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Pierre Gauvreau (peintre)

Pierre Gauvreau, né le et mort le à Montréal[1] - [2], est un artiste-peintre et auteur québécois, aussi scénariste, réalisateur de télévision et producteur de cinéma.

Pierre Gauvreau
Pierre Gauvreau, Françoise Sullivan, Louise Renaud, Madeleine et Mimi Lalonde, Claude Gauvreau et Marcel Barbeau à Saint-Hilaire, photographie de Maurice Perron, MNBAQ, 1946.

Peintre automatiste, il est le frère de l'auteur Claude Gauvreau, signataire comme lui du Refus global.

Biographie

Sur scène avec Françoise Sullivan

Pierre Gauvreau entreprend en 1940, des études à l'École des beaux-arts de Montréal qui offre une formation beaucoup trop académique pour lui. Gauvreau a déjà découvert l'art moderne par le biais de reproductions d'œuvres de Matisse et Picasso, entre autres, dans les magazines. Lors d'une exposition du collège Sainte-Marie, en 1941, présentant une vingtaine d'huiles de Gauvreau, influencées par le fauvisme. Paul-Émile Borduas, invité à juger le concours, remarque ses peintures, et l'invite à se joindre au groupe d'artistes se réunissant chaque semaine dans son atelier. Pierre demande la permission à Borduas d'amener quelques amis qui sont: Françoise Sullivan, Louise Renaud, Fernand Leduc, qui étudient aux beaux-arts avec lui et son ami Bruno Cormier. En 1948, ils signeront tous le manifeste Refus Global écrit par Borduas. Les autres signataires sont: Madeleine Arbour, Marcel Barbeau, Marcelle Ferron, Claude Gauvreau, Muriel Guilbault, Thérèse Renaud(Leduc) Jean-Paul Mousseau, Maurice Perron, Françoise Riopelle, Jean Paul Riopelle. C'est Pierre Gauvreau qui dactylographiera tous les textes et imprimera les 400 copies. Il restera fidèle à ces préceptes toute sa vie. Dans le film, Gauvreau ou l'obligation de la liberté de Charles Binamé, (production Vivavision, 2000) on peut constater la persistance de ses convictions.

En 1943, il expose avec 22 autres jeunes artistes regroupés sous le nom des Sagittaires à la Dominion Gallery et à la Société d'art contemporain. La même année, Pierre Gauvreau devient officier d'infanterie dans l'armée canadienne[3]. Il continue de peindre dans ses rares moments de liberté et en juillet 1944 il réussit son premier tableau non figuratif. Puis basé outre-mer il envoie à son frère Claude des dessins que celui-ci intègrera à la première exposition de ceux que l'on appellera Les Automatistes au printemps 1946. Libéré au cours de l'été il revient à Montréal et entreprend résolument de peindre. En 1947 et 1950 il présente ses œuvres à l'appartement familial du 75 rue Sherbrooke Ouest. Il participe aux principales manifestations d'avant-garde.

En 1947, il réalise les décors de la pièce de théâtre Bien-être de son frère Claude Gauvreau.

En décembre 1948, lorsque son ami Jean Paul Riopelle quitte le Québec pour s'installer en France, il part avec une quinzaine de tableaux de Pierre pour les exposer. Il le fera participer à quelques expositions dont Rixes et Contre-espace en 1951.

Pendant les années 1950, il sera animateur de radio et de télévision. De 1955 à 1967 il sera réalisateur à la section Jeunesse de Radio-Canada. Pépinot, textes Réginald Boisvert, Radisson, CF-RCK, Rue de l'Anse, D'Iberville coproduction internationale, première série couleur de Radio-Canada.

