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Outland (film)

Outland... Loin de la Terre (Outland) est un film américain de science-fiction écrit et réalisé par Peter Hyams et sorti en 1981. Il met en scÚne Sean Connery, Peter Boyle et Frances Sternhagen.

Outland... Loin de la Terre
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Photo du costume porté par les marshals, dont William T. O'Niel (Sean Connery), dans une convention sci-fi à Stockholm (SuÚde).
Titre original Outland
RĂ©alisation Peter Hyams
Scénario Peter Hyams
Musique Jerry Goldsmith
Acteurs principaux
Sociétés de production The Ladd Company
Outland Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre science-fiction
Durée 112 minutes
Sortie 1981

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Dans un futur lointain sur une colonie miniĂšre d'une lune de Jupiter, Io, un marshal fĂ©dĂ©ral enquĂȘte sur une sĂ©rie d'incidents et met au jour un trafic de drogue. Mais il met sa vie en danger et doit lutter pour survivre.

Le film est tourné à la maniÚre d'un western spatial et comporte des ressemblances thématiques avec Le train sifflera trois fois[1] - [2].

Lors de sa sortie, Outland reçoit un accueil mitigĂ© de la part des critiques professionnels et ne rencontre pas un vĂ©ritable succĂšs au box-office, mais obtient une nomination Ă  l'Oscar du meilleur mixage de son en 1982. Le film est Ă©galement nominĂ© Ă  six reprises aux Saturn Awards la mĂȘme annĂ©e, remportant finalement le prix du meilleur second rĂŽle fĂ©minin pour Frances Sternhagen.

Synopsis détaillé

Dans le futur, la station miniĂšre Con-Am 27, situĂ©e sur Io, une lune volcanique de Jupiter, abrite prĂšs de deux mille ouvriers travaillant dans une mine de titane[3]. Les conditions de vie sur Io sont difficiles, la gravitĂ© est un sixiĂšme de celle de la Terre, l'atmosphĂšre n'est pas respirable et extrĂȘmement tĂ©nue, les combinaisons spatiales sont encombrantes et les mineurs sont dĂ©pendants de leur propre alimentation en air. De plus, ils vivent Ă  l'intĂ©rieur, cloĂźtrĂ©s dans un endroit oĂč on respire de l'oxygĂšne artificiel.

Des accidents se produisent : un ouvrier, atteint de delirium tremens en plein chantier, se tue par décompression en coupant un des tuyaux de sa combinaison spatiale ;un second meurt également de la décompression aprÚs avoir emprunté un ascenseur, sans sa combinaison, pour aller à l'extérieur.

William T. O'Niel, envoyĂ© sur la station comme nouveau marshal (prĂ©vĂŽt en VF), enquĂȘte sur ces deux morts brutales. Mais les incidents se multiplient, puisqu'un ouvrier, pris d'un accĂšs de folie, prend en otage une prostituĂ©e avant d'ĂȘtre abattu par un adjoint de O'Niel.

TroublĂ© par cette sĂ©rie de morts violentes, le marshal entreprend une enquĂȘte, aidĂ© du mĂ©decin de la base, Marian Lazarus. Il dĂ©couvre que les victimes utilisaient une amphĂ©tamine synthĂ©tisĂ©e, retrouvĂ©e dans leur sang. Cette drogue augmente leur productivitĂ© mais finit par les rendre fous.

En parallÚle, la femme d'O'Niel, Carol, estime qu'elle ne peut pas éduquer leur fils, Paul, dans de telles conditions et décide de retourner avec Paul sur la station spatiale en orbite autour de Jupiter.

O'Niel ne tarde pas Ă  dĂ©couvrir que la filiĂšre est orchestrĂ©e par Mark Shepard, l'administrateur de Con-Am 27. Les deux dealers locaux, Nicholas Spota et Russell Yario (dont le contrat de travail sur la station a Ă©tĂ© ratifiĂ© par Shepard), sont alors pris en filature par O'Niel. ArrĂȘtĂ© au terme d'une longue poursuite, Spota est emprisonnĂ© et refuse de parler. Une nuit, O'Niel le retrouve assassinĂ© dans sa cellule, et trouve son collĂšgue Montone pendu dans un placard. O'Niel se fait Ă©trangler par Yario alors qu'il vient d'intercepter la marchandise stockĂ©e dans un stock de viande. Feignant d'ĂȘtre mort, O'Niel neutralise et tue son adversaire. Refusant toute compromission avec Shepard, il apprend que ce dernier, dont il a mis le systĂšme de tĂ©lĂ©communication sur Ă©coute, a engagĂ© deux assassins, qui doivent arriver dans la prochaine navette, pour le tuer. Par intĂ©rĂȘt ou par lĂąchetĂ©, les collĂšgues du policier et le personnel de Con-Am ne souhaitent pas assister O'Niel, Ă  l'exception de Lazarus, qui sera la seule Ă  l'aider.

