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Moetai Brotherson

Moetai Brotherson, né le à Papeete (Polynésie française), est un homme politique français de Polynésie française.

Moetai Brotherson
Illustration.
Moetai Brotherson en 2017.
Fonctions
Président de la Polynésie française
En fonction depuis le
(1 mois et 20 jours)
Élection 12 mai 2023
Vice-président Eliane Tevahitua
Gouvernement Brotherson
PrĂ©dĂ©cesseur Édouard Fritch
Membre du Gouvernement de la Polynésie
Ministre chargé du tourisme, des transports aériens internationaux, de l'égalité des territoires, des affaires internationales, du développement des archipels, de l'économie numérique et des conséquences des essais nucléaires
En fonction depuis le
(1 mois et 17 jours)
PrĂ©sident Lui-mĂȘme
Gouvernement Brotherson
PrĂ©dĂ©cesseur Édouard Fritch
Député français
–
(5 ans, 11 mois et 19 jours)
Élection 18 juin 2017
RĂ©Ă©lection 18 juin 2022
Circonscription 3e de la Polynésie française
LĂ©gislature XVe et XVIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Groupe politique GDR
Prédécesseur Jean-Paul Tuaiva
Successeur Mereana Reid Arbelot
Représentant à l'Assemblée de la Polynésie française
–
(4 ans, 11 mois et 25 jours)
Élection 6 mai 2018
RĂ©Ă©lection 30 avril 2023
Circonscription 3e section des Îles du Vent (2018-2023)
Îles Sous-le-Vent (2023)
Groupe politique Tavini huiraatira
PrĂ©dĂ©cesseur lui-mĂȘme
Successeur Ah Ky Temarii
Conseiller municipal de Faaa
–
(6 ans, 1 mois et 27 jours)
Élection 30 mars 2014
Maire Oscar Temaru
Biographie
Nom de naissance Moetai Charles Brotherson
Date de naissance
Lieu de naissance Papeete (Polynésie française)
Nationalité Française
Parti politique Tavini huiraatira (depuis 2004)
Conjoint Teua Temaru
Entourage Oscar Temaru (beau-pĂšre)
DiplÎmé de EISTI
Profession Fonctionnaire territorial
Résidence Palais Présidentiel de la Polynésie française, Papeete

Moetai Brotherson
Présidents de la Polynésie française

Vice-président du parti indépendantiste Tavini huiraatira d'Oscar Temaru, il est député de la troisiÚme circonscription de la Polynésie française de 2017 à 2023. Il est également élu à l'Assemblée de la Polynésie française à partir de 2018.

À la suite des Ă©lections territoriales de 2023, il devient prĂ©sident de la PolynĂ©sie française.

Situation personnelle

Origines, formation et carriĂšre

Moetai Brotherson naßt en 1969 dans une famille métissée, d'une mÚre institutrice et d'un pÚre infirmier d'origine danoise[1].

Dans sa jeunesse, il pratique le rugby et les Ă©checs[2].

En 1990, il devient titulaire d'une maütrise en sciences informatiques de l'École internationale des sciences du traitement de l'information (EISTI)[3].

AprĂšs avoir obtenu un diplĂŽme d'ingĂ©nieur en informatique et tĂ©lĂ©communication, il travaille en France, au Japon, en Allemagne et aux États-Unis (oĂč il assiste aux attentats du 11 septembre 2001[4]), puis revient Ă  Tahiti, oĂč il travaille Ă  son compte jusqu'en 2004[5].

Vie privée et familiale

Moetai Brotherson est marié en secondes noces à Teua Temaru, fille du dirigeant indépendantiste Oscar Temaru avec qui il a un enfant[1]. Il est également pÚre de quatre enfants issus d'un premier mariage[1].

Il est membre de l'Église adventiste du septiùme jour[1].

Parcours politique

Représentant à l'Assemblée de la Polynésie

En 2004, Moetai Brotherson rejoint le parti indépendantiste Tavini huiraatira, présidé par Oscar Temaru, et y devient dans un premier temps conseiller en matiÚre d'économie numérique[1]. Entre 2005 et 2008, il occupe la fonction chef du service des Postes et des Télécommunications au sein du gouvernement Temaru[6]

Il est conseiller municipal de Faaa à partir de 2014, ainsi que directeur de cabinet du vice-président de la Polynésie française Antony Géros de 2011 à 2013. Au sein du Tavini huiraatira, il est chargé des affaires internationales ; il en devient vice-président en 2017[7].

