Neuromarketing
Le neuromarketing ou la neuromercatique[1] est lâapplication des neurosciences cognitives au marketing et Ă la communication.
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Cette discipline émergente cherche à mieux comprendre, prédire ou modifier les émotions, choix, goûts, aversion et comportements des consommateurs, grùce à l'identification des mécanismes neuronaux et des zones cérébrales activées ou désactivées lors d'un acte de choix, d'achat (raisonné ou impulsif) ou face à une publicité, un emballage, une page internet, etc.
Le neuromarketing désigne deux concepts étroitement liés :
- l'Ă©tude, via les neurosciences, du fonctionnement du cerveau humain lorsque soumis Ă des stimuli qui peuvent ĂȘtre des logos de marques, des produits, des sons, des goĂ»ts, des odeurs, des images ou des publicitĂ©s.
- l'amélioration des outils de persuasion du consommateur.
Peu aprĂšs son apparition, le neuromarketing a suscitĂ© des controverses concernant le caractĂšre non Ă©thique de tout ou partie de ses usages (en particulier Ă propos de la participation de cobayes humains, de patients, de mĂ©decins et dâautres professionnels de la santĂ©). Ses dĂ©tracteurs lui reprochent de permettre de manipuler le comportement des consommateurs Ă leur insu, en activant des mĂ©canismes profonds et inconscients du cerveau, ce qui pose des problĂšmes de bioĂ©thique, de conflits dâintĂ©rĂȘts pour les chercheurs associĂ©s, et des questions dâĂ©thique pour les entreprises qui utiliseraient le neuromarketing). Des chercheurs pourraient y voir une sources de moyens financiers pour leurs Ă©tudes sur la connaissance du cerveau, qui pourraient conduire Ă des progrĂšs dans les domaines de la psychiatrie et de la psychologie. Mais la plupart des Ă©tudes sont faites pour des entreprises privĂ©es sous le sceau de la confidentialitĂ©, comme lâa notamment montrĂ© un documentaire fait par Cash Investigation en Europe et aux Ătats-Unis[2].
ĂlĂ©ments de dĂ©finition
En 2010, dans la revue de psychiatrie dâHarvard, Fisher, Chin, & Klitzman, co-auteurs Auteur dâune enquĂȘte exploratoire basĂ©e sur les contenus des sites Web de neuromarketing notent quâil existe des dĂ©finitions contradictoires du neuromarketing et qu'on « en sait peu sur les pratiques rĂ©elles des entreprises, des mĂ©decins et des scientifiques impliquĂ©s dans sa pratique », alors que de nombreuses entreprises sâĂ©taient dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ©es dans ce domaine, souvent en sâappuyant sur des universitaires et des professionnels, mais rarement en dĂ©voilant le nom de leurs clients ou leurs honoraires. CĂŽtĂ© chercheurs, certains dĂ©finissent le neuro marketing comme un domaine essentiellement scientifique (plutĂŽt que dâintĂ©rĂȘt commercial). Ainsi Lee et ses collĂšgues[3] ont dĂ©fini le neuromarketing comme un champ universitaire: «un domaine d'Ă©tude valide» et pas simplement «l'application de techniques de neuroimagerie pour vendre des produits». Lâeffort de Recherche semble cependant surtout supportĂ© par le secteur privĂ©. Inversement Hubert et Kenning[4] voient le neuromarketing comme une activitĂ© commerciale plutĂŽt que comme un domaine universitaire. Ils proposent que le domaine plus large de la recherche neuroscientifique sur les consommateurs (ce que Lee et ses collĂšgues appellent le neuromarketing) soit nommĂ© «neurosciences du consommateur», et que le neuromarketing soit plus Ă©troitement utilisĂ© pour dĂ©signer « l'application de ces rĂ©sultats dans le cadre de la pratique managĂ©riale».
CÎté entreprises, celles qui affirment que leurs activités relÚvent du neuromarketing n'ont pas publié leurs résultats dans des revues à comité de lecture.
Histoire
à la fin du XXe siÚcle, divers sociétés commerciales ont soutenu financiÚrement de nombreux travaux utilisant l'encéphalographie et d'autres outils de neurophysiologie, pour développer le marketing grùce à une meilleure compréhension des réponses comportementales inconscientes face à la publicité ou au programmation télévisuelle par exemple[5] - [6].
