Plaine des Cafres
La Plaine des Cafres est un plateau des Hauts de l'ßle de La Réunion situé entre le massif du Piton des Neiges et celui du Piton de la Fournaise. Ses habitants sont appelés les Cafriplainois.
Elle doit son nom aux « Cafres », esclaves échappés qui s'y cachÚrent[1].
GĂ©ographie
Occupant le nord-est du territoire communal du Tampon, la plaine des Cafres est séparée de la plaine des Palmistes par le col de Bellevue, à 1 602 mÚtres d'altitude. à l'ouest, elle surplombe la vallée encaissée formée par le Bras de la Plaine et par un de ses affluents, le Bras de Sainte-Suzanne. à l'est, elle domine celle qu'a creusée un affluent de la RiviÚre des Remparts. Au sud, elle s'ouvre sur le reste de la commune, bien plus urbanisé.
La Plaine des Cafres constitue un bon point de dĂ©part pour une randonnĂ©e vers le Piton des Neiges. Pour atteindre le plus haut sommet de l'Ăźle via le GRR2, en partant du petit parking situĂ© prĂšs de Mare Ă Boue, le randonneur entame l'ascension Ă travers les pĂąturages vers le Piton Tortue puis il traverse la forĂȘt de la Plaine des Cafres et du Piton de l'Eau[2]. Le parcours vers le sommet est plus long que celui partant de la ville de Cilaos nĂ©anmoins le dĂ©nivelĂ© est moins important.
Faune et flore
La ForĂȘt dĂ©partemento-domaniale de la Plaine des Cafres et du Piton de lâEau sâĂ©tend sur un vaste territoire dâenviron 7200 ha sur le flanc nord-ouest du Piton de la Fournaise[3].
On trouve Ă la Plaine des Cafres la vĂ©gĂ©tation typique des Hauts, le climat y Ă©tant frais et les tempĂ©ratures pouvant ĂȘtre nĂ©gatives la nuit en hiver. Le paysage de pĂąturage est dĂ©gagĂ© et constituĂ© de vastes prairies bordĂ©es de haies faites principalement d'ajoncs. Sur la route qui mĂšne au volcan, on observe des tamarins des Hauts.
La Plaine des Cafres est en outre le lieu prĂ©cis oĂč les premiers voyageurs visitant l'Ăźle ont observĂ© la talĂšve de la RĂ©union, un oiseau aujourd'hui disparu.
Infrastructures
La Plaine des Cafres accueille l'observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise créé en 1979 deux ans aprÚs une coulée survenue hors de l'enclos.
On y trouve un collÚge public d'enseignement qui porte le nom de Michel Debré.
On notera surtout la présence d'un musée d'importance consacré au volcanisme sous toutes ses formes, la Cité du Volcan.
Il y a Ă©galement un dĂ©pĂŽt de munitions sur le territoire de la commune de Le Tampon dĂ©pendant, depuis la crĂ©ation de ce service en 2011, du service interarmĂ©es des munitions[4] et exploitĂ© par le chef de corps du 2e RPIMA depuis le . Celui-ci a pour mission le stockage des munitions au profit de l'armĂ©e de l'air, de terre, de la marine et de la gendarmerie. La direction dĂ©partementale de l'Ă©quipement (DDE) a aussi bĂ©nĂ©ficiĂ© de cette capacitĂ© de stockage lors de la construction de la route des Tamarins afin que les entreprises chargĂ©es du gĂ©nie civil puissent stocker leurs explosifs. Le dĂ©pĂŽt est implantĂ© dans une zone militaire Ă l'altitude moyenne de 1500 mĂštres contenant un camp LTN PAOLI (oĂč travaillent au maximum 7 personnes dont des maĂźtres chiens, l'alimentation en gaz des bĂątiments du camp LTN PAOLI est assurĂ©e par une citerne de butane de 3 mĂštres cubes de capacitĂ©), quelques habitations individuelles plus au loin sur un plateau dâespaces verts et accessible depuis la RN3 par une route desservant le camp militaire. Il est implantĂ© sur un terrain militaire de 93 hectares situĂ© Ă environ 3 km au nord-ouest du lieu-dit de Bourg Murat, protĂ©gĂ© par deux clĂŽtures et dotĂ© d'une entrĂ©e unique, par sas surveillĂ©, au sud-ouest du dĂ©pĂŽt. Les activitĂ©s de ce site se rĂ©sument en plusieurs catĂ©gories : la rĂ©ception et le dĂ©chargement des conteneurs de munitions et dâexplosifs civils, le transfert des munitions et explosifs civils vers les dĂ©pĂŽts, le stockage des munitions et des explosifs civils, le dĂ©stockage des munitions et explosifs et le transfert hors site et la visite des munitions et le reconditionnement de caisses de munitions. Le dĂ©pĂŽt de la Plaine des Cafres est utilisĂ© pour le stockage en emballages agrĂ©Ă©s au transport de munitions classĂ©es en divisions de risque 1.1 Ă 1.4, ainsi que le stockage des explosifs civils de la DRR, classĂ©s en division de risque 1.1.
Ăconomie
La zone compte beaucoup sur le tourisme pour son développement. Cela a amené le maire de la commune André Thien Ah Koon à proposer en 2002 de la débaptiser pour mieux la renommer Plaine des Volcans. Cette décision a suscité de vives réactions des Cafriplainois désireux de ne pas voir leurs origines cafres et marronnes dissimulées par la nouvelle appellation.
L'élevage s'est en tout cas beaucoup développé, l'espace n'étant pas rare, alors qu'il l'est de plus en plus sur le littoral. L'essentiel des bovins élevés à la Réunion le sont à la Plaine des Cafres, qui est de fait le centre de la production laitiÚre sur l'ßle. La Plaine des Cafres organise tous les ans en janvier une foire agricole appelée Miel Vert.
Notes et références
- Jean de Laroque, Voyage dans lâArabie heureuse, 1709 : « Entre ces plaines [âŠ] la plus remarquable, et dont personne nâa rien Ă©crit, est celle quâon a nommĂ©e la plaine des Cafres, Ă cause quâune troupe de Cafres, esclaves des habitants de lâĂźle, sây Ă©taient allĂ©s cacher, aprĂšs avoir quittĂ© leurs maĂźtres ». [âŠ] « Cette plaine Ă©tait inconnue avant la fuite des Cafres ».
- « ONF - La forĂȘt dĂ©partemento-domaniale de la Plaine des Cafres et du Piton de lâEau », sur www1.onf.fr (consultĂ© le )
- « ForĂȘts de La RĂ©union », sur Habiter La RĂ©union (consultĂ© le )
- [PDF]MinistĂšre de la DĂ©fense, « ArrĂȘtĂ© PPRT signĂ© le 2 mai 2013 », sur Direction de lâenvironnement, de lâamĂ©nagement et du logement de La RĂ©union, (consultĂ© le )
Voir aussi
Bibliographie
- « La Normandie en RĂ©union. La colonisation de la Plaine des Palmistes et de la Plaine des Cafres de 1848 Ă 1872 », Nadine Fontaine, mĂ©moire de maĂźtrise Ă l'universitĂ© de La RĂ©union, citĂ© dans Les Esclaves de Bourbon : La Mer et la montagne, Prosper Ăve, Karthala, Paris, 2003 â (ISBN 978-2-84586-456-6).