Député à l'Assemblée nationale française

Le , il est Ă©lu dĂ©putĂ© dans la troisiĂšme circonscription de la PolynĂ©sie française, comprenant une partie de Tahiti (Fa’a’ā et Puna’au’ia), ainsi que toutes les Ăźles Sous-le-Vent : il l'emporte au second tour avec 52,5 % des suffrages exprimĂ©s face Ă  Patrick Howell (Tāpura huira’atira)[8]. Il succĂšde Ă  Jean-Paul Tuaiva, qui ne se reprĂ©sentait pas Ă  la suite de sa condamnation judiciaire en 2016, dont la procĂ©dure d'appel n'est alors pas encore terminĂ©e. Il s'inscrit au groupe de la Gauche dĂ©mocrate et rĂ©publicaine (GDR) et est nommĂ© membre de la commission des Affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©lĂ©gation aux outre-mer.

Il est élu représentant à l'Assemblée de la Polynésie française lors des élections territoriales de 2018 sur la liste de son parti, qui remporte huit siÚges[9].

Candidat Ă  un second mandat sous les couleurs de la NUPES aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2022, il l'emporte au second tour avec 61,3 % contre Tuterai Tumahai (Tāpura (ENS)[10]. À cette occasion, le Tāvini huira’atira remporte les trois siĂšges de dĂ©putĂ©s Ă  pourvoir en PolynĂ©sie[11]. Le suivant, Brotherson est Ă©lu prĂ©sident de la dĂ©lĂ©gation aux outre-mer face au prĂ©sident sortant, Olivier Serva (LIOT) et Ă  Nicolas Metzdorf (REN)[12] - [13].

AprĂšs la victoire du Tāvini huira’atira aux Ă©lections territoriales de 2023, Moetai Brotherson annonce que s'il est Ă©lu Ă  la prĂ©sidence de la PolynĂ©sie française, il renoncera Ă  son mandat de dĂ©putĂ© au profit de sa supplĂ©ante Mereana Reid Arbelot, ainsi qu'Ă  la prĂ©sidence de la dĂ©lĂ©gation aux outre-mer[14].

Président de la Polynésie française

En 2023, Moetai Brotherson se porte candidat Ă  la prĂ©sidence de la PolynĂ©sie française. Aux Ă©lections territoriales, c'est cependant Oscar Temaru qui est toujours tĂȘte de liste du Tāvini huira’atira[15] - [16].

Moetai Brotherson est rĂ©Ă©lu reprĂ©sentant mais cette fois-ci dans la section des Îles Sous-le-Vent[17]. Ces Ă©lections donnent au Tāvini une majoritĂ© de 38 siĂšges sur 57, une victoire inĂ©dite pour les indĂ©pendantistes, qui l'emportent dans le cadre d'une triangulaire les opposant Ă  deux listes autonomistes. AprĂšs cette victoire, Moetai Brotherson dĂ©clare qu'il espĂšre un rĂ©fĂ©rendum d'autodĂ©termination « dans dix Ă  quinze ans »[18].

Le 12 mai 2023, lors d'un vote de la nouvelle AssemblĂ©e de PolynĂ©sie française, il est Ă©lu prĂ©sident de la collectivitĂ© d'outre-mer par 38 voix contre seize au prĂ©sident autonomiste sortant, Édouard Fritch, et trois Ă  une autre candidate autonomiste, Nicole Sanquer[19].

Prises de position

Essais nucléaires en Polynésie française

Dans une lettre ouverte adressée au président de la République Emmanuel Macron en 2020, Moetai Brotherson demande un plan de retrait et de retraitement des déchets radioactifs causés par les essais nucléaires réalisés par l'armée française en Polynésie jusqu'aux années 1990[20].

En avril 2021, il dĂ©pose une proposition de loi visant Ă  rĂ©former le systĂšme de rĂ©paration sur les consĂ©quences de ces mĂȘmes essais nuclĂ©aires. Ce projet de loi, visant Ă  modifier et complĂ©ter la loi Morin dĂ©finissant les conditions d'indemnisation et de rĂ©parations, prĂ©voit la crĂ©ation d'une commission nationale visant Ă  Ă©valuer les dĂ©gĂąts environnementaux causĂ©s par les radiations, chargĂ©e de dĂ©finir un plan de dĂ©pollution des sites touchĂ©s[21]. La proposition de loi vise Ă©galement Ă  Ă©largir les obligations de l'État envers les victimes touchĂ©es par les consĂ©quences des essais nuclĂ©aires et leur famille, en Ă©largissant le nombre de personnes Ă©ligibles aux indemnisations par le principe de « prĂ©somption de causalitĂ© », en garantissant une prise en charge intĂ©grale des frais mĂ©dicaux engendrĂ©s et en assurant une couverture totale des frais d'Ă©ducation des enfants des victimes par l'Etat[21]. Cette proposition est finalement rejettĂ©e en juin 2021 par l'AssemblĂ©e nationale[22].

Dans le cadre de sa campagne aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2022, Brotherson indique qu'il souhaite proposer en tant que dĂ©putĂ© le remboursement par l'État français des frais dĂ©boursĂ©s par la Caisse de prĂ©voyance sociale polynĂ©sienne pour les traitements des maladies radio-induites causĂ©es par ces essais, qu'il estime Ă  100 milliards de Francs-Pacifique[23].

Questions environnementales

En dĂ©cembre 2022, Moetai Brotherson et les autres dĂ©putĂ©s du Tāvini huira’atira Ă  l'AssemblĂ©e nationale, Steve Chailloux et Tematai Le Gayic, rencontrent des reprĂ©sentants de la communautĂ© amĂ©rindienne Kali’na originaire Guyane, opposĂ©s Ă  la construction de la centrale Ă©lectrique Ouest Guyane[24]. À cette occasion, Brotherson et ses confrĂšres polynĂ©siens affirment leur opposition Ă  ce projet, prĂ©textant que celui-ci causerait une destruction d'une partie du territoire de vie des populations Kali'na[24].

Il est favorable à l'instauration d'un moratoire sur l'exploitation des fonds marins[25]. En novembre 2022, dans le cadre d'une question au gouvernement, il affirme souhaiter qu'une éventuelle interdiction de l'exploitation des fonds marins s'applique y compris au sein des zones économiques exclusives détenues par la France[26].

Économie et social

Dans le cadre d'un colloque organisé par le Sénat en septembre 2022, il déclare souhaiter un plan de construction de logements sociaux adaptés aux modes de vie ultramarins[27].

En janvier 2023, dans le cadre d'une question au gouvernement, Moetai Brotherson fait part de son inquiĂ©tude et de sa dĂ©sapprobation au sujet du projet de rĂ©forme des retraites portĂ© par le gouvernement Élisabeth Borne, estimant que cette rĂ©forme affecterait tout particuliĂšrement les ultramarins, en raison d'une supposĂ©e plus faible espĂ©rance de vie en outre-mer qu'en France mĂ©tropolitaine[28].

Il souhaite rendre la PolynĂ©sie, qui importe plus de 80 % de ce qu’elle consomme, plus autosuffisante, notamment en misant sur l’hydrogĂšne pour limiter l’importation d’énergies fossiles. Il souhaite augmenter les impĂŽts sur les salaires supĂ©rieurs Ă  5 000 euros pour limiter les inĂ©galitĂ©s sociales[2].

Santé

Dans un contexte de mise sous tension des hÎpitaux de Polynésie française liée à l'arrivée de la Covid-19 dans l'archipel, Moetai Brotherson demande, en application de l'accord FRANZ, la mise en place d'une aide logistique de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie pour le territoire ultramarin[29].

En 2021, Brotherson critique la mise en place du « pass sanitaire » et du « pass vaccinal » en France, estimant que les applications mobiles utilisées pour son utilisation auraient un pouvoir de surveillance et de localisation des personnes trop important[30].

En mars 2023, dans le cadre d'une question au gouvernement, Brotherson demande une reconnaissance des savoirs médicaux polynésiens traditionnels par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, et demande la fin de l'interdiction de l'usage de certaines plantes polynésiennes à des fins médicales[31].

Sujets de société

Moetai Brotherson est favorable à la légalisation du cannabis[6].

En janvier 2018, il dépose une proposition de loi à l'Assemblée nationale visant à rendre inéligible à vie tout élu condamné pour corruption[32]. Cette proposition est rejetée par l'Assemblée[33].

