Odo Bujwid
Odo Feliks Kazimierz Bujwid[N 1] ( - ) est un bactériologiste et espérantiste polonais. Il est le père de la bactériologie en Pologne.
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(Ă 85 ans) Cracovie |
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Wydział Lekarski Uniwersytetu Warszawskiego (d) (jusqu'au ) |
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Père |
Feliks Bujwid (d) |
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Enfants |
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Membre de |
Internacia Scienca Asocio Esperanta (d) |
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Biographie
Jeunesse
Odo Bujwid nait le à Vilnius, alors dans l’Empire russe, de Feliks Bujwid et Berta Bujwidowa, née Dan[1]. Il est l’ainé d’une fratrie de quatre enfants, issue d’une famille noble ruinée[1]. Son père, fonctionnaire du gouvernement, participe à l’insurrection de janvier 1863 et est arrêté[2] - [3]. En 1866, persécutée pour les actions du père, la famille déménage à Varsovie, et vit dans des conditions de grande pauvreté[1] - [2] - [3]. Il étudie à l’école primaire et au collège de Varsovie[2].
En 1872, ses parents meurent et sa famille se trouve dans une situation encore plus précaire[2] - [3]. À l’âge de 15 ans, Odo Bujwid doit travailler pour subvenir à ses besoins et ceux de ses deux petites sœurs[2] - [3]. Pour ce faire, il donne des cours particuliers[2] - [3].
Au lycée, Odo Bujwid s’intéresse à l’œuvre de Ludwig Büchner, un philosophe allemand[4]. Ses lectures l’amènent à rejeter les pratiques religieuses catholiques, sans toutefois abandonner le christianisme[4]. Il adopte un mode de vie aux principes moraux stricts, en hissant le travail sur un piédestal et en méprisant la paresse ou les pertes de temps[4].
En 1873, Kazimierz Klimontowicz, un ami de son père, l’engage pour qu’il donne des cours à sa fille[5]. C’est dans ce contexte qu’il rencontre Kazimiera Klimontowicz, qu’il épouse 15 ans plus tard[5]. Il se lie rapidement d’amitié avec la fillette, plus jeune que lui de 10 ans, et lui transmet ses idées et ses convictions politiques[4]. Kazimiera Klimontowicz applique les préceptes de manière plus extrême encore, en rejetant complètement la religion, ce qui mène à un malentendu spirituel entre eux[4].
Études
Entre 1878 et 1879, Odo Bujwid rejoint la faculté de médecine de l’université de Varsovie[2] - [6]. Étudiant sérieux et talentueux, il se spécialise en microbiologie, nouvelle discipline en vogue en ces temps[2].
Odo Bujwid y rencontre Louis-Lazare Zamenhof, futur initiateur de l’espéranto, qui étudie également la médecine[2] - [7]. Ils étudient ensemble pendant quatre ans, entre 1881 et 1885[2]. Il est possible qu’ils soient devenus amis et que Louis-Lazare Zamenhof ait aiguisé chez Odo Bujwid un intérêt pour les langues internationales[2].
Carrière universitaire
Odo Bujwid étudie ensuite la bactériologie avec Robert Koch, à Berlin[7] - [8]. En 1885, il fonde à son domicile le premier laboratoire de bactériologie de Pologne[2] - [8]. Il effectue un stage chez Louis Pasteur, à Paris[8]. En 1885, il améliore la procédure de préparation du remède de Koch et le renomme en « tuberculine »[2].
En 1886, il fonde à Varsovie le premier institut d’inoculation antirabique de Pologne, également le premier institut hors de France[2]. Il y développe les premiers vaccins antirabiques de Pologne[8]. Il organise également des cours de bactériologie pour les médecins polonais[2].
En 1886, il épouse Kazimiera Klimontowicz, qu’il connait depuis longtemps et qui est une féministe et journaliste polonaise[2] - [8]. Ils auront ensemble six enfants[8].
Entre 1886 et 1890, il travaille comme assistant à l’université de Varsovie[8]. Il est directeur du laboratoire de bactériologie de Saint-Pétersbourg entre 1890 et 1892, puis de celui d’Odessa entre 1892 et 1893[8]. En 1893, il déménage à Cracovie, alors en Autriche-Hongrie[8]. Il enseigne à l’université Jagellon de Cracovie et y dirige la chaire de bactériologie et d’hygiène jusqu’en 1920, avec une pause durant la Première Guerre mondiale[2] - [8]. Il y crée le laboratoire de production de sérums et de vaccins[2].
Il passe tout le reste de sa carrière universitaire à Cracovie, durant laquelle il écrit environ 400 articles scientifiques – dont 200 en bactériologie[3] – en polonais, français, allemand, russe et espéranto[2] - [8]. Il voyage fréquemment pour assister à de nombreux congrès scientifiques[2].
Espéranto
Il participe aux affaires sociales de Cracovie, avec une approche active et progressiste, étant rotarien et franc-maçon[2] - [8]. Au début des années 1930, il est conseiller du président de Pologne[8]. Il crée l’association d’amitié entre la Pologne et la Yougoslavie[8]. Il s’oppose à la consommation d’alcools et de tabac[8].
Il meurt le à Cracovie, occupée depuis 1939 par le Troisième Reich[2] - [8].
Notes et références
Notes
- Le prénom est quelquefois orthographié Odon. Le nom est quelquefois orthographié Bujvid.
Références
- Gorecka et Korzhenkov 2018, p. 47.
- (en) Eugeniusz Kucharz, « Contribution of Dr. Odo Bujwid to the development of esperanto », Comm. Hist. Artis Med.,‎ , p. 143-152 (lire en ligne )
- (en) Katarzyna Talaga et Małgorzata Bulanda, « Odo Bulwid – An eminent polish bacteriologist and professor at the jagiellonian university », Folia Medica Cracoviensia,‎ , p. 15-20 (ISSN 0015-5616, lire en ligne )
- Garlicka 1992, p. 89.
- Garlicka 1992, p. 88.
- Gorecka et Korzhenkov 2018, p. 47-48.
- Chiriaïev, Kökény et Bleier 1933, p. 72-73.
- Gorecka et Korzhenkov 2018, p. 48.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (eo) Ivan Chiriaïev, Lajos Kökény et Vilmos Bleier, Enciklopedio de Esperanto, vol. 1, Budapest, Literatura Mondo, , 271 p.
- (pl) Katarzyna Garlicka, « Kazimiera Bujwidowa (1867-1932) », Rozprawy z Dziejów Oświaty, vol. 3,‎ , p. 87-113 (ISSN 0080-4754, lire en ligne [[PDF]]).
- (eo) Halina Gorecka et Alexander Korzhenkov, Nia diligenta kolegaro, Sezonoj et association lituanienne d’espéranto, , 320 p. (ISBN 609-95087-6-7).