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Le Journal hebdomadaire

Le Journal hebdomadaire (LJH) était un hebdomadaire marocain d’expression française créé en 1997 par Aboubakr Jamaï, Ali Amar, Hassan Mansouri et Mohamed Mouslim, au départ sous le nom Le Journal.

Le Journal hebdomadaire
Le Journal (ancien nom de 1997 Ă  2000)
Image illustrative de l’article Le Journal hebdomadaire

Pays Drapeau du Maroc Maroc
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Format Berlinois (1997-2004)
Magazine (2004-2010)
Genre Indépendant
Généraliste
Prix au numéro 15 dirhams
Diffusion en diminution 11 895[1] ex. (2009)
Fondateur Aboubakr JamaĂŻ
Ali Amar
Hassan Mansouri
Mohamed Mouslim
Date de fondation
Date du dernier numéro
Éditeur Media Trust (1997-2002)
Trimedia (2002-2010)
Ville d’édition Casablanca

Directeur de publication Issam Bargach
ISSN 1114-3576

L'aventure de cet hebdomadaire, réputé pour son indépendance, s'est achevée le .

Présentation

Le Journal est nĂ© sous Hassan II, mais selon l'hebdomadaire marocain Le Temps, « il est de coutume de dire que ses fondateurs sont "les enfants de l'alternance" »[2]. Il est crĂ©Ă© par Ali Amar, Aboubakr JamaĂŻ et Hassan Mansouri, avant que Hassan Mansouri ne soit remplacĂ© comme actionnaire, Ă  la suite de diffĂ©rends de management et de ligne Ă©ditoriale, par Fadel Iraki. Ces fondateurs viennent du secteur bancaire et de la finance principalement. Ils ont pour modèle l’hebdomadaire La Vie Ă©conomique, et sont favorables Ă  une Ă©volution dĂ©mocratique du pays. Son premier numĂ©ro, paru le , annonce l'arrivĂ©e au pouvoir d'Abderrahman Youssoufi et des socialistes. C'est un Ă©vĂ©nement majeur dans l'histoire politique du Maroc contemporain : pour la première fois, le roi permet Ă  ceux qui ont fourbi leurs armes contre son trĂ´ne, durant quatre dĂ©cennies, de constituer sun gouvernement. Les annĂ©es du Journal en sont le miroir critique. Abderrahman Youssoufi est un avocat, militant des droits de l’homme, dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), ancien opposant au roi Hassan II. Il est appelĂ© par le palais pour lancer, un an avant la mort du roi, des rĂ©formes nĂ©cessaires Ă  une Â«dĂ©mocratisation Â» du rĂ©gime. C’est le gouvernement dit d’« alternance Â»[3].

Dans un premier temps, l'Ă©mergence de cette publication est vue d’un Ĺ“il favorable par le pouvoir. Ce nouveau pĂ©riodique indĂ©pendant gagne de l’argent, grâce Ă  des revenus publicitaires, notamment par des publicitĂ©s d'institutions bancaires comme la BMCE[3]. Mais, il aborde aussi des sujets tabous, les droits de l’homme, les annĂ©es de plomb, l’islamisme, l’armĂ©e, le Sahara occidental, les affaires financières de la famille royale, etc. Des articles Ă©mettent mĂŞme l’hypothèse d’une implication d’Abderrahman Youssoufi dans le coup d’État ratĂ© du gĂ©nĂ©ral Oufkir en 1971 contre Hassan II. C’en est trop. Le Premier ministre Abderrahman Youssoufi utilise l’article 77 du Code de la presse, dont il a Ă©tĂ© pourtant victime par le passĂ©, pour interdire cette publication, et, dans la foulĂ©e, d’autres pĂ©riodiques comme le magazine d'actualitĂ© Demain fondĂ© par Ali Lmrabet, un ancien du Journal. Les quarante jours d’interdiction sont financièrement un coup très dur contre Le Journal.

Les annĂ©es suivantes sont difficiles, la lune de miel avec le pouvoir Ă©tant dĂ©finitivement terminĂ©e : le mĂ©dia subit des censures, des intimidations et un boycottage publicitaire[3] - [4]. Lorsqu’il Ă©voque par exemple des activitĂ©s immobilières de Mohamed BenaĂŻssa, ministre des Affaires Ă©trangères marocain, il est poursuivi, et subit une peine financière, après appel, de 500 000 dirhams de dommages et intĂ©rĂŞts. Il subit encore une amende de 3 millions de dirhams pour des articles sur Claude Moniquet[4] - [5]. Lors de la crise internationale des caricatures de Mahomet, le , Le Journal hebdomadaire est mis en cause pour avoir reproduit ces caricatures. Des manifestations sont dĂ©clenchĂ©es aux portes mĂŞmes de la publication. En rĂ©alitĂ©, Le Journal hebdomadaire n'a pas publiĂ© les dessins incriminĂ©s. Il y a bien une photo d'un lecteur penchĂ© sur un journal europĂ©en oĂą ont Ă©tĂ© publiĂ©es les caricatures, mais les dessins y sont floutĂ©s. Le journaliste Ali Amar dĂ©fend l'idĂ©e d'un complot pour discrĂ©diter le journal. Un dirigeant du Parti de la justice et du dĂ©veloppement dĂ©clare mĂŞme avoir Ă©tĂ© incitĂ© par le palais Ă  manifester devant les locaux du journal[3] - [6].

Le , les huissiers de justice mettent sous scellĂ©s les locaux, rĂ©clamant 4,5 millions de dirhams (environ 450 000 euros) au titre de crĂ©ances dues en particulier Ă  la Caisse de sĂ©curitĂ© sociale pour la pĂ©riode 1997-2003, et au fisc marocain, par les deux maisons Ă©ditrices successives : Media Trust, puis Trimedia[7] - [8]. Le pĂ©riodique jette l’éponge[3] - [4] - [9]. D'après ses fondateurs, c'est « l’aboutissement d’un processus d’asphyxie financière menĂ© par le rĂ©gime »[7], tandis que selon la Caisse nationale de sĂ©curitĂ© sociale (CNSS), son principal dĂ©biteur, les poursuites judiciaires se sont effectuĂ©es lĂ©galement Ă  partir de 2003 uniquement du fait de crĂ©ances de plusieurs millions de dirhams non honorĂ©es[10].

Notes et références

  1. OJD: diffusion du JH
  2. « La saga du Journal », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  3. Mehdi Benslimane [, « Au Maroc, itinĂ©raire d’un «   Journal Â» gâtĂ© », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Sylvain Mouillard, « Au Maroc, le «Journal hebdomadaire» jette l'éponge », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. Reuters, « Maroc: prison ferme pour deux journalistes », Libération,‎ (lire en ligne)
  6. Ali Amar, Mohammed VI, le grand malentendu, Calman LĂ©vy, (lire en ligne).
  7. « La fin d'une belle aventure », Courrier international,‎ (lire en ligne)
  8. « Le Journal hebdomadaire sous scellé », La Vie éco,‎ (lire en ligne)
  9. Leïla Slimani, « La presse indépendante en crise », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  10. « Communiqué en réponse aux articles parus dans les journaux au sujet des sociétés Media Trust et Trimedia », sur le site de la Caisse nationale de sécurité sociale (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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