Notes et références

  1. « Moetai Brotherson, trÚs pacifique »
  2. « Moetai Brotherson, un indĂ©pendantiste pacifique Ă  la tĂȘte de la PolynĂ©sie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  3. « Fiche de M. Moetai Brotherson (extrait) », sur lesbiographies.com (consulté le ).
  4. « 11-Septembre 2001 : le témoignage poignant de Moetai Brotherson », sur La PremiÚre.
  5. Antoine Samoyeau, « LĂ©gislatives 2022 – Moetai Brotherson : “IndĂ©pendantiste depuis que j'ai 11 ans” », sur Tahiti Infos, (consultĂ© le ).
  6. Antoine Samoyeau, « LĂ©gislatives 2022 – Moetai Brotherson : “IndĂ©pendantiste depuis que j'ai 11 ans” », sur tahiti-infos.com, .
  7. « Qui est mon député ? », sur https://www.lemonde.fr/politique (consulté le )
  8. « Elections législatives 2017 », sur http://elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  9. « VidĂ©o - AssemblĂ©e de PolynĂ©sie française : qui entre et qui sort ? - Les 57 reprĂ©sentants ont Ă©tĂ© Ă©lus. Certains font leur entrĂ©e dans l’hĂ©micycle. D’autres le quittent. », sur tntv.pf, (consultĂ© le ).
  10. Jean-Pierre Viatge, « Moetai Brotherson réélu sur la 3e circonscription », sur tahiti-infos.com, (consulté le ).
  11. « Résultats des élections législatives 2022 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Election pour la prĂ©sidence de la dĂ©lĂ©gation aux Outre-mer Ă  l’AssemblĂ©e nationale », la1ere.francetvinfo.fr, .
  13. « Moetai Brotherson, député de la Polynésie Française, élu président de la délégation aux outre-mer », lemonde.fr, .
  14. « Territoriales 2023 en Polynésie : Les indépendantistes vainqueurs, Moetai Brotherson futur président de la Collectivité », sur outremer 360, .
  15. « Moetai Brotherson candidat à la présidence de la Polynésie », la1ere.francetvinfo.fr, .
  16. « TAVINI : MOETAI BROTHERSON BRIGUE LA PRÉSIDENCE DU PAYS MAIS OSCAR TEMARU RESTE TÊTE DE LISTE », radio1.pf, .
  17. « LES LISTE DES ÉLUS DE LA NOUVELLE ASSEMBLÉE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE », noumeapost.com, .
  18. Mike Leyral, « En PolynĂ©sie, la victoire des indĂ©pendantistes, un premier pas vers un rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination », Le Monde,‎ (lire en ligne AccĂšs payant, consultĂ© le ).
  19. « Moetai Brotherson, un indĂ©pendantiste pacifique Ă  la tĂȘte de la PolynĂ©sie », sur lemonde.fr, .
  20. « Polynésie : un député réclame à Emmanuel Macron un "vaste projet" de retrait des déchets radioactifs issus des essais nucléaires », sur franceinfo, .
  21. Charlie Réné, « Nucléaire : la proposition de loi de Moetai Brotherson étudiée en juin », sur radio1.pf, .
  22. « Le projet de loi de Moetai Brotherson sur le fait nucléaire, rejeté à l'assemblée nationale », sur La PremiÚre, .
  23. « LĂ©gislatives 2022 – Moetai Brotherson : “IndĂ©pendantiste depuis que j'ai 11 ans” », sur Tahiti Info, .
  24. Julie Postollec, « Projet de centrale Ă©lectrique en Guyane : la dĂ©lĂ©gation amĂ©rindienne reçue Ă  l’AssemblĂ©e nationale », sur La PremiĂšre, .
  25. Vaite Urarii Pambrun et Antoine Samoyeau, « Exploiter ou protéger les grands fonds marins, le dilemme du Tavini », sur Tahiti Infos, .
  26. Jean-Tenahe Faatau, « « Il n’y aura pas de licence d’exploitation » des grands fonds marins dans la ZEE française, assure HervĂ© Berville », sur outremer360.com, .
  27. « Logement social : M. Brotherson propose d'en construire en fonction du mode de vie », sur La PremiÚre, .
  28. Axelle MésinÚle, « Moetai Brotherson interpelle le gouvernement central sur la réforme des retraites », sur La PremiÚre, .
  29. « Coronavirus en Polynésie : le député Moetai Brotherson veut solliciter l'aide de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie », sur La PremiÚre, .
  30. « Moetai Brotherson : "les applications qui sont mises en place pour gérer la situation sanitaire me posent question en tant qu'informaticien" », sur La PremiÚre, .
  31. « Moetai Brotherson interpelle le gouvernement sur la pharmacopée polynésienne », sur Radio1, .
  32. « Brotherson continue sa lutte contre les élus corrompus en lançant une pétition », sur La PremiÚre, .
  33. Benoit Buquet, « La proposition de loi de Brotherson sur l'inéligibilité à vie rejettée », sur radio1.pf, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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