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Panthère (contre-torpilleur)

Le Panthère est un contre-torpilleur français de la classe Jaguar construit pour la Marine française dans les années 1920. À l'exception de quelques croisières dans la Manche et dans les Antilles françaises, il effectue toute sa carrière dans les eaux méditerranéennes. Le navire est affecté en 1932 à l'école des torpilles de Toulon et y reste jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en . Il escorte ensuite des convois dans l'océan Atlantique et est à quai pour être modernisé lorsque la bataille de France débute en . Après la l'armistice du 22 juin 1940 un mois plus tard, le Panthère est placé dans mis en gardiennage. En , alors que les Allemands tentent de s'emparer de la flotte française dans le port de Toulon, il est capturé pratiquement intact. Cédé par les Allemands à la Marine royale il reprend du service sous pavillon italien au début de l'année 1943 sous le nom de FR 22. Le navire est finalement sabordé avec la défaite de l'Italie au mois de septembre et démoli après la guerre.

Panthère
Un navire de guerre pavoisé à l'entrée d'un port, son équipage sur le pont.
Le contre-torpilleur Panthère à Marseille en 1927.

Type Contre-torpilleur
Classe Jaguar
Histoire
A servi dans Marine nationale
Regia Marina
Commanditaire Marine française
Chantier naval Arsenal de Lorient
Commandé 18 avril 1922
Quille posée 23 décembre 1923
Lancement 27 octobre 1924
Commission 1er novembre 1926 (dans la marine française)
19 janvier 1943 (dans la marine italienne)
Statut Capturé le 27 novembre 1942 à Toulon (sous pavillon français)
Sabordé le 9 septembre 1943 (sous pavillon italien)
Équipage
Équipage 12 officiers et 209 membres d'équipage en temps de guerre
Caractéristiques techniques
Longueur 126,8 m
MaĂ®tre-bau 11,1 m
Tirant d'eau 4,1 m
DĂ©placement 2 126 tonnes
Ă€ pleine charge 2 980 tonnes Ă  3 075 tonnes
Propulsion 2 hélices
2 turbines Ă  vapeur
Puissance 49 000 chevaux
5 chaudières du Temple
Vitesse 35,5 nĹ“uds (65,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 5 canons de 130 mm Ă  tourelle simple
2 canons de 75 mm antiaĂ©riens
2 triple tubes lance-torpilles de 550 mm
2 rampes et 4 lanceurs pour grenades anti-sous-marine
Rayon d'action 3 000 nautiques Ă  15 nĹ“uds
Carrière
Pavillon Pavillon national français France
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie

Description

Conçus pour rivaliser avec leurs homologues italiens de la classe Leone, les contre-torpilleurs de la classe Jaguar sont longs de 126,8 mètres et large de 11,1 mètres[1] pour un tirant d'eau de 4,1 mètres. Chacun dĂ©place 2 126 tonnes au dĂ©placement normale[2] et entre 2 980 Ă  3 075 tonnes Ă  pleine charge. Ils sont propulsĂ©s par deux turbines Ă  vapeur entraĂ®nant chacune une hĂ©lice et alimentĂ©es par cinq chaudières du Temple. Ces turbines, capables de fournir une puissance totale de 49 000 chevaux, permettent au bâtiment d'atteindre une vitesse maximale de 35,5 nĹ“uds, soit 65,7 km/h. Durant ses essais Ă  la mer le , le Panthère atteint mĂŞme 56 900 chevaux pendant 8 heures et file 35,7 nĹ“uds (66,1 km/h) Ă  la 9ème heure. Chaque contre-torpilleur embarque 530 tonnes de mazout ce qui lui donne une autonomie de 3 000 nautiques Ă  une vitesse de 15 nĹ“uds (soit 5 600 km Ă  28 km/h). L'Ă©quipage est composĂ© de 10 officiers et 187 officiers mariniers, quartiers-maĂ®tres et matelots en temps de paix et de 12 officiers et 209 marins en temps de guerre[3].

L'armement principal des navires de la classe Jaguar consiste en cinq canons de 130 mm modèle 1919 en tourelles simples, avec 2 tourelles superposĂ©es Ă  l'avant et sur le rouf arrière. Les tourelles sont numĂ©rotĂ©s de 1 Ă  5 de l'avant jusqu'Ă  la 5ème pièce qui est sur l'arrière. La pièce numĂ©ro 3 est installĂ©e sur l'arrière de la 3ème cheminĂ©e. Ă€ l'origine l'armement antiaĂ©rien se compose de deux canons de 75 mm modèle 1924 en tourelles simples placĂ©s au milieu du navire. Ces camons seriont remplacĂ©s par 4 pièces simples de 37 mm. Chaque bâtiment dispose en outre de deux triple tubes lance-torpilles de 550 mm. Ces derniers sont Ă©quipĂ©s Ă  l'arrière de deux rails pour le lancement de grenades anti-sous-marine contenant au total vingt grenades pesant chacune 200 kg. L'ensemble est complĂ©tĂ© par quatre autres lanceurs Ă  grenades abritant une douzaine d'explosifs de 100 kg chacun[4].

