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Commission paritaire des publications et des agences de presse

La Commission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP), plus souvent appelée Commission paritaire, est un organisme d'État français chargé de donner un avis pour le bénéfice du régime économique de la presse. La Commission est actuellement régie par le décret no 97-1065 modifié du .

Commission paritaire
des publications et
des agences de presse
Logo de la Commission paritaire des publications et des agences de presse
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Autorité administrative ou publique indépendante
Domaine d'activité
Administration publique générale
Siège
Pays
Organisation
Affiliation
Site web
Identifiants
SIREN

Les avantages postaux et fiscaux qui en découlent représentent plusieurs centaines de millions d'euros chaque année[1].

Missions

La CPPAP est chargée d'une triple mission[2] :

  • Donner un avis sur l'application aux journaux et Ă©crits pĂ©riodiques des textes lĂ©gislatifs ou rĂ©glementaires prĂ©voyant des allègements en faveur de la presse en matière de taxes fiscales et de tarifs postaux. Ă€ cette fin, la commission examine si les publications remplissent les conditions prĂ©vues aux articles 72 et 73 de l'annexe III du code gĂ©nĂ©ral des impĂ´ts et D.18 et suivants du code des postes et des communications Ă©lectroniques. Elle dĂ©livre aux publications de presse qui en relèvent un numĂ©ro d'inscription qui ouvre droit Ă  un taux rĂ©duit de TVA Ă  2,1 %, une exonĂ©ration de taxe professionnelle et des tarifs postaux prĂ©fĂ©rentiels. Ce numĂ©ro permet en outre d'accĂ©der aux aides directes dĂ©livrĂ©es aux publications Ă©ligibles Ă  ce titre qui sont gĂ©rĂ©es par la direction gĂ©nĂ©rale des mĂ©dias et des industries culturelles.
  • Se prononcer sur l'Ă©ligibilitĂ© au statut d'agence de presse des sociĂ©tĂ©s qui tirent la majeure partie de leurs ressources de la vente de contenus rĂ©dactionnels aux mĂ©dias. Ce statut, dĂ©fini par l'ordonnance du , a Ă©tĂ© mis Ă  jour par la loi du de simplification du droit.
  • ReconnaĂ®tre la qualitĂ© de services de presse en ligne (SPEL)[3], au sens de l'article 1er de la loi no 86-897 du portant rĂ©forme du rĂ©gime juridique de la presse, aux services en ligne rĂ©pondant aux critères prĂ©vus par le dĂ©cret no 2009-1340 du . Le taux de TVA particulier de 2,1 % s'applique aux ventes de contenus numĂ©riques des SPEL.

Composition

Présidée par un conseiller d'État, la CPPAP associe à parité des représentants des administrations et des professionnels concernés (en formation publications, représentants des entreprises éditrices de publications et services de presse en ligne et en formation agences, représentants des agences de presse).

Les représentants des agences et entreprises de presse sont désignés sur proposition des organisations professionnelles représentatives.

Le président et les autres membres sont nommés par arrêté du ministre chargé de la Communication pour un mandat de trois ans renouvelable. Le secrétariat de la commission est assuré par la Direction générale des médias et des industries culturelles, sous le contrôle d'un secrétaire général nommé par le ministre chargé de la Communication.

Les avis défavorables de la commission sont susceptibles de recours devant la juridiction administrative[2].

Agréments

Les titres inscrits

Au le nombre de publications inscrites, donnant droit au taux de TVA particulier est de 6 817 dont 50 % relèvent de la presse Ă©diteur, 23 % de la presse associative, 16 % de la presse dĂ©rogatoire et 10 % de la presse Ă©trangère[4].

Les titres relevant de la presse Ă©diteur (3 420) se rĂ©partissent en 20,96 % pour la presse ciblĂ©e et d'information gĂ©nĂ©rale, 36,64 % pour la presse technique et professionnelle, 11,40 % presse culturelle, scientifique et la presse jeunesse et 30,99 % pour les magazines, les divertissements et les loisirs.

Retrait d'agrément

La Commission paritaire peut refuser ou retirer un de ses agréments en cas de non-respect des critères réglementaires. Un retrait de l'aide fait passer le taux de TVA de 2,1 % à 20 %, ce qui peut constituer une condition économique essentielle à la viabilité d'un titre sur le marché.

À la suite d'une tribune dénonçant le fait que l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, condamné plus d'une dizaine de fois pour incitation à la haine, négationnisme ou injure raciste, bénéficiait toujours de l'agrément de la CPPAP et donc d'aides publiques indirectes[5], la Commission annonce son retrait dans une décision du [6].

Le , le site internet FranceSoir perd son agrĂ©ment de la CPPAP pour « dĂ©faut d'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral » et « atteinte Ă  la protection de la santĂ© publique »[7]. En janvier 2023, le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de Paris ordonne Ă  la commission de rendre au site d'actualitĂ©, au moins provisoirement son agrĂ©ment. Il estime que « la CPPAP n'aurait pas statuĂ© en toute impartialitĂ© », et que cela est propre Ă  crĂ©er « un doute sĂ©rieux sur la lĂ©galitĂ© de la dĂ©cision »[8] - [9]. L'État doit Ă©galement verser 2 000 euros Ă  Shopper Union, la sociĂ©tĂ© Ă©ditrice de FranceSoir et 1 500 euros Ă  la directrice gĂ©nĂ©rale du site internet[10]. Sans nommer Laurence Franceschini, la prĂ©sidente de la commission, l'ordonnance relève qu'un membre de l'organisme se serait exprimĂ© publiquement et prĂ©alablement Ă  la dĂ©cision[9].

Références

  1. Direction générale des médias et des industries culturelles, « Presse écrite, chiffres et statistiques. », sur http://www.ddm.gouv.fr (consulté le )
  2. « Présentation de la CPPAP », sur CPPAP.
  3. Sylvie Clément-Cuzin, « La notion de service de presse en ligne : les critères dégagés par la CPPAP et les aides », Legicom,‎ , p. 107-111 (lire en ligne)
  4. « Rapport annuel, édition 2018 », sur cppap.fr (consulté le )
  5. « « Notre pays accorde des facilitĂ©s Ă  « Rivarol Â», hebdomadaire le plus raciste, le plus antisĂ©mite et le plus nĂ©gationniste qui soit » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « L'hebdo d'extrême droite « Rivarol » privé d'aides à la presse », sur L'Obs, (consulté le )
  7. « FranceSoir perd son agrément CPPAP - mind Media », sur www.mindmedia.fr (consulté le )
  8. « Non-renouvellement de l'agrĂ©ment en qualitĂ© de service de presse en ligne du site « francesoir.fr Â» », sur paris.tribunal-administratif.fr (consultĂ© le )
  9. Brice Laemle, « France-Soir » retrouve, au moins provisoirement, son agrément de presse en ligne, lemonde.fr,
  10. FranceSoir, accusé de véhiculer des thèses complotistes, récupère son statut de service de presse en ligne, radiofrance.fr, 13 janvier 2023

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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