Mike Borowski
Mike Borowski-Felice[1], plus connu sous le nom de Mike Borowski, est un homme politique français, né en 1981. Ancien membre de l'Union pour un mouvement populaire en Seine-Saint-Denis, il est le fondateur du site web « La gauche m'a tuer » en 2011, qui est à l'origine de la diffusion de nombreuses infox orientées à l'extrême droite.
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Environ Rassemblement pour la RĂ©publique (environ - Union pour un mouvement populaire (- |
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Membre de |
La gauche m'a tuer (d) |
Biographie
Carrière politique au RPR puis à l'UMP
Originaire de Seine-Saint-Denis[2], Mike Borowski naît en 1981. Il s'engage tôt en politique et intègre à dix-huit ans le Rassemblement pour la République, qui se fond en 2002 dans l'Union pour un mouvement populaire (UMP)[3]. En 2007, il cofonde avec Madi Seydi le Mouvement national des jeunes sarkozystes, « pour montrer que dans nos cités il y a des sarkozystes », selon ses propos[2]. Il est assistant parlementaire du sénateur Christian Demuynck[4].
En 2010, il dénonce des « magouilles » après l'élection de Benjamin Lancar à la tête des Jeunes Populaires, contre qui il s'était présenté mais n'a obtenu que 2 % des voix des conseillers nationaux[3] - [5]. Il devient délégué de l'UMP dans la première circonscription de la Seine-Saint-Denis[6] mais porte une candidature dissidente aux élections législatives qui suivent[7] après avoir été écarté pour un candidat issu d'une alliance avec le Nouveau Centre[6]. Il bénéficie de l'investiture du MoDem[8] - [9]. Il obtient près de 5 % des voix et la droite n'accède pas au second tour[10].
Il est exclu en conséquence de l'UMP[6]. En 2013, il participe à la fondation du collectif Contre-attaque, aux côtés de Jean Robin et de Christian Vanneste, avec l'ambition d'occuper un espace entre l'UMP et le Front national[11].
« La gauche m'a tuer »
Au sein des Jeunes Populaires, Mike Borowski fonde le site Web « La gauche m'a tuer » en amont de l'élection présidentielle de 2012[7] (avec d'autres pages Facebook[12]). Dès son lancement, le site se fait remarquer par ses buzz[8]. Il gère ensuite seul le site, par lequel il diffuse de nombreuses infox, régulièrement dénoncées par les services de vérification des faits de la presse[7] - [13] - [14] - [15]. Entre 2015 et 2018, selon l'outil de mesure d'audience BuzzSumo, ses articles sont plus populaires sur les réseaux sociaux que ceux des médias Libération ou Europe 1[7]. Financée par les abonnements, la publicité et la vente de goodies[16], la société du site engrange 41 000 euros de chiffre d'affaires en 2015[7].
La ligne du site évolue vers l'extrême droite[13] - [15] et devient l'un des plus suivis parmi les identitaires[3]. Les articles, publiés avec des titres racoleurs, dénoncent les Roms — des « parasites » qui « rapinent » —, les migrants — des « envahisseurs » qui « occupent » la France —[7], l'islam[3], les taxes ou le « laxisme » judiciaire[7]. De nombreux articles partagent des publications d'autres sites d'extrême droite, comme Dreuz.info ou Radio Courtoisie[3]. Borowski revendique un média d'opinion, sur le modèle de Boulevard Voltaire, participant à la « réacosphère »[17].
La page Facebook de « La gauche m'a tuer » figure parmi celles de l'extrême droite française les plus visitées et tire, d'après Borowski, la moitié du trafic vers le site Web[18]. Cependant, dans le cadre de la lutte contre les infox, Facebook diminue la visibilité de la page en 2018, jusqu'à la fermer — par erreur — pendant un mois. La chaîne YouTube du site est clôturée en 2018, que Mike Borowski remplace par une nouvelle, lancée dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, intitulée « Droitards méchants »[7].
En 2021, Mike Borowski anime le site complotiste « Planetes360 »[19]. Il participe aux mobilisations antivax et anti-passe sanitaire[20] - [21].
Notes et références
- LGMT - Fiche entreprise
- Maryline Dumas, « Les jeunes sarkozystes restent groupies », sur Libération, (consulté le ).
- Hélène Assekour, « Mike Borowski, créateur du site La guache m'a tuer : Intox et petits profits », Expresso, Institut français de presse,‎ , p. 10 (lire en ligne).
- Samuel Laurent, « Les jeunes de l'UMP votent dans un climat délétère », sur Le Monde, (consulté le ).
- Laure Equy, « Les Jeunes Pop jouent les vieux briscards », sur Libération, (consulté le ).
- Éric Bureau, « 1re circonscription : Bruno Le Roux sur une voie royale », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Mike Borowski, l'"éditorialiste" de droite qui vit grâce aux fausses informations », sur La Croix, (consulté le ).
- Robin D'Angelo, « « Mange-merde », « fiotte » : Dans le 93, Éric Raoult se lâche contre un dissident UMP », sur StreetPress, (consulté le ).
- « Raoult se lâche contre un dissident UMP », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « Résultats des élections législatives 2012 », sur Ministère de l'Intérieur, (consulté le ).
- Robin D'Angelo, « Jean Robin, Christian Vanneste, Mike Borowski : tiercé gagnant à la droite de la droite ! », sur StreetPress (consulté le ).
- Élodie Font, « Après les pigeons et les moutons, les « vaches à lait » veulent descendre dans la rue », sur StreetPress, (consulté le ).
- Adrien Sénécat, Les Décodeurs, « Comment des sites d'extrême droite fabriquent un récit « alternatif » de la présidentielle », sur Le Monde, (consulté le ).
- Adrien Sénécat, Les Décodeurs, « Sushis, vaccins et viande humaine : le « palmarès » des fausses infos », sur Le Monde, (consulté le ).
- Robin Andraca, « Le site « La gauche m'a tuer » est-il fiable ? », sur Libération, (consulté le ).
- Marion Joseph, « Le business du « Hollande bashing » a la cote », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Adrien Sénécat, « Le web a-t-il basculé à l'extrême droite ? », sur BuzzFeed, (consulté le ).
- avec l'AFP, « Facebook ferme par "erreur" pendant plusieurs semaines une page d'extrême droite en France », sur VOA Afrique, (consulté le ).
- Jacques Pezet, « #JeanMichelTrogneux : quelle est l’origine de la fake news transphobe visant Brigitte Macron ? », sur Libération, (consulté le ).
- Victor Vasseur, « Sur les réseaux sociaux, "No-vax" Djokovic nouvelle star des anti-vaccins », sur France Inter, (consulté le ).
- William Audureau et Samuel Laurent, « Du complotisme sur le Covid-19 à la tentation du soutien à Vladimir Poutine », sur Le Monde, (consulté le ).