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Politique dans la Marne

Département décrit comme « riche et conservateur », la Marne a toujours été dominée par la droite, d'abord par les centristes, puis par les gaullistes et finalement par l'UMP[1].

IVe République : du radicalisme à la démocratie-chrétienne

Au printemps suivant la Libération, eurent lieu les élections municipales de 1945. C’était alors la première fois que les femmes pouvaient voter. Les élections se tinrent avant le retour des prisonniers et des déportés. Elles virent une forte poussée de la gauche dans les villes marnaises. Ainsi, le Parti communiste arriva largement en tête du premier tour à Reims puis fit élire Michel Sicre maire de la ville. Les communistes prirent également la municipalité d’Épernay. Les socialistes sortirent victorieux des élections à Châlons-sur-Marne. Malgré une débâcle dans les trois principales villes du département, les radicaux conservèrent Vitry-le-François, Sainte-Menehould et Sézanne ainsi que 185 autres mairies. La droite résistait elle aussi dans les campagnes en obtenant environ un quart des maires du département[2].

C’est cependant les démocrates-chrétiens qui remirent en cause la domination du Parti radical[3]. Ainsi, les élections à l’Assemblée constituante du 21 octobre 1945 se conclurent par l’émergence du MRP. Ils arrivirent en tête du scrutin avec 42,39 % des voix et obtinrent deux sièges de député pour Pierre Schneiter et René Charpentier[4]. La liste du PCF, conduite par Marcel Prenant, récolta 31,82 % des suffrages ; la tête de liste fut élue avec Alcide Benoît, maire d’Épernay[5] - [6]. Lucien Draveny fut le cinquième député marnais, menant la liste socialiste qui remporta 25,79 % des voix[7]. Seules ces trois listes étaient en compétition. Malgré une baisse des trois grands partis face à la multiplication des listes, le renouvellement de l’Assemblée constituante du 2 juin 1946 marqua la réélection des cinq élus sortants. Ainsi, le MRP conserva sa première position, même s’il se retrouva à 34,5 % des voix[4]. Suivirent le Parti communiste à 26,51 %[8] et la SFIO à 18,31 %[7].

Aux municipales de 1947, les gaullistes du RPF remportèrent les villes de Reims (Albert Réville) et Châlons (Louis Laforest). Vitry et Sainte-Menehould gardèrent leur maire radical et Épernay resta aux mains du PCF jusqu’en 1948, qui vit l’élection du sénateur MRP Roger Menu[9]. En 1949, à la suite du décès d’Albert Réveille, un radical, Roger Jardelle reprend la mairie de Reims[10]. Les élections municipales suivantes furent marquées par une victoire des démocrates-chrétiens qui firent élire René Bride à Reims et Bernard d’Arbouet à Châlons, tout en conservant la mairie d’Épernay.

Vie politique de la Marne

Année 2007

En 2007, à l’élection présidentielle, la Marne a placé Nicolas Sarkozy largement en tête du premier tour avec 33,75 % des voix, suivi de loin par Ségolène Royal et François Bayrou avec respectivement 20,72 et 17,79 % des voix. Viennent ensuite Jean-Marie Le Pen avec 13,86 % et Olivier Besancenot avec ses 4,27 %, aucun autre candidat ne dépasse les 3 %. Alors que tous les candidats de la droite totalisaient plus de 50 % des voix au premier tour, le candidat de l’UMP obtient 59,2 % des suffrages au second tour contre 40,8 % à la candidate socialiste[11]. La victoire de Nicolas Sarkozy est presque totale, seules huit communes sur 619, sont remportées par Ségolène Royal. Les principales villes votent elles aussi pour le candidat de la droite : 51,79 % à Reims, 53,83 % à Châlons, 51,34 % à Épernay, 57,46 % à Vitry-le-François.

'Évolution des circonscriptions'
1988
1993
1997
2002
2007
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Lors des législatives qui suivirent, tous les candidats de la majorité présidentielle furent élus ou réélus. Ce fut le cas au premier tour dans les cinquième et sixième circonscriptions, pour Charles de Courson (NC), seul député non-UMP du département, et Philippe-Armand Martin. Catherine Vautrin et Benoist Apparu viennent facilement à bout des candidats socialistes dans les deuxième et quatrième circonscriptions. Dans les deux autres circonscriptions rémoises, Renaud Dutreil et Jean-Claude Thomas sont élus avec environ 53 % des voix, malgré de mauvais report des candidats divers droite[12].

