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Ouistiti nain de Van Roosmalen

Callibella humilis, Mico humilis, Callithrix humilis

Le Ouistiti nain de Van Roosmalen[1] (Callibella humilis, syn. Mico humilis, syn. Callithrix humilis) est une espèce de singe du Nouveau Monde découverte au Brésil en 1998. Décrit à l'origine comme représentant d'un nouveau genre (Callibella) de ouistiti, ce petit primate n'a pas encore de place consensuelle au sein de la phylogénie des Callitrichidae.

Autres noms

Il est également connu sous les noms de : Ouistiti nain à couronne noire, Black-crowned dwarf marmoset, Roosmalen dwarf marmoset, Jeitinho (« petite chose »), catipurú (« écureuil »), mico-leão, mico-leãozinho (Brésil).

Systématique

Taxinomie

Le cas de l’ouistiti nain (Calibella humilis), moucheron isolé à la confluence des Rios Madeira et Aripuanã, continue de poser problème. Certains estiment que ce mini-bolide se situe à la base du clade des ouistitis amazoniens, son évolution commençant par la « naissance » de l’ancêtre du ouistiti nain puis du ouistiti pygmée.

L’ouistiti nain (Calibella humilis), dĂ©couvert par le botaniste nĂ©erlandais M. G. M. van Roosmalen Ă  la fin du XXe siècle au sud du Rio Madeira, multiplie les records et les singularitĂ©s. Il a la plus petite aire de rĂ©partition gĂ©ographique pour un primate (3 000 km2) et cohabite avec une autre espèce d’ouistiti, l’ouistiti du Rio ManicorĂ© (Mico manicorensis). Son pelage se transforme Ă  trois reprises lors des premiers mois de sa vie. On peut le considĂ©rer comme le primate le plus rapide de la planète, relativement Ă  sa taille, au point qu’on n’arrive pas toujours Ă  le suivre des yeux.

Contrairement aux autres ouistitis, l’ouistiti nain gouge souvent les arbres en position redressée comme les écureuils. Autres différences majeures : il est plus grégaire (formant des groupes comprenant jusqu’à 30 individus), non territorial (ne procédant à aucun marquage olfactif), ne produit pas de jumeaux et se montre commensal de l’homme.

Pour toutes ces raisons, cette créature exceptionnelle a été classée dans un nouveau genre (Callibella) car elle semble bien faire partie d’une radiation séparée. En fait, Roosmalen la place à la base de l’arbre phylogénétique des ouistitis amazoniens et pense, qu’en dehors de sa zone relicte, l’ouistiti nain a été remplacé par une ou plusieurs espèces d’ouistitis plus avancés du genre Mico.

Sur la base de caractères physiques, physiologiques et comportementaux, l’ouistiti nain constitue à lui seul un nouveau genre ou sous-genre des Mico.

Sous-espèces

Il pourrait compter deux sous-espèces (incertain). En effet une population isolée vit le long du haut Rio Atininga (cette rivière s’écoule entre le Rio Manicoré à l’ouest et le Rio Mataurá à l’est), au sud de la localité de Manicoré.

Distribution

Il peuple le nord du BrĂ©sil au sud du Rio Madeira oĂą il occupe une aire de 3 000 km2 environ, l'une des plus petites Ă©tendues gĂ©ographiques pour un primate. Elle est dĂ©limitĂ©e au nord par le Rio Madeira, Ă  l’est par le bas Rio AripuanĂŁ et Ă  l’ouest par le Rio Uruá (voire Rios Mataurá et Atininga). Sa limite sud se situe Ă  la naissance du Rio Mariepauá (une rivière qui s’écoule parallèlement et entre les Rios Uruá et AripuanĂŁ).

Habitat

Forêt secondaire (capoeira), jeune et vieille, de la terra firme. Forêt primaire (rare). La sous-espèce de l’Atininga se rencontre exclusivement dans l’igapó. Se plaît plus particulièrement dans la terra preta, forêt secondaire au sol fertile, riche en charbon laissé par les brûlis millénaires des premiers Amérasiens. Vadrouille également en marge des plantations et des champs de manioc.

