Place Dominique-Martin-Dupuy
La place Dominique-Martin-Dupuy (en occitan : plaça Domenge Martin Dupuy) est une place du centre historique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se situe au cœur du quartier du même nom, dans le secteur 1 - Centre.
Place Dominique-Martin-Dupuy
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La colonne et la place Dupuy vue de la rue des Frères-Lion. | |
Situation | |
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Coordonnées | 43° 36′ 00″ nord, 1° 27′ 14″ est |
Pays | France |
RĂ©gion | Occitanie |
DĂ©partement | Haute-Garonne |
MĂ©tropole | Toulouse MĂ©tropole |
Ville | Toulouse |
Secteur(s) | 1 - Centre |
Quartier(s) | Dupuy |
Morphologie | |
Route | N 621 (1824 à 1972) N 126 (1972 à 2006) |
Type | Place |
Forme | Triangulaire |
Superficie | environ 10 000 m2 |
Transports | |
Métro | : François Verdier |
​​​​​​​​​​​​​​​ Bus | L1L8 |
Odonymie | |
Anciens noms | Place Saint-Sauveur (XVIe – XVIIe siècles) Place Dauphine (1782-1832) Place Beauvais (1794) |
Nom actuel | 29 juillet 1832 |
Nom occitan | Plaça Domenge Martin Dupuy |
Histoire et patrimoine | |
Création | avant le XIVe siècle |
Lieux d'intérêt | Halle aux Grains |
Monuments | Colonne Dupuy |
Notice | |
Archives | 315552483207 |
Situation et accès
Voies rencontrées
La place Dominique-Martin-Dupuy rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :
Transports
La place Dominique-Martin-Dupuy est traversée et desservie directement par les lignes de bus de la ville, particulièrement les Linéo L1​L8​​​​​​​​​​​​​​. Elle se trouve par ailleurs à proximité immédiate de la station François-Verdier de la ligne de métro , où marquent également l'arrêt les Linéo L1​L8​L9​​​​​​​​​​​​​ et les bus 14​29​44​​​​​​​​​​​​​.
La place Dominique-Martin-Dupuy possède une station de vélos en libre-service VélôToulouse, la station no 43 (no 14 place Dominique-Martin-Dupuy).
Odonymie
Le nom de la place rend hommage à Dominique Dupuy. Ce Toulousain, né dans la maison familiale, rue des Arts, est le fils de Jean, maître-boulanger, et de son épouse, Paule Bertrand. Entré au régiment d'Artois en 1784 comme simple soldat, il revient par la suite s'établir à Toulouse comme commerçant. À la Révolution française, il devient membre de la Société des Amis de la Révolution. Il s'engage en 1791 dans le premier bataillon de volontaires de la Haute-Garonne, amalgamé en 1793 à la 21e demi-brigade, puis en 1796 à la 32e demi-brigade – devenue par la suite 32e régiment d'infanterie –, où il est lieutenant-colonel. En 1798, il est de l'expédition en Égypte aux côtés de Napoléon Bonaparte, se bat à la bataille des Pyramides, puis est chargé de gouverner la ville du Caire. Il est mortellement blessé lors d'une révolte de la ville et meurt le [1].
En 1781, on lui avait donné le nom de place Dauphine, pour célébrer la naissance, le , de Louis-Joseph, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, et dauphin de France. En 1794, pendant la Révolution française, on changea le nom des rues et des places de la ville, et la place Dauphine devint place Beauvais, en souvenir de Charles Nicolas Beauvais de Préau. Député à l'Assemblée législative en 1791, puis à la Convention nationale en 1792, envoyé en mission dans le Var, il est dépassé par la situation insurrectionnelle que connaît Toulon. Emprisonné par les royalistes, il est libéré en 1793. Il est déclaré « martyr de la liberté » après sa mort d'épuisement à Montpellier en 1794. À la Restauration, en 1814, la place reprend son premier nom de place Dauphine. En 1830, après les Trois Glorieuses, qui ont vu renverser Charles X et monter sur le trône Louis-Philippe, « roi-citoyen », naître la monarchie de Juillet, la place prend le nom de Pierre-Paul-Riquet. C'est finalement, le , le conseil municipal mené par Joseph Viguerie décide de lui attribuer le nom du général Dupuy[2].