Année 2008

Les élections municipales et cantonales, sont marquées, comme au niveau national, par une poussée de la gauche.

À Reims, les divisions de la droite entre les deux anciens ministres du gouvernement Raffarin et députés, Catherine Vautrin et Renaud Dutreil, profitent à Adeline Hazan qui prend la tête du premier tour avec plus de 42 % des voix, un score inédit pour la gauche. Arrivé troisième, Renaud Dutreil jette l’éponge et met du temps à apporter son soutien à la liste de Catherine Vautrin qui reçoit l’investiture de l’UMP. Même si la droite obtenait la majorité des suffrages au premier tour, elle ne parvient pas à arrêter la socialiste qui attire sur son nom plus de 56 % des voix[13].

Dans la préfecture, Châlons-en-Champagne, c’est la gauche qui s’enfonce dans des luttes fratricides. L’ancien député et maire sortant UMP, Bruno Bourg-Broc, obtient près de 49 % des voix au premier tour, la gauche divisée en deux listes atteint les 45 %, le Front national s’en sort avec 6,53 %. Mais au second tour, les listes de gauche ne s’entendent pas, ce qui provoque une triangulaire que remporte BBB à la majorité absolue[14].

'Évolution des cantons'
2001
2004
2008
2011
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Dans la capitale du Champagne, Épernay, au soir du premier tour, le maire sortant Franck Leroy se retrouve devant le candidat socialiste, Marc Lefevre, avec 41,6 % des voix et 35 % pour le candidat de la gauche. Entre les deux tours, le socialiste fusionne avec une liste divers droite ce qui élimine de facto ses colistiers communistes[15], voix qui lui manquent cruellement au second tour où la droite l’emporte avec 53,14 % des suffrages[16].

À Vitry-le-François, l’ancien député-maire PS Jean-Pierre Bouquet remporte la mairie de la ville rose dès le premier tour, face au maire sortant miné par la candidature d’un ancien adjoint[17]. Dans les autres villes du département, tous les maires sortants sont réélus.

En parallèle de son succès aux municipales, le PS conserve largement les cantons d'Anglure, Aÿ, Reims IV, Reims V et à Reims VII. Il reprend également le canton de Fismes face au Nouveau Centre et celui de Reims X au député Jean-Claude Thomas. Le PCF perd son dernier siège à Châlons III, remporté par les Verts en triangulaire contre le PS et l'UMP.

La majorité départementale, quant à elle, garde au premier tour Bourgogne, Dormans, Esternay, Heiltz-le-Maurupt, Marson, Montmirail, Sompuis, Vertus, verzy et Ville-sur-Tourbe. Au second tour, la droite conserve Châlons IV, Givry-en-Argonne et Reims II .

La démission de Renaud Dutreil le , annonçant son retrait de la vie politique, provoque une élection législative partielle au mois de décembre. Les socialistes caressent l'espoir d'une victoire depuis la prise de Reims, au début de l'année mais c'est l'UMP Arnaud Robinet qui l'emporte face au premier-adjoint d'Adeline Hazan avec 52,49 % des voix au second tour.

Année 2009

Lors des élections européennes de juin, la Marne prouve encore une fois son ancrage à droite en votant à 32,53 % pour la liste UMP emmenée par Joseph Daul. La liste socialiste de Catherine Trautmann arrive très loin derrière avec 14,8 % des voix, suivie par Europe Écologie et le MoDem avec leurs 12,72 et 9,93 % des suffrages. La liste FN perd encore du terrain à 7,56 % tandis que le NPA obtient 5,14 %, soit plus du double que cinq ans plus tôt. L'abstention est très forte : plus de 64 % des électeurs ne se sont pas déplacés aux urnes[18].

Le 23 juin, Benoist Apparu est nommé Secrétaire d'État chargé du Logement et de l’Urbanisme dans le gouvernement Fillon II[19]. Le maire UMP de Châlons, Bruno Bourg-Broc retrouve son siège de député de la quatrième circonscription de la Marne, fonction qu'il occupa de 1988 à 2007.

Année 2010

2010 est marquée par les élections régionales, en Champagne-Ardenne, le président sortant, Jean-Paul Bachy se représente avec le soutien du PS. Face à lui, Jean-Luc Warsmann, le président (UMP) de la commission des lois, qui l'a toujours battu lors des élections législatives, deux ardennais. Quatre marnais sont tête de liste : Eric Loiselet d'Europe Écologie, Anthony Smith du NPA, Ghislain Wysocinski, pour l'AEI, et Thomas Rose de LO. Au premier tour, le député UMP prend la tête avec 31,2 % des suffrages, un peu moins de deux points devant le président sortant, arrivent ensuite le FN avec 16,06 %, suivi d'Europe écologie (9,63 %), du MoDem (5,06 %) et de la liste NPA-PG (5,02 %).

Au second tour, après la fusion des listes PS et ÉE, la liste de Jean-Paul Bachy sort en tête avec plus de 44 % des voix. La liste de Jean-Luc Warsmann attire 38,52 %des suffrages et celle de Bruno Subtil 17,31 %. Le président sortant améliore donc son score de 2004 où il s'était fait dépasser par la droite dans le département. Cependant, la participation est faible au soir du premier tour, à 40,78 %, au second tour, malgré un léger regain, seulement 46,6 % des électeurs se sont déplacés aux urnes. Au niveau régional, la liste d'union de la gauche, l'emporte aussi, avec des résultats très proches des résultats marnais[20].

Les élus de la Marne

Les députés

Les sénateurs

Les conseillers régionaux

NomPartiAutres mandats
Kamel Ait AmmarPS-
Jean-Paul AngersPS-
Françoise ArvoisUMPConseillère municipale de Vitry-le-François
Gérard BerthiotPSConseiller municipal de Châlons-en-Champagne
Catherine BoursonFN-
Nathalie DahmPS-
Marie-Noël d’HoogePSConseillère municipale de Witry-lès-Reims
Jacques DouadiMoDemMaire de Sillery
Pascal ErreFN-
Jean-Claude ÉtienneUMPSénateur de la Marne
Philippe FeneuilUMPMaire de Chamery
Michel GuillaudeauPCConseiller municipal de Reims
Karine JarryPC-
Martine KrzywdaPS-
Annette LaurentUMP-
Sonia MarcelotPS-
Jacques MeyerPSConseiller municipal de Reims
Régine PillièrePS-
Marie-Annick RogerNC-
Frédérique SchulthessUMPAdjoint au maire de Châlons-en-Champagne

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Blin (dir.), Georges Clauses et Patrick Demouy, Champagne-Ardenne : Trente siècles d'histoire, Paris, Éditions Delville, , 191 p. (ISBN 2-85922-077-1)

Articles connexes

Notes et références

  1. Emmanuel Saint-Bonnet, « Marne », sur Atlas politique (consulté le )
  2. Jean-Pierre Husson, « Le retour progressif à la normale », dans La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, t. 1, Presses universitaires de Reims, , 182 p. (ISBN 2904835539, lire en ligne), p. 294-313
  3. Champagne-Ardenne : Trente siècles d'histoire 1995, p. 161
  4. « Fiche de René Charpentier », sur Assemblée nationale (consulté le )
  5. « Fiche de Marcel Prenant », sur Assemblée nationale (consulté le )
  6. « Fiche d’Alcîde Benoit », sur Assemblée nationale (consulté le )
  7. « Fiche de Lucien Draveny », sur Assemblée nationale (consulté le )
  8. « Fiche de Yves Angeletti », sur Assemblée nationale (consulté le )
  9. « Fiche de Roger Menu », sur Sénat (consulté le )
  10. Jean-Yves Sureau, « Dictionnaire de biographie rémoise I-K », sur La Vie Rémoise, (consulté le )
  11. Résultats présidentielle - ministère de l‘intérieur
  12. Résultats législatives - ministère de l‘intérieur
  13. JDD
  14. JDD
  15. Blog PCF
  16. JDD
  17. JDD
  18. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections Européennes 2009 Département Marne » (consulté le )
  19. AFP, « Remaniement: Hortefeux à l'Intérieur, Darcos au Travail, 8 nouveaux ministres », (consulté le )
  20. Ministère de l'Intérieur, « Résultat des élections Régionales 2010 Département Marne » (consulté le )
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