En 1998, Gerald Zaltman et Stephen Kosslyn, deux professeurs de l'universitĂ© Harvard ont dĂ©posĂ© un brevet pour « la neuroimagerie comme outil de marketing »[7]; mais Zaltman s'est rapidement concentrĂ© sur une technique dite « Zaltman Metaphor Elicitation » basĂ©e sur une interview structurĂ©e plutĂŽt que sur l'imagerie du cerveau. Kosslyn semble de son cĂŽtĂ© avoir attendu 2008 pour se rĂ©intĂ©resser au sujet, en intĂ©grant le conseil consultatif d'une sociĂ©tĂ© appelĂ©e NeuroFocus[8] - [9]. Cette mĂȘme annĂ©e 1998 Dehaene et al. mettent en Ă©vidence[10] un effet facilitateur (temps de dĂ©cision raccourci si deux stimuli successifs induisent la mĂȘme dĂ©cision au terme du second stimulus), aussi bien par IRMf qu'Ă©lectro-encĂ©phalographie. Dans un contexte de prise de dĂ©cision Ă©conomique, des stimuli bien choisis pourraient dĂšs lors, peut-ĂȘtre, avoir une influence non nĂ©gligeable. Ces perspectives sont Ă la base de l'intĂ©rĂȘt des milieux marketing pour les Ă©tudes neuronales au dĂ©but des annĂ©es 2000.
Avant cela, des sujets proches avaient été étudiés par des universitaires, dont en neuroéconomie[11] - [12] - [13].
Le terme « neuromarketing » est apparu au début des années 2000. Cette approche est née des recherches du docteur Read Montague (en), chercheur à l'université Baylor (Texas). D'autres chercheurs, tant en économie qu'en gestion et marketing, avaient déjà tenté d'intégrer des données neuroscientifiques à leurs paradigmes théoriques[14]. L'expérimentation neurologique est souvent complexe, coûteuse et de facto réservée en priorité aux études pathologiques : les techniques les plus légÚres (électro-encéphalographie) sont dÚs lors les plus couramment utilisées[15]. Les biais introduits par les méthodologies expérimentales imposées par les appareils de mesure actuels limitent la pertinence des résultats obtenus, qui se limitent pour le moment à la mise en évidence de mécanismes décisionnels généraux et à la mesure de préférences spontanées.
L'utilisation publique du mot neuromarketing semble dater de 2002, d'une part par Smidts dans un discours inaugural Ă lâInstitut de gestion Erasmus[16], et d'autre part outre-atlantique dans un communiquĂ© de presse de l'institut BrightHouse Institute for Thought Sciences basĂ©e Ă Atlanta, qui, aprĂšs avoir testĂ© en IRM les rĂ©ponses cĂ©rĂ©brales de volontaires face Ă des aliments, publicitĂ©s, modĂšles de voitures et d'« autres catĂ©gories de sujets » annonçait mettre en place une entreprise baptisĂ©e BrightHouse Neurostrategies utilisant l'IRMf au service de la Recherche sur le marketing[17]. « Imaginez ĂȘtre en mesure dâobserver et de quantifier la vĂ©ritable rĂ©ponse dâun consommateur Ă quelque chose sans lâinfluence de la pensĂ©e de groupe ni dâautres prĂ©jugĂ©s qui affaiblissent les approches de recherche actuelles » expliquait dans le communiquĂ© Brian Hankin (President of Thought Sciences)[17]. Selon l'entreprise le neuromarketing allait permettre au Marketing d'ĂȘtre plus performant, mais aussi permettre de mieux comprendre pourquoi des campagnes utiles (contre le tabac, l'alcool ou d'autres drogues par exemple) Ă©taient si peu efficaces.
Divers acteurs et en particulier l'organisation de consommateurs amĂ©ricaine Commercial Alert ont immĂ©diatement reprochĂ© Ă cette entreprise de mettre des moyens non Ă©thiques au service de la publicitĂ©, en particulier pour les entreprises de la malbouffe, et avec un conflit d'intĂ©rĂȘts avec l'universitĂ© Emory, qui Ă©tait Ă l'origine de cette division commerciale nouvelle, avec au moins un professeur de psychiatrie, et la mobilisation du matĂ©riel de l'universitĂ©[18].- et ils ont rapidement demandĂ© au Bureau fĂ©dĂ©ral de la protection de la recherche humaine et au SĂ©nat amĂ©ricain d'enquĂȘter sur les recherches de BrightHouse[19] Le site Web de BrightHouse Neurostrategies a Ă©tĂ© rapidement fermĂ©.
