Norodom Sihamoni
Norodom Sihamoni (en khmer : នរោត្តម សីហមុនី ; né le à Phnom Penh) est roi du Cambodge depuis le , lorsqu'il a succédé à son père, Norodom Sihanouk, qui avait abdiqué.
Norodom Sihamoni នរោត្តម សីហមុនី | |
Norodom Sihamoni en 2019. | |
Titre | |
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Roi du Cambodge | |
En fonction depuis le (18 ans, 8 mois et 18 jours) |
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Couronnement | |
Premier ministre | Hun Sen |
Prédécesseur | Norodom Sihanouk |
Biographie | |
Dynastie | Norodom |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Phnom Penh (Cambodge) |
Nationalité | Cambodgienne |
Père | Norodom Sihanouk |
Mère | Norodom Monineath |
Religion | Bouddhisme theravada |
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Monarques du Cambodge | |
Famille et origines
Norodom Sihamoni est fils de la dernière épouse du roi Sihanouk, la reine Monineath, née Paule-Monique Izzi, épouse de l'ancien roi depuis . Le nom de Sihamoni est issu de la contraction de Sihanouk et Monineath[1].
Fervent francophile, il s'essaie à la poésie et à la musique, comme son père en son temps. Il parle couramment anglais, tchèque, français et russe[2] - [3].
Études et vie professionnelle
En 1959, Norodom Sihamoni intègre l'école Norodom, puis le lycée français René-Descartes de Phnom Penh, jusqu'en 1962, année où à l’âge de 9 ans il part étudier à Prague. Il en sortira, en 1975, diplômé des hautes études artistiques du conservatoire[4] ; il en a gardé jusqu’à nos jours une maitrise de la langue tchèque[5].
En , alors qu’il étudie à Pyongyang, il est invité à participer aux commémorations du premier anniversaire de la prise de Phnom Penh par les forces khmères rouges ; en fait il sera assigné à résidence au Palais royal avec ses parents et son frère, le prince Narindrapong. Il ne recouvrera la liberté qu’au début de 1979, à la chute du régime de Pol Pot[6].
De 1981 à 2000, Norodom Sihamoni est professeur de danse classique à Paris et cumule ce poste avec, de 1993 à 2003, celui d’ambassadeur du Cambodge auprès de l’UNESCO[7]. À ce titre, il contribue à faire proclamer le ballet royal du Cambodge comme partie intégrante du patrimoine culturel immatériel de l'humanité[8].
Roi du Cambodge
Bien que pressenti, il ne s'est avéré être l'héritier que lors des derniers mois du règne de son père. Après l’abdication, le , de son père Norodom Sihanouk, Norodom Sihamoni est élu roi à l'unanimité le suivant par le Conseil du Trône[4]. Le choix de Norodom Sihamoni parmi les fils de Sihanouk est motivé par son côté effacé compatible avec le caractère autoritaire du Premier ministre Hun Sen[9] - [10].
En , Norodom Sihamoni effectue une visite en Corée du Nord, avec laquelle le Cambodge a établi des liens étroits sous le règne de Norodom Sihanouk[11].
En , Norodom Sihamoni gracie Sam Rainsy, ancien chef de l'opposition et exilé en France depuis 2010 à la suite de persécutions judiciaires et politiques dans son pays[12].
En , à la suite de la crise provoquée par le résultat des élections législatives (renomination de Hun Sen face à une opposition en boycott politique), Norodom Sihamoni demande à Hun Sen de former un nouveau gouvernement dans le respect de l'unité nationale[12].
En , il est la cible d'un photomontage pornographique gay circulant sur Facebook. Une enquête est ouverte, et trois individus sont recherchés[13] - [14].
En , il relocalise 60 magistrats, juges, et procureurs à de nouveaux postes dans le pays, dans une démarche de restauration de l'indépendance judiciaire et de réduction de la corruption au Cambodge[15].
Un article du magazine L'Express, rédigé par Dominique Lagarde, et daté de 2010 décrit un monarque désenchanté par sa destinée royale, qui se sentirait « enfermé dans une prison dorée », alors qu'il s'épanouissait dans la danse avant son accession au trône[9].
Autres fonctions
Norodom Sihamoni est associé étranger de l'Académie des inscriptions et belles-lettres depuis le , au fauteuil d'Eugen Ewig. Le , il est installé dans cette institution lors d'une cérémonie sous la coupole de l'Institut de France[16].
