parti communiste, reste ancrĂ©e Ă  droite avec sa rĂ©Ă©lection au 1er tour en 2001 et 2008. Le Cher-Nord reste très fortement ancrĂ© Ă  droite, tout comme le sud du dĂ©partement, autour de Saint-Amand-Montrond, dont Maurice Papon fut le maire jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1980.
  • L'Indre est quant Ă  lui un dĂ©partement plutĂ´t ancrĂ© Ă  gauche en raison du poids dĂ©mographique de Châteauroux et des zones rurales de la Champagne berrichonne, traditionnellement favorable Ă  la gauche. Cependant, la droite a gagnĂ© Châteauroux en 2001 et l'a conservĂ© en 2008. Le conseil gĂ©nĂ©ral est Ă©galement majoritairement Ă  droite.

Les principales villes

Tours, dirigée par Serge Babary (UMP) depuis 2014, et de Blois, dirigée par Marc Gricourt depuis 2008, sont les deux seules villes-préfectures de la région acquises à la gauche. L'UMP dirige les quatre autres. Bourges, remportée en 1995, est restée à droite en 2001 et 2008 avec la réélection au premier tour de Serge Lepeltier. Orléans est passée à droite en 2001 avec Serge Grouard, tout comme Chartres et Châteauroux dont les maires ont été réélus en 2008.

Aux Ă©lections nationales

Du point de vue des élections législatives

Répartition politique des circonscriptions législatives de la région Centre (1997-2007)

La région marque de ce point de vue son ancrage conservateur.

  • 1997-2002

En 1997, la droite connaît un net recul en région Centre. Traditionnellement ancré à droite, seul le département du Loiret conserve 5 députés (3 RPR et 2 UDF) sur 5 à l'ancienne majorité. Le président du conseil régional, Maurice Dousset, perd sa circonscription en Eure-et-Loir, au profit de la députée Verts, Marie-Hélène Aubert. L'Indre voit ses trois circonscriptions passer à gauche. Cela dit, le rapport de force, malgré la forte vague en faveur de la gauche plurielle, reste relativement équilibré. Au niveau régional, la gauche détient 12 sièges contre 11 à l'ancienne majorité.

  • 2002-2007

Durant cette législature, la région ne compte que trois députés de gauche sur 23. Un communiste dans le Cher, un socialiste dans l'Indre et un radical de gauche en Eure-et-Loir (à la suite d'une élection partielle). L'UDF est présente dans le Loir-et-Cher où détient deux circonscriptions. Cette situation, bien qu'un peu caricaturale, est tout de même signifiante, la région ayant toujours plus "versé" dans les "vagues bleues" que dans les "vagues roses" auxquelles elle a toujours quelque peu résisté.

  • 2007-2012

À l'occasion du renouvellement de 2007, la région connaît un rééquilibrage relatif, avec l'élection de 5 députés de gauche (+2) et 3 députés centristes (+1) sur 23.

En Indre-et-Loire, la gauche gagne avec Marisol Touraine et Jean-Patrick Gille deux circonscriptions précédemment détenues par les UMP Jean-Jacques Descamps et Renaud Donnedieu de Vabres.

Elle gagne Ă©galement une circonscription dans l'Indre avec l'Ă©lection de Michel Sapin dans la 1re.

Elle perd cependant la 3e circonscription d'Eure-et-Loir avec l'élection de Laure de La Raudière, qui bat le député PRG sortant François Huwart. Cependant, à la suite de l'annulation de l'élection de Jean-Pierre Gorges, la gauche remporte provisoirement la 1re circonscription d'Eure-et-Loir en avec l'élection de la socialiste Françoise Vallet. Une élection annulée à son tour en , Jean-Pierre Gorges retrouvant son siège lors de l'élection partielle qui s'ensuivit en .

La 2e circonscription du Cher, voit la réélection du député communiste Jean-Claude Sandrier.

La droite conserve la totalité des circonscriptions dans le Loiret et le département de Loir-et-Cher (dont 2 députés Nouveau Centre : Maurice Leroy et Nicolas Perruchot).

Le centre est également représenté en Eure-et-Loir avec l'élection de Philippe Vigier sur la 4e circonscription d'Eure-et-Loir, qui succède à l'UMP Alain Venot (qui ne se représentait pas).

Élection présidentielle

  • 2007

L'élection présidentielle de 2007 semble confirmer l'ancrage à droite de la région Centre avec un score du candidat de l'UMP, sensiblement supérieur au résultat national. Seul le département de l'Indre donne une courte majorité (50,17 %) à Ségolène Royal au second tour. Le score de François Bayrou, dans la moyenne nationale, peut avoir une résonance particulière dans une région qui compte l'un des fiefs de l'UDF avec le Loir-et-Cher. Au premier tour il est remarquable que le candidat du Front national réalise un score dans la logique de celui qu'il a obtenu au niveau national. Cela confirme que l'ancrage de son parti dans la région et en particulier dans le Loiret et en Eure-et-Loir, devient très marginal.

