Ălectromyographie
L'Ă©lectromyographie (EMG)[Note 1] est une technique mĂ©dicale qui permet d'Ă©tudier la fonction des nerfs et des muscles = le systĂšme nerveux pĂ©riphĂ©rique, les muscles et la jonction neuromusculaire, et donc de complĂ©ter certains diagnostics neurologiques[1]. LâElectro Neuro Myo Graphie (ENMG) se divise en deux examens paracliniques distincts : la neurographie motrice (EMG) et la neurographie sensitive.
Ătymologie
Du grec ancien ጀλΔÎșÏÏÎżÎœ / Ă©lektrĂŽn, ÎŒÏÎżÏ / muos, « muscle » et ÎłÏαÏΔÎčÎœ / graphein, « Ă©crire ».
Principe général
Pour cela, on Ă©tudie les potentiels Ă©mis par le muscle lors de sa contraction volontaire.
L'Ă©lectrodiagnostic est une mĂ©thode de diagnostic utilisant des courants Ă©lectriques. Il donne un accĂšs Ă tous les troncs nerveux et tous les muscles assez superficiels. Le protocole d'examen inclut le choix des diffĂ©rents territoires Ă explorer et des diffĂ©rentes techniques Ă appliquer. Il dĂ©pend du tableau clinique. Il s'agit de l'ensemble des Ă©tats pathologiques qui caractĂ©risent une maladie. L'Ă©lectromyographie rĂ©pond Ă des questions qui dĂ©coulent de ce tableau clinique. Ces questions doivent ĂȘtre correctement prĂ©cisĂ©es par le clinicien. L'Ă©lectromyographiste rĂ©alise ensuite son examen en choisissant correctement territoires et techniques.
Lors d'une contraction faible, on observe quelques potentiels d'unitĂ©s motrices battant Ă basse frĂ©quence. Lors d'une contraction plus forte, on observe un phĂ©nomĂšne de « recrutement » temporel et spatial. Cela correspond Ă un plus grand nombre d'unitĂ©s motrices activĂ©es. Plus l'effort est important, plus ces derniĂšres battent Ă une frĂ©quence Ă©levĂ©e. Cette analyse est suivie sur un Ă©cran, et imprimĂ©e. Elle est complĂ©tĂ©e par une analyse Ă lâoreille des potentiels musculaires On y associe l'Ă©tude des vitesses de conduction nerveuses (VCN) motrices et sensitives. Les valeurs normales des VCN sont de 50 m/s environ.
En cas d'atteinte d'origine nerveuse, on observe une accélération sur le tracé de repos. Les VCN sont fortement abaissées dans les atteintes des axones. Elles le sont moins lorsqu'on atteint les racines des nerfs. En cas d'atteinte musculaire telles qu'une inflammation (myosite) ou une dégénérescence (myopathie), le tracé de repos reste normal. Mais, lors de la contraction le tracé s'enrichit de maniÚre trop rapide. Les potentiels électriques sont de petite taille et constitués de plusieurs phases.
Précautions
L'interprétation d'un EMG nécessite une bonne habitude du médecin neurologue (ou rhumatologue ou médecin de Médecine Physique et de Réadaptation - MPR -), une coopération du malade et des renseignements cliniques suffisants. Il n'y a ni contre-indication, ni surveillance particuliÚre aprÚs l'examen. L'examen est expliqué au patient.
Indications
- Distinguer une atteinte neurogÚne périphérique d'une atteinte primitivement myogÚne
- Différencier une atteinte tronculaire d'une atteinte radiculaire par l'étude des VCN.
- Préciser la diffusion et la topographie d'une atteinte périphérique, d'en surveiller l'évolution.
