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Mythe de la Terre plate

Le mythe de la Terre plate est la légende urbaine selon laquelle, durant le Moyen Âge européen, la vision cosmologique dominante était celle d'une Terre plate et non sphérique[1] - [2].

Deux rectangles accolés représentant ensemble une sphère transparente contenant une espèce d'île, un personnage dans son angle supérieur gauche, le tout peint en grisaille, ainsi qu'une phrase écrite sur son côté supérieur.
La Création du monde de Jérôme Bosch, extérieur du Jardin des délices.
La fameuse gravure sur bois de Flammarion provient probablement en fait d'une image du XVIe siècle, retouchée pour ne montrer que ce qui conforte le mythe.

En réalité, pratiquement tous les érudits européens conservaient la vision d'une Terre sphérique énoncée par les Grecs de l'Antiquité[3], en dépit de ce que pourraient laisser croire des représentations artistiques fantaisistes, comme l'extérieur du fameux triptyque de Jérôme Bosch, Le Jardin des délices, représentant la Terre plate au fond d'un globe[4].

Selon Stephen Jay Gould, « il n'y a jamais eu de période obscure à ce sujet parmi les lettrés (quoi qu'ait pu penser le grand public) ; la connaissance établie par les Grecs de la rotondité de la Terre ne s'est jamais perdue, et tous les grands érudits médiévaux acceptaient cela comme un résultat acquis de la cosmologie »[5]. Les historiens David C. Lindberg et Ronald Numbers font remarquer que « pratiquement aucun érudit chrétien médiéval n'ignorait la sphéricité de la Terre, et la plupart connaissaient même une valeur approchée de sa circonférence »[6].

Selon l'historien Jeffrey Burton Russell (en), c'est entre 1870 et 1920 que la croyance en une ignorance médiévale a le plus prospéré, dans le contexte idéologique créé par les luttes autour de la théorie de l'évolution. Russell réaffirme que « quasiment aucune personne éduquée ne croyait que la Terre était plate », et attribue la popularisation du mythe à des écrits de John William Draper, Andrew Dickson White et Washington Irving[7] - [8] - [2].

Historique

Illustration de la Terre sphérique dans L'Image du monde de Gautier de Metz (vers 1246).
Des astronomes observent la Terre sphérique.
Enluminure médiévale ornant le De proprietatibus rerum (Livre des propriétés des choses) du franciscain Barthélemy l'Anglais.

Dans son ouvrage Inventing the Flat Earth (L'invention de la Terre plate), Jeffrey Russell décrit ce mythe comme un récit destiné à ridiculiser les idées pré-modernes et le créationnisme[7] - [2].

James Hannam écrit :

« Le mythe selon lequel les gens du Moyen Âge croyaient la Terre plate semble apparaître au XVIIe siècle comme élément de la campagne des Protestants contre les enseignements de l'Église catholique. Il prit de l'influence au XIXe siècle en raison de récits historiques inexacts, comme l’Histoire du conflit entre la Religion et la Science de John William Draper (1874) ou Une Histoire du conflit entre la Science et la Théologie dans la Chrétienté de Andrew Dickson White (1896). Athées et agnostiques s'emparèrent de la thèse du conflit pour leurs propres objectifs, mais la recherche historique montra progressivement que Draper et White avaient fait preuve de beaucoup d'imagination dans leurs efforts pour montrer que la science et la religion étaient figées dans un conflit éternel[9]. »

Antiquité

Reconstitution de la carte d'Hécatée de Milet

Certains penseurs grecs ont prétendu que la Terre était plate. Cette hypothèse sera reprise par Anaximandre[10], Hécatée et Anaximène, mais sera marginalisée au fil du Vè siècle avant notre ère.

Dans ses Confessions, Augustin d'Hippone (354-430) met en doute que les antipodes soient habités, ce qui indique qu'il connaît et admet leur existence géodésiquement.

