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Millennial pink

Le Millennial Pink est le nom donné à une palette de couleurs roses répandue dans les milieux de la mode, du design et du fooding approximativement au début de l'année 2016.

Quelquefois francisĂ© en « rose millĂ©nial », il reste gĂ©nĂ©ralement employĂ© en France sous sa forme anglo-saxonne. Il est aussi parfois appelĂ© « Scandi Pink Â» ou « Scandinavian Pink Â»[1], en rĂ©fĂ©rence Ă  un rose norvĂ©gien utilisĂ© dans la dĂ©coration intĂ©rieure.

Son nom associe des variĂ©tĂ©s de rose aux Millennials, autre nom donnĂ© Ă  la GĂ©nĂ©ration Y, c'est-Ă -dire nĂ©e entre 1980 et 1996. Adolescents au moment oĂč l’usage d’internet s’est gĂ©nĂ©ralisĂ©, les Millennials passent de nombreuses heures quotidiennes sur le web, oĂč se propage la tendance du Millennial Pink, notamment par le rĂ©seautage social[2]

Les pages mode des grands médias en parlent à travers le monde, qu'il s'agisse de Madame Figaro[3], The Guardian[4] - [5], The Washington Post[6], L'Observateur[7], Glamour[8], Forbes[9], Slate[10] ou les Inrockuptibles[11].

Une non-couleur

Le millenium pink n'a pas de définition précise. Pour l'essentiel, c'est un nouveau nom pour une couleur appelée vieux rose depuis plus d'un siÚcle, pùle et légÚrement grisée[12]. Véronique Hyland écrit « C'est une non-couleur qui ne s'engage pas, dont la demi-laideur prouve sa sophistication[13] ». Daniel Penny relie, de ce fait, la couleur à l'attitude camp, sans l'aspect subversif[14]

Le Millennial Pink est décrit par comparaison avec des fruits de l'abricot[15] au pamplemousse[4], avec des minéraux comme le diamant rose[7], avec des végétaux telle que la fleur de cornouiller[16] ; on le rattache à la couleur saumon[4] - [16] - [15]. Toutes ces comparaisons sont des clichés qui renvoient à la couleur chair, celle de la poupée Barbie[13] et des représentations de la couleur de peau des Européens.

Certains dĂ©finissent encore le rose millĂ©nial comme un rose auquel on aurait soustrait toutes les teintes de bleu[4] - [8], ce qui n'a, du point de vue des mĂ©tiers de la couleur, aucun sens. C’est que comme le prĂ©cise la journaliste Nancy Mitchell, le rose millĂ©nial n’est pas une couleur mais une idĂ©e, et cette idĂ©e n'est pas une idĂ©e de couleur. « Le rose millĂ©nial, pĂąle ou dĂ©saturĂ© ou saumonĂ©, est une sorte de rose non-rose, une distillation esthĂ©tique des idĂ©aux du fĂ©minisme contemporain : sans cesse fĂ©minine, mais sans les associations contraignantes du passĂ©. Il est, Ă  bien des Ă©gards, dĂ©fini davantage par ce qu’il n'est pas que par ce qu'il est : pas Barbie. Pas chewing-gum. Pas princesse[17] ».

Examinant toutes les teintes, on peut distinguer trois types de nuances : les roses pùles ou grisùtres, les rose-orangés soutenus (saumon)) et les rose-orangés tirant vers le beige ( chair)[18].

Un « rose non-rose Â»

Le Millennial Pink n’est pas un nouveau rose car il s’inclut dans des nuances de roses dĂ©jĂ  existantes. Il est une sous-catĂ©gorie de nuances de rose, regroupant un ensemble de teintes dĂ©crites comme se dĂ©solidarisant de l'association de genre qui lui est accolĂ©e depuis le XXe siĂšcle[19], une nouvelle approche du rose perçue comme valorisante car ne renvoyant plus Ă  l’archĂ©type caricatural de la fĂ©minitĂ©. Le Millennial Pink est ainsi un « presque rose Â»[18], ou, comme on le retrouve dans les descriptions des diffĂ©rents articles sur le sujet, un « rose pas-assez-rose Â»[15], une « nuance non-rose Â»[20] ou un « rose non-rose Â»[13].

