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Parc du Grand-Blottereau

Le parc du Grand-Blottereau est un parc de Nantes, situé dans le quartier Doulon - Bottière, à l'est de la commune. Le parc proprement dit s'étend sur 19 ha dans le cadre d'un domaine municipal de 37,5 ha, ce qui en fait le plus grand parc de la ville.

Parc du Grand-Blottereau
Image illustrative de l’article Parc du Grand-Blottereau
Entrée de la colline de Suncheon.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Subdivision administrative Pays de la Loire
Commune Nantes
Quartier Doulon - Bottière
Superficie 19 ha
Caractéristiques
Essences Eucalyptus, grenadiers, oliviers, mimosas, canna
Lieux d'intérêts Château du Grand-Blottereau
Serres tropicales
Jardin coréen
Gestion
Propriétaire Ville de Nantes
Ouverture au public Oui
Protection Logo des sites naturels français Site classé (1966)
Lien Internet http://www.jardins.nantes.fr
Accès et transport
Tramway  Tramway de Nantes   1 (station : Mairie de Doulon)
Bus  Autobus de Nantes   12 (arrêt : Grand Blottereau)
Localisation
CoordonnĂ©es 47° 13′ 41″ nord, 1° 30′ 31″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Parc du Grand-Blottereau
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Parc du Grand-Blottereau
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Parc du Grand-Blottereau
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Parc du Grand-Blottereau

Historique

Le domaine Ă©piscopal

Depuis les invasions barbares au VIe siècle, la paroisse de Doulon dont fait partie le Grand-Blottereau, devient un domaine épiscopal, dont Harscoët Ier de Saint-Pierre, seigneur de Retz, s'appropriera une bonne part durant le XIe siècle. Il faudra la menace d'une excommunication, à la suite des décisions du concile de Rome en 1049, pour que Harscouët rétrocède Doulon aux évêques en 1104 (elle sera l'une des rares paroisses à être rendu à l'évêché nantais) et restera leur propriété jusqu'à la Révolution.

Mais les évêques, incapables de gérer leur biens, cèdent leurs domaines à des familles aisées, sous la pression du duc de Bretagne. Des seigneuries se créent alors, comme celles du « Grand-Blottereau » et du « Petit-Blottereau » (qui se trouvait à proximité, au sud-ouest du parc, au bout de l'avenue du Petit-Blottereau). Elles s'étendent jusque sur la prairie de Mauves.

On sait que, durant la seconde moitié du XIe siècle, Constance de Normandie, duchesse de Bretagne possédait le manoir du Petit-Blottereau, puisque selon la légende, elle aurait été à l'origine de la fondation d'une chapelle, dédiée à Vierge Marie et baptisée « Notre-Dame de Toutes-Aides », pour accomplir le vœu fait lors d'une prière exaucée. La petite chapelle, reconstruite vers 1610, laissa la place à une nouvelle église édifiée à la fin du XIXe siècle[1]

La seigneurie du Grand-Blottereau

En 1405, la seigneurie est la propriété de Robert de Sesmaisons, puis passe de 1428 à 1443, à Guillaume Baborin. Elle est anoblie en 1453 en faveur de Pierre Raboceau, secrétaire du duc de Bretagne. Elle devient ensuite la propriété de Pierre de Montigné en 1505, Jean du Ponceau (prévôt de Nantes) en 1560, Bertrand puis Guy Glé et Jeanne de Bouillé, seigneur et dame de La Costardaye en 1602.

En 1635, Ă  Christophe Juchault de Lamoricière (ou Juchaud), prĂ©sident de la Chambre des comptes de Bretagne[2]. En 1741, Louis Christophe Juchault la revend pour 90 000 livres (1,6 millions d'euros actuels[3]) au richissime armateur nĂ©grier Gabriel Michel, directeur de la Compagnie des Indes.

Le château

Entre 1742 et 1747, celui-ci fait construire un château, dont l'auteur des plans nous est inconnu, mais furent très probablement attribués à tort à l'architecte parisien Jean-Baptiste Ceineray, qui était néanmoins trop jeune pour conduire un tel projet puisqu'il n'était âgé de seulement à peine 20 ans au début des travaux[4]. Les noms de Jacques V Gabriel et de Germain Boffrand sont également évoqués[5].

En 1762, le domaine est revendu 160 000 livres Ă  Guillaume Seigne, nĂ©gociant, dont la famille est aussi prĂ©sente dans les forges du pays de Châteaubriant. Seigne fera construire, probablement peu après son acquisition, les vastes communs qui se trouve Ă  l'ouest du château[6].

En 1823, Ă  la suite de successions, il appartient Ă  Catherine Budan, Ă©pouse de Jean Augustin-Joseph Sioc'han de Kersabiec, maire de Doulon sous l'Empire, qui vend le château et le parc attenant Ă  Louis-George Law de Lauriston (1773-1834) pour 110 000 francs[4].

En 1835, Thomas Dobrée achète le domaine qu'il offre un an plus tard à celle qui est devenue son épouse Jane Wilhelmine Walsh[7].

En 1851, l'inauguration de la ligne ferroviaire venant de Paris marquant la limite sud du parc, isole celui-ci de la prairie de Mauves et prive le château de sa vue imprenable sur la Loire[8].

En 1895, Thomas Dobrée meurt sans héritier, et fait de son ami Hippolyte Durand-Gasselin[9] (1839-1929, industriel et banquier, fils de l'architecte homonyme, 1806-1888) son légataire. En 1902, M. Meunier directeur de l'École supérieure de commerce de Nantes, en accord avec la ville, et selon le souhait d'Hippolyte Durand-Gasselin, fait construire une serre tropicale placée sous la responsabilité de la chaire d'agronomie coloniale de l'école[10]. En 1905, Durand-Gasselin fait don du château et de son parc à la ville de Nantes, moyennant l'obligation d'y créer un jardin exotique et un musée colonial[11].

Le domaine municipal

Durant la Première Guerre mondiale, une partie des terres du domaine est utilisĂ©e par la mairie pour remĂ©dier Ă  la pĂ©nurie de nourriture. Des parcelles sont plantĂ©es de pommes de terre. Cette opĂ©ration, effectuĂ©e Ă©galement au parc de ProcĂ©, est rĂ©ussie grâce Ă  l'emploi de la main d'Ĺ“uvre des prisonniers de guerre allemands. La rĂ©colte atteint les 137 tonnes[12]. En 1917, l'armĂ©e amĂ©ricaine y installe un hĂ´pital militaire..

En 1927, la ville y crée une nursery florale, le « fleuriste municipal ».

Durant l'entre-deux-guerres, les baraquements laissés vacants par les américains sont occupés par des familles nécessiteuses.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Grand-Blottereau héberge deux compagnies britanniques (une anglaise, une écossaise). Pendant l'occupation, les Allemands construisent un blockhaus à proximité du château.

À la Libération, des baraquements abritent des sinistrés des bombardements de Nantes, puis par la suite les rapatriés d'Algérie dès 1962. Quant au château, il abritera de 1945 à 1961, une « maison de l'Enfance » gérée par une association créée pour venir en aide aux enfants orphelins, dont les parents ont été fusillés, massacrés ou sont morts en déportation[11].

En 1952, la pĂ©pinière municipale de Nantes situĂ© jusqu'ici dans le parc de ProcĂ© est transfĂ©rĂ©e dans la partie sud-est du parc du Grand-Blottereau sur une superficie de 9 hectares[13].

En 1957, est construit un gymnase près de l'entrĂ©e principale du parc, pour la « SociĂ©tĂ© de Gymnastique et des Sports AthlĂ©tiques » de Doulon appelĂ©e communĂ©ment « la Doulonnaise ». Cet Ă©quipement portera dès 1968 le nom de « Gymnase RaphaĂ«l Lebel » en mĂ©moire du fondateur de la sociĂ©tĂ© en 1905[14].

C'est également en 1957, que le centre d'apprentissage horticole créé en 1933 et dispensant jusqu'ici ses cours au jardin des plantes est transféré dans les locaux de l'ancienne laiterie située dans les communs du château[15].

À la fin des années 1960, les collections du musée colonial sont transférées au musée du château des ducs de Bretagne. L'arrêté du classe le château comme monument historique[16].

En 1970, les serres tropicales sont reprises par la municipalité lors de la fermeture de la section agronomie de l'École de commerce.

En 1971, le centre d'apprentissage horticole devient un lycée privée horticole dirigé par le directeur du Service des Espaces Verts et de l'Environnement (SEVE) de la ville de Nantes. L'établissement qui dispense ses cours dans de nouveaux locaux depuis 2004 (situés à proximité des communs), fusionna en avec le lycée Jules-Rieffel de Saint-Herblain accueille 230 élèves[17] - [18].

Durant les années 1970, les baraquements furent détruits et les 80 familles qui les occupaient furent relogées dans les nouvelles cités HLM construites à l'époque. Ces démolitions permirent un agrandissement notable du parc qui atteignit alors sa taille actuelle[19].

Le domaine de nos jours

Le SEVE

Le parc accueille le « Service des Espaces Verts et de l'Environnement » (SEVE) de la ville de Nantes comportant :

  • 2 840 m2 de serres, 1 488 m2 de tunnels, 156 m2 de tunnels non chauffĂ©s, 650 m2 de bâches et 1 488 m2 de coffres avec chassis, le tout sur un terrain de 3 hectares au nord-ouest du parc[20],
  • des pĂ©pinières de 9 hectares au sud-est.

Le lycée horticole

Il abrite également le lycée horticole Le Grand Blottereau, élément constitutif, avec le lycée et CFA Jules Rieffel, du pôle vert d'enseignement de la métropole nantaise. Le lycée horticole reçoit des collégiens en 3e agricole, et forme en productions horticoles et aménagement paysager (sauf BTS) des CAP, des baccalauréat professionnels et des BTS. Il reçoit aussi des classes d'éveil et des adultes en formation[21].

Le parc

Le site est aménagé depuis plusieurs années selon un motif exotique, en lien avec la présence de serres tropicales. Il devrait accueillir à terme différents milieux des cinq continents. On peut y voir actuellement :

  • le jardin Ă  la française (devant le château) ;
  • la rocaille mĂ©diterranĂ©enne ;
  • le bayou amĂ©ricain ;
  • la bananeraie ;
  • le jardin corĂ©en (colline de Suncheon) ;
  • le jardin au naturel, dont s'occupent les Ă©lèves du lycĂ©e horticole.
  • le jardin de l'amitiĂ© franco-allemande avec ses sculptures en acier corten.

Les installations sportives

Outre le Gymnase Raphaël-Lebel[14], le parc comporte aujourd'hui deux terrains de football, un terrain de rugby, un terrain de cricket, cinq courts de tennis, une salle omnisports (gymnase Raphaël-Lebel), un terrain de pétanque, deux terrains de basket-ball et un terrain de handball.

Images

Notes et références

  1. Notre-Dame de Toutes-Aides sur « saintemarie-doulon.org »
  2. « Dictionnaire historique, géographique et topographique de Nantes et de l'ancien comté nantais » par J.F. Macé de Vaudoré - 1836
  3. « Convertisseur de monnaie d'Ancien Régime - Livres - euros », sur convertisseur-monnaie-ancienne.fr (consulté le )
  4. Du village Ă  la ville..., page 43, note 12.
  5. Le Grand Blottereau op. cit., p. 57
  6. Le Grand Blottereau op. cit., p. 82
  7. Le Grand Blottereau op. cit., p. 97
  8. Le Grand Blottereau op. cit., p. 101
  9. Fiche d'Hippolyte Durand-Gasselin sur geneanet.org
  10. Le Grand Blottereau op. cit., p. 111
  11. Nantes Passion n°162 - Février 2006 - Pages 26 à 29
  12. Jean-Charlez Cozic et Daniel Garnier, La presse à Nantes de 1757 à nos jours, t. II. Les années Schwob (1876-1928), Nantes, L'Atalante, , 399 p. (ISBN 978-2-84172-395-9), p. 244-245.
  13. Le Grand Blottereau op. cit., p. 148
  14. Le Grand Blottereau op. cit., p. 168
  15. Le Grand Blottereau op. cit., p. 134
  16. « Classement du Grand-Blottereau », notice no PA00108658, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 3 mars 2014.
  17. Le Grand Blottereau op. cit., p. 135
  18. Historique du lycée horticole du Grand Blottereau
  19. Doulon op. cit., p. 173
  20. Le Grand Blottereau op. cit., p. 139
  21. présentation du lycée horticole du Grand Blottereau

Voir aussi

Bibliographie

  • Groupe de recherche historique de Doulon, Du village Ă  la ville, Doulon de la RĂ©volution Ă  la fin du 19e siècle, Editions ACL, Nantes, 1985, pages 43-44.
  • Elodie Laporte, Le Grand Blotterau, le Trianon nantais, Nantes, Association Nantes Renaissance, , 36 p.
  • NoĂ«l Guillet, Doulon : De l'indĂ©pendance Ă  l'annexion - Cent ans de vie municipale, Nantes, Association Doulon-histoire, , 194 p. (ISBN 2-908289-19-9) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • NoĂ«l Guillet et Reine Guillet, Le Grand Blottereau : son château - son Ă©crin de verdure, Nantes, Association Doulon-histoire, , 190 p. (ISBN 2-908289-73-3) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Liens externes

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