Omar Radi
Omar Radi (en arabe : عمر الراضي), né en 1986 à Kénitra, est un journaliste d'investigation marocain[1]. Il travaille en particulier sur les questions de corruption[2], de mouvements sociaux et de droits humains. Il est également cofondateur du journal en ligne le Desk[3].
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Middle East Eye (en) (depuis le ) Orient XXI (depuis ) Telquel ( - Le Journal hebdomadaire (jusqu'en ) Lakome.com (en) Le Desk |
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Probablement victime de la presse de diffamation il est condamné le 19 juillet 2021 à six années de prison pour atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, atteinte à la sûreté intérieure de l’État, viol et attentat à la pudeur, des accusations largement critiquées au Maroc et dans le monde.
Harcélement et condamnations
Pour avoir, en , critiqué publiquement une décision de justice relative au Hirak[4], il est incarcéré le à Casablanca à la prison de Aïn Sebaâ. L'indignation causée sur les réseaux sociaux et une manifestation à Rabat[5] forcent le pouvoir à le faire relâcher quelques jours plus tard. Le , il est condamné à quatre mois de prison avec sursis et une amende de 500 dirhams, et précise qu'il fera appel de la décision[6].
Alors qu'une source proche des services de renseignements affirme que le Maroc ne travaille que sur de l'humain[7], Amnesty International et Forbidden Stories révèlent que, dès 2019, le téléphone du journaliste est espionné par un logiciel, Pegasus, de l'entreprise israélienne NSO Group Technologies, celui-là même qui infecte en 2018 le téléphone du journaliste assassiné Jamal Khashoggi[8]. Le , la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) convoque le journaliste pour une supposée affaire d'intelligence avec des agences de renseignement étrangères[9]. A l'issue d'un an de préventive, une cour de Casablanca le condamne le 19 juillet 2021 à six années de prison pour « atteinte à la sûreté extérieure et intérieure de l’État, viol et attentat à la pudeur »[10].
En août 2020, plusieurs centaines de personnalités marocaines signent un manifeste contre la répression policière et la diffamation des opposants en mentionnant « plusieurs cas d’emprisonnement politique et de harcèlement, parmi lesquels l’arrestation des journalistes Omar Radi et Hajar Raissouni, ainsi que les répressions subies par des mouvements sociaux »[11] - [12].
En mars 2022, Omar Radi est condamné en appel à six ans de prison ferme dans une double affaire d’espionnage et de viol. La peine est assortie d’un dédommagement de 200 000 dirhams en faveur de la partie civile[13].
Soutiens
En , la rappeuse afghane Sonita Alizadeh, l'activiste hongkongaise Agnes Chow et Omar Radi sont retenus pour être soumis au vote du « Prix Liberté » qui invite les jeunes de 15 à 25 ans à désigner une personne ou une organisation engagée dans un combat en faveur de la liberté[14].
Lors du procès de mars 2022, de nombreuses voix s'insurgent contre la condamnation de l'opposant. Omar Radi est « soutenu par une campagne de solidarité au Maroc et à l’étranger »[15]. De grandes ONG telles que Human Rights Watch remettent en cause ce verdict politique[16].
En janvier 2023, à la suite d'un scandale de corruption marocaine inédit, le Parlement européen adopte une résolution condamnant le Maroc pour sa répression des journalistes et en particulier pour le cas d'Omar Radi[17] - [18]. Le cas d'Omar Radi devient « emblématique d’une presse indépendante muselée ces dernières années dans le royaume chérifien »[19].
Voir aussi
Articles connexes
Références
- Dounia Hadni, « Au Maroc, Omar Radi, nouveau journaliste dans le viseur des autorités », sur Libération.fr, (consulté le ).
- Benoît Delmas, Maghreb : la liberté d'opinion sous les barreaux, lepoint.fr, 11 août 2020
- « Qui sommes nous ? », sur Le Desk (consulté le )
- (en) « Moroccan YouTuber sentenced to prison, journalist detained », sur www.aljazeera.com, (consulté le ) : « Meanwhile, journalist and activist Omar Radi was detained in Casablanca on Thursday and charged with insulting a judge. ».
- « Des centaines de Marocains manifestent contre l'arrestation du journaliste, Omar Radi », sur RTBF Info, (consulté le ).
- « Au Maroc, le journaliste Omar Radi condamné à quatre mois de prison avec sursis », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Piratage du portable de Omar Radi: les dessous de l’accusation des autorités marocaines par Amnesty international », sur fr.le360.ma, (consulté le )
- « Amnesty dénonce l’espionnage d’un journaliste marocain défenseur des droits de l’homme par une technologie quasi indétectable », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Omar Radi, convoqué pour soupçons d'intelligence avec des agences de renseignement étrangères », sur Le Desk (consulté le ).
- « Le journaliste et militant marocain Omar Radi condamné à six ans de prison, sur fond d’affaire « Pegasus » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Aziliz Le Corre, « Pierre Vermeren : « La situation au Maghreb est potentiellement explosive », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
- Les artistes marocains protestent, lecourrier.ch, 11 août 2020.
- LeMonde Afrique, Maroc : le journaliste Omar Radi condamné en appel à six ans de prison, www.lemonde.fr, 04 mars 2022
- « Le prix des 15-25 ans pour la Liberté », sur Normandie pour la Paix (consulté le )
- « Maroc : le journaliste Omar Radi condamné en appel à six ans de prison », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Maroc: Human Rights Watch dénonce les "techniques de répression" du pouvoir envers les opposants politiques », sur TV5MONDE, (consulté le )
- « Maroc : le Parlement européen remet en lumière le sort des journalistes », sur Africanews, (consulté le )
- « Pourquoi le Parlement européen prend-il une résolution contre le Maroc ? », sur TV5MONDE, (consulté le )
- « Au Parlement européen, le retour de bâton du « Marocgate » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )