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Pure player

Un pure player /pjuɝ ˈpleÉȘɝ/[1] (faux anglicisme, dĂ©formation de l'anglais amĂ©ricain pure play) est une entreprise exerçant dans un secteur d'activitĂ© unique non diversifiĂ©[2] - [3].

En France, l'expression s’est toutefois popularisĂ©e pour dĂ©signer les entreprises Ɠuvrant uniquement sur Internet, et particuliĂšrement les sites Web d'information sans Ă©dition papier.

La Commission d'enrichissement de la langue française a publiĂ©, le au Journal officiel, la traduction en français « tout en ligne », dont l'utilisation est prĂ©conisĂ©e Ă  la place de « pure player » pour qualifier « un Ă©diteur, en particulier un Ă©diteur de presse, qui exerce son activitĂ© exclusivement dans l'internet, ou cette activitĂ© elle-mĂȘme[4] - [5]. »

Commerce « tout en ligne »

Le terme « pure player » peut s'appliquer au commerce Ă©lectronique, le tout en ligne ne proposant aucun magasin oĂč ses clients pourraient venir physiquement effectuer leurs achats. Des exemples de tout en ligne sont Amazon.com, eBay ou encore le français Aquarelle.com.

À l'opposĂ©, les expressions brick and mortar (« brique et mortier », donc un magasin en dur), click and mortar (ou bricks and clicks, un magasin en dur doublĂ© d'une boutique en ligne) sont Ă©galement utilisĂ©es.

Pour une entreprise, le choix d'agir en tout en ligne peut ĂȘtre motivĂ© par la rapiditĂ© de mise en Ɠuvre, la rĂ©duction des coĂ»ts, mais aussi par le choix d'une clientĂšle recherchant ce type d'entreprises.

Presse « toute en ligne »

L'expression pure player s'applique Ă©galement Ă  des sites Web d'information sans Ă©dition papier. Un statut d'Ă©diteur de presse en ligne a Ă©tĂ© dĂ©fini en 2009, lors de l'adoption de la loi CrĂ©ation et Internet. Il permet aux pure players de bĂ©nĂ©ficier des subventions de l’État Ă  la presse Ă©crite. PrĂšs de 180 Ă©diteurs de site de presse « toute en ligne » sont rĂ©unis au sein du Syndicat de la presse indĂ©pendante d'information en ligne (Spiil).

En France

En France, les principaux sites web d'information pure player apparaissent au milieu des annĂ©es 2000 (Rue89 et ArrĂȘt sur images en 2007, Mediapart en 2008, Slate France en 2009). En 2015, la Commission paritaire des publications et des agences de presse a recensĂ© 906 sites d’info dont 391 pure players, contre 189 sites en 2010[6]. Ces mĂ©dias lancĂ©s sur Internet peuvent ensuite imprimer une Ă©dition papier, comme Bakchich ou Rue89, s'Ă©loignant du statut de pure player.

Les pure players peuvent se financer par la publicitĂ© (ex: Rue89, Slate, HuffPost) ou par abonnement (ArrĂȘt sur images, Mediapart, Les Jours), ou bien sur les deux modĂšles (Atlantico). Bien que leur Ă©mergence doive ĂȘtre mise en parallĂšle avec la crise de la presse quotidienne française, c'est le modĂšle Ă©conomique basĂ© sur l'abonnement qui assure une meilleure stabilitĂ© financiĂšre[7], tandis que les sites d'infodivertissement que sont BuzzFeed et Vice Media, fondĂ©s essentiellement sur la publicitĂ©, connaissent des difficultĂ©s financiĂšres en 2017[8].

Presse web d'information régionale

Face Ă  l'hĂ©gĂ©monie de grands groupes de presse quotidienne rĂ©gionale, la montĂ©e en puissance de l’information en ligne a offert la possibilitĂ© Ă  de nouveaux acteurs de proposer une offre informationnelle avec un coĂ»t d’entrĂ©e singuliĂšrement plus bas que celui jusque-lĂ  nĂ©cessaire pour devenir un mĂ©dia imprimĂ© ou audiovisuel. MĂȘme sans expĂ©rience entrepreneuriale et souvent avec peu de moyens, des nouvelles entreprises tentent de s’établir dans le secteur de l’information locale et rĂ©gionale avec plus ou moins de succĂšs[9].

Certains de ces acteurs sont parvenus Ă  s'imposer avec le temps dans le paysage mĂ©diatique local comme Aqui ![10] (Nouvelle-Aquitaine) Zinfos 974 Ă  la RĂ©union, Marsactu [11] - [12] dans les Bouches-du-RhĂŽne, 94 Citoyens[13] en Val-de-Marne, Objectif Gard, Corse Net Infos, Info ChĂąlon (SaĂŽne-et-Loire), Mediabask (eu) en Pays Basque, Rue89 Lyon, Strasbourg[14] et Bordeaux[15] - ou encore MediacitĂ©s[16] - [17] Ă  Lille, Lyon, Toulouse et Nantes. D'autres au contraire, ont disparu aprĂšs quelques annĂ©es d'existence comme le TĂ©lescope d’Amiens[18], Dijonscope[19], Essonne info[20] ou encore le toulousain CarrĂ© d’info[21].

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. Pure player, définition sur Actufinance.fr.
  3. « société point-com », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  4. Le Journal Officiel préfÚre "tout en ligne" à "pure player", Boursorama avec AFP, .
  5. Tout en ligne, définition sur FranceTerme.
  6. « MĂ©dias: les "pure players" de l'info se multiplient », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  7. Delphine Soulas-Gesson et Amaury de Rochegonde, « La stratĂ©gie payante des pure players d'info », StratĂ©gies,‎ (lire en ligne).
  8. François Bougon, « Les médias numériques américains à la peine », Le Monde, (consulté le ).
  9. Franck Bousquet et Nikos Smyrnaios, « Les pure players peuvent-ils renouveler l’information locale ? », INA - La revue des mĂ©dias,‎ (lire en ligne)
  10. « AQUI ! | Aqui.fr - Partageons l'information en Nouvelle-Aquitaine et bien au delà », sur www.aqui.fr (consulté le )
  11. Anna Rousseau, « MarsActu, l'investigation à la marseillaise », sur Challenges,
  12. Marie Allenou, « Marsactu : une résurrection réussie », sur INA, La Revue des médias,
  13. 94 Citoyens, sur le site du Spiil.
  14. Anka Wessang, « PIERRE FRANCE, QUESTIONS D’ACTU », sur club-presse-strasbourg.com,
  15. Cendrine Albo, « Le site d'info indépendant Rue 89 Bordeaux menacé de disparition s'il n'atteint pas les 1000 abonnements », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine,
  16. Pierre Bafoil, « Les mĂ©dias locaux d’investigation, la face cachĂ©e du journalisme rĂ©gional », sur Les Inrockuptibles,
  17. Manuel Vicuña, « Info locale : Le ProgrĂšs investiguĂ© par le pure player MediacitĂ©s », sur ArrĂȘt sur Images,
  18. Fabien Dorémus, « Le Télescope ferme, merci pour votre soutien », sur Médiapart,
  19. Rédaction, « Le pure player local DijOnscOpe tire sa révérence », sur Télérama.fr,
  20. Rédaction, « La boucle est bouclée pour Essonne info », sur Essonneinfo.fr,
  21. Fabrice Valery, « Fermeture du site d'information toulousain Carré d'info », sur Francetvinfo.fr,

Voir aussi

Articles connexes

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