Le concept de la Tortue-monde était toutefois répandue dans l'Extrême-Orient, en particulier dans les mythologies hindoues et chinoises. À une époque où les connaissances géographiques se limitaient à l'Ancien monde, il était ainsi concevable que le "plan terrestre" possède un bord infranchissable.

Quatre éléphants monde reposant sur une tortue monde.

XVIIe et XVIIIe siècles

Vers 1650, Cyrano de Bergerac, au chapitre 5 de son Histoire comique des États et Empires de la Lune, cite (faussement) saint Augustin qui aurait dit selon lui que « de son temps la terre était plate comme un four, et qu’elle nageait sur l’eau comme une orange coupée ». En réalité, cet évêque d'Hippone s'interroge à plusieurs reprises sur l'éventualité de la présence d'hommes aux antipodes, ce qui montre qu'il connaît et admet leur existence. Robert Burton, dans L'Anatomie de la mélancolie[11], écrit :

« Virgile de Salzbourg fut mis en cause, parce qu'il croyait aux antipodes, ce qui contredisait l'opinion de saint Augustin, Basil et Lactantius, lesquels croyaient la Terre ronde comme un tranchoir (ce que José de Acosta et l'expérience ordinaire acceptent plus aisément) mais pas comme une boule. »

Ainsi, il était possible de discréditer des adversaires idéologiques en les accusant de ces croyances bien avant le XIXe siècle, même si Burton lui-même conclut avec une citation (authentique) de saint Augustin, affirmant que « mieux vaut douter des choses cachées, que de se disputer en prétendant savoir où se trouve le sein d'Abraham, ou quelle est la nature du feu de l'Enfer. »[11].

Dans Erasmus Montanus (en) (1723), une comédie de Ludvig Holberg, Erasmus Montanus rencontre une opposition considérable en affirmant que la Terre est ronde, les paysans refusant d'y croire ; il ne peut épouser sa fiancée tant qu'il ne crie pas que la Terre est plate comme une crêpe.

Dans le livre de Thomas Jefferson Notes on the State of Virginia (en) (1784), écrit comme une liste de réponses à des questions, Jefferson utilise la question concernant la religion pour critiquer l'idée de religion subventionnée par l'État, mentionnant une série de croyances erronées sur la Nature imposées au peuple par des autorités religieuses. Il mentionne ainsi les démêlés de Galilée avec l'Église, les attribuant (de façon erronée, puisque l'expédition de Magellan avait prouvé la rotondité de la Terre bien avant la naissance de Galilée) à cette question[12] :

« Le gouvernement est tout aussi infaillible lorsqu'il parle de physique. Galilée fut présenté à l'inquisition pour avoir affirmé que la Terre était une sphère : le gouvernement l'avait déclarée aussi plate qu'un tranchoir, et Galilée dut abjurer son erreur. Cependant l'erreur finit par prévaloir, la Terre devint un globe, et Descartes déclara qu'un tourbillon entraînait sa rotation autour de son axe. »

XIXe siècle

Durant le XIXe siècle, la perception d'un antagonisme entre la science et la religion est particulièrement forte. Les affrontements autour de la révolution darwinienne contribuèrent à la naissance de la thèse du conflit[5], une vision de l'histoire selon laquelle toute interaction entre science et religion amène presque inévitablement à une hostilité déclarée, la religion jouant le rôle d'agresseur contre les nouvelles idées scientifiques[13].

Biographie de Christophe Colomb

En 1828, Washington Irving fait paraître une biographie de Colomb largement romancée, A History of the Life and Voyages of Christopher Columbus (en)[14], laquelle est souvent prise pour un travail universitaire rigoureux[15]. Dans cette biographie, Irving prétend rapporter les rencontres des commissions destinées à évaluer les propositions de Colomb, et invente en particulier l'histoire hautement improbable selon laquelle les membres les plus ignorants de la commission auraient, au nom des Saintes Écritures, élevé des objections à l'affirmation que la Terre était ronde[16].