RĂ©sultats au 2e tour

  • Inscrits : 1 781 451
  • Votants : 1 517 516 / 85,18 %
  • ExprimĂ©s : 1 446 746 / 81,21 %
  • Abstention : 263 935 / 14,82 %
  • SĂ©golène Royal : 650 786 / 44,98 %
  • Nicolas Sarkozy : 795 960 / 55,02 %
    • Cher : NS 51,39 % / SR 48,61 %
    • Eure-et-Loir : NS 58,16 % / SR: 41,84 %
    • Indre : SR 50,17 % / NS 49,83 %
    • Indre-et-Loire : NS 52,69 % / SR 47,31 %
    • Loir-et-Cher : NS 55,92 % / SR 44,08 %
    • Loiret : NS 58,55 % / SR 41,45 %

NS : Nicolas Sarkozy ; SR : Ségolène Royal

RĂ©sultats au 1er tour

  • Olivier Besancenot : 65 347 / 4,41 %
  • Marie-George Buffet : 30 003 / 2,02 %
  • GĂ©rard Schivardi : 5 696 / 0,38 %
  • François Bayrou : 278 177 / 18,76 %
  • JosĂ© BovĂ© : 17 395 / 1,17 %
  • Dominique Voynet : 22 655 / 1,53 %
  • Philippe de Villiers : 45 720 / 3,08 %
  • SĂ©golène Royal : 345 354 / 23,29 %
  • FrĂ©dĂ©ric Nihous : 20 567 / 1,39 %
  • Jean-Marie Le Pen : 168 912 / 11,39 %
  • Arlette Laguiller : 22 279 / 1,50 %
  • Nicolas Sarkozy : 460 429 / 31,06 %

Le conseil régional

  • Depuis la première Ă©lection en 1986 jusqu'en 1998, le conseil rĂ©gional est restĂ© majoritairement Ă  droite, sous la prĂ©sidence de l'UDF eurĂ©lien Maurice Dousset, avec une prĂ©sence relativement forte du Front national. La rĂ©gion est cogĂ©rĂ©e avec le RPR dont la personnalitĂ© politique la plus influente est Paul Masson, sĂ©nateur du Loiret.
  • En 1998, la rĂ©gion bascule Ă  gauche avec un seul siège d'avance. De cette situation nait une alliance Ă©phĂ©mère entre la droite et le Front national autour de Bernard Harang (DĂ©mocratie libĂ©rale). Cette alliance est soutenue par DL et le RPR, dont le leader Yves Fromion dĂ©missionnera de son mandat en raison de son dĂ©saccord avec les directives nationales de son parti (interdiction des alliances). L'UDF, menĂ©e par Renaud Donnedieu de Vabres, s'oppose majoritairement Ă  l'alliance, l'un de ses membres allant jusqu’à communiquer Ă  la presse les noms des nĂ©gociateurs de l'accord avec le Front national. Bernard Harang dĂ©missionne quelques jours après son Ă©lection sous la pression des appareils politiques nationaux et de fortes manifestations, notamment Ă  OrlĂ©ans.
    • Lui succède logiquement Michel Sapin tĂŞte de liste (PS), maire d'Argenton-sur-Creuse (Indre), ancien ministre, qui reste prĂ©sident jusqu'en , date Ă  laquelle il rejoint le Gouvernement de Lionel Jospin comme ministre de la Fonction publique. Il abandonne Ă  l'occasion son mandat de conseiller rĂ©gional, mais conserve celui de conseiller gĂ©nĂ©ral afin de ne pas faire perdre son canton Ă  la gauche.
    • Est alors Ă©lu prĂ©sident Alain Rafesthain, Ă©lu peu connu du Cher, maire de Fussy qui restera en place jusqu'aux Ă©lections de 2004.
  • En 2004, le conseil rĂ©gional reste Ă  gauche avec le retour de Michel Sapin Ă  sa tĂŞte. Parallèlement, Alain Rafesthain devient prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral du Cher, qui vient de passer Ă  gauche et est alors l'unique dĂ©partement de la rĂ©gion contrĂ´lĂ© par le PS et ses alliĂ©s. En , Michel Sapin dĂ©missionne de la PrĂ©sidence du Conseil rĂ©gional pour cause de cumul des mandats (Ă  la suite de son Ă©lection Ă  l'AssemblĂ©e nationale).
    • Pour lui succĂ©der, la majoritĂ© rĂ©gionale dĂ©signe François Bonneau (PS), conseiller municipal de Montargis, qui Ă©tait jusque-lĂ  responsable des lycĂ©es au sein de l'exĂ©cutif rĂ©gional.
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