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Mouvement du 20 FĂ©vrier

Le mouvement du (tamazight : ⎰┎┓┙┙┓ ┏ 20 â”™â”‰â”â”ąâ”“â”” amussu n 20 sinyur) ; arabe : Ű­Ű±ÙƒŰ© 20 ÙŰšŰ±Ű§ÙŠŰ±) est un mouvement de contestation apparu au Maroc le , Ă  la suite de la vague de protestations et de rĂ©volutions dans d'autres pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient connue sous le nom de « Printemps arabe ».

Mouvement du 20 FĂ©vrier
Image illustrative de l’article Mouvement du 20 FĂ©vrier
Logotype officiel.
Présentation
Chef Aucun
Fondation 2011
SiĂšge Aucun
Fondateurs Appel lancé sur internet
Membre ou sympathisants Plusieurs centaines de milliers au plus fort de la contestation
Positionnement Gauche, extrĂȘme gauche, mouvement social, mouvement ouvrier
Idéologie Socialisme démocratique, socialisme, marxisme, islam, libéralisme
Affiliation internationale Printemps arabe
Couleurs Noir et blanc
Site web www.20fevrier.com

Le face-Ă -face entre ce dernier et l’État marocain semble avoir dĂ©bouchĂ© sur un jeu Ă  somme nulle. Ainsi, le mouvement du 20 FĂ©vrier a rĂ©ussi Ă  Ă©largir l’espace public avec quelques rĂ©formes politiques concĂ©dĂ©es par la monarchie marocaine. Mais le pouvoir a rĂ©ussi Ă  Ă©liminer complĂštement ce mouvement du champ social et politique marocain.

Histoire

Revendications

Les revendications majeures du mouvement sont politiques et font appel à des réformes constitutionnelles[1]. Il s'agit d'un ensemble de revendications de réformes politiques et sociales qui remettent en cause le fonctionnement du régime, pour la premiÚre fois depuis la succession du roi Mohammed VI au trÎne.

Réactions du régime et manifestations

Les rĂ©actions du rĂ©gime vis-Ă -vis du mouvement ont Ă©tĂ© trĂšs diverses : les premiers mois des manifestations (de fĂ©vrier Ă  avril), on note une certaine tolĂ©rance des autoritĂ©s envers le mouvement, les manifestations se passant sans trop de problĂšmes malgrĂ© quelques incidents isolĂ©s. Mais dĂšs le mois de mai, la rĂ©action du rĂ©gime change et des rassemblements sont dispersĂ©s par les forces publiques Ă  coup de matraques pendant trois semaines d'affilĂ©e : c'est ainsi que les manifestations du , du et du ont toutes Ă©tĂ© empĂȘchĂ©es, donnant parfois lieu Ă  des scĂšnes d'une rare violence.

À partir du , le rĂ©gime se rĂ©tracte et les manifestations ont de nouveau lieu dans le calme. Mais dĂšs le dĂ©but de la campagne rĂ©fĂ©rendaire pour la nouvelle constitution au cours du mois de juin, on remarque l'apparition de contre-manifestants qui dĂ©noncent l'action du , que les « fĂ©vriĂ©ristes » dĂ©signe par le terme de Baltajia (sympathisants de la monarchie). C'est ainsi que des accrochages ont ponctuellement eu lieu entre les manifestants et contre-manifestants. AprĂšs le rĂ©fĂ©rendum remportĂ© largement par le « oui », le mouvement continua malgrĂ© tout. La rĂ©pression fut dĂšs lors incessante, bien qu'intermittente. La logique de celle-ci semblait ĂȘtre une volontĂ© manifeste d'affaiblissement du mouvement, parallĂšle Ă  une campagne de dĂ©crĂ©dibilisation de celui-ci et de dĂ©stabilisation de ses membres.

Un groupe violent dénommé La jeunesse royaliste fait son apparition pour attaquer ou menacer les militants protestataires[2].

