Pascoïte
La pascoïte est un minéral de formule Ca3V10O28·17H2O ou Ca2Ca(V10O28)·17H2O[2] de couleur rouge-orange à jaune. Elle a été découverte dans la province de Pasco au Pérou, d'où son nom, et décrit en 1914[3]. Son symbole IMA est Pas.
Pascoïte Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1] | |
Échantillon venant de la mine D-Day n°2 dans le Utah aux États-Unis | |
Général | |
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Classe de Strunz | 4.HC05.
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Classe de Dana | 47.2.1.1
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Formule chimique | Ca2Ca(V10O28)·17H2O |
Identification | |
Couleur | rouge-orange foncé à jaune-orange ; jaune sale (lors d'une déshydratation partielle) |
Classe cristalline et groupe d'espace | 2 - sphénoïdale
B2 |
Système cristallin | monoclinique |
Clivage | distinct/bon. Distinct sur {010} |
Cassure | conchoïdale. Fractures développées dans des matériaux fragiles caractérisés par des surfaces légèrement incurvées (par exemple, le quartz). |
Habitus | cristaux minuscules, en forme de lattes à terminaisons obliques ; {110} strié [001], et {111} strié [101]
Incrustations - forme des agrégats en forme de croûte sur la matrice. Granuleux - apparaît généralement sous forme de cristaux anédriques à subédriques dans la matrice. |
Échelle de Mohs | 2,5 |
Trait | jaune de cadmium |
Éclat | sous-adamantin, vitré |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,775, nβ = 1,815, nγ = 1,825
2V : de 50° à 56° (mesuré), 52° (calculé) |
Pléochroïsme | visible, X = jaune de cadmium clair, Y = jaune de cadmium, Z = orange |
Biréfringence | δ = 0,050, biaxial (-) |
Dispersion | 2 vz ~ r < v forte |
Transparence | translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,455 g/cm3 (mesuré), 2,465 g/cm3 (calculé) |
Solubilité | dans l'eau |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
Description
Les cristaux de pascoïte, qui se rassemblent dans des croûtes granuleuses, sont minuscules et ont l'apparence de picots avec des terminaisons obliques. Le minéral est de couleur rouge-orange foncé à jaune-orange et jaune sale lorsqu'il est partiellement déshydraté. Il se présente sous forme d'efflorescences dans les tunnels miniers ou sous forme de sous-produit d'oxydes de vanadium superficiels lixivié par les eaux souterraines. La pascoïte a été trouvée en association avec la carnotite[4].
La pascoïte se dissout facilement pour former un liquide rouge foncé[5].
Elle fait partie du groupe éponyme de la pascoïte[2]. L'analogue de magnésium de la pascoïte est la magnésiopascoïte[6].
Structure
Une étude de 2005 a déterminé que la pascoïte a une structure cristalline désordonnée C 2/m. Elle est constituée d'anions décavanadate (V10O28)6− liés entre eux par le complexe interstitiel {Ca 3(H2O)17}6+[7].
Synthèse
La pascoïte est aisément synthétisée en lessivant des oxydes de calcium et de vanadium à l'eau ce qui produit une solution de couleur orange de pH d'environ 4,6. L'évaporation de la solution à température ambiante produit des cristaux rouge orangé du minéral. Dissoute, elle peut également être recristallisée dans l'eau[8].
Histoire
La pascoïte a été découverte dans la mine Ragra près de Cerro de Pasco, au Pérou, où le minéral s'est formé sur les parois d'un tunnel d'exploration après son excavation[6]. Les spécimens ont été transportés par D. Foster Hewett du Pérou au laboratoire Institut d'études géologiques des États-Unis pour analyse. Plusieurs années plus tard, en 1914, la pascoïte est décrite dans la revue de American Philosophical Society. Elle a été nommée d'après la province de Pasco où sa découverte a eu lieu[9].
Distribution
La pascoïte a été trouvée en Argentine, en République tchèque, en Italie, au Pérou, au Royaume-Uni et aux États-Unis[6]. Plusieurs des sites où elle a été signalée sont des districts miniers d'uranium[6]. Le matériau type est conservé aux États-Unis à l'Université de Harvard dans le Massachusetts et au Musée national d'histoire naturelle de Washington DC[4].
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- (en) « Pascoite », sur Mindat.org (consulté le )
- (en) « Pascoite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
- (en) « Pascoite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh, Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
- Hillebrand, Merwin et Wright 1914, p. 51.
- Kampf et Steele 2008, p. 680.
- Hughes, Schindler et Francis 2005, p. 1379.
- Swallow, Ahmed et Barnes 1966, p. 397.
- Hillebrand, Merwin et Wright 1914, p. 49.
Bibliographie
- (en) W. F. Hillebrand, H. E. Merwin et Fred E. Wright, « Hewettite, Metahewettite and Pascoite, Hydrous Calcium Vanadates », Proceedings of the American Philosophical Society, American Philosophical Society, vol. 53, no 213, janvier–mai 1914, p. 31–54 (JSTOR 984129).
- (en) John M. Hughes, Michael Schindler et Carl A. Francis, « The C2/M Disordered Structure of Pascoite, CA3[V10O28]·17H2O: Bonding Between Structural Units and Interstitial Complexes in Compounds Containing the [V10O28]6− Decavanadate Polyanion », The Canadian Mineralogist, vol. 43, no 4, , p. 1379–1386 (DOI 10.2113/gscanmin.43.4.1379)
- (en) Anthony R. Kampf et Ian M. Steele, « Magnesiopascoite, a new Member of the Pascoite Group: Description and Crystal Structure », The Canadian Mineralogist, vol. 46, no 3, , p. 679–686 (DOI 10.3749/canmin.46.3.679)
- (en) A. G. Swallow, F. R. Ahmed et W. H. Barnes, « The crystal structure of pascoite, Ca3V10O28·16H2O », Acta Crystallographica, vol. 21, no 3, , p. 397–405 (DOI 10.1107/S0365110X66002974)