Accueil🇫🇷Chercher

Pioneer 1

Pioneer 1 (également appelé Able 2) est la deuxième sonde lunaire de la USAF (Project Able Probes[1]) et le premier véhicule spatial lancé par la National Aeronautics and Space Administration (NASA), agence nouvellement créée à l'époque. Cette petite sonde de 38,3 kilogrammes qui embarque cinq instruments est lancéé le par un lanceur Thor-Able.

Description de cette image, également commentée ci-après
La sonde lunaire Pioneer-1.
Données générales
Organisation Drapeau des États-Unis NASA / USAF
Constructeur Drapeau des États-Unis Space Technology Laboratories (STL)
Programme Project Able Probes (USAF)
Domaine Étude de la Lune et de son environnement
Type de mission Orbiteur lunaire
Nombre d'exemplaires 3
Statut Mission terminée
Autres noms Able 2
Base de lancement Cape Canaveral, LC-17A
Lancement 11 octobre 1958 Ă 
08 h 42 min 13 s TU
Lanceur Thor-Able I # 1
(Thor # 130)
Fin de mission 13 octobre 1958 Ă  03 h 46 TU
Durée 43 h 03 min 47 s
Durée de vie 15 jours (mission primaire)
Identifiant COSPAR 1958-007A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 38,3 kg
Contrôle d'attitude Stabilisé par rotation
Orbite
Orbite Terrestre
Altitude 114 750 km
Principaux instruments
Ion Chamber Étude du flux de radiation autour de la Terre
Lunar TV Scanner Caméra de télévision à balayage d'images lunaires
Micrometeorite Déterminer la densité de micrométéorites
Single Axis Search-Coil Magnetometer Magnétomètre à bobine de recherche à axe unique
Temperature-Variable Resistors Mesurer la température interne de la sonde lunaire

Bien que la US Air Force a effectivement conduit la mission, il s'agit de la première mission spatiale américaine techniquement sous l'égide de la NASA.

Contexte

Pioneer 1 est la deuxième de trois sondes spatiales Able conçues pour sonder l'espace lunaire et cislunaire. Pioneer 1, la deuxième et la plus réussie des trois sondes spatiales Able et le premier véhicule spatial lancé par la NASA, nouvellement formée, est destiné à étudier le rayonnement ionisant, le rayonnement cosmique, les champs magnétiques et les micrométéorites à proximité de la Terre et sur l'orbite lunaire. En raison d'un dysfonctionnement du lanceur, la sonde spatiale atteint seulement une trajectoire balistique et n'atteint jamais la Lune. Elle envoie des données sur l'environnement spatial proche de la Terre.

Description de la sonde lunaire

La conception du véhicule spatial est très similaire à celle de la sonde lunaire Pioneer 0 (Able 1) et construite par Space Technology Laboratories (STL).

La sonde Pioneer 1 est presque identique Ă  la sonde Pioneer 0. La sonde lunaire consiste en un cylindre avec un cĂ´ne tronquĂ© supĂ©rieur et infĂ©rieur. Le cylindre a un diamètre de 74 cm et une hauteur de 76 cm. Le cĂ´ne infĂ©rieur oĂą se trouve un moteur-fusĂ©e Ă  propergol solide de 11 kg, qui constitue le principal Ă©lĂ©ment structurel de la sonde lunaire. Huit petits moteurs verniers, pour le rĂ©glage de la vitesse, Ă  propergol solide de faible poussĂ©e sont installĂ©s sur le cĂ´ne supĂ©rieur dans un anneau pouvant ĂŞtre larguĂ© après utilisation. Une antenne magnĂ©tique fait Ă©galement saillie du cĂ´ne supĂ©rieur. Le cylindre central est composĂ© de plastique stratifiĂ© et est peint avec un motif de rayures sombres et claires pour aider Ă  rĂ©guler la tempĂ©rature. La masse totale du vĂ©hicule spatial est de 38,3 kg. La masse totale de la sonde spatiale après sĂ©paration des moteurs verniers est de 34,2 kg, et après la mise Ă  feu du moteur-fusĂ©e Ă  propergol solide pour l'injection, elle est de 23,2 kg[2].