Origines

Le nom de Millennial Pink est attestĂ© le dans un article de la journaliste de mode VĂ©ronique Hyland pour le site The Cut, section mode du New York Magazine. IntitulĂ© « Is There Some Reason Millennial Women Love This Color? Â»[13], VĂ©ronique Hyland dĂ©crit une tendance Ă  la couleur rose qui envahit les rĂ©seaux sociaux (et notamment Instagram), et qui contamine le monde de la mode, de la tĂ©lĂ©phonie mobile et de la musique. Elle note ainsi la prĂ©sence de nombreux Ă©lĂ©ments roses, tel que la marque cosmĂ©tique Glossier au packaging rose, les sac de la marque Acne Studio, la campagne publicitaire de 2015 de la marque de sous-vĂȘtements fĂ©minins Thinx. D'autres rajoutent la façade rose poudrĂ© du Görlitzer Warenhaus prĂ©sente sur l’affiche du film The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson comme un prĂ©curseur du Millennial Pink[21].

Le « Rose Quartz Â» de Pantone

Certains voient dans la sortie du modĂšle « or rose Â» de l'iPhone une origine possible au Millennial Pink[10] - [21], mais on peut croire que Pantone a jouĂ© un rĂŽle dans la diffusion de la tendance. Depuis 2000, le Pantone Color Institute nomme chaque annĂ©e une couleur de l’annĂ©e en se basant sur une analyse multimodale des tendances[22]. La couleur de l’annĂ©e de Pantone retentit ensuite sur les mondes de la mode, du design et du graphisme avec une influence certaine. Pantone annonce le que le « Rose Quartz Â» (PANTONE 13-1520) et le bleu « Serenity Â» (PANTONE 15-3919) sont Ă©lus couleurs de l’annĂ©e[23]. Au-delĂ  de leur qualitĂ©s relaxantes et du contraste visuel qui se joue entre ces deux tons, on reconnaĂźt un schĂ©ma introduit au XXe siĂšcle en Occident : le bleu des garçons et le rose des filles.

Selon le Laure Eiseman, de Pantone, « La combinaison de Serenity et de Rose Quartz remet en cause les perceptions traditionnelles autour des associations de couleur. Dans beaucoup de parties du monde nous faisons l'expĂ©rience d'un estompage du genre dans sa relation Ă  la mode, qui s'est ensuite rĂ©percutĂ© sur les autres domaines du design. Cette approche plus unilatĂ©rale de la couleur coĂŻncide avec les mouvements sociĂ©taux vers l'Ă©galitĂ© des genres et la fluiditĂ©, avec la plus grande aise avec laquelle des consommateurs utilisent la couleur comme forme d'expression qui inclut une gĂ©nĂ©ration moins soucieuse d'ĂȘtre cataloguĂ©e ou jugĂ©e, et un Ă©change ouvert d'informations numĂ©riques qui nous ont ouvert les yeux sur diffĂ©rentes approches de l'utilisation des couleurs[23] ».

Le Pantone Color Institute donne ainsi un argument, indĂ©pendant de la couleur et de l'esthĂ©tique, Ă  la diffusion de son rose lavĂ© et de son bleu pĂąle. Le marketing fait de la promotion d'une couleur une variable d’action depuis trĂšs longtemps[24].

Le buzz

Si la tendance du rose millĂ©nial prend de l’ampleur et abandonne le bleu, c’est que les idoles des Millennials en jouent, et drainent autour d’elles un flot de mĂ©dias qui relayent leur adhĂ©sion Ă  la mode du moment. Toute apparition d’une star en rose est sujette au buzz, une communication mĂ©diatique virale qui focalise l’attention, notamment sur l’internet, durant un laps de temps trĂšs court. Le buzz est aussi profitable aux les mĂ©dias qui obtiennent le nombre de visionnages nĂ©cessaires pour ĂȘtre suffisamment rĂ©munĂ©rĂ© par les publicitĂ©s que pour les crĂ©ateurs, qui attirent ainsi l’attention sur leur personne et les produits qu’ils ont potentiellement besoin de vendre.

