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Ophrys miroir

Ophrys speculum

Ophrys speculum
Description de cette image, également commentée ci-après
Ophrys miroir

Espèce

Ophrys speculum
Link, 1800

Statut CITES

Sur l'annexe  II  de la CITES Annexe II , RĂ©v. du 23/06/2010

Synonymes

  • Arachnites speculum (Link) Tod.[1] - [2]
  • Ophrys vernixia subsp. ciliata KerguĂ©len, 1987[1]
  • Ophrys vernixia var. regisferinandii (Renz) H.Baumann[1]

L'Ophrys miroir (Ophrys speculum) est une espèce d'orchidée terrestre du genre Ophrys, endémique du pourtour méditerranéen. Caractérisée par son grand miroir bleu, cette espèce est réputée pour sa relation particulière avec la guêpe Dasyscolia ciliata, relation à l'origine de la compréhension du phénomène de pseudocopulation.

Taxonomie

Cette espèce est décrite sous le nom Ophrys speculum par le botaniste allemand Johann Heinrich Friedrich Link en à partir d'exemplaires récoltés à Setúbal au Portugal. L'épithète spécifique speculum signifie en latin « miroir », en raison de la caractéristique principale du labelle[3].

Ce taxon porte en français les noms vulgarisés et normalisés « Ophrys miroir[4] - [5] - [6] », « Ophrys cilié[4] - [6] », « Miroir de Vénus[5] » et « Ophrys bécasse[6] ».

Description

Ophrys miroir (Mayorque, Espagne)

L'Ophrys miroir est une plante trapue, haute de 5 Ă  25 cm, qui porte de 2 Ă  8 fleurs relativement grandes par pied. Ces fleurs sont constituĂ©es de trois sĂ©pales ovales Ă  allongĂ©s mesurant 7 Ă  10 mm de long pour 3 Ă  5 mm de large, colorĂ©s vert-jaune et parfois blanchâtres, tachetĂ©s et ornĂ©s de deux lignes longitudinales brun violacĂ©. Les sĂ©pales latĂ©raux s'Ă©tendent horizontalement. Les deux pĂ©tales sont courts brun violacĂ© foncĂ©, lancĂ©olĂ©s, poilus, mesurant 4 Ă  6 mm de long, et courbĂ©s vers l'arrière[7] - [3].

Le labelle prĂ©sente une base très contractĂ©e. Il est colorĂ© d'un brun noirâtre Ă  verdâtre, garni sur ses bords par de poils longs, denses, foncĂ©s, brun rougeâtre Ă  violacĂ© et mesure 12 Ă  16 mm de long et 0,5 Ă  1,5 mm de large. PositionnĂ© Ă  l'horizontale, il est trilobĂ© dans la moitiĂ© basale. Ses lobes latĂ©raux sont lancĂ©olĂ©s Ă  ovales, plats, s'Ă©talant obliquement sur les cĂ´tĂ©s ou vers l'avant, parfois dressĂ©s et Ă©tant 0,8 Ă  1,8 fois plus longs que larges. Le lobe mĂ©dian, quant Ă  lui, est obovale Ă  obcordĂ©, lĂ©gèrement convexe et 0,6 Ă  1,1 fois moins, aussi ou plus long que large. Le centre du labelle est ornĂ© par un spĂ©culum glabre brillant, bleu, Ă©tendu, plus ou moins largement bordĂ© d'une marge jaune verdâtre Ă  orange. Son champ basal est sombre, brillant, ovale Ă  elliptique, et muni de bosses[7] - [3].

Plus haut, les staminodes sont particulièrement marqués, les pseudo-yeux sont noirs, brillants, portés par des bosses temporales[3].

Sous-espèces

Sous-espèce lusitanica
Sous-espèce regis-ferdinandii
  • Ophrys speculum subsp. speculum[2]. Cette sous-espèce se diffĂ©rencie par un lobe mĂ©dian moins convexe, 0.6 Ă  2,2 fois plus long que large. Les pĂ©tales et les poils du labelle sont foncĂ©s, les lobes latĂ©raux sont plus larges, plats, leur pointe pointant vers l'avant[3].
  • Ophrys speculum subsp. lusitanica O. & A.Danesch, 1969[2]. Cette sous-espèce se diffĂ©rencie par un lobe mĂ©dian moins convexe, 0.6 Ă  2,2 fois plus long que large. Les pĂ©tales et les poils du labelle sont pâles. Les lobes latĂ©rauxsont Ă©troits et leur pointe est tournĂ©e vers le bas et vers l'arrière[3].
  • Ophrys speculum subsp. regis-ferdinandii (Acht. & Kellerer ex Renz) SoĂł[2]. Cette sous-espèce se diffĂ©rencie par son lobe mĂ©dian Ă©troit, très convexe 2 Ă  4 fois plus long que large[3].

