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Palmitylation

La palmitylation est la formation d'une liaison covalente entre un acide gras, comme l'acide palmitique, et un rĂ©sidu de cystĂ©ine, moins frĂ©quemment de sĂ©rine ou de thrĂ©onine, gĂ©nĂ©ralement sur une protĂ©ine membranaire[1]. La palmitylation peut se produire sur quasiment tous les rĂ©sidus de cystĂ©ine hormis ceux de l'extrĂ©mitĂ© N-terminale, et sa fonction prĂ©cise varie selon la protĂ©ine considĂ©rĂ©e.

Lors de la palmitylation, un groupe palmityl (dĂ©rivĂ© de l'acide palmitique, figurĂ© ci-dessus) est ajoutĂ© Ă  un rĂ©sidu d'acide aminĂ© d'une protĂ©ine, le plus souvent membranaire.

La palmitylation augmente l'hydrophobicitĂ© des protĂ©ines et contribue Ă  leur association Ă  la membrane. La palmitylation semble aussi jouer un rĂ´le significatif dans le trafic subcellulaire des protĂ©ines entre les diffĂ©rents compartiments cellulaires[2], comme dans la modulation d'interactions protĂ©ine-protĂ©ine[3]. Contrairement Ă  la prĂ©nylation et la myristoylation, la palmitylation est gĂ©nĂ©ralement rĂ©versible, car la liaison entre l'acide palmitique et la protĂ©ine est souvent une liaison thioester. La rĂ©action inverse est catalysĂ©e par une palmitoyl-protĂ©ine thioestĂ©rase (en). Parce que la palmitylation est une modification post-traductionnelle dynamique, on pense qu'elle est employĂ©e par la cellule pour modifier la localisation subcellulaire, les interactions protĂ©ine-protĂ©ine ou les capacitĂ©s de liaison des protĂ©ines.

Un exemple de protĂ©ine qui subit une palmitylation est l'hĂ©magglutinine, une glycoprotĂ©ine membranaire utilisĂ©e par le virus de la grippe pour de lier aux rĂ©cepteurs de la cellule hĂ´te[4]. Les cycles de palmitylation d'une grande variĂ©tĂ© d'enzymes ont Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©s au cours des annĂ©es 2010, incluant H-Ras, Gsα, le rĂ©cepteur adrĂ©nergique-β2, et l'oxyde nitrique synthase de l'endothĂ©lium (eNOS). Un autre exemple est la protĂ©ine de signalisation Wnt, qui est modifiĂ©e par l'ajout d'un groupe palmityle sur un rĂ©sidu de sĂ©rine. C'est un type d' O-acylation qui est assurĂ© par une O-acyltransfĂ©rase liĂ©e Ă  la membrane[5]. Lors de la transduction du signal via des proteines G, la palmitylation de la sous-unitĂ© α, la prĂ©nylation de la sous-unitĂ© Îł, et la myristoylation participent Ă  la fixation de la protĂ©ine G sur la face interne de la membrane plasmique, de sorte que la protĂ©ine G interagisse avec son rĂ©cepteur[6].

La palmitylation dans la plasticité synaptique

Les scientifiques ont pu Ă©valuer l'importance de la fixation de longues chaĂ®nes hydrophobes Ă  des protĂ©ines spĂ©cifiques des voies de signalisation cellulaire. Un bon exemple de son importance est dans la concentration des protĂ©ines dans les synapses. Un mĂ©diateur majeur de regroupement des protĂ©ines dans la synapse est la protĂ©ine de densitĂ© post-synaptique (95 kDa) : la protĂ©ine PSD-95. Quand cette protĂ©ine est palmitylĂ©e, elle est localisĂ©e sur la membrane. Cette restriction Ă  la membrane lui permet de se lier et de concentrer les canaux ioniques dans la membrane postsynaptique. En outre, dans le neurone prĂ©synaptique, la palmitylation de SNAP-25 permet au complexe SNARE de se dissocier lors de la fusion de vĂ©sicules. Cela montre le rĂ´le de la palmitylation dans la rĂ©gulation de la libĂ©ration de neurotransmetteurs[7].

La palmitylation de la delta-catĂ©nine semble coordonner les changements activitĂ©-dĂ©pendance dans les molĂ©cules synaptiques d'adhĂ©rence, la structure des synapses, et la localisation de rĂ©cepteurs qui sont impliquĂ©s dans la formation de la mĂ©moire[8].

Notes et références

  1. Linder, M.
  2. Rocks O, Peyker A, Kahms M, Verveer PJ, Koerner C, Lumbierres M, Kuhlmann J, Waldmann H, Wittinghofer A, Bastiaens PI, « An acylation cycle regulates localization and activity of palmitoylated Ras isoforms », Science, vol. 307, no 5716,‎ , p. 1746–1752 (PMID 15705808, DOI 10.1126/science.1105654)
  3. Basu, J., "Protein palmitoylation and dynamic modulation of protein function, " Current Science, Vol. 87, No. 2, p. 212-17 (25 July 2004), http://www.ias.ac.in/currsci/jul252004/contents.htm
  4. influenza viruses, the encyclopedia of virology, http://www.sciencedirect.com/science?
  5. Takada R, Satomi Y, Kurata T, Ueno N, Norioka S, Kondoh H, Takao T, Takada S., « Monounsaturated fatty acid modification of Wnt protein: its role in Wnt secretion », Dev Cell, vol. 11, no 6,‎ , p. 791–801 (PMID 17141155, DOI 10.1016/j.devcel.2006.10.003)
  6. MA Wall, Coleman, DE, Lee, E, Iñiguez-Lluhi, JA, Posner, BA, Gilman, AG et Sprang, SR, « The structure of the G protein heterotrimer Gi alpha 1 beta 1 gamma 2. », Cell, vol. 83, no 6,‎ , p. 1047–58 (PMID 8521505, DOI 10.1016/0092-8674(95)90220-1)
  7. "Molecular Mechanisms of Synaptogenesis."
  8. Brigidi GS, Sun Y, Beccano-Kelly D, Pitman K, Jobasser M, Borgland S L, Milnerwood A J, Bamji S X, « Palmitoylation of [delta]-catenin by DHHC5 mediates activity-induced synapse plasticity », Nature Neuroscience, vol. 17,‎ , p. 522–532 (DOI 10.1038/nn.3657)

Liens externes

Voir aussi

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