  • En , Zayn Malik poste sur son compte Instagram un selfie oĂč il arbore des cheveux roses[25] ;
  • en , Solange sort le clip A Crane in the sky oĂč elle porte diffĂ©rentes robes rose pĂąle ;
  • Melania Trump s'est fait remarquer vĂȘtue d’une robe rose en , lors du White House Easter Egg Roll[26] ;
  • en , l’actrice ZoĂ« Kravitz se fait remarquer avec une robe satinĂ©e d’Oscar de la Renta, lors du Met Gala[27] ;
  • Kanye West apparaĂźt trĂšs souvent en rose en ;
  • GrĂ©gory Robert, plus connu sous le nom de Gogo Lupin, s'habille souvent en rose[28], il se montre d'abord sur Instagram avant de reprĂ©senter la marque Pigalle[29] ;
  • le rappeur Autrichien Candy Ken construit sa popularitĂ© sur le contraste entre son corps viril et musclĂ© et ses tenues provocantes roses voire fĂ©minines[30] - [31] ;
  • le jeune rĂ©alisateur espagnol Eduardo Casanova, auteur du film Pieles[32], possĂšde une garde-robe basĂ©e sur le rose[33].

Le Millennial Pink et le FĂ©minisme

Du rose post-féministe

Un article de Fiona Schmidt pour Cheek Magazine titrĂ© « Le rose n’est plus girly, il est rĂ©volutionnaire » prĂ©sente le rose comme une couleur « ni masculine, ni fĂ©minine[34] ». D'autres le veulent « androgyne[35] » ou « unisexe[8] ».

Il semble pourtant compliquĂ© de dissocier le Millennial Pink de sa symbolique fĂ©minine. Pour la journaliste Olivia Ovenden, le rose millĂ©nial est devenu un « emblĂšme d’un Ăąge ostensiblement post-genre et, en mĂȘme temps, obsĂ©dĂ© par la politique de genre[15] ». Il manifesterait l'attitude d'une gĂ©nĂ©ration qui croit que le genre et la sexualitĂ© se dĂ©crivent comme un spectre continu et qui s’intĂšgre dans les actuels mouvements gender-fluids ou no gender[20]. Pourtant, lorsqu’une femme, et plus encore quand elle a du pouvoir (Theresa May, Hilary Clinton, Angela Merkel, ou Melania Trump[34]), apparaĂźt en public habillĂ©e en rose, les commentaires ne manquent pas de souligner soit le contraste entre un habit excessivement fĂ©minin et le pouvoir plutĂŽt associĂ© au masculin, soit l’audace de cette femme qui doit instrumentaliser la couleur et sa tenue comme une arme de revendication fĂ©ministe. Jamais, ou rarement, n’est soulignĂ© la possibilitĂ© qu’il puisse tout simplement s’agir d’un simple choix esthĂ©tique ou d'un phĂ©nomĂšne de mode. Porter du rose quand on est une femme suppose apparemment un choix rĂ©flĂ©chi, politique, fĂ©ministe, pris en amont.

Depuis l’élection du « Rose Quartz » comme couleur de l’annĂ©e, le rose est devenu synonyme de succĂšs, et le discours vaguement fĂ©ministe qui lui est accolĂ© ne sert qu’à faire passer du gender marketing — qui depuis longtemps utilise le rose pour les produits Ă  destination des femmes[36] - [37] - [38] — comme un engagement fĂ©ministe fort et jeune, souvent qualifiĂ© de post-fĂ©ministe. Le fait qu’un local fĂ©ministe, The Wing, ouvert en 2016 Ă  New York soit entiĂšrement dĂ©corĂ© en rose soutient alors le lien entre le Millennial Pink et le fĂ©minisme, de mĂȘme que le mouvement des « Pussy Hats » qui milita contre l’élection de Donald Trump en 2016 avait vu fleurir des bonnets de laines roses sur les tĂȘtes de milliers de fĂ©ministes[39].

Cette utilisation du féminisme pour vendre des produits est appelé femvertising[40]. Cette politique marketing vise à valoriser la femme féminine comme un signe de force et d'empowerment, s'appuyant sur les théories du féminisme glam ou du pop féminisme.

Du rose ni masculin ni féminin

Les contrastes entre les vĂȘtements d’hommes et ceux de femmes s’estompent, et si le code couleurs s’impose, les interdits moraux n’existent plus : les femmes peuvent porter du bleu et les hommes du rose[41]. Mais si le rose intĂšgre depuis quelques mois massivement la garde-robe de quelques jeunes hommes, c’est toujours sous-entendu qu’il rĂ©affirme leur virilitĂ©. Ainsi, le consommateur masculin est rassurĂ© quant Ă  cette tendance du rose pastel qui brise les codes du genre[42], ce qui justifie donc qu’il puisse le porter comme signe Ă©vident de sa masculinitĂ©.

La particularitĂ© du MillĂ©nial Pink semble d’ĂȘtre Ă©tendu jusque dans la garde-robe masculine, du moins celle des Millennials : il serait le « nouveau neutre »[43]. La question de savoir si les hommes peuvent porter du rose n’est pourtant pas nouvelle : un homme peut porter du rose, oui, mais pas n’importe comment. Il faut Ă©viter les sweats, les pulls et autres vĂȘtement sans formes et prĂ©fĂ©rer des vĂȘtements aux coupes cintrĂ©es comme les chemises et les polos afin de compenser la fĂ©minitĂ© du rose par une accentuation de la carrure[44]. Il faut y aller par petites touches, avec de petits dĂ©tails[44], et Ă©viter les rose trop vifs et puissants pour prĂ©fĂ©rer les piĂšces plus pastel[45].

Mais il ne faut pas confondre « sexe et port sexuĂ© du vĂȘtement. [
] il existe toujours des coupes fĂ©minines et masculines, en plus des coupes unisexes[41] » : si les hommes portent de plus en plus de rose, celui-ci colore soit des costumes, comme le jeune rĂ©alisateur espagnol Eduardo Casanova, soit du streetwear, comme le jeune Francilien Gogo Lupin. Chemises et pantalons ne sont d'ailleurs ; seuls les plus tĂ©mĂ©raires oseront le pantalon rose, que de toute maniĂšre, ils auront du mal Ă  trouver en rayons.

Il convient nĂ©anmoins de prĂ©ciser qu'il est plus facile pour les hommes relevant de classes sociales hautes de porter du rose, surtout lorsqu'ils Ă©voluent dans le monde des arts, de la mode, de la musique ou du cinĂ©ma, des catĂ©gories qui « se prĂ©sentent comme des collections de personnes uniques, distinguĂ©es, partageant peu de caractĂ©ristiques entre elles », alors que « les groupes qui occupent une position sociale infĂ©rieure, les dominĂ©s, se prĂ©sentent comme des agrĂ©gats de personnes plus interchangeables, fusionnĂ©es dans leur groupe et partageant un grand nombre de caractĂ©ristiques entre elles »[46] », d'autant plus que « la mode est l’apanage des catĂ©gories les plus haut placĂ©es dans la sociĂ©tĂ©[47] ». Bien que le Millennial Pink se soit depuis rĂ©pandu dans les classes les plus basses, le nombre d’hommes osant arborer du rose, mĂȘme trĂšs pĂąle, n’est pas significatif pour l’établir au rang de couleur neutre[18].

Du gender marketing pour faire le buzz

En 2005, Max Guazzini, le prĂ©sident mĂ©diatique du Stade Français, dĂ©cide de changer la communication de l’équipe afin de renouveler l’intĂ©rĂȘt pour un sport peu populaire dans la rĂ©gion. AprĂšs un premier « coup de com’ » en 2001 avec le lancement du calendrier « Les Dieux du Stade », il change la tenue des joueurs sur le terrain en dĂ©cidant de leur faire porter des maillots roses pour la premiĂšre fois en septembre 2005 lors d’un match contre l’équipe de Perpignan. En habillant ses joueurs en rose, Max Guazzini joue de l’effet de contraste, en associant un sport reçu comme particuliĂšrement trĂšs viril, avec la couleur du fĂ©minin. Une idĂ©e brillante, puisqu’en osant cette association audacieuse dans un contexte sportif masculin, le Stade Français dĂ©note autant de maniĂšre visuelle que symbolique, l’association rose-masculinitĂ© Ă©tant perçu comme une mĂ©salliance[48]. La sociologue Jo B. Paoletti affirme d'ailleurs qu'« utilisĂ© traditionnellement, avec humour, ou ironiquement, le rose est toujours un symbole de fĂ©minitĂ© et susceptible de le rester pour le temps »[19].

En plus de jouer sur le contraste symbolique entre le fĂ©minin et le masculin, le rose est gĂ©nĂ©rateur d’intĂ©rĂȘt en termes de communication : il attire l’Ɠil autant qu’il suscite la curiositĂ©[49], et notamment sur des rĂ©seaux sociaux comme Pinterest[50]. Une propriĂ©tĂ© marketing et communicationnelle du rose qui a grandement profitĂ© au Millennial Pink, et dont une marque comme Acne a su tirer les avantages en arborant une identitĂ© visuelle rose poudrĂ© dĂšs 2007.

Extension du millennial pink

Le Millennial Pink et la mode

Les milieux de la mode sont les Ă  adopter le millennial pink. DĂšs , la marque de baskets Common Project dĂ©cline sa gamme de chaussures unisexes « Achilles Â» dans le coloris rose pastel. Elle sera suivie par d’autres marques comme Adidas, Converse, Reebok, ChloĂ©, etc. En , la nouvelle collection « Fenty x Puma Â» nĂ©e de la collaboration entre la marque de sportswear Puma et la chanteuse Rihanna s’appuie sur la vague Millennial Pink et prĂ©sente de nombreux modĂšles de vĂȘtements roses.

En 2017, c’est une vĂ©ritable vague de rose qui dĂ©ferle sur la mode, qu’elle soit haute couture ou prĂȘt-Ă -porter : lors de la Fashion Week de Ă  Paris, toutes les maisons de haute couture prĂ©sentent au moins une piĂšce rose, et en particulier Gucci, Balenciaga, Valentino ou Calvin Klein. Chanel se fait aussi particuliĂšrement remarquĂ© avec Lily-Rose Depp au bras de Karl Lagerfeld avec une robe de mariĂ©e rose pastel. MĂȘme constat lors de la Fashion Week londonienne de , avec du rose prĂ©sent dans les collections de nombreux stylistes tels qu’Anya Hindmarch, Peter Pilotto ou Ryan Lo.

Le Millennial Pink revient sur les podiums de la Fashion Week de New York en [51], et notamment dans les collections de Victoria Beckham et Helmut Lang.

Le Millennial Pink et le design

Le rose est aussi mis sur le devant de la scÚne lors de la Desing Week de Milan en [52] et le lit-canopée Le Refuge de Marc Ange devient à cette occasion une image littéralement virale sur les réseaux sociaux.

Le magazine français AD intitule son numĂ©ro de « La vie en rose Â», et le dĂ©die Ă  cette couleur en vogue.

Le Millennial Pink et le fooding

Le monde de la gastronomie et de la cuisine, aussi appelĂ© sur l’internet fooding, se teint aussi de rose, et notamment sur les rĂ©seaux sociaux avec les images dites food porn. Des produits tels que la betterave, le radis, la pastĂšque, la framboise ou le pitaya deviennent des ingrĂ©dients centraux de nouvelles recettes, comme l’houmous rose Ă  base betterave qui suscita de nombreux commentaires de la part des internautes.

Cette tendance est exploitĂ©e par de grandes enseignes telles que Starbucks ou McDonald's qui lancent chacun une boisson rose Ă  base de fraise[53], d’açaĂŻ[54] ou de fleur de cerisier[55]. Émergent ou reviennent Ă  la mode des boissons roses telles que le « pink gin »[56] ou la « pink tequila »[57].

En , Le géant suisse du chocolat Barry Callebaut annonce la sortie d'une nouvelle sorte de chocolat rose, le chocolat ruby, obtenue sans colorant artificiel, à partir d'une sélection de fÚves rouges[58].

Le Millennial Pink et le rosé

La popularisation du Millennial Pink et sa propagation dans le monde du fooding a causĂ© une hausse des ventes de vin rosĂ©, ainsi que des dĂ©clinaison de ce produit dans des dĂ©rivĂ©s, comme le « frosĂ© », version granitĂ© du rosĂ©[59]. La marque RosĂ© All Day va jusqu’à dĂ©cliner la boisson sous forme de bonbons.

Le contrepoint de cette augmentation des ventes de rosĂ© est la baisse des ventes de biĂšre, boisson trĂšs consommĂ©e par les Millennials[60], mais aussi une baisse des ventes des rosĂ©s les plus foncĂ©s. Les consommateurs exigent en effet de leur sommeliers des vins Ă  la teinte claire, alors mĂȘme qu'ils ne reprĂ©sentent que 40% des rosĂ©s, et que la couleur n'est pas corrĂ©lĂ© Ă  la qualitĂ© du vin[61].

Début 2018, la chicorée rose d'origine italienne Radicchio del Veneto fait l'objet d'une nouvelle tendance alors que son existence est connue depuis des siÚcles[62]. Malgré son goût amer, elle devient une image récurrente diffusée sur Instagram[63] - [64].

Notes et références

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