Biologie

La grande macule bleu vif du labelle mime la surface bleuâtre des ailes repliées d'une guêpe femelle au repos, la Dasyscolia ciliata. La frange de poils mime les poils de l'abdomen de la femelle de cette guêpe, et les pétales supérieurs minces imitent ses antennes. Attirés par ce leurre sexuel (leurre visuel mais aussi olfactif), les mâles adoptent un comportement d’accouplement, la pseudocopulation qui conduit à un dépôt de pollinies sur leur corps et ainsi à la pollinisation lorsque l'opération est répétée[7] - [8]

Floraison

Espèce printanière, elle fleurit de février, pour les zones les plus précoces, à mai, pour les zones les plus tardives[7] - [3]. Les sous-espèces lusitanica et regis-ferdinandii ont une floraison plus tardive de 2 à 3 semaines[3].

Habitat

Espèce de pleine lumière Ă  demi-ombre elle se dĂ©veloppe strictement sur substrats calcaires secs Ă  frais au sein des pelouses, pauvres en matière organique des garrigues, des friches, voire des broussailles et des bois clairs, surtout dans les zones cĂ´tières mais poussant jusqu'Ă  1 200 m d'altitude[7] - [3]. La sous-espèce lusitanica pousse Ă  des altitudes moins Ă©levĂ©es, ne dĂ©passant pas les 500 m alors que la sous-espèce regis-ferdinandii ne dĂ©passe pas les 400 m[3].

RĂ©partition

Il s'agit d'une espèce endémique du pourtour méditerranéen. Relativement répandue au Portugal où se situe la localité type, elle est également présente en Espagne et en Italie (Sardaigne et Sicile), rare en France et sur le pourtour de l'Adriatique. Elle est répandue à parfois abondante en Grèce, à Chypre, en Turquie, au Liban, en Israël, en Iran, en Égypte, en Algérie et au Maroc[3] - [2]. La sous-espèce lusitanica, rare et localisée, est endémique de la péninsule ibérique tandis que la sous-espèce regis-ferdinandii , également rare et localisée, est endémique des Îles Égéennes orientales et de la côte méditerranéenne de l'Anatolie[3] - [2].

Très rare en France, Ophrys speculum subsp. speculum est localisée et sporadique et les populations sont instables. Son pollinisateur spécifique, Dasyscolia ciliata, étant absent de France (une seule mention en 1991 en Corse[9]), expliquerait l'incapacité de cette plante à se répandre. Elle a été trouvée dans l'Aude, les Bouches-du-Rhône, la Charente, la Drôme, le Gard, la Haute-Garonne, la Gironde[10], les Pyrénées-Orientales, le Var, la Vendée et la Corse[7] - [11].

Menaces et protections

En Europe, l'espèce est considérée comme de préoccupation mineure[4]. En France métropolitaine, Ophrys speculum est protégée au niveau national et est considérée comme en danger[4] - [12]

Références

  1. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 13 mai 2022
  2. POWO. Plants of the World Online. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet; http://www.plantsoftheworldonline.org/, consulté le 13 mai 2022
  3. (en) Pierre Delforge, Orchids of Europe, North Africa and the Middle East, London, Simon Harrap, A&C Black, april 2006 (3rd edition) (ISBN 978-0-7136-7525-2)
  4. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 13 mai 2022
  5. Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 13 mai 2022
  6. Tela Botanica, <https://www.tela-botanica.org>, licence CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, consulté le 13 mai 2022
  7. Marcel Bournérias, Les orchidées de France, Belgique et Luxembourg, Mèze, Biotope Editions, , 504 p. (ISBN 978-2-914817-11-0 et 2914817118).
  8. (en) Pat Willmer, Pollination and Floral Ecology, Princeton University Press, , p. 537.
  9. Cocquempot Christian, Hamon Jacques ., « Capture de Dasyscolia ciliata ciliata (Fabricius, 1787) en Corse-du-Sud (Hym., Scoliidae). », Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 100, no 3,‎ , p. 276 (lire en ligne).
  10. Université de Bordeaux, « Découverte de l’Ophrys miroir en 2016 » Accès libre, sur https://www.u-bordeaux.fr/, (consulté le )
  11. Jean-Marc LEPAGE & Yves WILCOX, « Découverte d'Ophrys speculum Link 1800, (= Ophrys ciliata Bivona-Bernardi 1806) dans le Sud de la Vendée littorale », Le Naturaliste Vendéen, vol. 3,‎ , p. 105 – 106 (lire en ligne).
  12. Gargominy, O. & Régnier, C., « Statuts de protection d'Ophrys speculum », sur Tela Botanica, (consulté le ).

Liens externes

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