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Obélisques de Rome

Rome est la ville qui conserve le plus grand nombre d'obélisques au monde[1]. Ces monuments, en grande partie d'origine égyptienne, ont été transportés dans la capitale de l'Empire romain du temps d'Auguste, après la conquête de l'Égypte à la suite de la bataille d'Actium de 31 av. J.-C. Dans quelques cas, avec le même granite que celui utilisé par les Égyptiens, on a fabriqué des obélisques directement à l'époque romaine : les monolithes sont toutefois restés privés d'inscriptions, ou alors copiaient, avec des erreurs, les hiéroglyphes des modèles de l'époque pharaonique.

L'obélisque du Latran après la restauration, achevée en 2008

Les obélisques égyptiens utilisés à l'époque impériale ont été de nouveau érigés dans la Rome pontificale, à commencer par le pape Sixte V, en tant que points visuels de référence de la ville, reflet de la puissance de l'Église, devenant une caractéristique urbaine de la cité, repris même à l'ère moderne, avec de nouvelles formes. Rome possédait aussi l'obélisque d'Axoum, non pas égyptien, mais éthiopien, ramené par Mussolini dans les années 1930, et qui a été restitué à l'Éthiopie en 2005.

Les treize obĂ©lisques antiques 

Obélisques de Sixte V

L'obélisque du Vatican
La fontaine des Quatre Fleuves, et l'obélisque de la piazza Navona
L'obélisque de Montecitorio

Sixte V a programmé le repositionnement des obélisques antiques, sur des emplacements choisis, afin d'affirmer la puissance de l'Église et de la papauté. L'architecte Domenico Fontana était le responsable de la réinstallation de tous les obélisques.

Obélisque du Vatican

L'obĂ©lisque du Vatican (place Saint-Pierre), d'une hauteur de 25,5 mètres, est d'origine Ă©gyptienne (HĂ©liopolis), et sans hiĂ©roglyphes ; dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Alexandrie, en Égypte, il a Ă©tĂ© plus tard portĂ© Ă  Rome par Caligula en 40 et placĂ© sur la spina du Cirque de NĂ©ron. Il est restĂ© dans cette position Ă  cĂ´tĂ© de l'ancienne basilique de Saint-Pierre et est le seul obĂ©lisque de Rome qui n'est jamais tombĂ©. Il a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© et positionnĂ© au centre de la place Saint Pierre le , Ă©tant ainsi le premier des quatre qu'il a fait rĂ©installer[2].

ObĂ©lisque de l'Esquilin 

L'obĂ©lisque de l'Esquilin (place de l'Esquilin), d'une hauteur de 14,75 mètres, a Ă©tĂ© construit probablement Ă  l'Ă©poque de l'empereur Domitien, Ă  l'imitation des obĂ©lisques Ă©gyptiens, et placĂ© près de l'obĂ©lisque du Quirinal Ă  l'entrĂ©e du MausolĂ©e d'Auguste. Il a Ă©tĂ© retrouvĂ© en 1527 et Ă©rigĂ© ici en 1587, toujours sur ordre du pape Sixte V et par Domenico Fontana, en face de l'abside de Santa Maria Maggiore[1].

Obélisque du Latran

L'obĂ©lisque du Latran (piazza San Giovanni in Laterano) a une hauteur de 32,18 m. C'est le plus haut de tous les obĂ©lisques antiques du monde. Il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  l'Ă©poque des pharaons ThoutmĂ´sis III et ThoutmĂ´sis IV et provient du temple d'Amon Ă  Thèbes (Karnak) en Égypte. Il a Ă©tĂ© portĂ© Ă  Rome par l'empereur Constance II en 357 et Ă©rigĂ© sur la spina du Circus Maximus, oĂą se trouvait dĂ©jĂ  l'obĂ©lisque Flaminio. Il a Ă©tĂ© trouvĂ© en trois morceaux en 1587, et Ă©rigĂ© en 1588, pas en face de la perspective de la basilique, mais en correspondance avec la Loggia des bĂ©nĂ©dictions du palais du Latran, point final du segment de route constituĂ© par la via Merulana - ouverte par Sixte V, dans la continuitĂ© de point de vue avec la basilique de Santa Maria Maggiore[2].

ObĂ©lisque Flaminio 

L'obĂ©lisque Flaminio (piazza del Popolo) mesure 25,90 mètres et a Ă©tĂ© construit sous l'Égypte de Ramsès II ; il fut amenĂ© Ă  Rome en 10 par Auguste et placĂ© sur la spina du Circus Maximus. Il a Ă©tĂ© retrouvĂ© en 1587, et Ă©rigĂ© par Domenico Fontana, en 1589[2].

Obélisque Agonale

L'obĂ©lisque Agonale (piazza Navona) fait partie de la fontaine des Quatre-Fleuves, et mesure 16,53 mètres. RĂ©alisĂ© Ă  l'Ă©poque de l'empereur Domitien, Ă  l'imitation des modèles Ă©gyptiens, en en copiant les hiĂ©roglyphes, il a Ă©tĂ© placĂ© Ă  Albano; en 311. L'empereur Maxence l'avait fait dĂ©placer dans le cirque de la villa du mĂŞme nom, sur la via Appia antica. En 1651, le pape Innocent X l'a fait rĂ©cupĂ©rer et l'architecte Le Bernin, l'a placĂ© sur la fontaine au centre de la piazza Navona[1].

Obélisque du Quirinal

L'obĂ©lisque du Quirinal (place du Quirinal) est une partie de la fontaine des Dioscures et mesure 14,63 mètres. Jumeau de l'obĂ©lisque de l'Esquilin, il a Ă©tĂ© trouvĂ© dans les fondations de l'HĂ´pital de San Rocco a Ripetta, lors de la dĂ©molition de l'ancien bâtiment. Il a Ă©tĂ© reconstruit Ă  entre 1772 et 1776. L'obĂ©lisque a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© sur la place en 1786, Ă  la demande du pape Pie VI[1].

Obélisque Sallustiano

L'obĂ©lisque Sallustiano (piazza TrinitĂ  dei Monti) mesure 13,91 mètres, il a Ă©tĂ© construit Ă  l'Ă©poque romaine, en copiant les hiĂ©roglyphes des pharaons SĂ©thi Ier et Ramsès II ; il dĂ©corait les Jardins de Salluste, d'oĂą son nom. Offert en 1783 au pape ClĂ©ment XII, par les Ludovisi, il a ensuite Ă©tĂ© Ă©rigĂ© devant l'Ă©glise de la TrinitĂ© des Monts, en haut de l'escalier qui monte Ă  la place d'Espagne (1789)[1].

Obélisque du Montecitorio

L'obélisque du Montecitorio (piazza Montecitorio) a une hauteur de trente mètres. Il a été construit à l'époque du pharaon Psammétique II de la XXVIe dynastie et placé dans la ville d'Héliopolis en Égypte ; il a été porté à Rome en 10 par Auguste, en collaboration avec son jumeau l'obélisque Flaminio. Il a été placé comme gnomon de l'Horloge d'Auguste au Campus Martius. Il s'est écroulé à la suite d'un incendie, a été replacé ici par le pape Pie VI en 1792[2].

Obélisque de la Minerve

L'obélisque de la Minerve (place de la Minerve) est arrivé à Rome avec l'obélisque du Panthéon et celui de Dogali. Il a été trouvé en 1665 près du monastère attaché à Santa Maria Sopra Minerva et est resté en face de l'église ; en 1667, à la demande du pape Alexandre VII, selon un plan conçu par Gian Lorenzo Bernini, avec la sculpture de l'éléphanteau comme base[1].

Obélisque du Panthéon

L'obélisque du Panthéon (piazza della Rotonda) a été érigé à l'époque de Ramsès II et transporté à Rome par Domitien, il l'a placé comme une décoration du temple d'Isis (temple dédié à la divinité égyptienne Isis) avec l'obélisque de la Minerve, et celui de Dogali. Retrouvé en 1373, il a été placé en face du Panthéon, en 1711, par la volonté du pape Clément XI, sur la fontaine de Giacomo della Porta.

Obélisque de la villa Celimontana

Parmi les antiquités de la famille Mattei, conservées à la Villa Celimontana sur le Caelius, se trouvait cet obélisque fragmentaire (l'original est seulement la moitié supérieure), datant de l'époque du pharaon Ramsès II. Il a été réédifié dans les jardins en 1820[1].

Obélisque du Pincio

L'obĂ©lisque du Pincio (Viale dell obelisco - Pincio) a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  l'Ă©poque d'Hadrien en l'honneur d'AntinoĂĽs, et placĂ© initialement en Égypte ; HĂ©liogabale l'a fait dĂ©placer pour dĂ©corer la spina du Cirque de Varus dans sa rĂ©sidence suburbaine. DĂ©couvert au XVIe siècle, Ă  l'extĂ©rieur de la Porta Maggiore (Ă  l'endroit de la dĂ©couverte, près du Mur d'AurĂ©lien, un lieu est appelĂ© « obĂ©lisque Aureliano Â»). C'est seulement en 1822 qu'il fut Ă©rigĂ© dans les jardins du Pincio, Ă  la demande du pape Pie VII[1].

Obélisque de Dogali

L'obélisque de Dogali (via delle Terme di Diocleziano) est arrivé à Rome avec l'obélisque du Panthéon et celui de la Minerve, en provenance d'Héliopolis. Il a été retrouvé seulement en 1883 et a été redressé en 1887 par l'architecte Francesco Azzurri en face de la Gare de Rome-Termini pour commémorer les morts de la bataille de Dogali en Érythrée ; en 1925, il a été déplacé vers les jardins de la Via delle terme di Diocleziano[1].

Obélisques modernes

L'érection de l'obélisque de Mussolini en 1932, au Foro Italico.

Obélisque de la Villa Médicis

L'obélisque de la Villa Médicis faisait partie de la collection des Médicis, conservée à la villa sur le Pincio à Rome. Il a été transporté vers 1790 à Florence, et placé dans les jardins Boboli. Au XIXe siècle, une copie a été réalisée et placée dans les jardins de la villa en remplacement de l'original[1].

Obélisques de la Villa Torlonia

Les obélisques de la Villa Torlonia ont été réalisés en granit de Baveno spécialement pour la villa de la famille Torlonia, située via Nomentana, où ils ont été érigés en 1842[1].

Obélisque du Foro Italico

L'obélisque du Foro Italico voulu par Renato Ricci, est fabriqué à partir d'un bloc monolithique de marbre de Carrare. Il a été érigé en 1932 devant le complexe sportif du Foro Italico, construit à la base du Monte Mario et qui à l'origine portait le nom de Benito Mussolini, à qui l'obélisque a été dédié. Il fut le dernier grand transport de ce type effectué sur le fleuve Tibre[1].

Obélisque de Marconi

Haut de quarante-cinq mètres, l'obĂ©lisque de Marconi a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© en 1959 au sein du quartier de l'EUR dans le cadre de l'embellissement de la ville Ă  l'occasion des Jeux olympiques de 1960. La structure en bĂ©ton est recouvert de 92 panneaux sculptĂ©s en marbre de Carrare. L'obĂ©lisque, l'Ĺ“uvre de Arturo Dazzi, est dĂ©diĂ© Ă  l'inventeur Guglielmo Marconi[1].

Obélisque de Pomodoro (du XXIe siècle)

Inauguré le , c'est une sculpture de Arnaldo Pomodoro, située piazzale Pier Luigi Nervi, en face du palais des Sports PalaLottomatica, dans le quartier Europa[3].

Galerie d'images

  • ObĂ©lisque du Latran
    Obélisque du Latran
  • La marque de Domenico Fontana sur le piĂ©destal de l'obĂ©lisque du Latran
    La marque de Domenico Fontana sur le piédestal de l'obélisque du Latran
  • ObĂ©lisque Flaminio, piazza del Popolo
    Obélisque Flaminio, piazza del Popolo
  • ObĂ©lisque de l'Esquilin, devant l'abside de Sainte Marie Majeure
    Obélisque de l'Esquilin, devant l'abside de Sainte Marie Majeure
  • ObĂ©lisque de la place du Quirinal
    Obélisque de la place du Quirinal
  • ObĂ©lisque de la place de la TrinitĂ© des Monts
    Obélisque de la place de la Trinité des Monts
  • ObĂ©lisque du Pincio
    Obélisque du Pincio
  • ObĂ©lisque du PanthĂ©on
    Obélisque du Panthéon
  • ObĂ©lisque de la Minerve
    Obélisque de la Minerve
  • ObĂ©lisque de Dogali
    Obélisque de Dogali
  • ObĂ©lisque de la Villa Celimontana
    Obélisque de la Villa Celimontana
  • ObĂ©lisque de la Villa Torlonia, dĂ©diĂ© Ă  Giovanni Torlonia
    Obélisque de la Villa Torlonia, dédié à Giovanni Torlonia
  • ObĂ©lisque de la Villa Torlonia, dĂ©diĂ© Ă  Anna Maria Schultheiss
    Obélisque de la Villa Torlonia, dédié à Anna Maria Schultheiss
  • ObĂ©lisque dĂ©diĂ© Ă  Guglielmo Marconi, dans le quartier de l'EUR
    Obélisque dédié à Guglielmo Marconi, dans le quartier de l'EUR

Bibliographie

  • Jean-Jacques Gloton, « Les obĂ©lisques romains de la Renaissance au nĂ©oclassicisme », MĂ©langes d'archĂ©ologie et d'histoire, t. 73,‎ , p. 437-469 (lire en ligne).
  • Armin Wirsching, Obelisken transportieren und aufrichten dans Aegypten und in Rom, Norderstedt 3e ed. 2013, (ISBN 978-3-8334-8513-8)
  • Italie. Rome (guide rouge), Touring Club italien, Milan, 2004
  • Cesare d'Onofrio, Les obĂ©lisques de Rome, Bulzoni, 1967
  • Erik Iversen, ObĂ©lisques en exil, Vol. J', Copenhague, 1968

Notes et références

  1. (it) « Obelischi », sur romaspqr.it (consulté le ).
  2. (en) « NOVA Online », sur pbs.org (consulté le ).
  3. (it) « Obelisco di Pomodoro - Rome », sur turismoroma.it (consulté le ).
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