Description des instruments

L'instrumentation scientifique d'une masse de 17,8 kg comprend une camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision infrarouge Ă  balayage d'images permettant d'Ă©tudier la surface de la Lune avec une rĂ©solution d'un milliradian, une chambre d'ionisation pour mesurer le rayonnement dans l'espace, un ensemble diaphragme/microphone pour dĂ©tecter les micromĂ©tĂ©orites, un magnĂ©tomètre pour mesurer les champs magnĂ©tiques jusqu'Ă  5 microgauss et des rĂ©sistances Ă  tempĂ©rature variable pour mesurer la tempĂ©rature interne de la sonde lunaire[3].

La sonde lunaire est alimentée par des piles nickel-cadmium pour l'allumage des petits moteurs verniers, par des piles en argent pour le système de télévision et par des piles au mercure pour les circuits restants. La transmission radio est établie à 108,06 MHz via une antenne électrique dipôle pour la télémétrie et des informations doppler à 300 milliwatts et une antenne magnétique dipôle pour le système de télévision à 50 W. Des commandes au sol sont reçues via l'antenne électrique dipôle à 115 MHz. La rotation de la sonde est stabilisée à 1,8 tr/s.

Il y a cinq instruments Ă  bord de la sonde Pioneer 1 :

  • Chambre d'ionisation (Ion Chamber), l'expĂ©rience consiste Ă  Ă©tudier le flux de radiation entourant la Terre. L'instrument est un rĂ©cipient de forme cylindrique en aluminium de 43 cm3 remplit d'argon pur. Elle est installĂ©e juste Ă  l'intĂ©rieur de la paroi de la sonde lunaire. La densitĂ© minimale qu'une particule traverse avant d'atteindre le volume sensible de la chambre est de 0,45 g/cm2, le maximum est de 20 g/cm2. La chambre est capable de rĂ©pondre au rayonnement cosmique ainsi qu'aux mĂ©sons, protons, particules bĂŞta et rayons gamma pouvant rĂ©sulter de l'interaction des particules avec les parois de la chambre d'ionisation. Les Ă©lectrons doivent avoir une Ă©nergie supĂ©rieure Ă  1 MeV, les protons supĂ©rieure Ă  5 MeV et les particules alpha supĂ©rieure Ă  200 MeV pour pĂ©nĂ©trer dans la chambre. On dĂ©couvre que la chambre ionique a fui et que la pression durant le vol est de 1,58 atmosphère. La prise en compte de toutes les erreurs peut atteindre 50 % pour certains points de donnĂ©es. La plupart des donnĂ©es sont transmises de 10 h 00 Ă  18 h 00 TU le et de 08 h 00 Ă  21 h 00 TU le [4].
  • CamĂ©ra de tĂ©lĂ©vision infrarouge Ă  balayage d'images lunaires (Lunar TV Scanner).
  • MicromĂ©tĂ©orite (Micrometeorite), un dĂ©tecteur acoustique de micromĂ©tĂ©orites permettant de dĂ©terminer la densitĂ© de micromĂ©tĂ©orites dans le milieu interstellaire. Les rĂ©sultats sont limitĂ©s en raison de la dĂ©faillance du lanceur qui fait pĂ©nĂ©trer la sonde spatiale dans l'atmosphère terrestre au-dessus du Pacifique Sud le [5].
  • MagnĂ©tomètre Ă  bobine de recherche Ă  axe unique (Single Axis Search-Coil Magnetometer), est conçu pour Ă©tudier le champ magnĂ©tique entre la Terre et la Lune et pour rechercher un champ magnĂ©tique lunaire. En raison du dysfonctionnement du lanceur, il est utilisĂ© pour Ă©tudier le champ magnĂ©tique terrestre. Le magnĂ©tomètre a une plage de 6 microgauss Ă  12 milligauss[6].
  • RĂ©sistances Ă  tempĂ©rature variable (Temperature-Variable Resistors), deux rĂ©sistances pour mesurer la tempĂ©rature interne de la sonde lunaire.