Liste des personnes mortes lors des manifestations

  • Cinq jeunes disparus le Ă  Al HoceĂŻma, en marge des manifestations et retrouvĂ©s carbonisĂ©s dans une banque attaquĂ©e[3].
  • Karim Chaib, 21 ans, mort Ă  Sefrou le Ă  la suite de blessures rĂ©sultant d'une intervention policiĂšre[4].
  • Kamal Ammari 30 ans, Safi, le [5] - [6].
  • Mohamed Boudouroua, 38 ans, mort Ă  Safi le ; deux versions concernant sa mort s'opposent : celle imputĂ©e Ă  l'action d'un policier qui l'aurait poussĂ© et fait chuter du haut d'un bĂątiment, selon le mouvement du 20 FĂ©vrier, et celle d'un dĂ©cĂšs accidentel rĂ©sultant d'une chute sur la tĂȘte[7] - [8].
  • Kamal Hussaini, AĂŻt Bouayach, le [9].

Bilan

Obligé de réagir face à l'ampleur de la contestation, le roi prononça son discours du , au cours duquel il engagea son pays dans la voie de la réforme, engagement qui se traduisit par l'organisation d'un référendum portant sur l'adoption d'une nouvelle constitution le et par les élections législatives du , remportées, malgré le fort taux d'abstention, par le PJD ; 107 siÚges sur 395). Ainsi, le roi Mohammed VI nomma officiellement Abdelilah Benkirane chef du gouvernement de coalition à Midelt, le .

La répression féroce du mouvement à Taza[10] démontra d'une part l'incapacité du PJD à transformer les méthodes de l'appareil sécuritaire[11] ou à s'en détacher et d'autre part raviva les blessures anciennes d'un Rif de tout temps mal-aimé du pouvoir[12] - [13].

Le mouvement est le premier en son genre à avoir protesté fortement contre les conditions sociales depuis la succession du monarque Mohammed VI au trÎne, il dénonce les pratiques négatives au sein de la société marocaine (corruption, affairisme, abus de pouvoir
) et réclame plus de démocratie.

Ce mouvement est une premiÚre au Maroc, car il a pu rassembler différentes couleurs idéologiques et politiques et diffÚre des anciens mouvements des années de plomb de l'époque Hassan II tel que Ila Al Amame, l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), l'union nationale des forces populaires (UNFP) qui avaient généralement une seule orientation politique. De nombreuses arrestations ont été opérées au cours de ces trois derniÚres années et certains militants sont toujours emprisonnés[14] - [15].

Largement né sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook, le mouvement a su développer leur potentiel et s'y installer durablement.

Notes et références

  1. RĂ©forme constitutionnelle, site de L'Économiste Magazine.
  2. « Ces jeunes royalistes marocains, troupe de choc du pouvoir », sur orientxxi.info (consulté le )
  3. https://www.mamfakinch.com/une-enquete-au-pays-de-khattabi/.
  4. http://www.aufaitmaroc.com/maroc/societe/2011/2/24/deces-a-sefrou-dune-personne-blessee-lors-des-manifestations-du-20-fevrier.
  5. Yabiladi.com, « DĂ©cĂšs de Kamal Ammari : « Les violences infligĂ©es sont la cause [
] qui mĂšnera Ă  sa mort » », sur www.yabiladi.com (consultĂ© le )
  6. « Pourquoi et comment est mort Kamal Ammari, une ONG Ă©trangĂšre a enquĂȘtĂ© », site de Demain Online.
  7. RFI, « Au Maroc, la mort de Mohammed Boudouroua agite la ville de Safi », sur rfi.fr, (consulté le ).
  8. « Maroc : ouverture d'une enquĂȘte aprĂšs la chute mortelle d'un manifestant ».
  9. « Mort Kamal Hussaini, militant du mouvement 20 février, à Aït Bouayach », sur Forum Marocain - Bladi.net (consulté le ).
  10. « voxmaroc.blog.lemonde.fr/2012/
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  11. Vidéo de la répression à Taza.
  12. Aurel & Pierre Daum, « Les jeunes du Rif renouent avec la rĂ©volte », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. « Violences dans le Rif : la police marocaine réprime les manifestants et pille des commerces », sur france24.com, (consulté le ).
  14. « larbi.org/post/2012/03/Au-Maro
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  15. « Des dĂ©tenus politiques marocains en grĂšve de la faim (ComitĂ© de soutien) », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • BĂ©atrice Hibou, « Le Mouvement du 20 FĂ©vrier, le Makhzen et l'antipolitique. L'impensĂ© des rĂ©formes au Maroc », Dossiers du CERI,‎ , p. 1-12 (lire en ligne [PDF]).
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