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Michel Pandel

Biographie

En 1953 et 1954, Michel Pandel est successivement élève d'Édouard Georges Mac-Avoy à l'Académie de la Grande Chaumière, puis de Jean Souverbie à l'École nationale supérieure des beaux-arts[1] où il se lie et travaille également avec Jean Aujame et Édouard Goerg[2].

Après avoir vécu à Paris, il s'installe à Cravant (Yonne), incitant son ami Pierre Jutand (1935-2019) à l'y rejoindre. Il peint alors sur le motif avec ce dernier des paysages de Bretagne et de Normandie, avec Georges Hosotte, installé à Irancy, des paysages de Provence, suggérant à Nathalie Hadrbolec d'évoquer une « École de l'Yonne » à propos des trois artistes[3].

L'« excellent peintre », car ainsi le qualifiait son galeriste Emmanuel David[4], trouve la mort dans un accident de deltaplane le 5 août 1978[5] et repose au cimetière de Cravant.

Expositions

Expositions personnelles

Expositions collectives

Palais Galliera, Paris, 1970

Réception critique

« Le jeune Michel Pandel, qui poursuit à Paris une carrière difficile et exaltante, dont le travail a été honoré de quelques prix, montre un net retour de la peinture à l'objet, c'est-à-dire à la figuration. Tableaux humains tels qu'on les voit tant avec les yeux tout courts que ceux du cœur. Il s'agit pour lui d'exprimer son émotion le plus sincèrement du monde, dans un langage plastique à la fois instantané et durable… Grâce à cette « mise en page » très rapide, on a des œuvres aussi attirantes que vivantes… Il y a là des nuances dans l'art de décrire, des couleurs savoureuses, une manière de silhouetter qui a vraiment grande allure et qui touche infailliblement. Pandel raconte quelque chose de vrai et il le raconte bien… Bref, ce jeune artiste sait étonnamment allier l'art et l'émotion, dire des choses exquises avec une simplicité raffinée… Aucune complaisance, pas de sentimentalisme, rien d'autre que de la peinture et du cœur. »

— Jean-Marie Nussbaum[6]

« Michel Pandel a toujours été viscéralement un peintre tragique. Dans une pâte somptueuse, il fait revivre les obsessions de Goya et les fantasmes de Baudelaire. Il s'enivre à la fois du sang des taureaux et du parfum équivoque des fleurs du mal mais, dans la mythologie qui en naît, il reconstitue une genèse des temps adamiques où Ève est à la fois la femme fatale et la muse inspirée. Femme-sphinge, femme-arbre, femme-fleur, femme minérale, voilà l'Ève-pluriel de Pandel. Créatures de la terre, des forces telluriques les animent ; ce sont les ambassadrices sensuelles et désâmées du Prince des ténèbres, les filles du feu des origines. On les croirait jaillies des chants de Dante ou du théâtre de Shakespeare. Elles ne sont peut-être encore - mais pour combien de temps ? - que les cariatides vivantes chères à Cocteau, placées au seuil d'un monde interdit. »

— Bertrand Duplessis[10]

« Ce peintre, qui a laissé derrière lui une œuvre originale, une sorte de magie lucide, une quête en plein vol atteignant les profondeurs du ciel comme un aigle royal livré aux vents des cimes, disparaîtra tragiquement en 1978, abandonnant pour toujours à ceux qui l'aimaient « ses créatures énigmatiques, mi-déesses, mi-sphinges », qui hantent toutes ses compositions. »

— Camille Sautet[11]

Collections publiques

Collections privées

  • Jacqueline de Champvallins, Paris[13].
  • Alain Daune, Paris, Jeu de mains, huile sur toile 50 Ã— 73 cm[14].

Prix et distinctions

  • Prix de la Fondation Kriefer-Hablitzel, 1967[1].
  • Prix Antral, 1967[1].
  • Prix de la Société nationale des beaux-arts, 1968[2].
  • Sociétaire de la Société nationale des beaux-arts, 1969[2].
  • Premier Prix du Salon des amis des arts de Colombes, 1976.
  • Médaille de la ville d'Asnières-sur-Seine à titre posthume, 1978.

Références

  1. Éric Mercier, « Michel Pandel », Années 1950 - La Jeune Peinture, tome II : Panorama de la Jeune Peinture, ArtAcatos, 2010, pp. 304-305.
  2. Michel Pandel, éditions de la Galerie d'art Saint-Pierre-le-Jeune, Strasbourg, 1978.
  3. Nathalie Hadrbolec, « Georges Hosotte - Peindre pour dire merci à la vie », Au fil de l'Yonne, no 45, décembre 2007 - janvier 2008.
  4. Emmanuel David, Le métier de marchand de tableaux - Entretiens avec Hervé Le Boterf, Éditions France-Empire, 1978, p. 144.
  5. « Mort de Michel Pandel », L'Express, feuille d'avis de Neuchâtel, 10 août 1978.
  6. Jean-Marie Nussbaum, « Lettres, arts, sciences : les expositions au Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds - André Evrard, Michel Pandel », L'Impartial, no 24001, 23 février 1956, p. 5.
  7. Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992, p. 317.
  8. Farah Pahlavi, Mehrdad Pahlbod et Édouard Georges Mac-Avoy (préface et avant-propos), Première exposition internationale des arts de Téhéran, catalogue d'exposition, 1874
  9. « Peintres régionaux - Hommage à l'œuvre de Michel Pandel », L'Yonne républicaine, 14 avril 2014
  10. Bertrand Duplessis, « Michel Pandel », Connaissance des hommes, avril 1976.
  11. Camille Sautet (préface d'Henri Vincenot), Hosotte "de la tête au cœur", F. Labruyère éditeur, 1983.
  12. Musée d'Art et d'Histoire de Genève, Acquisitions de l'année 1968
  13. Atelier Grognard, Rueil-Malmaison, catalogue de la collection Jacqueline de Champvallins, 16 décembre 2018.
  14. Madeleine Guéry, Rouen, Tableaux modernes, catalogue du 19 mars 2021.

Annexes

Bibliographie

  • Bertrand Duplessis, « Michel Pandel », Connaissance des hommes, avril 1976.
  • Emmanuel David, Le métier de marchand de tableaux - Entretiens avec Hervé Le Boterf, Éditions France-Empire, 1978.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  • Éric Mercier, Années 1950 - La Jeune Peinture, tome I : L'alternative figurative ; tome II : Panorama de la Jeune Peinture, ArtAcatos, 2010.

Liens externes

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