Histoire
- Place & colonne Dupuy, par Jean-Mamert Cayla (Toulouse monumentale et pittoresque, 1842).
- Renée Aspe peignant à la foire aux sauvagines, par André Cros (1965).
Patrimoine et lieux d'intérêt
Colonne Dupuy
La colonne Dupuy se dresse à l'ouest de la place, dans l'axe de la rue des Frères-Lion et de la rue Pierre-Paul-Riquet. En 1832, le projet d'une colonne en l'honneur du général Dominique Dupuy est confié par le conseil municipal à l'architecte de la ville, Urbain Vitry, qui utilise plusieurs éléments qui avaient été prévus pour une fontaine à construire place Saint-Georges. L'érection de la colonne est achevée en 1834.
Le bassin rond, en pierre de Carcassonne, reçoit l'eau de la fontaine. Le piédestal est composé d'un double socle carré. Le premier, en pierre, est encadré de quatre griffons assis en bronze, qui rejettent l'eau par leurs gueules dans le bassin. Le deuxième socle, qui surmonte le premier, est en marbre de Saint-Béat. Il porte sur le côté ouest le bas-relief du général Dominique Dupuy, réalisé par le sculpteur Bernard Griffoul-Dorval. Le buste du général est inscrit dans un oculus entouré de guirlandes qui débordent sur les deux obusiers qui encadrent le bas-relief. Les trois autres faces portent des inscriptions. L'une d'entre elles (« J'ai perdu un ami, et la France un de ses plus beaux défenseurs » ) est un hommage spontané que Napoléon Bonaparte aurait rendu au général Dupuy en apprenant sa mort[3]. Le piédestal est surmonté d'une colonne en fer fondu, décorée de cannelures dans les deux tiers de sa partie supérieure. Elle est surmontée d'une sculpture en bronze de la Renommée. Sculptée au XVIe siècle par Jean Rancy, elle représentait « Dame Tholose », et coiffait la tour des Archives du Capitole. Le torse nu, drapée à l'antique, elle se tient sur un pied, tendant son bras pour décerner la couronne de la victoire[4].
- La colonne Dupuy et la Halle aux grains.
- DĂ©tail de la base et des griffons.
- DĂ©tail de la base et du portrait de Dominique Dupuy.
- La Renommée ou Dame Tholose, par Jean Rancy (XVIe siècle).
Halle aux Grains
La Halle aux Grains est construite entre 1862 et 1864 sur les plans de l'architecte de la ville, André Denat[N 1], au centre de la place Dupuy. Elle possède un plan hexagonal, flanqué de quatre petits pavillons aux angles et de deux avant-corps latéraux au niveau de l'entrée. Les deux pavillons de l'entrée sont par la suite, en 1884 et 1885, surélevés d'un étage. Le bâtiment est maçonné en brique et galets de Garonne, originellement couverts d'enduit, mais dont l'appareillage a été découvert lors de la rénovation en 1985. En 1946, l'architecte Jean Montariol transforme la halle en salle de sports et de spectacles, et l'ossature métallique est remplacée par du béton, seul le lanternon conservant une couverture métallique. La décoration se concentre sur les avant-corps de l'entrée[5].
- La façade de la Halle aux grains.
- L'orchestre symphonique Ă©tudiant de Toulouse Ă la Halle aux grains en 2018.
Immeubles
- no 1 : immeuble.
L'immeuble, de style néo-classique, est construit dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. La façade, symétrique, sur la place s'élève sur trois niveaux. Au rez-de-chaussée, enduit, la porte est encadrée de deux ouvertures de boutique. Elle est mise en valeur par un bossage et possède une agrafe surmontée de guirlandes. Les étages sont encadrés par deux pilastres colossaux. Les fenêtres ont des balconnets en pierre ornés de garde-corps en fer forgé à motifs géométriques. Au 1er étage, elles sont de plus surmontées de mascarons à têtes d'ovins et de guirlandes[6].
- no 2-2 bis : immeuble.
L'immeuble, de style classique, est construit dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Au 1er étage, les fenêtres ont des garde-corps en fer forgé à motifs géométriques. Un cordon de brique court au niveau des fines corniches qui surmontent les fenêtres[7].