En 2004, McClure et al. conduisent une Ă©tude[20] aux rĂ©sultats largement relayĂ©s dans les mĂ©dias sur les prĂ©fĂ©rences implicites et explicites de consommation entre deux marques de sodas (Pepsi et Coca-Cola). Par deux tests, le premier consistant en une dĂ©gustation de deux Ă©chantillons diffĂ©rents sans connaissance des deux marques, le second consistant en une dĂ©gustation de deux Ă©chantillons avec connaissance d'une des deux marques seulement (ce second test Ă©tant rĂ©pĂ©tĂ© deux fois, pour les deux marques), les chercheurs mettent en Ă©vidence l'influence de la marque sur l'apprĂ©ciation explicite du produit par les consommateurs. Sans connaissance des marques, ou en connaissance de la marque Pepsi, ils ne montraient statistiquement pas de prĂ©fĂ©rence notable pour l'un ou l'autre des deux Ă©chantillons. Lorsqu'ils savaient ĂȘtre en train de boire du Coca-Cola, une nette prĂ©fĂ©rence pour ce soda Ă©tait exprimĂ©e. Dans le premier cas, c'est essentiellement le putamen qui Ă©tait actif (valeurs gustatives, plaisir). Dans le second cas, en plus de deux parties du cortex prĂ©frontal dĂ©nommĂ©es en fonction de leur emplacement anatomique (le cortex prĂ©frontal ventromĂ©dian et le cortex prĂ©frontal dorsolatĂ©ral), l'hippocampe et le tronc central Ă©taient actifs, tandis que le putamen Ă©tait nettement en retrait. Les deux types de rĂ©ponse constituant des comportements objectifs au sens des rĂ©flexes neurologiques, cette Ă©tude mettait en Ă©vidence l'influence de la mĂ©morisation et de la marque Coca-Cola.
Ce concept a notamment été développé par les chercheurs d'ILISI.
Principes et fonctionnement
Le neuromarketing présente deux types d'applications :
- Application des connaissances sur le fonctionnement cérébral pour rendre plus efficace la communication quels que soient son format (papier, audiovisuelle, etc.) et son but (publicité, information, etc.). Ceci vise à améliorer les caractéristiques soit de l'outil soit de sa diffusion (neuroplanning).
- Utilisation d'outils de mesure de l'activité cérébrale (tel l'électro-encéphalographie (EEG), l'IRM fonctionnelle, l'IRM de diffusion, l'Imagerie spectroscopique proche infrarouge) ou de l'activité physiologique (conductance cutanée, électromyographie, oculométrie, mesures psychophysiques comme la dilatation pupillaire, etc.) dans une visée marketing. Ces outils permettraient, par exemple, de mesurer les niveaux d'attention et d'émotion générées par un spot de publicité en évitant certaines limites des méthodes dites déclaratives basées sur l'interrogation du consommateur.
- L'avantage de l'EEG tient à sa portabilité et à sa précision temporelle qui permet de suivre l'activation cérébrale tout au long de la publicité. Sa faible précision spatiale ainsi que son impossibilité d'enregistrer des régions profondes du cerveau sont les limites dans son utilisation.
- L'IRMf permet d'observer l'ensemble des zones du cerveau susceptibles d'ĂȘtre activĂ©es avec en plus une trĂšs grande prĂ©cision anatomique (de l'ordre du millimĂštre). Ses limites se situent au niveau de la prĂ©cision temporelle et de l'impossibilitĂ© d'effectuer des mesures dans un environnement rĂ©el, par exemple sur les lieux d'achat.
Applications
Les différentes techniques d'imagerie médicale auxquels cette nouvelle discipline fait appel permettent d'enregistrer la réponse cérébrale d'un agent économique dans certaines situations, telles que le visionnement d'une publicité, le test de produits concurrents, l'acte d'achat, en présence ou non de musique[21], en situation réelle, etc. L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (ILISI) et l'électro-encéphalographie (FST) sont notamment mises à contribution pour cerner les mécanismes neurologiques liés à la préférence, l'attention, la mémorisation et les émotions qui peuvent induire la décision de vente actuelles.