Sympatrie et association

Sympatrique du ouistiti du Rio Manicoré (Mico manicorensis). Extrême commensalisme avec l’homme.

Description

Intermédiaire en taille entre Mico et Cebuella. Robe brun olive uni. Fait étonnant, le pelage varie beaucoup avec l’âge. Le jeune n’a pas la même couleur que l’adulte (a contrario du ouistiti pygmée) et ressemble beaucoup au jeune du ouistiti du Nordeste (Callithrix jacchus) : jusqu’à 2 mois, le dessus est jaune miel à ochracé, la queue noirâtre avec une vingtaine d’anneaux ochracé et il a de longs poils blancs sur les joues et les tempes. Avec l’âge, la « crinière » blanche disparaît (comme chez le guépardon), les oreilles deviennent visibles et les poils noirs prédominent sur le visage. L’hypothétique sous-espèce de l’Atininga ne perd pas tous ses poils blancs sur les côtés de la couronne noire et son ventre est orange-ochracé. D’une rivière à l’autre, et même d’une rive à l’autre (facteur d’isolation pour de si petits animaux), la couleur du corps pourrait varier sensiblement chez cette espèce. Pas d’hypertrophie des parties génitales, contrairement à tous les autres callitrichidés. C’est le seul primate du Nouveau Monde dont la touffe de poils auriculaire pousse depuis le centre du pavillon.

Mensurations

Corps 16,5 cm. Queue 22,5 cm. Poids de 150 Ă  185 g. Rapport longueur bras/jambes (x100) : 79.

Locomotion

Quadrupède. Ultra véloce.

Comportements basiques

Diurne. Arboricole. Non territorial (contrairement aux autres ouistitis).

Alimentation

Gommivore-frugivore-insectivore. Principalement, latex collant et transparent du morototĂł (Didymopanax morototoni) - un arbre pionnier qui peut atteindre 35 m de haut et qu’on trouve aussi en forĂŞt primaire. Parmi les fruits mĂ»rs consommĂ©s: le mombin jaune ou taperebá (Spondias mombin), la noix du pau pombo (Tapirira guianensis), le gros fruit farineux du biribá (Rollinia mucosa), l’ingá (Inga edulis et Inga ingoides), le jaca (Artocarpus heterophyllus) - une espèce d’arbre Ă  pain -, le tucumĂŁ-do-Pará (Astrocaryum vulgare), le cacao (Theobroma speciosum) et le cacao jacarĂ© (Theobroma mariae).

Structure sociale et système de reproduction

Taille du groupe

6-8, jusqu’à 30 individus. Plus grégaire que tous les autres ouistitis.

Hiérarchie

Très faible. Peu d’interactions antagonistes.

Reproduction

Il existe plus d’une femelle reproductrice dans le groupe. Pas d’inhibition chimique par une femelle alpha. Un seul petit naît et seule la mère s’en occupe. Cas de parcage en captivité.

Communication orale

Répertoire spécifique. Cri longue-distance et cri de contact à double ton.

Communication visuelle

Bouge la tête d’un côté et de l’autre avec un regard fixe (surprise). Dos rond agressif. Pilo-érection de la couronne (stress).

Communication olfactive

Pas de marquage par sécrétions. Urine inodore.

Menaces

L’étroitesse même de son aire géographique. Mais les forêts locales sont presque intactes et peu habitées (par des cablocos et non des Indiens). Sa petite taille lui vaut de ne pas être chassé et il paraît très adaptable. De plus, sa densité augmente près des habitations humaines.

Effectifs

Population totale estimée à quelques centaines d’individus.

Conservation

NĂ©ant.

Statut

Insuffisamment documenté.

Liens externes

Callibella humilis

Callithrix humilis

Mico humilis

Références

  1. Jean-Jacques Petter et Yves Coppens, Primates, Nathan, , 255 p. (lire en ligne), p. 100.
  • The description of a new marmoset genus, Callibella, including its molecular phylogenetic status, par Marc G.M. van Roosmalen et Tomas van Roosmalen, in Neotropical Primates 11(1), .
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