- no 7 : immeuble.
L'immeuble, de style néo-classique, est construit vers 1782 le compte du négociant Antoine Siadoux. Elle s'élève sur deux étages décroissants et un niveau de comble à surcroît. Le rez-de-chaussée est ouvert par une grande arcade de boutique segmentaire et une porte piétonne en plein cintre, qui a conservé une imposte en fer forgé. Aux étages, les fenêtres ont des chambranles moulurés. Celles du 1er étage sont surmontées d'une corniche et ont un garde-corps en fer forgé où des motifs géométriques et de grecques encadrent le monogramme du propriétaire, « AS ». L'élévation est surmontée d'une importante corniche moulurée[8].
- no 25 : immeuble.
L'immeuble, de style néo-classique, est construit dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. La porte, latérale, est surmontée d'un mascaron en terre cuite, figurant un homme barbu couronné d'un bandeau. Aux étages, la façade est couverte d'un enduit simulant un appareillage de pierre. Les fenêtres ont un chambranle imitant un bossage rustique et des crossettes pendantes en pointe de diamant. De plus, les larges appuis des fenêtres ont des garde-corps en fer forgé. L'élévation est couronnée d'une corniche à denticules, surmontée d'un attique[13]. Le rez-de-chaussée est occupé par le bar Authié.
- no 27 : immeuble.
L'immeuble, construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle, est remarquable par sa façade, en pierre de taille, et l'originalité de ses baies – porte et fenêtres. Il s'élève sur quatre niveaux – rez-de-chaussée, entresol et deux étages. Le rez-de-chaussée est ouvert par deux ouvertures de boutique rectangulaires qui encadrent la porte cochère qui, par un passage couvert, donne accès à la cour intérieure. L'entresol est percé de grandes baies dont l'arc, mouluré, est composé de cinq segments. Aux étages, la travée centrale est encadrée de deux pilastres cannelés colossaux à chapiteaux corinthiens, tandis que les fenêtres ont des balconnets dotés de garde-corps en fonte. Dans les travées latérales, les fenêtres ont des garde-corps similaires. De plus, les fenêtres du 1er étage se signalent par un chambranle au dessin complexe. Les fenêtres du 2e étage sont segmentaires. L'élévation est couronnée par une corniche à modillons[14].
Personnalité
- Jacques Labatut (1851-1935) : le sculpteur et dessinateur Jacques Labatut, fils d'un cloutier du faubourg Saint-Étienne, Raymond Labatut, est né dans l'immeuble du no 1[15].
Notes et références
Notes
- André Denat, architecte de la ville, est également responsable de l'ancienne halle de la place Étienne-Esquirol.
Références
- Salies 1989, vol. 1, p. 399.
- Salies 1989, vol. 1, p. 357.
- Alphonse Brémand, Annales du XIXe siècle de la ville de Toulouse de 1800 à 1850, Toulouse, , 352 p., p. 185
- Notice no IA31124891, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31124693, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31119708, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31110844, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31110839, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31110840, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31110846, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31119715, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31110828, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31119698, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31110833, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Salies 1989, vol. 2, p. 59-60.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., Ă©d. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2-8672-6354-5).
- Nicolas Marqué, Toulouse et le Canal du Midi, éd. Empreinte, Portet-sur-Garonne, 2007 (ISBN 978-2-9133-1949-3).
- Nicolas Marqué, « Résider dans le faubourg Saint-Étienne, de l'ouverture du Canal du Midi à la chute du rempart (fin XVIIe siècle-début XIXe siècle) », Toulouse, une métropole méridionale. Vingt siècles de vie urbaine, Presses universitaires du Midi, Toulouse, 2009, p. 199-206 (ISBN 978-2-8107-0950-2).
- Dominique Amouroux, Un siècle d'architecture métallique à Toulouse (1828-1923), Centre d'étude et de documentation sur l'architecture métallique, 1982.
Articles connexes
Liens externes
- Inventaire préliminaire de la ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
- Inventaire général du patrimoine culturel d'Occitanie, sur le site Ressources patrimoines - La médiathèque culturelle de la région Occitanie (consulté le ).