- Diagnostic de myasthénie (recherche de bloc neuro-musculaire)
- L'examen a un intĂ©rĂȘt pronostique par sa rĂ©pĂ©tabilitĂ© pour suivre, par exemple, l'Ă©volution d'un syndrome de Guillain-BarrĂ© ou d'un syndrome du canal carpien
Aspects techniques
La mesure de la vitesse de conduction nerveuse motrice (VCNM) consiste Ă stimuler un tronc nerveux (mĂ©dian, ulnaire, nerf pĂ©ronier, par exemple) Ă l'aide d'un choc Ă©lectrique bref. ParallĂšlement, on recueille la rĂ©ponse d'un muscle distal faisant partie du territoire moteur du nerf stimulĂ©. Le nerf est stimulĂ© en deux points de son trajet. La rĂ©ponse du site de stimulation proximal est recueillie aprĂšs celle du distale. Ce temps de latence entre les deux rĂ©ponses correspond au temps de conduction sur le tronc nerveux entre les deux points de stimulation. La longueur du nerf entre les deux points de stimulation est mesurĂ©e directement sur la peau. Le rapport de cette distance au temps de conduction reprĂ©sente la vitesse de conduction nerveuse motrice. La gaine de myĂ©line permet la rapiditĂ© de la conduction nerveuse. Il s'agit d'une gaine isolante, constituĂ©e par les cellules de Schwann. Elle entoure les axones. Le dĂ©placement de l'influx nerveux se fait de maniĂšre saltatoire entre les nĆuds de Ranvier. Ce sont des espaces entre les cellules de Schwann. Le flux sera d'autant plus rapide que les cellules seront grandes. Ainsi, la distance entre deux nĆuds sera plus grande. La diminution de la vitesse de conduction traduit un trouble de la fonction myĂ©linique le long des fibres nerveuses motrices. La VCNM varie selon les nerfs. ParallĂšlement Ă la myĂ©linisation progressive des nerfs, elle augmente avec l'Ăąge. Elle est mature entre 3 et 5 ans. Elle est de 20 Ă 25 m/s chez le nouveau-nĂ© de 50 m/s chez l'adulte. La latence de la rĂ©ponse au point de stimulation distale est variable selon l'Ăąge et le nerf explorĂ©. C'est un indice important de la conduction distale. La mesure de la vitesse de conduction nerveuse sensitive (VCNS). On stimule la peau entre deux Ă©lectrodes circulaires placĂ©es autour des doigts. On recueille ensuite les rĂ©ponses distale et proximale sur le nerf correspondant Ă la zone cutanĂ©e stimulĂ©e. La VCNS est le rapport de la distance entre les deux points de recueil et du temps de conduction entre ces deux points.
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DĂ©finition / technique
DĂ©finition et principe
LâEMG de dĂ©tection permet d'Ă©tudier lâactivitĂ© Ă©lectrique des muscles. On rĂ©alise l'Ă©tude au repos et lors d'une contraction. L'activitĂ© est recueillie par des Ă©lectrodes aiguilles insĂ©rĂ©es au repos dans un muscle.
Objectifs
- DĂ©tecter les atteintes nerveuses pĂ©riphĂ©riques (nerfs, racines, moelle) et les atteintes du muscles (myopathiesâŠ)
- Ăvaluer la gravitĂ©, lâĂ©tendue des lĂ©sions et lâĂ©volution dâune atteinte nerveuse ou musculaire.
- Outil d'aide en chirurgie. Il aide au choix de certaines indications chirurgicales, de leur moment (neurolyse, greffe nerveuse, transposition musculaire, correction orthopĂ©diqueâŠ).
Indications
- Plaies et traumatisme nerveux
- Atteintes du plexus brachial
- Compressions nerveuses
- Polyneuropathies
DĂ©roulement de l'examen
Le patient est assis, les jambes Ă lâhorizontale. Une fine aiguille est introduite dans le(s) muscle(s) Ă explorer. Pour un examen au repos, le patient doit ĂȘtre au repos total, dĂ©contractĂ©. Pour un examen aprĂšs stimulation, on lui demande de rĂ©aliser une contraction du muscle, d'intensitĂ© croissante. En fonction de la nature de la lĂ©sion, le nombre de muscles Ă©tudiĂ©s est plus ou moins important. Il peut y en avoir de 1 Ă 10. La durĂ©e de lâexamen dĂ©pend du nombre de muscles explorĂ©s au repos et/ou aprĂšs stimulation. Le plus souvent, il dure de 30 minutes Ă une heure environ.