Le neuromarketing explore les aspects neurologiques des traits de personnalité correspondant à la confiance accordée, et à une impulsivité d'achat plus ou moins élevée. Certains acheteurs sont naturellement plus méfiants ou prudents, et à leur opposé les acheteurs ayant des degrés d'impulsivité élevés sont dits acheteurs hédoniques[22] - [23]. Les régions du cerveau les plus associée à la confiance et à l'impulsivité d'achat sont le striatum dorsal, le cingulaire antérieure, le cortex préfrontal dorsolatéral et le cortex insula[23].
Efficacité discutée
De plus alors que peu dâĂ©tudes sont publiĂ©es et Ă©valuĂ©s par les pairs, les assertions de ces entreprises sur la capacitĂ© des neurosciences Ă prĂ©dire le comportement des consommateurs afin de le guider ou de le manipuler Ă©taient encore difficiles Ă prouver.
Selon Poldrack en 2011, de nombreuses zones du cerveau sont trÚs fréquemment et fortement sollicitées, ce qui signifie qu'elles sont impliquées dans de nombreux processus ; on ne peut donc pas déduire que leur activation est une preuve certaine d'un engagement de la personne dans un processus de choix ou d'achat[24] - [25].
Selon Courbet et Benoit (2013), le neuromarketing est un « coup marketing » à l'utilité douteuse qui ne possÚde pas une utilité pratique en tant qu'outil d'aide à la décision et à l'amélioration de l'efficacité des pratiques de communication. Mais il garde son utilité symbolique sur les représentations sociales de l'organisation. L'image de marque joue un rÎle important[26].
Ătudes et perspectives
Le neuromarketing semble appelĂ© Ă se dĂ©velopper. Ă ce jour plusieurs Ă©tudes mettent en Ă©vidence le rĂŽle important de la mĂ©morisation inconsciente dans lâacte dâachat, mais le lien entre prĂ©fĂ©rences spontanĂ©es et mĂ©moire nâa pas encore Ă©tĂ© dĂ©couvert.
Le neuromarketing pourrait donner des indications sur la maniÚre d'améliorer la mémorisation et ainsi les préférences, ce qui suppose de quantifier efficacement la mémorisation d'actes publicitaires ou commerciaux. (Divers moyens sont utilisés pour faire se remémorer un message commercial, parmi lesquels le son, l'odeur ou l'image animée) Toutefois, « se souvenir » n'est pas « acheter » et pour les publicitaires, l'enjeu reste d'associer à une préférence conditionnée, une intention d'achat « effective ».
Un autre dĂ©veloppement du neuromarketing se base sur la comparaison entre les effets de deux marques, de deux produits ou de deux spots de publicitĂ©. On peut ainsi voir dâune part les ressentis propres Ă lâobjet et dâautre part ce qui le distingue de la concurrence, selon l'ouvrage Buyology â Truth and Lies About Why We Buy (en) du consultant Martin Lindstrom Ă partir de rĂ©sultats de la plus grande Ă©tude de neuromarketing menĂ©e de 2004 Ă 2007 sur 2 081 personnes.
Le neuromarketing qui permet dâobtenir des rĂ©ponses fiables car fondĂ©es sur plusieurs travaux scientifiques a pour principal lobby l'association The Neuromarketing Science & Business Association[27].
Risques de dérive, critiques et questions éthiques
Un risque notamment évoqué est celui d'utiliser la science pour manipuler, ponctuellement ou durablement les enfants, particuliÚrement vulnérables et susceptibles d'entrainer leurs parents à des actes d'achats inconsidérés[28], sujet notamment mis en avant en France par un reportage de Cash Investigation[2].
Droulers et Roullet, chercheurs en neurosciences cognitives, distinguaient en 2006 deux Ă©clairages Ă©pistĂ©mologigues dans le neuromarketing encore Ă©mergent : il peut ĂȘtre rĂ©duit Ă ses applications mercantiles et ne constituer aux yeux de la communautĂ© scientifique qu'un rĂ©investissement de techniques mĂ©dicales ; ou il peut ĂȘtre envisagĂ©e comme une participation à « l'Ă©largissement et Ă l'accumulation des connaissances relatives aux relations esprit-cerveau, tout en conservant parallĂšlement une finalitĂ© pratique dans la vie des affaires[29]. » Cette distinction met en lumiĂšre le dĂ©bat sur l'Ă©thique associĂ©e au neuromarketing[30]. Droulers et Roullet [2006] estiment que « le fait d'observer (au niveau macroscopique) n'a jamais influĂ© ou modifiĂ© le sujet d'observation. Affirmer que la dĂ©couverte de certaines activations cĂ©rĂ©brales sous certains stimuli commerciaux est le premier pas vers une manipulation pure et simple, relĂšve de l'affabulation ou de l'ignorance »[29].