La Galerie Denyse Delrue présente ses œuvres récentes en 1961 et 1962, année où il participe au Festival des deux mondes à Spolète, en Italie. Il est de l'exposition inaugurale du Musée d'art contemporain à l'Exposition Universelle de 1967. En 1971 et 1972 a lieu au MAC à Montréal et au Grand Palais à Paris, Borduas et les automatistes, Montréal 1942-1955

Pendant la décennie qui suit il sera directeur de la création à Radio-Québec, chef de studio (IXE-13, Le temps d'une chasse, L'Exil) puis directeur de la production française à l'Office national du Film. Il quitte en 1972 pour retourner à la création. De retour à Radio-Québec il réalise trois séries documentaires auxquelles il attache beaucoup d'importance: On n'a plus les séances qu'on avait, sur le jeune théâtre; Si l'monde savait, sur les artistes autodidactes parfois nommée les patenteux; puis Aux yeux du présent, une série de procès avec jury sur des épisodes pertinents de l'Histoire.

En 1973, il présente, à la Société Radio-Canada, un projet de télé série sur l'avènement de la modernité au Québec. Plusieurs années plus tard, adapté en téléroman à la demande de la SRC, ce projet deviendra la trilogie téléromanesque à succès Le Temps d'une paix (1980-86), Cormoran (1990-93), et Le Volcan tranquille (1997-98).

En 1990, il reçoit un Grand Prix de l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision, pour l'ensemble de son œuvre.

En janvier 1976, avec Janine Carreau sa nouvelle compagne, peintre et photographe, il achète un triplex sur la rue Cherrier à Montréal ce qui leur donnera l'espace pour se faire des ateliers. Le 7 décembre 1976, il reprend enfin les pinceaux qu'il avait délaissés depuis février 1963 faute de temps.

De son vivant, il participe Ă  plus de 170 expositions.

En 1995, il reçoit le Prix Louis-Philippe-Hébert pour l'ensemble de son œuvre peint.

En juin 2010, le Musée de Charlevoix à La Malbaie expose ses toiles lors d'une exposition pour le 25e anniversaire de l'émission télévisée Le Temps d'une paix dont il a rédigé les textes.

Il meurt le , à l'âge de 88 ans[1], d'une insuffisance cardiaque[4].

Il a partagé son temps entre Montréal et les Cantons-de-l'Est et a peint aux deux endroits.

Ĺ’uvres d'art

  • Pulsion allègre, grave, jaune, assoiffĂ©e, 1944, huile sur carton, 55 x 76 cm MusĂ©e national des beaux-arts du Canada, Ottawa (premier tableau non-figuratif)
  • Aspect franc, 1944, huile sur masonite, 50,5 x 65,6 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du Canada, Ottawa
  • L'oblongue Ă©talène, 1947, huile sur toile, 60,8 x 106,5 cm, MusĂ©e d'art contemporain de MontrĂ©al[5].
  • Le squelette aux pieds d'Ă©toile, 1949, huile sur toile, 45,7 x 35,6 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du Canada, Ottawa[6].
  • Le Festin des omophages sĂ©rie Les Plaines dĂ©montables, 1947, huile sur toile, 86,8 x 206,5 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec, QuĂ©bec[7].
  • La Fleur anthropophage, 1947, huile sur carton, 60,5 x 49 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec, QuĂ©bec[8].
  • Hommage Ă  Giordano Bruno, 1948, huile sur toile, 121,7 x 151,2 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec, QuĂ©bec[9].
  • Mes rĂŞves sont fixes dans l'univers sinueux, 1951, huile sur toile, 91 x 55,6 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec, QuĂ©bec[10].
  • CitĂ© radieuse, 1962, huile sur toile, 122 x 152 cm, collection privĂ©e
  • Ont des oreilles attentives, 1977, acrylique sur bois, 76 x 91 cm, collection privĂ©e.
  • Salade aux Ĺ“ufs durs, 1978, acrylique sur bois, 122 Ă— 122 cm, collection privĂ©e.
  • Maudit par quelques-uns, 1978, acrylique sur toile, 122 x 152 cm, collection Banque d'Ĺ“uvres d'art du Canada
  • AimĂ© par quelques autres, 1978, acrylique sur toile, 122 x 152 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec, ex collection Janine Carreau
  • La jeune fille et la lune (Claude Gauvreau), 1978, acrylique sur toile, 183 x 122 cm, collection privĂ©e
  • Les vacances d'un cyclope, 1979, acrylique sur bois, 244 x 244 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec.
  • Ă€ titrer, 1980, techniques mixtes sur 4 panneaux de bois, (fait avec les drapeaux du QuĂ©bec qui trainaient dans la rue Cherrier le lendemain du rĂ©fĂ©rendum de 1980), 244 x 366 MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec
  • Weekend poivrĂ©, 1982, acrylique sur toile, 152 x 126 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec, QuĂ©bec[11].
  • FenĂŞtre biologique, 1988, acrylique sur toile, 183 x 122 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec
  • Le courage de nos questions (Carl Sagan), 1988, acrylique sur toile, 183 x 122 cm, collection privĂ©e
  • Éloge de l'asymĂ©trie, 1994, acrylique sur toile, 152 x 122 cm, Ville de Laval.
  • Cadavre exquis au toucan, 1982-1996, en trio avec Charles BinamĂ© et Janine Carreau, acrylique et huile sur toile, 91 x 91, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec
  • Ce qui de notre vivant doit ĂŞtre formulĂ© (AndrĂ© Breton), 1998, acrylique sur 3 toiles, 117 x 467 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec
  • Les oranges sont vertes, elles sont aussi bleu, blanc, rouge, n'est-ce pas Serge ? 1998, acrylique sur toile, 117 x 117 cm collection privĂ©e, (fait pour et offert Ă  Serge Lemoyne quelques jours avant son dĂ©cès)
  • Agapes nocturnes, 1999, acrylique, 117 x 117 cm, collection privĂ©e.
  • LES INSOUMIS IV Hommage Ă  Maurice Perron, 2000, acrylique sur toile, 112 x 112 cm, collection privĂ©e (sĂ©rie de 13 tableaux)
  • Salut Jean Paul, bonne chasse !, 2002, cadavre exquis en duo avec Janine Carreau, acrylique sur toile, 112 x 168 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec (fait lors du dĂ©part de leur ami Jean Paul Riopelle)
  • Pour Bruno, 2003 acrylique sur toile 112 x 112 cm, collection Institut Philippe-Pinel, MontrĂ©al. (un hommage Ă  Bruno Cormier, son grand ami, l'un des trois fondateurs de l'Institut)
  • Requiem pour Marie Trintignant, 2003, triptyque acrylique sur cartons antiacides 30,5 x 76,5 cm, collection Institut Philippe-Pinel, MontrĂ©al
  • Les boucliers mĂ©galomanes II (Claude Gauvreau), 2004, acrylique sur toile, 122 x 76 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec
  • PerversitĂ© galopante, 2006, techniques mixtes, 91 x 76 cm, collection privĂ©e
  • Maganer les statues, 2006, techniques mixtes sur toile, 161 x 61 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec
  • Humeur neigeuse, 2006, cadavre exquis en duo avec Janine Carreau, acrylique sur 8 cartons anti acides 76 x 76 cm, MusĂ©e de la civilisation du QuĂ©bec, QuĂ©bec
  • Les Riches heures de la rue Cherrier 2007-2008, techniques mixtes, sĂ©rie de 20 tableaux
  • Les Mille et Deux Nuits, 2008, cadavre exquis en duo avec Janine Carreau, tondo, 41 cm diamètre, techniques mixtes sur 8 cartons,
  • Échos d'un autre monde XVI, cadavre exquis, en forme de casse-tĂŞte en duo avec Janine Carreau, 2010, acrylique sur 34 morceaux de bois 102 x 178 cm, collection privĂ©e
  • Passe-partout pour l'insondĂ©, 2011, techniques mixtes sur toile, 76 x 152 cm, collection privĂ©e, dernier tableau de Pierre Gauvreau

Filmographie

Producteur

Acteur

  • 1954 : Vancouver : Narrateur (voix)
  • 1954 : Saint-Pierre-et-Miquelon : Narrateur (voix)
  • 1954 : Reliques indiennes : Narrateur (voix)
  • 1954 : La Coupe du bois en Colombie-Britannique : Narrateur (voix)

RĂ©alisateur

Auteur

  • 1959 : Conrad (tĂ©lĂ© théâtre production Radio-QuĂ©bec)
  • 1959 : Les jeux sont faits (tĂ©lĂ© théâtre production SRC)
  • 1980-1986 : Le temps d'une paix (tĂ©lĂ©roman 133 Ă©pisodes production SRC)
  • 1982 : Le temps d'une paix spĂ©cial de NoĂ«l (tĂ©lĂ©roman production SRC)
  • 1990-1993 : Cormoran (tĂ©lĂ©roman 78 Ă©pisodes production SRC)
  • 1997-1998 : Le volcan tranquille (tĂ©lĂ©roman 52 Ă©pisodes production SRC)

Expositions

  • Exposition des Sagittaires, exposition collective incluant les Ĺ“uvres de 23 artistes, Galerie Dominion, au
  • Deuxième exposition des automatistes, exposition incluant les Ĺ“uvres de Barbeau, Borduas, Fauteux, Leduc, Mousseau et Gauvreau lui-mĂŞme, chez la mère de Gauvreau (75, rue Sherbrooke O., app. 5), du au [3]
  • Première exposition solo des Ĺ“uvres de Gauvreau (rassemble 33 toiles), chez la mère de Gauvreau (75, rue Sherbrooke O., app. 5), 15 au [3]
  • 1979 Ĺ’uvres de Pierre Gauvreau, au MusĂ©e d'art contemporain de MontrĂ©al , du 26 avril au 10 juin
  • 1979 Galerie Dresdnere, Toronto;
  • 1979 Frontiers of Our Dreams: Quebec Paintings in the 1940's and the 1950's, Winnipeg Art Gallery
  • 1981 Pierre Gauvreau The First Decade 1944-1954, Agnes Etherington Art Center, Kingston, Ontario, et MusĂ©e du QuĂ©bec Karen Wilkin commissaire
  • 1981Pierre Gauvreau Ĺ“uvres rĂ©centes Galerie Dresdnere, Toronto et Galerie Gilles St-Pierre, MontrĂ©al
  • 1983 Association des artistes non-figuratifs de MontrĂ©al 1956-1962, exposition itinĂ©rante prĂ©sentĂ©e dans 6 villes au Canada,
  • De Durer Ă  Saxe gravures et dessins, Cabinet des estampes MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al,
  • Le MusĂ©e du QuĂ©bec, 50 ans d'acquisitions, 500 Ĺ“uvres majeures de la collection permanente.
  • Échos d'un nouveau monde, Janine Carreau et Pierre Gauvreau, Galerie Michel-Ange, au
  • PĂ©ritĂ© : Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau, Fernand Leduc, Galerie Michel-Ange, au

Ĺ’uvre Ă©crite

Distinctions

Notes et références

  1. « Décès de Pierre Gauvreau », Cyberpresse (http://www.cyberpresse.ca), (consulté le ).
  2. « Gauvreau, Pierre (notice nécrologique) », La Presse (Montréal) (necrologie.cyberpresse.ca), (consulté le ).
  3. François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois, 1941-1954, Outremont, Lanctôt Éditeur, coll. « L'histoire au présent » (no 11), , 1023 p. (ISBN 9782894850572, OCLC 1114020895)
  4. « Pierre Gauvreau s'éteint », SRC (http://www.radio-canada.ca), (consulté le ).
  5. « Sans titre - Gauvreau, Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  6. « Sans titre - Gauvreau, Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  7. « Les Plaines démontables : le Festin des homophages - Gauvreau, Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  8. « La Fleur anthropophage - Gauvreau, Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  9. « Hommage à Giordano Bruno - Gauvreau, Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  10. « Les Rêves - Gauvreau, Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  11. « Weekend poivré - Gauvreau, Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )

Articles connexes

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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