Risques et contraintes
On ne peut pas rĂ©aliser cet examen chez une personne ayant des troubles de la coagulation sĂ©vĂšre. Il en est de mĂȘme pour une personne sous traitement anticoagulant. Cet examen nĂ©cessite l'introduction d'une aiguille. On peut donc ressentir une piqure. Les aiguilles sont stĂ©riles et jetables et les infections sont rares. Il faut signaler une Ă©ventuelle allergie au sparadrap. Lors d'un examen aprĂšs stimulation, on peut ressentir des picotements. Mais il s'agit plus d'une sensation dĂ©sagrĂ©able que d'une vĂ©ritable douleur. Il arrive parfois qu'un bleu apparaisse au point de piqure.
DĂ©finition
LâĂ©lectromyographie de surface (EMG de surface) est lâune des mĂ©thodes non invasives qui permettent dâanalyser le systĂšme neuromusculaire (lien). Il est dit de surface car les Ă©lectrodes qui recueillent le signal sont placĂ©es directement sur la peau au regard du muscle Ă Ă©tudier. Cet examen consiste Ă enregistrer l'activitĂ© Ă©lectrique des muscles (lien) et des nerfs (lien). Les nerfs sont stimulĂ©s par des impulsions Ă©lectriques, Ă diffĂ©rentes intensitĂ©s. Ces stimulations font apparaitre des rĂ©actions musculaires. Les rĂ©ponses enregistrĂ©es par les Ă©lectrodes sont ensuite visualisĂ©es sur un Ă©cran vidĂ©o.
Indications
- L'EMG est indiqué dans les atteintes nerveuses périphériques, et les atteintes des muscles.
- Les indications les plus courantes sont :
- neuropathies ;
- plaies et traumatisme nerveux telles que souffrances du plexus brachial ;
- compressions nerveuses (syndromes canalaires) ;
- recherche de maladie musculaire ou de myasthénie.
DĂ©roulement de lâexamen
Le patient est en position assise, les membres infĂ©rieurs Ă lâhorizontale comme pour un EMG invasif. Ă la demande du mĂ©decin, le patient relĂąche ou contracte le muscle examinĂ© pour qu'il observe les variations de l'enregistrement sur l'Ă©cran. Des impulsions sont alors envoyĂ©es par le mĂ©decin, des impulsions de durĂ©es brĂšves. L'ensemble de l'examen dure environ une demi-heure ou parfois plus[2].
Contre indications
L'EMG de surface nâa aucune contre-indication. Cependant des allergies Ă lâadhĂ©sif peuvent exister, ceci doit alors ĂȘtre mentionnĂ© par le patient.
Notes et références
Notes
- EMG est aussi bien l'acronyme de « électromyographie » que de « électromyogramme » : ainsi on pratique une EMG pour obtenir un EMG.
Références
- « Electromyographie - centre de santé Cosem », sur COSEM (consulté le )
- « L'électromyographie - Pathologies neuromusculaires - PÎle des Maladies du SystÚme Nerveux », sur PÎle des Maladies du SystÚme Nerveux, (consulté le ).
Bibliographie
- Electromyographie (EMG) par l'Institut RĂ©gional de MĂ©decine Physique et de RĂ©adaptation
- Les tests réalisés par le laboratoire des EFN (Explorations Fonctionnelles des Nerfs)
- Emmanuel Fournier, Ălectromyographie (4 volumes), Ăditions Lavoisier, coll. « MĂ©decine Sciences - Ălectromyographie » (ISBN 9782257205612)