Lorsque les deux tueurs dĂ©barquent, le marshal piste et neutralise les criminels depuis l'extĂ©rieur de la station mais va ĂȘtre confrontĂ© Ă  l'homme de l'intĂ©rieur de Shepard, qui s'avĂšre ĂȘtre Ballard, un autre marshal subalterne, qui retrouve sa trace. Au cours d'une lutte Ă  mort sur les panneaux solaires de la station O'Niel parvient Ă  retirer le tuyau d'oxygĂšne de la combinaison de Ballard, qui meurt instantanĂ©ment, puis il retourne dans la station, oĂč il retrouve l'administrateur au bar et se contente de lui assĂ©ner un coup de poing, sachant que les collaborateurs de ce dernier l'ont menacĂ© de l'exĂ©cuter si les assassins Ă©chouaient dans leur mission.

AprÚs cette aventure, O'Niel décide de rejoindre avec sa femme et son fils sur un vol qui les ramÚnera sur la planÚte Terre.

Fiche technique

Distribution

Production

DĂ©veloppement

Outland est nettement inspirĂ© du film Le train sifflera trois fois (High Noon, 1952) de Fred Zinnemann, avec Gary Cooper. Dans celui-ci, un shĂ©rif voit son exĂ©cution programmĂ©e par quatre malfrats et ne peut compter sur aucun des habitants de la ville : par lĂąchetĂ© ou par intĂ©rĂȘt, ceux-ci restent passifs[1] - [2].

Attribution des rĂŽles

Sean Connery est choisi pour incarner le protagoniste de l'histoire, le Marshal William T. O'Niel. Travaillant sur le scénario, l'acteur écossais apporte quelques idées sur le caractÚre du personnage :

« Peter est venu chez moi, en Espagne, pour nous permettre de retravailler le script et notamment d’ajouter plus de doute et d’émotion dans les dialogues du personnage principal qui semblait trop sĂ»r de lui. J’ai fait remarquer Ă  Peter que s’il Ă©tait aussi dur, perspicace et dissimulateur, il dirigerait la station spatiale au lieu d’ĂȘtre un simple policier ! Nous avons donc ajoutĂ© de l’humour, afin de mieux rĂ©vĂ©ler les sentiments et l’état d’esprit des gens. »

— Sean Connery[5].

La star devait jouer dans Les Chariots de feu un camĂ©o important, mais a dĂ» renoncer en raison du tournage d'Outland, qui se dĂ©roulait au mĂȘme moment[6].

Le rÎle du docteur Lazarus avait d'abord été offert à Colleen Dewhurst[6].

Tournage

Le tournage de Outland s'est déroulé aux Pinewood Studios[7], situés dans le comté de Buckinghamshire, prÚs de Londres[8], pour un budget estimé à 16 millions de dollars[9]. C'est Sean Connery qui suggéra au réalisateur Peter Hyams de le tourner en Angleterre plutÎt qu'à Hollywood « en partie parce que les moyens techniques y étaient supérieurs[5] ».

Mais le tournage ne s'est pas fait sans difficultĂ©s : les nouvelles lois fiscales ne permettent pas Ă  Connery de travailler plus de quatre-vingt-dix jours sur le sol britannique, au risque d’ĂȘtre taxĂ©[5]. Or, ses visites effectuĂ©es dans des Ă©coles Ă©cossaises devant les camĂ©ras de la BBC ont considĂ©rablement entamĂ© son capital et ses scĂšnes devront ĂȘtre tournĂ©es en dix-neuf jours, ce qui l'oblige Ă  quitter l'Angleterre chaque week-end et qu'aucun retard n'est envisageable[5].

Outland est le premier à utiliser le procédé IntroVision[10] - [n 4], technique d'effets spéciaux permettant d'agir sur une image fixe et manipuler la perspective[n 4]. L'IntroVision permet également d'intégrer des décors et une maquette grandeur nature en gommant totalement la séparation entre les deux. Les acteurs sont ensuite incrustés dans le décor[n 4].

Accueil

Critique

Lors de sa sortie initiale en salles, Outland a récolté des critiques mitigées : Gary Arnold du Washington Post écrit que le réalisateur Peter Hyams a adapté l'intrigue du Train sifflera trois fois dans un environnement de science-fiction intrigant, mais que l'histoire semble banale[1]. Mais Michael Blowen, du Boston Globe et Desmond Ryan du The Philadelphia Inquirer ont émis un commentaire plus favorable, Blowen notant qu'Hyams développe un thÚme anticapitaliste corollaire[2], Ryan, quant à lui, trouve qu'il s'agit d'un brillant western de science-fiction et que le réalisateur a fait un film plus effrayant qu'Alien, le huitiÚme passager[11].

De nos jours, le film a obtenu sur le site Rotten Tomatoes un pourcentage de 58%, sur la base de 24 commentaires et une note moyenne de 5,8⁄10[12]. Le public semble plus favorable Ă  Outland puisqu'il obtient une note moyenne de 6,6⁄10 sur le site Internet Movie Database, sur la base de 22 000 votants[13].

Box-office

Lors de son premier week-end en salles aux États-Unis, Outland dĂ©marre Ă  la troisiĂšme place du box-office amĂ©ricain avec 3 059 638 $[14], mais ne rencontre pas de succĂšs commercial important, puisqu'il totalise 17,3 millions de dollars de recettes en fin d'exploitation sur le territoire amĂ©ricain[15] - [n 5], ce qui est dĂ©cevant vu son budget.

En France, le long mĂ©trage, bien que n'ayant pas obtenu un Ă©norme succĂšs, a rencontrĂ© un certain public : le film totalise 46 771 entrĂ©es en premiĂšre semaine Ă  Paris[16], finissant avec 171 622 entrĂ©es en premiĂšre exploitation, puis 177 714 entrĂ©es toutes exploitations sur le territoire parisien[16]. Sur l'ensemble du territoire français, Outland totalise 564 626 entrĂ©es[16] - [17], permettant de se classer dans le top 100 des meilleurs rĂ©sultats au box-office de l'annĂ©e 1981.

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Analyse

Western spatial, Outland est la figuration des interactions humaines dans le cadre d'une exploitation des ressources spatiales qui se trouveraient principalement pilotĂ©es par des entreprises privĂ©es, qui, elles, se soucieraient davantage de rentabilitĂ© que de bien-ĂȘtre de leurs salariĂ©s... On est loin d'une ResponsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises (RSE) appliquĂ©e Ă  l'industrie dans l'espace[18].

Notes et références

Notes

  1. Le film fut distribué par The Ladd Company, par le biais de Warner Bros.
  2. Le format de son Dolby est utilisĂ© pour le format d'image 35 mm
  3. Le format de son 70 mm 6-Track est utilisĂ© pour le format d'image 70 mm.
  4. Outland, Catalogue Collection Science-Fiction, p. 5; septembre 2004.
  5. Le site The Numbers indique sur son site qu'Outland a totalisé 20 millions de dollars de recettes en fin d'exploitation sur le territoire américain, voir la fiche.

Références

  1. (en) Gary Arnold, « Unlikely 'Outland' », The Washington Post,‎
  2. (en) Michael Blowen, « Outland is Western out of This World », The Boston Globe,‎
  3. (en) « Outland : The Press Kit » AccÚs libre, sur catspawdynamics.com, (consulté le )
  4. « Visas et Classification », sur cnc.fr (consulté le ).
  5. (fr) « Histoires de tournage de Outland », sur DevilDead.com (consulté le ).
  6. (en) Outland sur l’Internet Movie Database
  7. (en) « Outland - Pinewood Studios », sur Pinewood Studios (consulté le ).
  8. (en) Outland sur l’Internet Movie Database
  9. (en) Outland sur l’Internet Movie Database
  10. IntroVision at the Internet Movie Database
  11. Desmond, Ryan. - REVIEW: Outland: A Brilliant Sci-Fi Western. - Philadelphia Inquirer. - May 22, 1981. - Retrieved: 2008-07-09
  12. (en) « Outland », sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  13. « Outland (1981) - IMDb » [vidéo], sur IMDb (consulté le ).
  14. (en) « Box-office américain par week-end de « Outland » », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  15. (en) « Box-office de « Outland » », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  16. (fr) « Outland - Box-office », sur Box-office Story (consulté le ).
  17. (fr) « Box-office français de « Outland » », sur Jp's Box-office (consulté le ).
  18. Olivier Parent, « OUTLAND ou « La SF mĂȘme traitĂ©e comme un western spatial nous interroge » | Space’ibles Days 2019 | Ce que la SF nous dit sur demain », sur www.futurhebdo.fr (consultĂ© le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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