En fait, comme Irving lui-même l'écrit, la question vers 1490 n'était pas la forme de la Terre, mais sa taille, et en particulier la position des côtes orientales de l'Asie. Combinant plusieurs sous-estimations des longitudes et de la circonférence du globe, Colomb estimait la distance à franchir d'environ 5 000 km, alors que la valeur exacte est environ quatre fois plus grande. Les érudits espagnols ignoraient les valeurs exactes, mais pensaient à raison que celles de Colomb étaient bien trop faibles, d'où leur méfiance envers ses demandes, la vraie question étant de savoir si une navigation sur de telles distances était possible.

De fait, les caravelles parvinrent tout juste à atteindre les îles orientales des Caraïbes ; les équipages étaient sur le point de se mutiner, non par crainte de tomber du bord d'une Terre plate, mais parce qu'ils commençaient à manquer de vivres et d'eau potable[17].

Défenseurs de la science

En 1834, quelques années après la publication du livre d'Irving, Jean-Antoine Letronne publie un article dans la Revue des Deux Mondes au titre caractéristique : Des opinions cosmographiques des pères de l’Église rapprochées des doctrines philosophiques de la Grèce. Dans cet article, l’auteur oppose les « fantasmes religieux du Moyen Âge » à l’âge de la raison, l’ère des Lumières, affirmant en particulier que le Moyen Âge croyait à la Terre plate[2] - [18]. Trois ans plus tard, William Whewell, dans son History of the Inductive Sciences (1837), utilise Lactance, auteur de Institutiones Divinae (en) (vers 310), et Cosmas Indicopleustès, auteur de la Topographie chrétienne (en) (vers 548), comme preuves d'une croyance médiévale en la Terre plate. Lactance avait été ridiculisé longtemps auparavant par Copernic dans son De revolutionibus (1543) comme quelqu'un « se moquant de façon enfantine de ceux qui déclarent que la Terre a la forme d'un globe ».

D'autres historiens ne tardent pas à suivre Whewell, malgré leur difficulté à trouver d'autres exemples[19]. Ainsi John William Draper écrit une History of the Conflict between Religion and Science (1874), utilisant l'idée que les premiers Pères de l'Église croyaient la Terre plate comme preuve de l'hostilité de l'Église aux progrès de la science[20]. L'histoire d'une large adhésion à ces croyances est reprise en 1876 par Andrew Dickson White dans The Warfare of Science[21] et développée vingt ans plus tard dans son History of the Warfare of Science with Theology in Christendom, qui exagère le nombre et l'importance des tenants médiévaux d'une Terre plate pour confirmer le modèle de White d'une guerre entre la théologie dogmatique et les progrès de la science[22]. C'est l'acceptation de cette métaphore d'une guerre entre le progrès scientifique des Lumières et l'obscurantisme religieux des Âges sombres qui répand l'idée d'une croyance moyenâgeuse en une Terre plate[23].

La célèbre gravure illustrant (selon Camille Flammarion) le récit d'un missionnaire qui serait arrivé « là où le Ciel et la Terre se touchent » est publiée en 1888 dans L'Atmosphère : météorologie populaire, mais n'est largement diffusée qu'au XXe siècle. Plusieurs commentateurs considèrent qu’il s’agit d’une reprise par Flammarion lui-même d’une illustration symbolique de la Renaissance, modifiée pour ne laisser apparaître que ce qui conforte le mythe.

Depuis le XXe siècle

À partir du début du XXe siècle, de nombreux livres et articles discutent le mythe comme appartenant aux idées reçues sur le Moyen Âge. Ainsi, le livre de C. S. Lewis, The Discarded Image (L'image rejetée), consacré aux visions de l'univers au Moyen Âge et à la Renaissance, analyse les connaissances des classes cultivées, attirant par exemple l'attention sur les détails du voyage en Enfer de Dante dans la Divine Comédie, où la Terre est clairement décrite comme sphérique, la gravité attirant tout vers son centre. Jeffrey Burton Russell (en) réfuta l'idée d'une croyance dominante en la Terre plate dans une monographie intitulée L'invention de la Terre plate : Colomb et les historiens[7].

Bien que le mythe soit réfuté par les historiens, il persiste dans la culture populaire et dans certains manuels scolaires américains, parfois jusqu'au XXIe siècle. Ainsi, un livre de classe publié en 1919 affirme, en introduction aux lectures suggérées pour le jour de Christophe Colomb, que :

« Du temps de Colomb, les gens pensaient que la Terre était plate ; ils croyaient que l'Atlantique était rempli de monstres assez grands pour dévorer leurs navires, et se terminait par d'effrayantes chutes d'eau. Colomb dut combattre ces croyances absurdes pour convaincre ses marins de le suivre ; lui était sûr que la Terre était ronde[24]. »

Jusqu'en 1980, les premières éditions du manuel The American Pageant (en) de Thomas A. Bailey (en) affirment que « les marins superstitieux de son équipage … étaient proches de la mutinerie … parce qu'ils avaient peur de basculer au-dessus du bord du monde »[25].

Encore en 1983, Daniel J. Boorstin publie The Discoverers (en), le premier d'une série d'ouvrages de vulgarisation historiques concernant le progrès des connaissances, dont la couverture représente la gravure de Flammarion, et qui affirme que « du quatrième au quatorzième siècle au moins, la foi et le dogme chrétien supprimèrent l'utile image du monde qui avait été si scrupuleusement tracée par les anciens géographes »[26]. Boorstin consacre un chapitre à la Terre plate, dans lequel il peint Cosmas Indicopleustès comme le père de la géographie chrétienne[27]. Le modèle de la Terre plate a souvent été en toute bonne foi décrit comme la doctrine de l'Église catholique par ceux qui voulaient la représenter comme hostile au progrès ou à la recherche scientifique. Cette version a circulé même dans les sphères académiques ; ainsi, en , Thomas Groome (en), ancien prêtre et professeur de théologie au Boston College, affirme que « l'Église catholique n'a jamais dit que la Terre était ronde ; elle a simplement cessé de dire qu'elle était plate[28]. »

En 2009, une analyse de manuels en Autriche et en Allemagne montre que le mythe y devient dominant après la Seconde Guerre mondiale, et persiste encore dans la majorité des livres de classe de ces pays[29].

On peut remarquer à leur décharge qu'avant la découverte du Nouveau Monde, les géographes ont longtemps travaillé sur des cartes en T, donnant l'impression que la Terre s'arrêtait géodésiquement au bord de l'océan mondial, sur le modèle d'un disque. En réalité, dans la mesure où personne n'avait encore exploré l'hémisphère ouest alors, la question de la sphéricité de la Terre n'entrait pas en ligne de compte.

Historiographie du mythe

Les historiens ont identifié certains facteurs ayant contribué à ce que le mythe apparaisse et soit largement accepté. Jeffrey Burton Russell (en) fait remonter l'origine de ce qu'il appelle « l'erreur de la Terre plate » à un groupe d'intellectuels français anticléricalistes, en particulier à Jean-Antoine Letronne et, indirectement, à ses maîtres Jean-Baptiste Gail et Edme Mentelle. Mentelle a décrit le Moyen Âge comme « douze siècles plongés dans une nuit d'ignorance », un thème que le mythe de la Terre plate illustre de manière exemplaire dans l'article de Letronne, à la considérable influence, Des opinions cosmographiques des pères de l’Église rapprochées des doctrines philosophiques de la Grèce[30].

L'historien des sciences Edward Grant voit un terrain fertile pour le mythe dans l'assaut général contre le Moyen Âge et la pensée scolastique, qui débute avec Pétrarque[31], et dont Grant voit l'une des plus extrêmes expressions dans l'ouvrage de Draper, History of the Intellectual Development of Europe[32], le mythe de la Terre plate lui-même étant présenté une décennie plus tard par Draper dans son History of the Conflict Between Religion and Science[33].

Détail de la Porte de Colomb (en), Capitole des États-Unis, Washington, représentant Colomb devant le concile de Salamanque.

Les motifs de Andrew Dickson White semblent avoir été plus complexes. Premier président de l'université Cornell, il s'était battu pour qu'elle n'ait aucune attache religieuse, mais soit « un asile pour les sciences ». De plus, c'était un ardent défenseur du darwinisme, qui voyait les personnalités religieuses comme principaux opposants à la théorie de l'évolution, et essayait de montrer que ce conflit entre la science et la religion durait depuis le début du christianisme[34]. Comme certains historiens l'ont fait remarquer, ces conflits du XIXe siècle autour du darwinisme portaient plus largement sur la question de l'autorité relative des scientifiques et du clergé en matière de science et d'éducation[35]. White explicita ces préoccupations dans la préface de son History of the Warfare of Science and Theology in Christendom, où il expliquait les lacunes de l'enseignement de nombreux collèges et universités américaines par leur « caractère sectaire »vii_36-0">[36]. Le mythe de la Terre plate prend une forme artistique dans les nombreux tableaux représentant Christophe Colomb défendant la rotondité de la Terre face au concile de Salamanque. Les artistes américains le montrent défiant avec force « les préjugés, l'ignorance se voulant érudite et la bigoterie pédante » des hommes d'église, offrant une image de héros romantique, cependant homme de commerce et Yankee fonceur, construite pour séduire les Américains du XIXe siècle[37].

Russell (en) suggère que le mythe fut largement accepté en raison des préjugés et du présentisme. Il mentionne en particulier « les préjugés protestants envers le Moyen Âge catholique… les préjugés rationalistes envers le judéo-christianisme », et « l'idée que nos croyances sont nécessairement supérieures à celles des cultures plus anciennes ».

Notes et références

  1. Russell 1991, p. 3.
  2. Russell 1997.
  3. Laurent Turcot et Florian Besson, « La Terre plate médiévale », sur La Presse, (consulté le ).
  4. Gombrich 1969, p. 162–170.
  5. Gould 1997.
  6. Lindberg et Numbers 1986, p. 338–354.
  7. Russell 1991.
  8. Russell 1993.
  9. (en) James Hannam, Science Versus Christianity?, patheos.com.
  10. « Histoire de la forme de la Terre de l'antiquité aux satellites - Portail IGN - IGN », sur www.ign.fr, (consulté le )
  11. (en) Second Partition, Section 2, Member 3 "Air Rectified. With a Digression of the Air" The Anatomy of Melancholy, gutenberg.org.
  12. (en) Jefferson, Thomas. Notes on the State of Virginia, Query regarding RELIGION. Electronic Text Center, University of Virginia Library.
  13. David B. Wilson décrit le développement de cette thèse dans The Historiography of Science and Religion, Wilson 2002.
  14. Irving 1861.
  15. Russell 1991, p. 51–56.
  16. Irving 1861, p. 90.
  17. Morison 1942, p. 209, 211.
  18. Letronne 1883.
  19. Gould 1997, p. 42.
  20. Garwood 2007, p. 10–11.
  21. White 1876, p. 10–22.
  22. Garwood 2007, p. 12–13.
  23. Garwood 2007, p. 13–14.
  24. Bolenius 1919, cité par Garwood 2007.
  25. Loewen 1996, p. 56.
  26. Boorstin 1983, p. 100.
  27. Boorstin 1983, p. 108–109.
  28. (en) Anthony Faiola et Michelle Boorstein, « Pope Francis offers hope to divorced Catholics, says no to gay marriage », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  29. Bernhard 2014.
  30. Russell 1993, p. 344–345.
  31. Grant 2001, p. 329–345.
  32. Grant 2001, p. 335.
  33. Draper 1874, p. 63–65, 154–5, 160–161.
  34. Lindberg et Numbers 1986, p. 338–352.
  35. Turner 1978.
  36. vii-36" class="mw-reference-text">White 1917, p. vii.
  37. Abrams 1993, p. 89.

Annexes

Bibliographie

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