Histoire

Le Panthère, qui tire son nom du félin éponyme, est commandé le à l'arsenal de Lorient. Sa construction commence le après que la cale no 7 ait été laissé vacante par le Jaguar, et il est lancé le . Bien que le chantier ait été différé en raison des problèmes sur son dispositif de propulsion et des retards dans les livraisons des sous-traitants, il entre en service dans la Marine nationale le avant même que sa construction soit définitivement achevée le . En attendant la fin des travaux, le navire est affecté à la 1re division de contre-torpilleurs de l'escadre de Méditerranée (devenue la 5e division légère de la 1re escadre le ) basée à Toulon, aux côtés de ses sister-ships Jaguar et Chacal. Le , le Panthère participe à une revue navale au large de Marseille en présence du président de la République Gaston Doumergue. Il est encore présent lorsque ce dernier passe une nouvelle fois la flotte en revue le , au large du Havre cette fois-ci[5]. Il est à Rouen le [6].

Conjointement avec le GuĂ©pard, le Panthère escorte les croiseurs lĂ©gers Lamotte-Picquet et Primauguet lors d'une mission aux Antilles françaises entre le et le . Les quatre lanceurs de grenades anti-sous-marines sont retirĂ©s en 1932 et le navire est transfĂ©rĂ© Ă  la 5e division lĂ©gère de l'Ă©cole des torpilles de Toulon le . Deux ans plus tard, il est procĂ©dĂ© Ă  un remplacement des canons de 75 mm antiaĂ©riens par quatre mitrailleuses antiaĂ©riennes bitubes de 13,2 mm[7]. Le Panthère sert dans la 4e division de contre-torpilleurs avec le Lynx et le Tigre lorsque la Seconde Guerre mondiale Ă©clate en . Le navire est alors transfĂ©rĂ© aux Forces maritimes de l'Ouest oĂą il reste d'octobre Ă  pour escorter des convois entre Gibraltar et Brest et entre Casablanca et Le Verdon-sur-Mer. Entre octobre et dĂ©cembre, le Panthère est Ă©quipĂ© Ă  nouveau de deux lanceurs de grenades anti-sous-marines et son canon no 3 est supprimĂ©. La mise en place des deux lanceurs conduit dans le mĂŞme temps Ă  une rĂ©duction du stock de grenades qui est ramenĂ© Ă  douze grenades de 200 kg et huit grenades de 100 kg ce qui permet d'amĂ©liorer de façon significative la stabilitĂ© du navire[8].

En , le Panthère rejoint Toulon pour y subir une refonte, comprenant notamment l'installation d'un système de tuyauterie Ă  l'avant du vaisseau entre le gaillard et le rĂ©servoir de carburant afin de permettre au navire de refaire en mer le plein de combustible, ainsi que la suppression du grand mât au profit d'une plateforme Ă©quipĂ©e d'un canon antiaĂ©rien de 3,7 mm modèle 1933 sur tourelle double. Lorsque la France capitule face Ă  l'Allemagne le 22 juin de la mĂŞme annĂ©e, le navire est toujours en cours de transformation et n'a qu'une seule hĂ©lice en Ă©tat de marche. Le Panthère est placĂ© peu après dans le cadre de la rĂ©serve et il est procĂ©dĂ© Ă  une rĂ©duction drastique de son Ă©quipage tandis que ses installations antiaĂ©riennes sont transfĂ©rĂ©es sur des bâtiments de guerre plus modernes[9]. Le , alors que la flotte française se saborde dans le port de Toulon pour Ă©chapper aux Allemands, le Panthère est capturĂ© pratiquement intact et est cĂ©dĂ© aux Italiens le . RenommĂ© en FR 22, il est remis en service dans la Marine royale le Ă  la suite de nĂ©gociations avec le Premier ministre français Pierre Laval qui donne son accord au transfert le . Le , le bâtiment appareille Ă  destination de Tarente pour y ĂŞtre utilisĂ© comme navire de transport dans les eaux italiennes. L'ex-Panthère a notamment l'occasion d'accueillir Ă  son bord l'ancien dirigeant italien Benito Mussolini lors d'un trajet entre l'Ă®le de Ponza et La Maddalena en Sardaigne le suivant. Le navire est finalement sabordĂ© dans le port de La Spezia le dans les jours qui suivent l'armistice italien et son Ă©pave est dĂ©molie après la guerre[10] - [11] - [12].

Notes et références

  1. Jordan et Moulin 2015, p. 22.
  2. Gardiner et Chesneau 1980, p. 267.
  3. Jordan et Moulin 2015, p. 18 ; 22 Ă  27.
  4. Jordan et Moulin 2015, p. 27 Ă  33.
  5. Jordan et Moulin 2015, p. 20 et 21 ; 206 ; 209 Ă  211 ; 213 et 214.
  6. Le Journal de Rouen, 5 juillet 1928.
  7. Jordan et Moulin 2015, p. 38 ; 210 et 211 ; 213 et 217.
  8. Jordan et Moulin 2015, p. 39, 225 et 231.
  9. Jordan et Moulin 2015, p. 39, 40 et 231.
  10. Brescia 2012, p. 135.
  11. Cernuschi et O'Hara 2013, p. 143.
  12. Jordan et Moulin 2015, p. 248 et 249.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [dĂ©tail de l’édition]. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) John Jordan et Jean Moulin, French Destroyers : Torpilleurs d'Escadre & Contre-Torpilleurs 1922–1956, Barnsley, Seaforth Publishing, , 296 p. (ISBN 978-1-84832-198-4, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Maurizio Brescia, Mussolini's Navy : A Reference Guide to the Regina Marina 1930–45, Annapolis, Naval Institute Press, , 240 p. (ISBN 978-1-59114-544-8). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Enrico Cernuschi et Vincent P. O'Hara, « Toulon : The Self-Destruction and Salvage of the French Fleet », dans John Jordan, Warship 2013, Londres, Conway, (ISBN 978-1-84486-205-4), p. 134 Ă  148. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Voir aussi

Articles connexes

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