Ascendance
16. Norodom du Cambodge | ||||||||||||||||
8. Norodom Sutharot | ||||||||||||||||
17. Bossaba Yem | ||||||||||||||||
4. Norodom Suramarit | ||||||||||||||||
18. Norodom du Cambodge (= 16) | ||||||||||||||||
9. Norodom Phangangam | ||||||||||||||||
19. Kama Sujati Puspa Nuari | ||||||||||||||||
2. Norodom Sihanouk | ||||||||||||||||
20. Sisowath du Cambodge | ||||||||||||||||
10. Sisowath Monivong | ||||||||||||||||
21. Van | ||||||||||||||||
5. Sisowath Kossamak | ||||||||||||||||
22. Norodom Hassakan | ||||||||||||||||
11. Norodom Kanviman | ||||||||||||||||
23. Sao Sambhat | ||||||||||||||||
1. Norodom Sihamoni | ||||||||||||||||
24. | ||||||||||||||||
12. | ||||||||||||||||
25. | ||||||||||||||||
6. Jean-François Izzi | ||||||||||||||||
26. | ||||||||||||||||
13. | ||||||||||||||||
27. | ||||||||||||||||
3. Paule-Monique Izzi | ||||||||||||||||
28. | ||||||||||||||||
14. Peang | ||||||||||||||||
29. | ||||||||||||||||
7. Pomme Peang | ||||||||||||||||
30. | ||||||||||||||||
15. Ouk | ||||||||||||||||
31. | ||||||||||||||||
Décorations et distinctions
Décorations étrangères
Distinctions
- Premier prix de danse classique[9]
- Médaille d'argent de la Ville de Paris
- Docteur honoris causa de l'Académie tchèque des arts musicaux[17]
Références
- (en) « Cambodia - The Varman dynasty - Genealogy », sur The royal ark - Royal and ruling houses of Africa, Asia, Oceania and the Americas (consulté le ).
- (en) « New king of Cambodia - another Czech speaker on world political scene », sur Radio Prague International, (consulté le ).
- (en-US) « The Only Monarch In The World Who Speaks Czech Fluently | Tres Bohemes », sur Everything Czech | by Tres Bohemes, (consulté le ).
- (fr) « biographie », sur norodomsihamoni.org (consulté le )
- (en) Daniela Lazarová, « King Sihamoni of Cambodia receives warm welcome in Prague », Radio Prague, (lire en ligne).
- (fr) Jean-Marie Cambacérès, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, présentation en ligne), « Les années noires 1970 - 1991 », p. 226.
- (fr) Jean-Marie Cambacérès, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, présentation en ligne), « Le retour de Sihanouk : renouveau et reconstruction du pays », p. 398.
- (fr) Jean-Marie Cambacérès, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, présentation en ligne), « Le retour de Sihanouk : renouveau et reconstruction du pays », p. 369.
- Sihamoni, roi khmer par devoir, www.lexpress.fr, 12 mars 2010 (consulté le 1 novembre 2018).
- Adrien Le Gal, Comment les Cambodgiens ont découvert le "crime" de lèse-majesté, www.lemonde.fr, 1 février 2013 (consulté le 1 novembre 2018).
- (en) Agence Chine nouvelle, « Cambodian king visits DPRK », Le Quotidien du Peuple, (lire en ligne).
- Cambodge : Hun Sen reconduit premier ministre malgré la crise postélectorale, www.lemonde.fr, 24 septembre 2013 (consulté le 1 novembre 2018).
- Cambodge : recherchés pour avoir placé le roi dans un photomontage porno gay, www.leparisien.fr, 2 janvier 2017 (consulté le 1 novembre 2018).
- Dominique Cettour-Rose, Cambodge: un photomontage porno gay tente de salir le roi Norodom Sihamoni, www.francetvinfo.fr, 6 janvier 2017 (consulté le 1 novembre 2018).
- Richard Finney, Cambodia’s King Sihamoni Transfers Court Officials in ‘Reshuffle’, www.rfa.org, 30 octobre 2018 (consulté le 1 novembre 2018).
- (fr) Dominique Lagarde, « Sihamoni, roi khmer par devoir », L’Express, (lire en ligne).
- Régine, « Le roi du Cambodge : Doctor Honoris Causa à Prague », sur noblesseetroyautes.com, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (km + fr + en) Site officiel
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :