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Château des ducs de Bar

château fort français à Bar-le-Duc

Pour les articles homonymes, voir Château des Ducs.

Château des ducs de Bar
Image illustrative de l’article Château des ducs de Bar
Le Neuf-Castel.
Nom local Château Ducal
PĂ©riode ou style Renaissance
Type Château
Début construction Xe siècle
Fin construction XVIe siècle
Propriétaire initial Comtes puis ducs de Bar
Ducs de Lorraine
Destination initiale Château fort, lieu d'habitat
Propriétaire actuel Commune
Destination actuelle Musée
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1981)
Logo des sites naturels français Site classé (1911)
Site web http://museebarrois.eklablog.fr/
Coordonnées 48° 46′ 18″ nord, 5° 09′ 22″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Duché de Bar
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Meuse
Commune Bar-le-Duc
Géolocalisation sur la carte : France
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Château des ducs de Bar
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Château des ducs de Bar
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Château des ducs de Bar

Le château des ducs de Bar est un ancien château situé à Bar-le-Duc dans le département de la Meuse en région Grand Est. Perché sur un éperon rocheux au bout de la Ville Haute, il dominait la vallée de l'Ornain et la Ville Basse. Démantelé en 1670 par ordre du roi de France Louis XIV, il ne reste aujourd'hui plus que le Neuf-Castel du XVIe siècle et quelques vestiges des fortifications.

Il servait de lieu d'habitation aux comtes et ducs de Bar, puis, plus rarement, de lieu de villégiature aux ducs de Lorraine. Depuis 1970, le Neuf-Castel abrite le Musée Barrois.

Le Neuf-Castel est en partie inscrit au titre des monuments historiques depuis le 23 avril 1981.

Le château ducal

Dans la deuxième moitié du Xe siècle, le duc de Haute-Lorraine Frédéric Ier, cherchant à protéger son territoire des champenois, fait construire un château fort sur le mont Bar, l'éperon rocheux dominant la rive gauche de l'Ornain[1]. Le site est idéal, entouré de deux ravins et ouvrant sur un plateau (l'actuelle Ville Haute de Bar-le-Duc)[2].

Au XIIIe siècle, les comtes de Bar fixent leur cour au château, aux dépens de Mousson et de Saint-Mihiel[3]. L'éperon est alors entouré d'une double enceinte qui abrite outre le château, la collégiale Saint-Maxe et différents bâtiments canoniaux. Cette place forte héberge une garnison, un arsenal, des vivres et des hommes, afin de pouvoir soutenir un siège[2].

Au XVe siècle, sous le principat du duc de Bar et de Lorraine René II, le château s'embellit et devient une résidence richement meublée. Une salle de réception, la Grande galerie, est construite sur le flanc nord-est[2]. La femme de René II, Philippe de Gueldre, trace un jardin à l'italienne près du château[4], à l'emplacement de la première ligne de défense[2]. De 1491 à sa mort en 1509, René II est obligé de vivre à Bar-le-Duc car son château ducal à Nancy est en pleine construction. Pendant son séjour, il fait restaurer le vieux château et fait construire en 1499, à proximité de la porte romane appelée la « Belle Porte », une salle voûtée en pierre pour abriter le Trésor des Chartes de Lorraine[5],[2].

En 1523, le duc Antoine ajoute une salle d'audience à l'ensemble[2]. Plus tard, en 1567[6], le duc Charles III fait construire un nouveau château dans la cour intérieure, le Neuf-Castel, où la Chambre des comptes du duché vient s'installer[7]. Le nouveau bâtiment est constitué d'un corps de logis avec deux ailes en retour d'équerre[6]. Les bâtiments, construits à différentes époques, garde pourtant une unité architecturale qui se rapproche plus ou moins au style gothique flamboyant[5].

Au XVIIe siècle, les ducs de Bar et de Lorraine délaissent Bar-le-Duc et le château, abandonné, se dégrade. En 1649, il est ravagé par un incendie[2]. Les positions anti-françaises du duc Henri II ont pour conséquences l'occupation de la ville et du château par les troupes françaises de 1632 à 1661[8]. Finalement, en 1670, lassé des intrigues ducales, le roi de France Louis XIV ordonne le démantèlement des fortifications du château et de la ville. Ne sont conservés que le Neuf-Castel, inoffensif, la Tour de l'Horloge, parce qu'elle donne l'heure, et la Tour Heyblot[7].

Sous la Révolution française, la ville est laïcisée, ce qui se traduit par la disparition des sept communautés religieuses présentes depuis le Moyen Âge. La collégiale Saint-Maxe, l'église du château, est détruite[9].

À partir de 1832, le couvent des sœurs dominicaines est construit à l'emplacement de l'ancienne habitation ducale. La chapelle Saint-Louis est édifiée à partir de 1859 dans un style gothique du XIIIe siècle. Elle se voit surmontée le 27 septembre 1960 d'une statue de Notre-Dame de la Protection, une œuvre de 4 m de haut du sculpteur verdunois Schmirdlin[10],[11].

Le 23 avril 1981, la salle voûtée du Trésor des Chartes et la porte romane appelée la « Belle Porte » sont inscrites aux Monuments historiques[12].

  • DĂ©tail d'une peinture reprĂ©sentant un château.

    Le château avant sa destruction sur le tableau Crucifixion.

  • Vue d'une porte romane dans un rempart. Des escaliers traversent la porte.

    La « Belle Porte ».

  • Vue d'une façade d'un bâtiment.

    Façade Sud.

  • Vue de buis taillĂ©s en cĂ´nes et d'une fontaine.

    Jardin du château.

  • Salle voĂ»tĂ©e en pierre avec des sculptures exposĂ©es.

    Salle du Trésor des Chartes.

Le Musée Barrois

Historique

Le Musée géographique 1890.

Dans les années 1820, l'architecte départemental Joseph-Théodore Oudet a dans l'idée de créer un musée à Bar-le-Duc, à l’image du musée du Louvre à Paris. En 1841, le projet se réalise grâce au maire Paulin Gillon, et le Musée Barrois est installé dans l'hôtel de Florainville, sur la place Saint-Pierre en Ville Haute, avec Joseph-Théodore Oudet comme conservateur de musée. Il expose essentiellement des objets offerts par des particuliers et de dons de l'État[13]. Dès 1843, le musée comporte plusieurs sections : histoire naturelle, peinture, sculpture, antiquités[14].

Les collections s'enrichissent de médailles, de tableaux et des sculptures des ducs de Bar et de Lorraine, ainsi que des pièces archéologiques trouvées lors des fouilles à Nasium et lors des travaux de creusement du canal de la Marne au Rhin. Des archéologues amateurs tels que Léon Maxe-Werly et Sartory rapportent des souvenirs de leurs voyages[14]. En 1862, le Conseil général crée la galerie des illustrations militaires de la Meuse, qui rassemblent les portraits de 80 généraux et maréchaux meusiens peints par des artistes locaux[13]. Pendant l'entre-deux-guerres, le musée souffre d’une certaine indifférence et les dons se font plus rare. Cependant, en 1936, il reçoit l'importante donation de Raymond Poincaré, constituée des souvenirs et cadeaux de l'ancien président de la République[14].

En 1939, lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, les collections sont mises en caisses. Après la guerre, quelques œuvres sont exposées dans les salles de l'hôtel de ville en Ville Basse (l'ancien hôtel particulier du maréchal Oudinot). En 1966, la société de Géographie de l’Est (section Meuse), créée en 1879[15], cède ses collections ethnographiques au musée[13].

En 1970, la décision est prise d'installer le Musée Barrois dans le Neuf-Castel du château des ducs de Bar, jusqu'alors occupé par une école. Après plusieurs années de travaux, le nouveau musée ouvre ses portes au public en 1974[13].

Depuis le [16], le Musée Barrois est labellisé « musée de France », garantissant une gestion respectueuse des collections et leur mise en valeur auprès du public[13].

Collections

Histoire locale

Le musée présente une collection sur l'histoire de Bar-le-Duc. Elle est composée d'une série de portraits des ducs de Bar et de Lorraine, d'Antoine le bon à Stanislas Leszczynski, et de quelques éléments architecturaux de bâtiments de la ville. Elle contient également des objets d'arts décoratifs témoignant de la vie de l'époque, ainsi qu'un petit cabinet de curiosités. La collection d'armes et d'armures illustre la Guerre de Trente Ans[13].

Sculptures lorraines

La salle du Trésor des Chartes abrite plusieurs sculptures lorraines du XIIIe au XVIIe siècle. Certaines sont des œuvres religieuses provenant d'églises de la région, d'autres du sculpteur meusien Ligier Richier[13].

  • Pierre tombale d'un homme couchĂ© en cĂ´te de mailles avec son bouclier et sa lance.

    Gisant de Guy de Sailly (XIIIe).

  • Sculpture d'un homme portant un livre.

    ApĂ´tre (XIVe).

  • Bas-relief partiellement colorĂ© reprĂ©sentant neuf personnages.

    Adoration des Mages (XVe).

  • Bas-relief d'un homme assis enchainĂ©.

    Attribué à Gérard Richier, Le Captif (vers 1575-1580).

  • Bas-relief d'une femme priant entourĂ©e de quatre anges.

    Dormition de la Vierge.

  • Sculpture d'un squelette brandissant son cĹ“ur dans la main.

    D'après Ligier Richier, Transi, moulage en plâtre.

Œuvres de la Renaissance au XVIIIe siècle

Le musée conserve une collection de peintures des écoles françaises et étrangères de différents styles, du maniérisme au néo-classicisme. Des pièces de mobilier et d’arts décoratifs sont exposées, ainsi qu'une collection de faïences d’Argonne[13]. Jan Pieter van Bredael the Younger

Œuvres du XIXe et XXe siècle

La collection compte des peintures du XIXe siècle de mouvements artistiques différents : l’ingrisme, le courant néo-grec, l’académisme, l’école de Barbizon, le postimpressionnisme. L'école lorraine y est représentée. Sont également exposés plusieurs sculptures en bronze du XIXe siècle[13].

Archéologie

Le musée présente des objets provenant du site antique de Nasium ainsi que de fouilles à Bar-le-Duc. Elle contient des pièces gallo-romaines dont certaines proviennent de la nécropole de Gondrecourt[13].

  • TĂŞte d'un homme sur une pâte de verre orange.

    Intaille gallo-romaine.

  • TĂŞte d'une femme sculptĂ©e dans la pierre.

    Tête de divinité (IIe).

  • Petite statue d'une femme assise entourĂ©e de deux personnes sans tĂŞtes.

    Déesse mère (Ier).

  • Pilastre en pierre sculptĂ©e reprĂ©sentant deux personnes et un enfant.

    Pilastre de Montiers-sur-Saulx (IIe).

  • Petit objet circulaire en mĂ©tal tirant sur le vert.

    Fibule, art gallo-romain.

  • Quatre objets en mĂ©tal.

    Fibules, art gallo-romain.

  • Étagère exposant divers Ă©lĂ©ments architecturaux en pierre.

    Vestiges d'architecture publique.

Ethnographie

Provenant de l'ancienne Société de géographie de l'Est, la collection offre un témoignage de la vie des pays d’Afrique, d’Océanie, d'Extrême-Orient et d'Amérique[13].

Fréquentation

Fréquentation du musée Barrois
Année 2005 2006 2010 2011 2012 2013
Visiteurs 8 518[17] 11 005[18] 10 012[19] 9 773[20] 9 317[21] 10 159[22]

Notes et références

Notes

  1. Le blason Ă©tait d'azur au chevron d'or, deux roses d'argent en chef et une molette d'or en pointe.

Références

  1. Bar-le-Duc 1997, p. 23-24.
  2. Panneau d'information sur site.
  3. Bar-le-Duc 1997, p. 25.
  4. Morette 1976, p. 17.
  5. Flohic 1999, p. 72.
  6. Harbulot 2003, p. 29.
  7. Harbulot 2003, p. 11.
  8. Bar-le-Duc 1997, p. 36.
  9. Bar-le-Duc 1997, p. 40.
  10. Harbulot 2003, p. 146.
  11. Flohic 1999, p. 104.
  12. « Château des ducs de Bar », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. [PDF]« Le Musée Barrois », sur le site de l'Office du tourisme de Bar-le-Duc (consulté le ).
  14. Bar-le-Duc 1997, p. 191.
  15. « Société de géographie de l'Est (section Meuse) », sur cths.fr (consulté le ).
  16. « Arrêté du 17 septembre 2003 attribuant l'appellation Musée de France », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  17. [PDF]« Les chiffres clés du tourisme en Lorraine - 2005 », sur observatoire-lorraine.fr, (consulté le ).
  18. [PDF]« Les chiffres clés du tourisme en Lorraine - 2006 », sur observatoire-lorraine.fr, (consulté le ).
  19. [PDF]« Les chiffres clés du tourisme en Lorraine - 2010 », sur observatoire-lorraine.fr, (consulté le ).
  20. [PDF]« Les chiffres clés du tourisme en Lorraine - 2011 », sur observatoire-lorraine.fr, (consulté le ).
  21. [PDF]« Les chiffres clés du tourisme en Lorraine - 2012 », sur observatoire-lorraine.fr, (consulté le ).
  22. [PDF]« Les chiffres clés du tourisme en Lorraine - 2013 », sur observatoire-lorraine.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ville de Bar-le-Duc, Bar-le-Duc, Bar-le-Duc, Saint-Paul France, (1re éd. 1988), 277 p. (notice BnF no ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Pierre Harbulot (introduction) et al., Bar-le-Duc : Ville d'art et d'histoire, Bar-le-Duc, Serge Domini, , 160 p. (ISBN 2-912645-57-3) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Luc Flohic (direction) et al., Les patrimoines des communes de la Meuse, t. 1, Paris, Flohic Éditions, coll. « Les patrimoines des communes de France », , 608 p. (ISBN 2-84234-0744, notice BnF no ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Morette, Chez nous en Lorraine : Bar-le-Duc, Metz, Le RĂ©publicain Lorrain, , 78 p. (notice BnF no ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Lien externe