Inversement[23], des organisations de protection du consommateur comme le « Center for Digital Democracy » (CDD) ont largement critiquĂ© le neuromarketing en raison de son caractĂšre invasif et des problĂšmes d'Ă©thique qu'il pose. Jeff Chester, le directeur exĂ©cutif de l'organisation affirme que le neuromarketing « a un effet sur les individus, effet dont l'individu n'est pas informĂ© ». L'objectif recherchĂ© est Ă©videmment d'augmenter la consommation citoyenne, en ne considĂ©rant toutefois plus sa capacitĂ© de jugement mais sa rĂ©ceptivitĂ© Ă un stimulus, lui retirant ainsi la rationalitĂ© de ses besoins. Utiliser la recherche neuronale dans le but d'influencer les choix des consommateurs est donc comparable Ă une forme de manipulation mentale plus poussĂ©e que les publicitĂ©s conventionnelles et que dire du neuromarketing amoureux avec tous ses dĂ©bordements. Certains chercheurs, comme Didier Courbet[31], ont Ă©galement portĂ© la critique Ă deux niveaux. PremiĂšrement, l'utilitĂ© concrĂšte du neuromarketing pour les entreprises resterait trĂšs limitĂ©e. DeuxiĂšmement, le neuromarketing (et les organisations commerciales qui l'utilisent) cherchant Ă influencer, sans que les citoyens en aient conscience, les dĂ©sirs en amont de l'achat, cherche de facto Ă rĂ©duire leur libertĂ© de choix. Or, si les sociĂ©tĂ©s se veulent dĂ©mocratiques, les citoyens se doivent d'ĂȘtre informĂ©s des tentatives de manipulation, notamment via les mĂ©dias de masse, dont ils font l'objet. L'usage mĂȘme du neuromarketing devrait donc ĂȘtre soumis Ă un large dĂ©bat public et dĂ©mocratique, plutĂŽt que d'ĂȘtre utilisĂ© en catimini par de grands groupes industriels et commerciaux dans le but d'accroĂźtre leurs profits en rĂ©duisant la libertĂ© de choix des consommateurs. Dans un mĂȘme sens, des chercheurs et universitaires appellent, depuis plusieurs annĂ©es, Ă des dĂ©bats sur lâĂ©thique de ces pratiques. Par exemple, dans LeMonde.fr du [32], un collectif de chercheurs demande « un dĂ©bat le plus large possible sur la prĂ©sence de la publicitĂ© [visant Ă activer les automatismes cognitifs] dans lâespace public », la libertĂ© dâexpression ne devant pas aller « sans une autre libertĂ© complĂ©mentaire de la premiĂšre : la libertĂ© de non-rĂ©ception », chaque citoyen devant in fine pouvoir « choisir oĂč et quand il souhaite accĂ©der Ă de lâinformation publicitaire ».
Notes et références
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Voir aussi
Bibliographie
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Articles connexes
Liens externes
- https://www.dailymotion.com/video/x3ixw6q_table-ronde-n-4-de-l-emotion-a-l-attention-le-neuromarketing-en-action_webcam
- Les neurosciences au secours de la pub â Le Monde 27/03/2009
- Neuromarketing : percer les secrets de l'acte d'achat â JDN Managment,
- (en) « Neuromarketing, on season 15, episode 7 » [archive du ], Scientific American Frontiers (simple), PBS,
- Quand le marketing s'attaque Ă nos neurones, Trends.be,
- Le neuromarketing est-il l'avenir de la publicité ?, Le Monde du
- Olivierdroulers.free.fr Site d'un chercheur en Neuromarketing (O.Droulers) avec publications sur le neuromarketing.
- Neuromarketing Site d'actualités et veille sur le neuromarketing
Vidéographie
- « Neuromarketing, votre cerveau les intĂ©resse » : volet de la sĂ©rie d'enquĂȘtes journalistique Cash Investigation, diffusĂ© initialement sur France 2 en 2012
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