DĂ©roulement de la mission

Le lancement de la sonde lunaire survient le Ă  08 h 42 min 13 s TU par le lanceur Thor-Able I # 1 (Thor # 130) depuis l'aire de lancement LC-17A de la base de lancement de Cap Canaveral. La sonde Pioneer 1 n'atteint pas la Lune comme prĂ©vu en raison d'une vanne mal rĂ©glĂ©e dans l'Ă©tage Able du lanceur, ce qui amène un accĂ©lĂ©romètre Ă  donner des informations erronĂ©es (le deuxième Ă©tage Able s'arrĂŞte 10 secondes trop tĂ´t). En consĂ©quence, la vitesse de la sonde pour Ă©chapper Ă  la gravitĂ© de la Terre est insuffisante. Une tentative d'insertion de la sonde lunaire sur une orbite terrestre haute de 128 700 Ă— 32 200 km en utilisant son moteur-fusĂ©e construit par Thiokol Ă©choue car la tempĂ©rature interne est trop basse pour que les piles fournissent une puissance suffisante. Cela abouti Ă  une trajectoire balistique de la sonde lunaire avec une altitude de 114 750 km Ă  11 h 42 TU le jour du lancement, selon les informations communiquĂ©es par la NASA en [7].

La transmission en temps réel est obtenue pour environ 75% du vol, mais le pourcentage de données enregistrées pour chaque expérience est variable. Sauf pour la première heure de vol, le rapport signal sur bruit est bon. La sonde met fin à la transmission lorsqu'elle revient dans l'atmosphère de la Terre après 43 h 03 min 47 s de vol, le à 03 h 46 TU au-dessus de l'océan Pacifique Sud[8].

La sonde lunaire Pioneer 1 sur sa plate-forme de lancement
La sonde lunaire Pioneer 1 sur sa table de lancement.

RĂ©sultats de la mission

Une petite quantité d'informations scientifiques utiles est envoyée, montrant que le rayonnement environnant la Terre est sous forme de bandes et mesurant l'étendue des bandes, cartographiant le flux ionisant total, effectuant les premières observations des oscillations hydromagnétiques du champ magnétique terrestre et prenant les premières mesures de la densité des micrométéorites et du champ magnétique interplanétaire[3]. La sonde vérifie l'existence des ceintures de Van Allen et envoie d'autres données utiles sur la limite du champ magnétique terrestre.

Dans un communiqué de presse du peu après le lancement, le département de la Défense des États-Unis (DoD) a officiellement attribué le nom de « Pioneer » à la sonde, bien qu'il a souvent été rétroactivement connu sous le nom de « Pioneer 1 ». Le nom n'est suggéré par aucun responsable de la NASA, mais par Stephen A. Saliga, un responsable des expositions de la USAF à la Wright-Patterson Air Force Base à Dayton, Ohio, qui a conçu une exposition pour coïncider avec le lancement[7].

Les enquêteurs ont conclu plus tard qu'un accéléromètre a par erreur coupé l'arrivée du carburant au deuxième étage Able en raison du réglage incorrect d'une valve.

Notes et références

  1. (en) « In Depth | Pioneer 1 », sur NASA Solar System Exploration, (consulté le )
  2. (en) « In Depth | Pioneer 1 », sur NASA Solar System Exploration (consulté le )
  3. (en) « Pioneer 1 », NASA NSSDC, (consulté le )
  4. (en) « NASA - NSSDCA - Experiment - Details », sur nssdc.gsfc.nasa.gov, (consulté le )
  5. (en) « NASA - NSSDCA - Experiment - Details », sur nssdc.gsfc.nasa.gov, (consulté le )
  6. (en) « NASA - NSSDCA - Experiment - Details », sur nssdc.gsfc.nasa.gov, (consulté le )
  7. (en) « In Depth | Pioneer 1 », sur NASA Solar System Exploration, (consulté le )
  8. (en) « NASA - NSSDCA - Spacecraft - Details », sur nssdc.gsfc.nasa.gov, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.